Nous n’étions pas en nombre suffisant hier, à Saint-Denis, pour empêcher les camions casseurs de grève des éboueurs de sortir du centre de traitement Veolia. La police après avoir bloqué la rue, a déployé son arsenal en menaçant de nous gazer.
Jouer les martyrs et s’engager de façon aussi caricaturale dans la logique défensive répression/anti-répression (que je connais bien), en tout cas, pour toutes les personnes présentes, (syndicalistes CGT et Solidaires, non encarté·es, hommes, femmes, jeunes), c’était non merci. Passer des journées devant les commissariat pour exiger la « libération de camarades » c’est autant de temps perdu à ne pas mener la lutte de façon offensive. J’assume totalement cette position.
Le matin même, à Vitry les moyens les plus violents avaient été mis en « œuvre » pour déloger un autre piquet de grève.
Le même jour, d’autres actions de blocage avaient lieu au centre de traitement des déchets de La Courneuve Derichebourg. Les camions ne sont pas sortis de ce dépôt et aucune violence policière n’a eu lieu. Il faut savoir que, contrairement à Veolia, les salariés de cette entreprise sont syndiqués et qu’ils ont pu imposer que leur employeur ne joue pas au briseur de grève. Qu’en sera-t-il si l’État réquisitionne ?
Nous en revenons toujours à la même problématique.
Les violences de l’État pour réprimer le mouvement social ne constituent en rien une découverte mais nous serions plus à même de les combattre sans les subir si nous étions plus nombreux·ses à participer aux actions directes de grève et de blocage.
Ne serait-ce que d’un strict point de vue numérique, il n’y aura jamais assez de force de l’ordre pour réprimer grèves et blocages si ces actions sont déployées en même temps sur tout le territoire, pour bloquer les réseaux de circulation économique et marchands, de façon décentralisée et massive.
Mais ça, il faut reconnaître que c’est beaucoup moins sexy que les images de poubelles en flammes (carburant essentiel pour la presse et autres pièges à clic sur Youtube et consort).