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  • Immigration : « L’attractivité relative de la France pourrait décrocher, menaçant son économie et son modèle social »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/31/immigration-l-attractivite-relative-de-la-france-pourrait-decrocher-menacant

    Immigration : « L’attractivité relative de la France pourrait décrocher, menaçant son économie et son modèle social »
    Philippe Askenazy Economiste
    Au cours de la prochaine décennie, la France, sans apport migratoire externe, devrait connaître une baisse de son attrait économique par rapport aux autres pays européens, en particulier l’Allemagne, observe l’économiste Philippe Askenazy, dans sa chronique au « Monde ».
    Publié aujourd’hui à 16h09, modifié à 16h09 Temps de Lecture 2 min.
    Il y a dix ans, les projections des Nations unies affichaient un bouleversement de l’équilibre démographique en Europe : à l’horizon 2050, la France devait devenir le pays le plus peuplé de l’Union européenne. Plongée dans un hiver démographique, l’Allemagne devait perdre 10 millions d’habitants, alors que la France en aurait gagné près de 10 millions, pour approcher, au total, 75 millions. Une France plus jeune que sa voisine pouvait ainsi devenir la première puissance, à la fois humaine et économique, de l’Europe continentale. Cet espoir est aujourd’hui enterré : les dernières projections sont spectaculairement différentes. En 2050, la France métropolitaine ne compterait que 66 millions d’habitants, contre 79 millions pour l’Allemagne.
    Au-delà de la fragilité inhérente à ce type d’exercice prospectif, que s’est-il passé en dix ans ? Le mini-baby-boom français du début du siècle s’est estompé et le nombre de décès s’avère bien supérieur. Outre-Rhin, les flux migratoires ont été largement révisés. Dans un contexte de mondialisation des personnes, de guerres avec leurs cortèges de réfugiés, de croissance démographique et de changement climatique au « sud », partout, la population immigrée est en croissance. Mais, comme le décortique remarquablement le dernier ouvrage de François Héran, Immigration : le grand déni (Seuil, 192 pages, 13,50 euros), la France ne s’est pas révélée particulièrement attractive. Dans le même temps, l’Allemagne a accueilli un flux annuel moyen de 1 million de migrants en gros, pour moitié européens et pour moitié de pays tiers. Au contraste des chiffres répond un contraste vertigineux sur le plan politique. Au lieu d’en être inquiet, le pouvoir est, en aparté, soulagé que si peu d’Ukrainiens aient choisi la France comme refuge, même en comparaison avec des pays encore plus éloignés géographiquement de l’Ukraine : rapporté à la population, six fois moins qu’en Irlande, trois fois moins qu’au Portugal et deux fois moins qu’en Espagne. Que ce soit le projet Darmanin ou ceux des membres du parti Les Républicains, l’obsession est de « reprendre le contrôle » en luttant contre le mirage d’une France attractive, à coups d’une police bureaucratique coûteuse et de quotas également bureaucratiques.
    Pourtant, si la démographie naturelle française demeure plus favorable qu’outre-Rhin, les dernières projections de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), à politique migratoire constante, suggèrent une quasi-stagnation de la main-d’œuvre disponible dans les prochaines décennies. Même en éradiquant le sous-emploi, des bras manqueront pour répondre aux besoins déjà présents, à ceux induits par la dépendance et, plus encore, par la nécessaire « action d’envergure » pour le climat rappelée dans le rapport Pisani-Ferry - Mahfouz.
    L’Allemagne prépare également une grande loi sur la migration. Une crainte, partagée des Verts aux conservateurs, est que les flux actuels soient insuffisants pour garantir la pérennité de la puissance germanique au-delà de la sphère européenne et de son modèle social. L’Allemagne doit être plus attractive. Des universitaires sont mobilisés pour imaginer des innovations permettant l’acceptabilité sociale de cet impératif.
    Ainsi, une équipe internationale d’économistes sous l’égide de l’Institut d’économie du travail de Bonn (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) vient de proposer un assouplissement majeur des conditions d’immigration : l’octroi quasi automatique d’une autorisation de travail pour les ressortissants des pays tiers répondant à une offre existante d’emploi ou de formation, mais uniquement dans les entreprises couvertes par un accord collectif. Les auteurs y voient un moyen d’accroître l’attractivité de ces offres, d’éviter un dumping social et de relancer le dialogue social. En intégrant de fait la gestion migratoire dans la cogestion allemande, elle serait à la fois pertinente économiquement et acceptable socialement. Si de telles propositions sont retenues, l’attractivité relative de la France décrochera, menaçant son économie et son modèle social. Dans l’histoire, l’extrême droite française a démontré qu’elle se moquait de l’avenir de la France, mais il est étonnant que les héritiers du gaullisme soient insensibles à cet enjeu.
    Philippe Askenazy est économiste au Centre Maurice-Halbwachs (ENS-CNRS-EHESS)

    #covid-19#migrant#migration#france#politiquemigratoire#demographie#economie#immigration#emploi#postcovid#penurie#maindoeuvre

  • « Pour l’opposition turque, la défaite électorale face à Erdogan est surtout une défaite morale et éthique », Bayram Balci
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/30/pour-l-opposition-turque-la-defaite-electorale-face-a-erdogan-est-surtout-un

    La démocratie en Turquie a parlé. Avec un taux de participation de 87 % au premier tour et de 85 % au second, les Turcs ont fait la preuve d’un civisme exemplaire, mais pour quel résultat ? La coalition hétéroclite de plusieurs partis politiques d’opposition menée par Kemal Kiliçdaroglu a échoué à destituer le président, Recep Tayyip Erdogan. La déception du camp social-démocrate est grande quant à l’avenir de la démocratie en Turquie.

