Une lente prise en charge
Le garçon de 17 ans souffrait d’une pathologie au cœur. Vers 14 h 15, au début de l’épreuve de spécialité du baccalauréat d’économie pour le bac STMG, il a perdu connaissance et est resté inanimé au sol.
À nos confrères de La Voix du Nord, Vincent (prénom modifié) un élève présent dans la salle d’examen témoigne : « Il y avait huit adultes dans la salle, aucun ne bougeait. Les élèves se levaient pour aller voir ce qu’il avait, on leur criait dessus, on leur disait de se rasseoir, de continuer le bac. Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors qu’il (la victime du malaise) était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu. Une élève s’est levée quand même et l’a mis en PLS. Nous, on disait qu’il fallait appeler les secours. Ils nous ont laissés 20 minutes avec lui, sans le toucher, sans pouvoir l’aider. »
"Quitter la salle, c’est abandonner le bac"
Après l’incident, l’épreuve a été interrompue brièvement avant de reprendre dans une autre salle. Mais la situation a pris une autre tournure. « Le proviseur est arrivé pour nous surveiller. On a dit qu’on ne pouvait pas continuer, que quelqu’un était en train de mourir. Il a répondu que c’est une étape de la vie et que quitter la salle, c’est abandonner le Bac », ajoute le témoin au quotidien de Lille, qui confirme par ailleurs que tous les élèves ont finalement arrêté l’épreuve.
Avant l’arrivée des secours « personne n’a pu lui faire de massage cardiaque, insiste Vincent. Si on ne l’avait pas laissé si longtemps seul, il serait peut-être encore là aujourd’hui ».
Le drame a provoqué un choc énorme au sein du lycée Gaston-Berger à Lille. Il est 14 h 15, ce mardi, dans une salle de l’établissement où environ 70 élèves en STMG composent pour l’épreuve de Bac éco-droit, lorsqu’un des lycéens, âgé de 17 ans, tombe subitement de sa chaise.
Le garçon, souffrant d’une pathologie au cœur, perd rapidement connaissance et est inanimé au sol. Selon Vincent (*) qui passe le Bac dans la même salle, les élèves sont les premiers à réagir. « Il y avait huit adultes dans la salle, accuse-t-il. Les élèves se levaient pour aller voir ce qu’il avait, on leur disait de se rasseoir, de continuer le bac. Un adulte continuait à passer dans les rangs pour faire signer la feuille de présence, alors qu’il (la victime du malaise) était toujours par terre. Il ne parlait plus, commençait à devenir bleu. Une élève s’est levée quand même et l’a mis en PLS. Nous, on disait qu’il fallait appeler les secours. Ce qui nous a choqués, c’est qu’il a été laissé seul un moment par terre. » (une situation qui nous a été confirmée par un autre témoignage). (1)
Selon le même témoin, un conseiller d’éducation (CPE) est appelé : « La CPE est arrivée en courant, elle a appelé les secours (qui étaient déjà prévenus à ce moment). »
Les pompiers et une équipe du Samu arrivent et prennent la victime en charge. Selon Vincent, les élèves sont évacués et envoyés dans une autre salle pour reprendre l’épreuve. Mais la situation est très tendue. « Le proviseur est arrivé pour nous surveiller. On a dit qu’on ne pouvait pas continuer, que quelqu’un était en train de mourir. »
Selon Vincent, et nos informations obtenues par ailleurs, la colère gagne les élèves. « L’un d’eux est sorti, disant qu’il n’en avait rien à faire du Bac alors que quelqu’un est en train de mourir. Et on est tous sortis finalement. »
« C’était quelqu’un de gentil, social et drôle »
Le groupe est retourné vers la salle où se trouvait la victime, mais sans pouvoir y accéder cette fois à la demande des secours « ce qui est normal », ajoute Vincent. Et le lycéen victime d’un malaise cardiaque est finalement emmené à l’hôpital.
Il est décédé en début de soirée. « Son petit frère nous a appelés pour dire qu’il était mort à 19 h, reprend Vincent. Il avait des problèmes de cœur, il devait souvent rater les cours pour aller à l’hôpital. C’était quelqu’un de très gentil, social et drôle. » Avant l’arrivée des secours « personne n’a pu lui faire de massage cardiaque, assure Vincent. Si on ne l’avait pas laissé si longtemps seul, il serait peut-être encore là aujourd’hui. »