On a maté les CRS

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  • Notre doctrine - Regarder le film complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/101839-000-A/notre-doctrine

    Notre doctrine

    Au terme de trois semaines de formation, des jeunes aspirants CRS sont déployés sur le terrain. Pour la plupart, ils n’ont jamais mis les pieds dans une manifestation. Chacun arrive avec des certitudes mais aussi des questionnements. Ils s’entraînent, appréhendent, fantasment l’adversaire.

    La dernière phrase du résumé dit tout : appréhension et fantasme. C’est hallucinant.

    J’avais signalé ce doc dans un commentaire à un post de @olaf il y a quelques mois et je vois qu’il apparaît de nouveau sur le replay Arte.

    Le post d’origine :
    https://seenthis.net/messages/963385

    #violences_policières #police #crs

  • On a maté les CRS
    https://lundi.am/On-a-mate-les-CRS

    Lundi, tu matraquais des zadistes, 
    Mardi, tu flashballais des migrants, 
    Mercredi, tu te faisais caillasser en cité, 
    Jeudi, tu tabassais des footeux en famille et.. 
    Vendredi, tu gazais des enfants à la Manif pour Tous… 
    Samedi soir ? Tu détruisais des fêtards et leur matos… 
    Tout cela avant de ne pas retrouver tes gosses qui ne veulent plus te voir… 
    Et de recommencer ta semaine merdique sur une autre gamme.
    Éternel retour de l’aliénation au quotidien. 
    Quel travail ! 

    On a maté les CRS au point de leur faire refouler la moindre affinité. Les CRS n’ont pas d’amis ; juste leur corps dont la devise est “Servir”. “Servir” tout court. Certains diront qu’on ne précise pas à quoi ils servent car il s’agirait, disons, du “capital”. La vérité est plus terrible encore : les CRS servent à tout et à rien ; ils sont même à disposition de n’importe qui. La preuve en est leur mode de communication : par le passé, nombre de manifestants naïfs tentaient d’entrer en dialogue avec eux : en vain ! Le vide d’en face est total car avant d’être placés dans la rue, les CRS ont été matés afin d’obéir au moindre aboiement, point barre. 

    Cette dernière assertion est vérifiable sur le terrain : placez-vous derrière eux et usez de l’impératif avec des ordres simples, proférés à haute voix : “Halte, les gars, avancez ! À gauche ! À droite ! On recule ! Halte !” Vous serez surpris de constater que les réactions sont alors excellentes, surtout si vous êtes dans le vif de l’action. Le CRS obéit à n’importe quoi et n’importe qui. Les gendarmes sont moins dociles à cause de leur hiérarchie plus forte et militaire. Les CRS et leurs dérivés consanguins de type Brav-M se pensent plutôt sur le mode de la meute de chiens errants mais vaguement dressés par le passé. 

    C’est donc une erreur magistrale que de se prostrer, de paniquer, de crier, de regarder dans les yeux ou plus ridicule encore, d’engager un dialogue. Si un chien enragé vous menace, il faut garder une posture droite, sans être menaçante, tout en ayant les mains prêtes à se protéger les parties vitales. Si le danger se rapproche, proférez des ordres clairs et distincts sur un mode impératif. Évitez à tout prix l’indicatif ou pire, le conditionnel et le subjonctif. Le meilleur des chiens devient confus si vous commencez à lui faire des phrases. Par contre, il a été conditionné pour obéir à des mots simples du type “Halte !” ; ce qui donne les quelques secondes parfois nécessaires afin de se mettre à l’abri. Tirez parti des bons réflexes pavloviens incrustés dans ces débris d’humains.

    • Comme à chaque période de contestation sociale et politique, le mépris de la police se propage et s’amplifie dans la population. Peut-on cependant se laisser aller à ses intuitions et sentiments viscéraux sans les examiner davantage ? Cet excellent texte nous propose une anatomie de ce personnage mystérieux, pittoresque mais parfois terrifiant : le CRS.

      On a maté les CRS dans les trois sens du terme. Voyons comment.

      Dans un premier sens : les CRS ont été vus grâce à notre système de vidéosurveillance décentralisé qui s’appuie sur l’omniprésence des smartphones. Si la plupart des exactions policières restent invisibles, un échantillon suffisant est néanmoins prélevé puis diffusé en masse.

      Quand on mate les CRS, l’éventail d’actes répugnants surprend par sa diversité : testicule broyé à coup de bâton, hordes de police enragées matraquant des passantes ; ici, ils détruisent des terrasses de café et puis là, ils jettent un SDF à terre, le traitent de “sac à merde” et empêchent les bonnes âmes de le relever. Pensons encore à cette fameuse droite assénée gratuitement, avec une arme de catégorie D (gants de protection !). Horreurs qui n’en finissent pas : œil explosé, pouce arraché, visage pulvérisé… Bref, il suffit d’ouvrir une page web pour le constater : on a maté les CRS et vu de nos yeux le massacre des innocents en cours.

      Le deuxième sens intervient comme conséquence du premier : dans la mesure où les CRS sont ainsi vus dans leur nudité monstrueuse, on les mate à chacun de leurs coups et le roi se trouve mis en échec, sans issue possible. Quand on mate les CRS, on veut descendre dans la rue en masse. Tout décideur fonctionnel composerait avec cette fatale boucle de rétroaction positive : plus il y a de répression ostensible, plus la pression populaire augmente et plus la pression populaire augmente, plus il y a de répression ostensible. Le ba.-ba de la théorie des systèmes nous enseigne qu’il y a là un effet d’emballement, avec une amplification démentielle des phénomènes mis en jeu par le player.