    Par les urnes, les Turcs ont clairement fait le choix d’un statu quo autoritaire plutôt que de miser sur la promesse, non garantie, d’une alternance démocratique salvatrice. La défaite est d’autant plus cuisante pour l’opposition qu’elle est entachée de déshonneur. Focalisée dans l’entre-deux-tours sur un discours nationaliste et #anti-immigration, visant surtout les #réfugiés syriens, elle s’est retrouvée en porte-à-faux avec les aspirations profondes d’une large frange de la coalition.

    Contre toute attente, en semant le doute et la confusion sur l’identité et la force de cohésion de cette coalition, cette crispation sur un #nationalisme xénophobe a éclipsé tous les autres sujets autrement plus urgents et pertinents pour le pays : la crise économique profonde, l’inflation douloureuse, les traumatismes du séisme, dont on pouvait penser qu’ils suffiraient à sanctionner le pouvoir en place. C’est tout l’inverse qui s’est produit. La peur d’une déstabilisation encore plus incontrôlable a manqué de peu d’accorder la victoire dès le premier tour au président Erdogan. Parallèlement, son alliance s’approche également des 50 % aux législatives. Le second tour de la présidentielle vient de lui assurer une victoire totale, à hauteur de 52 %.

    Au-delà de la déception et du désaveu envers le modèle démocratique, que nous enseignent ces élections présidentielle et législatives ?
    Malgré les failles de son bilan, l’habileté tactique électoraliste d’Erdogan reste intacte. Il a su détourner l’attention des difficultés économiques, de la baisse vertigineuse et inquiétante du pouvoir d’achat, pour rendre prioritaires et faire vibrer les cordes sensibles des Turcs : la sécurité des frontières, la stabilité régionale, le statut de la Turquie sur la scène internationale et les performances du pays en matière d’industrie de défense nationale. Un avantage tactique d’autant plus judicieux que l’opposition, novice dans sa coalition et inexpérimentée sur ce terrain international, ne pouvait y répondre que par des promesses théoriques, maladroites et insuffisamment crédibles.

    L’échec du HDP

    En effet, pour l’opposition, la défaite électorale est surtout une défaite morale et éthique. Composite, disparate, traversée par diverses tendances politiques irréconciliables entre sociaux-démocrates, nationalistes, islamistes et militants prokurdes, elle n’a pas réussi à incarner le changement, à inspirer la confiance en l’alternance. Mettre fin au pouvoir d’Erdogan ne pouvait suffire comme projet politique global. Cet unique dénominateur commun ne pouvait seul gommer le dissensus.

    Et le dissensus s’est révélé abyssal, dans des erreurs de stratégie électoraliste qui ont frôlé l’indignité : promettant la démocratisation du pays, tout en siphonnant le discours nationaliste sécuritaire et antimigrants ; assurant le rétablissement de l’Etat de droit, tout en dénonçant et criminalisant les réfugiés syriens en Turquie. Ce faisant, Kemal Kiliçdaroglu a non seulement perdu les élections, mais aussi toute sa crédibilité à incarner une opposition attachée aux droits humains.

    Quant au parti prokurde HDP, qui a soutenu l’opposition contre Erdogan, le score obtenu assombrit son horizon. En net recul depuis les élections présidentielle et législatives de 2018, il perd son rôle d’arbitre. Il ne compte plus que 61 députés au Parlement, contre 67 auparavant. Plus grave, il a fait perdre son camp : ne pouvant ou ne voulant clarifier sa relation avec le versant de la lutte armée de la cause kurde, il a offert à Erdogan le bâton pour se faire battre. Il n’en fallait pas davantage à la machine de propagande pour opérer l’amalgame entre parti prokurde, guérilla et terrorisme du PKK et en démontrer la menace pour la sécurité et la stabilité du pays. Cet échec du HDP aura des conséquences sur le mouvement national kurde, qui sera amené à se repenser et à se restructurer.

    Le choix autoritaire

    Quant au parti d’Erdogan, l’AKP, il peut savourer sa victoire, même si les lendemains qui chantent ne sont pas garantis, car les problèmes intérieurs demeurent aigus. L’économie est en berne, l’inflation galope, et aucun signal en provenance du pouvoir ne semble annoncer de changement de politique économique et monétaire. Quant à la société, elle est profondément divisée, polarisée, comme le prouve cette courte victoire, avec seulement 52 % des voix.

    Sur les scènes régionale et internationale, la victoire d’Erdogan s’inscrit dans une continuité familière, assez confortable tant pour ses partenaires que pour ses adversaires. L’avènement d’un Kiliçdaroglu inconnu et imprévisible aurait été plus difficile à appréhender pour les Occidentaux. Après le président français, Emmanuel Macron, et comme cela était prévisible, son homologue russe, Vladimir Poutine, a été parmi les premiers à le féliciter. Le pragmatisme de la realpolitik rend ce pays, à la position géostratégique délicate, incontournable pour la diplomatie occidentale, quel qu’en soit son président. Dans la guerre en Ukraine, dans les conflits du Moyen-Orient, la Turquie joue un rôle pivot, de médiateur et de tampon, qu’il nous appartient de comprendre et de reconnaître.

    C’est surtout en matière de politique intérieure que les évolutions à venir risquent de compter. Le choix autoritaire, confirmé par les urnes, ne devrait pas alléger l’écrasement des libertés, l’étouffement de l’opposition, le détricotage de l’Etat de droit. L’opposition décrédibilisée aura du mal à enrayer l’infatigable machine de guerre électorale et politique de l’AKP et de son président. L’horizon des élections municipales en mars 2024 devrait nous dire si et comment elle survit à ce mandat.

