« A Mayotte, les Comoriens ne sont pas des étrangers »

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  • Reportage à Mayotte avec les pro-wuambushu | Libé | 27.04.23

    https://www.liberation.fr/societe/avec-les-mahorais-pro-wuambushu-jai-peur-pour-mes-enfants-tous-les-jours-

    Près de 2 000 personnes se sont rassemblées à Chirongui, ce mardi 27 avril, en soutien à l’opération Wuambushu.

    Amina Abdallah est là pour ses trois enfants. « J’ai peur pour eux tous les jours. A 18 heures, on s’enferme chez nous pour ne plus en sortir. Mayotte est devenue une prison à ciel ouvert ! » dénonce-t-elle.

    Comme tous ici, Amina rend les Comoriens clandestins – environ un tiers de la population – responsables de l’insécurité hors norme qui empêche les Mahorais de vivre normalement.
    [...]
    Pour Attoumani Kamania, ce lien entre insécurité et immigration est évident. « Ce matin encore, un Comorien a menacé de me tuer, sachant que je venais manifester, souligne la militante du Codim, un autre collectif. Je le connais, il habite dans le bidonville d’Hamouro et passe son temps à voler dans nos champs ! »
    [...]
    La nuit précédente, de violents heurts ont une nouvelle fois opposé les forces de l’ordre à des bandes de jeunes armés de barres de fer et de machettes, dans le quartier de Doujani, dans la banlieue sud de Mamoudzou. Neuf policiers ont été blessés et deux personnes interpellées.

    • « Dans vos reportages, vous pleurnichez sur le sort des immigrés clandestins et oubliez le plus triste : les Mahorais qui n’en peuvent plus ». [...] « Nous, c’est notre quotidien, on est abandonnés à notre sort ! »

      Abandonnés par qui exactement ?

      Les Mahorais sont [presque] dans la même prison que les Comoriens, depuis plus de 20 ans ; et une partie des Comoriens sont en fait Français [en droit]. C’est intéressant, topologiquement, ce « pied » de la France au milieu des Comores ; une sorte de frontière extérieure, mais nonobstant soumise au droit du sol.

      Les proportions de population 2/3 vs 1/3 ont évolué comment ?

      https://www.mediapart.fr/journal/france/280423/mayotte-chronique-d-une-colonisation-consentie

      Dans les années 1960, alors que l’archipel des Comores se dirige vers l’indépendance, l’élite politico-économique de Mayotte met en œuvre un puissant lobbying pour se séparer des autres îles et obtenir la départementalisation. Aidée par les nostalgiques de l’empire français et par le contexte géopolitique, elle finira par l’emporter, au prix de nombreuses violences.

      par Rémi Carayol (Afrique XXI)

    • des nouvelles du front républicain à Mayotte :

      https://www.mediapart.fr/journal/france/300423/mayotte-l-operation-wuambushu-tres-vite-montre-ses-limites

      Le Figaro et Europe 1, puis Valeurs actuelles, n’ont ainsi pas hésité à publier le portrait de la juge, en mentionnant son nom et en remettant en cause son impartialité au prétexte d’une vieille adhésion au Syndicat de la magistrature, alors que la justice était déjà pointée du doigt par des collectifs mahorais l’estimant trop « laxiste » avec les auteurs de crimes et délits sur l’île.

      « On ne peut être juge et partie. Quand on est juge, on se respecte. Le harcèlement judiciaire coordonné entre les droits-de-l’hommistes et certains magistrats partisans, ça ne passera pas », a tweeté le député Les Républicains de la deuxième circonscription de Mayotte, Mansour Kamardine, en réaction à l’article d’Europe 1.

      Le procureur de la République, Yann Le Bris, a très vite apporté son soutien à la présidente du tribunal, expliquant que la justice devait « pouvoir travailler sereinement dans le respect du droit ». « Cela peut inquiéter d’autres magistrats qui seraient amenés à prendre des décisions en lien avec Wuambushu », alerte un haut fonctionnaire basé à Mayotte.