Infrastructures numériques de communication pour les anarchistes (et tous les autres…) – Framablog

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    https://framablog.org/2023/04/14/infrastructures-numeriques-de-communication-pour-les-anarchistes-et-tous-

    PRÉAMBULE

    Nous avons des adversaires, ils sont nombreux. Depuis la première diffusion de Pretty Good Privacy (PGP) en 1991 par Philip Zimmermann, nombreuses furent les autorités publiques ou organisations privées à s’inquiéter du fait que des individus puissent échanger des messages rigoureusement indéchiffrables en vertu de lois mathématiques (c’est moins vrai avec les innovations en calculateurs quantiques). Depuis lors, les craintes ne cessèrent d’alimenter l’imaginaire du bloc réactionnaire.

    On a tout envisagé, surtout en se servant de la lutte contre le terrorisme et la pédopornographie, pour mieux faire le procès d’intention des réseaux militants, activistes, anarchistes. Jusqu’au jour où les révélations d’E. Snowden (et bien d’autres à la suite) montrèrent à quel point la vie privée était menacée (elle l’est depuis 50 ans de capitalisme de surveillance), d’autant plus que les outils de communication des multinationales du numérique sont largement utilisés par les populations.

    Les libertariens s’enivrèrent de cette soif de protection de nos correspondances. Ils y voyaient (et c’est toujours le cas) un point d’ancrage de leur idéologie capitaliste, promouvant une « liberté » contre l’État mais de fait soumise aux logiques débridées du marché. Dès lors, ceux qu’on appelle les crypto-anarchistes, firent feu de ce bois, en connectant un goût certain pour le solutionnisme technologique (blockchain et compagnie) et un modèle individualiste de communication entièrement chiffré où les crypto-monnaies remplissent le rôle central dans ce marché prétendu libre, mais ô combien producteur d’inégalités.

    Alimentant le mélange des genres, certains analystes, encore très récemment, confondent allègrement les anarchistes et les crypto-anarchistes, pour mieux dénigrer l’importance que nous accordons à la légitimité sociale, solidaire et égalitaire des protocoles de communication basés sur le chiffrement. Or, ce sont autant de moyens d’expression et de mobilisation démocratique et ils occupent une place centrale dans les conditions de mobilisation politique.

    Les groupes anarchistes figurent parmi les plus concernés, surtout parce que les logiques d’action et les idées qui y sont partagées sont de plus en plus insupportables aux yeux des gouvernements, qu’il s’agisse de dictatures, d’illibéralisme, ou de néofascisme. Pour ces adversaires, le simple fait d’utiliser des communications chiffrées (sauf quand il s’agit de protéger leurs corruptions et leurs perversions) est une activité suspecte. Viennent alors les moyens de coercition, de surveillance et de contrôle, la technopolice. Dans cette lutte qui semble sans fin, il faut néanmoins faire preuve de pondération autant que d’analyse critique. Bien souvent on se précipite sur des outils apparemment sûrs mais peu résilients. Gratter la couche d’incertitude ne consiste pas à décourager l’usage de ces outils mais montrer combien leur usage ne fait pas l’économie de mises en garde.

    Dans le texte qui suit, issu de la plateforme d’information et de médias It’s Going Down, l’auteur prend le parti de la prévention. Par exemple, ce n’est pas parce que le créateur du protocole Signal et co-fondateur de la Signal Foundation est aussi un anarchiste (quoique assez individualiste) que l’utilisation de Signal est un moyen fiable de communication pour un groupe anarchiste ou plus simplement militant. La convivialité d’un tel outil est certes nécessaire pour son adoption, mais on doit toujours se demander ce qui a été sacrifié en termes de failles de sécurité. Le même questionnement doit être adressé à tous les autres outils de communication chiffrée.

    C’est à cette lourde tâche que s’attelle l’auteur de ce texte, et il ne faudra pas lui tenir rigueur de l’absence de certains protocoles tels Matrix ou XMPP. Certes, on ne peut pas aborder tous les sujets, mais il faut aussi lire cet article d’après l’expérience personnelle de l’auteur. Si Signal et Briar sont les objets centraux de ses préoccupations, son travail cherche surtout à produire une vulgarisation de concepts difficiles d’accès. C’est aussi l’occasion d’une mise au point actuelle sur nos rapports aux outils de communication chiffrée et la manière dont ces techniques et leurs choix conditionnent nos communications. On n’oubliera pas son message conclusif, fort simple : lorsqu’on le peut, mieux vaut éteindre son téléphone et rencontrer ses amis pour de vrai…

    #guide #vie_privée #protections_des_données #saines_lectures

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    Des moyens sûrs de communiquer à l’abri de la surveillance ? Évitons l’illusion de la confidentialité absolue et examinons les points forts et limites des applications… PRÉAMBULE Nous avons des adversaires, ils sont nombreux. Depuis la première diffusion de Pretty … Lire la suite­­

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