    Bayram Balci, chercheur CERI-Sciences Po Paris, ancien directeur de l’Institut français d’études anatoliennes à Istanbul.

  • Ayé, la mort de trois flics à Roubaix permet enfin au président de mettre un pied dans la rue sans qu’aucune voix ne s’élève. Heureusement, car il faut aller au charbon, c’est à dire lancer la campagne électorale des législatives (cf. les 2 milliards de réduction d’impôts promis, ou les dires de qui tient l’encensoir https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/23/emmanuel-macron-se-comporte-comme-s-il-etait-de-nouveau-en-campagne-electora). C’est l’occasion d’un nouveau clin d’oeil à l’extrême droite avec la reprise de la notion de "décivilisation", emprunté à R. Camus.

    « Il faut être intraitable sur le fond. Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale ou contre les personnes. Il faut travailler en profondeur pour contrer ce processus de décivilisation »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/25/insecurite-macron-veut-se-montrer-intraitable-sur-le-fond-contre-une-decivil

    #décivilisation #extrême_droite

    • Au passage, on ne perd pas les éléments de langage du moment, qui permettent de lancer des poursuites à tout bout de champ contre ceux qui « insultent » le Présipotent ou les flics :

      Aucune violence n’est légitime, qu’elle soit verbale

    • CR d’audience, pointé par Me Eolas sur Twitter avec ce commentaire :

      A tous ceux qui veulent assimiler les homicides involontaires routiers à des homicides volontaires : voilà. Un dossier d’homicide routier, c’est ça.
      (Le comportement des parties est plus rare, mais pas exceptionnel).

      Tribunal de Meaux : À 19 ans, elle tue son amie d’enfance dans un accident - Actu-Juridique
      https://www.actu-juridique.fr/penal/tribunal-de-meaux-a-19-ans-elle-tue-son-amie-denfance-dans-un-acciden

      Les audiences ouvrent parfois des parenthèses d’une extrême intensité émotionnelle. Ce fut le cas jeudi 25 mai lorsque, au tribunal de Meaux (Seine-et-Marne), le père d’une jeune fille morte sur la route en 2022 s’est levé pour enlacer et consoler Nadia*, conductrice responsable du drame. La victime et la prévenue s’aimaient depuis leur entrée en maternelle.

    • Emmanuel Macron, les sociologues et les classes moyennes… Récit d’un déjeuner confidentiel à l’Elysée
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/26/emmanuel-macron-les-sociologues-et-les-classes-moyennes-recit-d-un-dejeuner-

      Le chef de l’Etat a reçu quatre chercheurs, mardi, qui l’ont prié de projeter le pays vers une « civilisation écologique ». Il a retenu de cet échange la formule controversée de « décivilisation » pour critiquer les violences dans la société.

      Emmanuel Macron lors d’une cérémonie d’hommage aux trois policiers tués par un chauffard, à l’école nationale de police de Roubaix (Nord), jeudi 25 mai 2023. YOAN VALAT / AP
      Emmanuel Macron se cherche des capteurs. Deux semaines après avoir renoué avec des économistes qui l’avaient soutenu dans sa conquête du pouvoir, le chef de l’Etat a accueilli mardi 23 mai, selon les informations du Monde, un « déjeuner des sociologues », à l’Elysée. Ce jour-là, quatre chercheurs prennent place dans le salon des ambassadeurs, où se tient d’ordinaire le conseil des ministres : Jean Viard, directeur de recherches CNRS au Cevipof, sociologue proche d’Emmanuel Macron ; Philippe Moati, professeur d’économie et cofondateur de l’Observatoire Société & Consommation [uen société d’études et de conseil en stratégie], qui a travaillé sur les « gilets jaunes » ; Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP, et le journaliste Jean-Laurent Cassely, coauteurs de La France sous nos yeux. Economie, paysages, nouveaux modes de vie (Seuil, 2021).

      ... « Parlez-moi des transformations de la société » ...
      « Le problème, c’est que vous n’avez pas de récit face à la transition climatique. Vous nous racontez le piston [dans les hautes sphères ?], le moteur, le turbo… Mais l’enjeu, c’est le but, pas le capot de la voiture ! » .... « Il faut un récit qui embarque, sans accuser les Français de rester dans des transats, poursuit-il. Ce n’est pas une crise, c’est une rupture de civilisation. On entre dans la civilisation écologique. » ... [des dépenses et des mesures création d’impôts sont évoquées] le chef de l’Etat [...] préfère parler d’« écologie de progrès » pour insister sur les gains de croissance à venir... lorsque la conversation a glissé vers les #faits_divers sanglants... « Un processus de décivilisation s’enclenche », s’alarme le sondeur, à l’inverse du processus de civilisation des mœurs décrit par le sociologue allemand Norbert Elias. Emmanuel Macron acquiesce.
      https://justpaste.it/cvyfu

      faire diversion face à l’ampleur de la crise écologique, sociale, politique et en même temps grignoter LR et RN

      #décivilisation

  • Proposition de loi sur la « ferme France » : « L’objectif du texte du Sénat n’est pas d’œuvrer pour l’agriculture française, mais d’élargir la fenêtre d’Overton », Stéphane Foucart
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/21/proposition-de-loi-sur-la-ferme-france-l-objectif-du-texte-du-senat-n-est-pa

    Porté par les sénateurs Laurent Duplomb (Les Républicains, LR, Haute-Loire), Pierre Louault (Union centriste, Indre-et-Loire), Serge Mérillou (Parti socialiste, Dordogne) et Sophie Primas (LR, Yvelines), le texte « consacre une vision délirante, dogmatique, rétrograde » de l’agriculture, selon l’agronome Jacques Caplat, de l’association Agir pour l’environnement. Pour Alain Bazot, le président de l’UFC-Que choisir, il n’est autre qu’une « véritable lettre au Père Noël de la FNSEA » – la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles.
    L’expression n’a rien d’exagéré. Le texte entend permettre le retour des épandages aériens, par exemple, et la mise en balance de la santé humaine avec d’éventuels bénéfices économiques dans le choix d’autoriser ou non le recours à tel ou tel pesticide.

    .... Les dispositions les plus controversées du texte, si elles venaient à être effectivement inscrites dans la loi, ne survivraient sans doute pas à une interprétation raisonnable de la jurisprudence et du droit européens, ou à l’application du principe de précaution, constitutionnalisé en 2005. .... A quoi peut bien servir un texte dont une part est inapplicable, et une autre sans réelle application ?

    https://justpaste.it/8eami

    #écologie #agriculture #santé #pesticides #mégabassines #eau #eau_non_potable #engrais #entreprise_France

    • Overton sans doute, et puis, quand même, sur un malentendu ou sur un coup de chance, y’a p’tet des bouts qui passeront ; ils font certainement de la politique probabiliste, comme certains commerciaux font de la vente.

      Le 2eme paragraphe de l’article :

      [le texte] prévoit :

      – la possibilité pour le ministre de l’agriculture de passer outre les décisions de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses),

      – la sanctuarisation des projets de mégabassines au nom d’un prétendu « intérêt général majeur »,

      – veut lutter contre de supposées « surtranspositions » de la réglementation européenne qui porteraient préjudice à la compétitivité de la « ferme France »

      Ça, pourquoi ça passerait pas ?

  • L’« écoterrorisme », une arme politique pour discréditer la radicalité écologiste
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/17/l-ecoterrorisme-une-arme-politique-pour-discrediter-la-radicalite-ecologiste

    En revanche, il existe dans le code pénal une infraction pour « #terrorisme_écologique », qui concerne l’introduction dans l’atmosphère, dans les sols ou dans les eaux d’« une substance de nature à mettre en péril la #santé de l’homme ou des animaux ou le milieu naturel » (article 421-2).

  • « Erdogan continue de répondre à une aspiration sociale fortement ancrée dans la société turque »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/17/erdogan-continue-de-repondre-a-une-aspiration-sociale-fortement-ancree-dans-

    En dépit du score élevé de l’opposition unie autour d’un seul candidat lors du premier tour de l’élection présidentielle en Turquie, l’universitaire Ahmet Insel constate, dans une tribune au « Monde », que l’« erdoganisme », ce pouvoir hyperprésidentiel et autocratique, est ébranlé mais reste debout.

    Les élections présidentielle et législatives du 14 mai en Turquie, considérées comme les plus importantes de son histoire contemporaine, ont pris de fait la forme d’un double référendum. Les électeurs se sont mobilisés massivement pour dire un « oui mais » à Recep Tayyip Erdogan, qui règne depuis vingt ans, et ils ont approuvé la continuation du régime hyperprésidentiel et autocratique, l’« erdoganisme », que le président sortant a mis en place progressivement depuis 2014. Son adversaire, un candidat qui veut mettre fin à l’autocratie en partageant le pouvoir, qui prône le retour à l’Etat de droit et un régime parlementaire, a reçu un soutien électoral important mais insuffisant.

    Le bilan d’étape de ces élections est plutôt clair. Même s’il n’est pas réélu au premier tour, Erdogan s’en sort mieux que son rival. Avec 49,5 % des voix, contre 44,9 % à Kemal Kiliçdaroglu, il est en position favorable pour le second tour. Par ailleurs, l’Alliance populaire, la coalition qui regroupe l’AKP, le parti d’Erdogan, à des partis d’extrême droite nationaliste ou religieuse, a la majorité parlementaire.
    Même si la Turquie est divisée à parts presque égales entre les partisans d’Erdogan et ceux qui veulent son départ, les résultats du 14 mai montrent que le centre de gravité politique du pays a encore plus glissé vers l’extrême droite nationaliste. Le MHP (Parti de l’action nationaliste), crédité dans les sondages d’opinion de 6 % à 7 % des voix, obtient plus de 10 % aux élections législatives. Avec l’arrivée sur la scène politique du parti ultrareligieux YRP, créé par le fils d’Erbakan − fondateur du parti de l’islam politique en Turquie −, ces deux partis compensent le recul de l’AKP, crédité de 35 % des voix aux élections législatives.

    Grave crise économique

    La principale question aujourd’hui est de savoir pourquoi et comment Erdogan a réussi à garder la confiance de la moitié des électeurs, malgré une grave crise économique, marquée par une inflation très élevée, une dépréciation vertigineuse de la livre turque, une augmentation de la pauvreté et des inégalités. Mais aussi malgré une usure du pouvoir, une corruption devenue un système de gouvernement et, enfin, un tremblement de terre qui a révélé l’incurie et le népotisme du système autocratique. L’alliance d’Erdogan avec le parti d’extrême droite MHP depuis 2016 et l’arrimage des petits partis d’extrême droite islamo-nationalistes dans cette alliance, à la veille des élections, n’expliquent qu’en partie cette résilience.

    Erdogan contrôle les médias, où son temps d’audience a largement dépassé celui de tous ses concurrents. Utilisant tous les moyens de l’Etat-parti, il a mené une campagne défensive, mais en engageant massivement des moyens budgétaires qui feraient pâlir de jalousie les dirigeants populistes d’autres pays. En effet, gérée par les réseaux clientélistes de l’AKP, la grave crise économique ne semble pas avoir ébranlé outre mesure la confiance des électeurs d’Erdogan.

    Mais, au-delà de ces éléments propres aux pouvoirs populistes, Erdogan continue manifestement de répondre à une aspiration sociale fortement ancrée dans la société turque, qui se met en rang derrière un homme autoritaire, susceptible de chasser les démons qui hantent les esprits : la peur de la dissolution de l’identité nationale et religieuse face aux revendications de reconnaissance et d’égalité des #Kurdes, des #alévis, des #femmes, plus une certaine crainte de l’Occident et, aussi, la nostalgie des grandeurs perdues d’antan.

    Turquie profonde sunnite-nationaliste

    Pourtant l’opposition s’est présentée unie derrière le leader du CHP, Kemal Kiliçdaroglu, qui a réussi à former une alliance comprenant différentes tendances politiques allant de la social-démocratie à la droite nationaliste et libérale, plus un courant islamiste anticorruption. Réunis au sein de l’Alliance de la nation, les six partis politiques qui regroupent la diversité de l’échiquier sociopolitique du pays ont tenté de mettre des bâtons dans les roues de la stratégie politique traditionnelle d’Erdogan : provoquer la polarisation de la société autour des questions ethniques, confessionnelles et culturelles, et l’obliger à se placer comme le leader de la majorité sociologique turque, sunnite, conservatrice.
    Avec la décision du parti prokurde de gauche HDP d’appeler à voter en faveur de Kemal Kiliçdaroglu dès le premier tour, jamais un rassemblement aussi large et diversifié pour la démocratie n’a été réalisé dans l’histoire contemporaine de la Turquie. Ce qui donne son caractère référendaire à ces élections. Mais la forte mobilisation électorale (88,9 %, soit de deux points supérieure à l’élection précédente, en 2018) semble avoir été portée surtout par la vague d’extrême droite islamo-nationaliste. Elle a permis à celui qui dirige le pays depuis vingt ans de se présenter en tête au second tour.

    Plus généralement, quand on prend aussi en compte les voix de la droite nationaliste au sein de l’alliance de l’opposition, et celles du troisième candidat nationaliste, dont les électeurs sont susceptibles de se reporter majoritairement sur Erdogan au second tour, on constate que l’espoir de la démocratisation est pris en tenaille par la Turquie profonde sunnite-nationaliste. Celle-ci s’inquiète de la présence du parti prokurde de gauche au Parlement, que la propagande du pouvoir assimile au Parti des travailleurs du Kurdistan et au terrorisme, et elle s’est cabrée devant la perspective qu’un alévi puisse devenir président.
    Pour cette alliance anti-Erdogan, qui a réussi à atteindre un score certes insuffisant mais historiquement élevé, l’enjeu du second tour sera surtout de prouver sa résilience. Ce sera le signal de la capacité de l’autre Turquie à continuer de s’organiser et de résister à l’autocratie #islamo-nationaliste. S’il est élu au second tour, Erdogan devra faire face à l’état lamentable dans lequel il a mis l’économie, mais aussi à la défiance de l’autre moitié de la #Turquie.

    #nationalisme #extrême_droite

  • François Dubet, sociologue : « La défense du statu quo scolaire est une défense de caste »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/15/francois-dubet-sociologue-la-defense-du-statu-quo-scolaire-est-une-defense-d

    L’explication de cette singularité n’est pas simple, mais une chose est sûre : les collèges et les lycées français sont particulièrement ségrégués. Cela signifie que les établissements les plus favorisés, d’une part, et les moins favorisés, d’autre part, participent d’un séparatisme scolaire accentuant fortement le seul jeu des inégalités sociales. A terme, derrière le décor de l’école républicaine, les élèves les plus favorisés se regroupent pendant que les moins favorisés d’entre eux sont contraints de rester ensemble.

    Les mécanismes de ces ségrégations sont parfaitement documentés et personne ne les conteste vraiment. D’abord, la carte scolaire reproduit très largement la répartition spatiale des inégalités. Ensuite, par les jeux des dérogations et, plus encore, par la présence des écoles privées, les familles les plus informées et les plus riches choisissent les meilleurs établissements et fuient ceux qui leur semblent trop populaires. Les seules inégalités spatiales sont ainsi redoublées par les choix des familles les plus favorisées.
    « Ghettos » scolaires

    Grâce à l’Indice de position sociale des établissements, auquel chacun peut accéder, on voit bien que le séparatisme scolaire est d’abord une affaire de « riches », financièrement et culturellement, pendant que les plus « pauvres » sont contraints d’aller dans des établissements de moins en moins favorisés. Les quelques établissements privés relativement populaires ne donnent pas le change : dans les grandes villes notamment, ils regroupent massivement les élèves venus de familles très favorisées. Ils participent activement d’un séparatisme qu’il est de bon ton de présenter comme une menace, sauf quand il s’agit du séparatisme des plus riches.

    après c’est #paywall

  • « Le macronisme n’est pas violent par hasard »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/15/le-macronisme-n-est-pas-violent-par-hasard_6173388_3232.html

    Quatre intellectuels dénoncent, dans une tribune au « Monde », le projet politique d’Emmanuel Macron, qui, selon eux, met à mal la démocratie afin de servir le marché. [...]

    Dès le départ, les thuriféraires du néolibéralisme ont ainsi explicitement identifié l’un des principaux problèmes qui menaçaient leur projet de fluidification du marché par l’Etat : la démocratie, toujours susceptible de mettre en danger le fonctionnement du marché. Leur stratégie politique, qui trouve ses racines dans une démophobie profondément réactionnaire, est restée invariable de Hayek à aujourd’hui. Elle consiste à neutraliser toutes les forces qui s’attaqueraient au principe de la concurrence en se prévalant de la justice sociale, dénoncée comme un mythe.[...]

    Emmanuel Macron croit utile à sa cause de jouer les défenseurs de l’« ordre républicain ». Dénoncer « les factions et les factieux », comme il l’a fait lors de son entretien télévisé du 22 mars, n’a d’autre sens que de fabriquer de l’ennemi à l’intérieur même de la société, selon une tradition bien établie des auteurs néolibéraux.[...]

    https://jpst.it/3dr-Z

    • La manifestation de ce midi, à Versailles, est une excellente illustration de cette démocratie qui vacille, tenue à bout de bras par les forces de l’ordre. Il y avait un déploiement militaire humain (des gardes mobiles, essentiellement) au moins trois fois supérieur au nombre de manifestants, avec le blocage de tous les accès au château (barrières grillagées et véhicules anti-émeute) à partir du boulevard sur lequel nous avons manifesté (depuis la gare de Versailles Chantiers).

      Ci dessous, l’article du Parisien sur la com de Macron et la manif s’y opposant qui me semble moins putassier que celui du Monde :

      Choose France : Emmanuel Macron accueilli par un concert de casseroles à Versailles - Le Parisien
      https://www.leparisien.fr/politique/choose-france-emmanuel-macron-accueilli-par-un-concert-de-casseroles-a-ve

      Alors qu’il était présent à Versailles à l’occasion du sommet Choose France, le président Emmanuel Macron a été accueilli par des casserolades.
      Plusieurs manifestants de la CGT étaient présents à Versailles pour accueillir bruyamment Emmanuel Macron. Ludovic MARIN / AFP

      Par Le Parisien
      Le 15 mai 2023 à 14h51, modifié le 15 mai 2023 à 14h59

      Sifflets et casseroles font désormais partie du décor de chacun des déplacements du président de la République. Ce lundi, à Versailles pour le sommet Choose France, Emmanuel Macron n’y a pas échappé.

    • Puissance de coalition

      Avec l’intention affirmée de dissoudre Les Soulèvements de la Terre ou de mettre en place une « cellule anti-ZAD », ce sont maintenant les termes d’« écoterrorisme » et d’« ultragauche » qui vont être systématiquement utilisés pour neutraliser toute critique de l’écologisme de marché du gouvernement. Même la Ligue des droits de l’homme est dans le collimateur, c’est dire où nous en sommes de la très grave régression en matière de démocratie.

      Un tel vertige dénonciateur présente l’immense intérêt de constituer celles et ceux qui dénoncent les diverses formes d’inégalité et de prédation en ennemis de la République, et de maintenir la croyance en la fonction pacificatrice de l’Etat, niant précisément par cette opération la guerre menée par cet Etat contre les adversaires de l’ordre néolibéral.

      Mais derrière le « chaos » que Macron a déclenché, il convient de déceler l’autre monde que portent en eux les « factieux ». En quoi la défense d’une vie digne pour les travailleurs les plus âgés et les futurs retraités et la défense de la nature contre des projets destructeurs offrent-elles aujourd’hui une rare puissance de coalition ? Parce qu’en chaque cas, il est question d’une vie désirable et d’un monde habitable, inconciliables avec la subordination de la vie et la domination du monde par le capital et son Etat.

      Il faudra s’y faire : devant l’urgence des crises, les logiques du commun et du capital apparaissent comme irréconciliables au plus grand nombre. En ce sens, le refus présidentiel et gouvernemental de tout « compromis » avec les syndicats traduit exactement cet état de guerre civile dont la grande masse de la population est la cible.

      Pierre Dardot, philosophe, chercheur à l’université Paris-Nanterre ; Haud Guéguen, maîtresse de conférences en philosophie au Conservatoire national des arts et métiers ; Christian Laval, professeur émérite de sociologie, université Paris-Nanterre ; Pierre Sauvêtre, maître de conférences en sociologie à l’université Paris-Nanterre. Ils ont coécrit « Le Choix de la guerre civile. Une autre histoire du néolibéralisme » (Lux, 2021).

  • Roudinesco dessine le portrait d’Isabelle Filliozat, l’éduc’ positive du pouvoir :

    Née en 1957, autrice d’une quarantaine de livres, Isabelle Filliozat est issue d’une famille de psychothérapeutes. Titulaire d’une maîtrise de psychologie clinique, qui ne lui permettait pas de s’installer comme psychologue, elle s’est tournée vers des thérapies non homologuées pour exercer le métier de conférencière.
    (...) Considérée par des chercheurs en neurosciences comme une scientifique de haut niveau, Isabelle Filliozat a été reçue par Anne Hidalgo à la Mairie de Paris, le 12 avril 2022, soutenue par les écologistes, décorée de la Légion d’honneur, applaudie par Muriel Salmona, fondatrice de l’association Mémoire traumatique. Elle a été vice-présidente, en 2019, de la commission des 1 000 premiers jours, mandatée par le gouvernement sous la haute autorité d’Olivier Véran, alors ministre de la santé, pour formuler des « propositions » sur la petite enfance.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/12/elisabeth-roudinesco-en-voulant-fabriquer-des-enfants-parfaits-on-risque-de-
    #psychanalyse #enfants_terribles

  • « Les Etats et les institutions européennes doivent garantir un espace humanitaire en Méditerranée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/08/les-etats-et-les-institutions-europeennes-doivent-garantir-un-espace-humanit

    « Les Etats et les institutions européennes doivent garantir un espace humanitaire en Méditerranée »
    Tribune Collectif
    A l’occasion de la Journée de l’Europe, le 9 mai, un collectif d’une centaine d’élus, parmi lesquels Martine Aubry, Carole Delga et Grégory Doucet, appelle, dans une tribune au « Monde », les Etats de l’UE à respecter les règles applicables au sauvetage en mer et à mettre fin aux sanctions contre les associations humanitaires.

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#politiquemigratoire#UE#mediterranee#humanitaire#droit#asile

  • « Nous, #scientifiques et #experts, appelons les actionnaires de #TotalEnergies à voter contre la stratégie #climat de la firme »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/07/nous-scientifiques-et-experts-appelons-les-actionnaires-de-totalenergies-a-v

    « Nous, scientifiques et experts, appelons les actionnaires de TotalEnergies à voter contre la stratégie climat de la firme »

    Dans une tribune au « Monde », un collectif de 188 scientifiques et experts, parmi lesquels Valérie Masson-Delmotte, Philippe Descola ou Jean Jouzel, dénonce la « bombe carbone » que représente le projet d’oléoduc en Ouganda de la multinationale française.

    simple pb : les actionnaires ne les votent pas non plus pour d’autre raisons bassement matérialistes, selon des médisants...

  • #Nitrites dans les #charcuteries : « En dépit de la certitude de leur effet #délétère, le gouvernement se refuse à agir avec fermeté »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/08/nitrites-dans-les-charcuteries-en-depit-de-la-certitude-de-leur-effet-delete

    Quelques secondes suffisent parfois à capter l’ambiance morale et politique d’une époque. Une séquence vidéo d’une demi-minute à peine, qui circule ces jours-ci sur les réseaux sociaux, remplit assez bien cet office. On y voit, dans une salle de l’Assemblée nationale, le député Charles Sitzenstuhl (Renaissance), assis derrière un pupitre, dire : « Le texte est rejeté ! » C’était le 12 avril. Il dit cela en classant ses papiers, comme on boucle un bilan #comptable avant de passer à autre chose, et son visage est celui de l’#indifférence.

    #France

    • (...) La seule explication rationnelle est la suivante : le risque sanitaire que représentent les additifs nitrés n’est en aucun cas, pour les #industriels, un inconvénient. C’est, au contraire, une formidable occasion d’étendre le spectre du marché des viandes transformées. Aux produits nitrités « premier prix » vers lesquels se tourneront les #pauvres s’ajoutera progressivement un marché de produits non traités, à forte valeur ajoutée et réservés aux mieux informés, aux plus fortunés.

      Du strict point de vue du marché, cette diversification de l’offre est bien plus désirable qu’un nivellement par le haut, qui risquerait de limiter la consommation de cochonnailles et fermerait des occasions de développer des produits haut de gamme au pouvoir d’attraction d’autant plus fort qu’il est garanti par une meilleure sécurité sanitaire. C’est à cette aune qu’il faut comprendre l’indignation et la colère de M. Ramos : le risque de #cancer dû à la mauvaise alimentation pèsera démesurément sur les catégories défavorisées.

      https://justpaste.it/aqaqd

      #santé #haut_de_game

  • Thomas Piketty : « Les économistes commencent à prendre conscience du caractère insoutenable du modèle social et fiscal actuel »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/07/thomas-piketty-les-economistes-commencent-a-prendre-conscience-du-caractere-

    Doté d’une immense capacité de travail, d’un rare souci du détail et d’un talent sans pareil pour dénicher des données nouvelles et les faire parler, Gabriel Zucman a aussi révélé l’ampleur insoupçonnée du contournement de l’impôt sur les sociétés par les multinationales de tous les pays.

  • Covid-19 : un immense chantier de santé publique
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/06/covid-19-un-immense-chantier-de-sante-publique_6172311_3232.html

    Le SARS-CoV-2 menace toujours les personnes présentant un déficit immunitaire. Saurons-nous nous inspirer de certains pays, comme le Japon, où le port du masque était déjà banalisé vis-à-vis du risque grippal ? Les plus fragiles et les plus âgés ont payé un lourd tribut à un virus que l’on ne s’est décidé en France à enrayer par des confinements que lorsque la surcharge des réanimations mettait en péril les populations plus productives. Etait-ce le bon critère ? La fin officielle de la pandémie ne doit pas non plus masquer les séquelles endurées par les survivants. La situation des personnes souffrant de Covid long, quelle qu’en soit l’étiologie, appelle un effort de recherche et de prise en charge.

    Logos et Maître Pandaï relèvent que cet édito de Le Monde ne dit pas tout à fait nawak.

  • Pr. Logos : mise au point sur le Sars-Cov-2 - Framapiaf
    https://framapiaf.org/@Pr_Logos@piaille.fr/110323589630363362

    1/ Fauci (qui n’est pas complètement marteau) revient sur les aspects de SARS-CoV-2 qui ont conduit à des erreurs d’appréciation majeure. Il y a des conneries sur le masque dans l’interview mais c’est intéressant.

    • 2/ Première point. SARS-CoV-2 se transmet de manière asymptomatique (sans toux) parce que le lieu de première réplication virale est dans les voies respiratoires hautes, la transmission étant par inhalation de virus en aérosol.

      3/ Note sur ce premier point. Les tocards obscurantistes du ministère de la santé français ne reconnaissent toujours pas ce fait scientifique, après trois ans, ni ses conséquences.

      200 000 morts surnuméraires par obscurantisme.

      4/ Second point lié au premier. La transmission de SARS-CoV-2 se fait par inhalation d’aérosol, à la fois à courte distance mais aussi à longue distance, par stockage du virus comme une fumée de cigarette.

      5/ Note sur ce second point. Les tocards obscurantistes du ministère de la santé français ne reconnaissent toujours pas ce fait scientifique, après trois ans, ni ses conséquences. Ils en sont au lavage des mains et à Pitet.

      6/ Troisième point. Le virus se répliquant dans les voies respiratoires hautes (le nez, la gorge) mais produisant des pathologies en voies basses (poumons), le vaccin n’a pas été optimisé pour stopper la transmission.

      7/ Quatrième point. Ne pas avoir anticipé que les virus mutent, la pression de sélection se faisant sur la transmission (donc sur la réplication en voies respiratoires hautes) et avoir cru au mythe de l’immunité de groupe est DINGO.

      8/ En France, encore aujourd’hui, une ministre parlait « d’immunité globale », un concept qui n’existe même pas. Même l’Académie des sciences a écrit des conneries sur le blocage de la transmission par les vaccins optimisés en voies basses.

      9/ La France c’est ce beau pays où le ministre de la santé qualifie SA PROPRE DECISION de complotiste, lorsque l’opposition se montre aussi obscurantiste que lui.

      10/ Il est appréciable que Fauci tire un bilan (à peu près) sérieux des erreurs commises faute de prendre connaissance de la littérature scientifique.

      https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/cache/media_attachments/files/110/323/661/212/975/643/original/a9be1dd55574cc68.mp4

      11/ En France, rigoureusement rien n’a été fait pour prévenir de nouvelles pandémies qui auraient ces propriétés :
      – transmission asymptomatique par voie d’aérosol
      – capacité de mutation liée aux multiples cellules épithéliales infectables
      https://stockage.framapiaf.org/framapiaf/cache/media_attachments/files/110/323/677/564/345/601/original/cde652d20800dce3.mp4

      12/ L’impossibilité de reconnaitre les erreurs (erreurs liées au mépris des scientifiques et au fétichisme de McKinsey) qui ont conduit aux 200 000 morts surnuméraires conduit à l’impréparation des pandémies à venir.

      13/ Cinquième point. L’existence de séquelles de long terme, d’importance très diverses selon les personnes infectées : les Covid Longs, qui vont de quelques pertes de fonctions cognitives à des vies sacagées.

      14/ En France, spécifiquement, les tocards qui peuplent les Comités Théodule de l’Etat (et une partie des journalistes) NIENT l’existence même de ces séquelles, malgré l’abondance des preuves scientifiques et l’ampleur du problème.

      15/ On le voit, l’obsession « Raoult » et la rhétorique « vax/anti-vax »’ masquent des ratages très profonds qui sont totalement occultés de l’espace public en France, ce qui creuse les dégâts faits à la santé publique.

      16/ Et je dis ça en ayant produit un thread sur Raoult, mandarin sans intégrité et tocard complet lancé par le torchon Le P*int, des semaines avant ceux qui en sont encore H24 dans l’obsession sur ce type.

      17/ J’en profite pour mettre un lien vers ce papier, qui prouve que les scientifiques se soucient aussi d’étudier les cas, rares mais existants, de myocardites induites par la vaccination.
      https://www.science.org/doi/10.1126/sciimmunol.adh3455

      18/ Je trouve la classe politicienne désolante, tous bords confondus (j’insiste), dans son incapacité à penser les politiques de santé publique et à faire un bilan sérieux de la politique désastreuse et obscurantiste menée pendant 3 ans.

      19/ Un très bon édito (si, si, c’est possible) du Monde sur le chantier de la santé publique.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/06/covid-19-un-immense-chantier-de-sante-publique_6172311_3232.html
      Covid-19 : un immense chantier de santé publique
      Le Monde

      20/ J’apprécie tout particulièrement dans l’Edito que ceci soit mis au clair.

    • « Elle est pas belle la vie » (Bordaaayl de merdre)

      https://www.youtube.com/watch?v=kgvUY1CrVuo


      https://twitter.com/chbeziers/status/1655256408202379267

      Le 8 mai 2020, la pandémie nous obligeait à rendre le port du masque obligatoire partout et pour tous dans l’établissement. 3 ans plus tardnous levons cette obligation 😷
      Pour fêter cet événement, nos équipes sont heureuses de pouvoir l’enlever.

      #infections_nosocomiales

  • « Le projet budgétaire du gouvernement français est inutile, dangereux et injuste »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/05/05/le-projet-budgetaire-du-gouvernement-francais-est-inutile-dangereux-et-injus

    les baisses de recettes fiscales s’expliquent en grande partie par des exonérations fiscales et de cotisations sociales qui coûtent plus de 6 % du PIB chaque année ! Ces exonérations profitent principalement aux ménages les plus aisés et aux grandes entreprises. Pour financer le déficit public, on préfère emprunter aux plus riches épargnants plutôt que les taxer, en garantissant la sécurité et le rendement de leur placement par un mode de gouvernement autoritaire. Accélérer le désendettement au moment où la crise écologique et la contestation sociale se font de plus en plus pressantes est un contresens historique.