un débat sous vigilance à l’Assemblée nationale

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  • Loi de programmation militaire : un débat sous vigilance à l’Assemblée nationale
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/05/22/loi-de-programmation-militaire-un-debat-sous-vigilance-a-l-assemblee-nationa

    Ce texte crucial, qui planifie 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, est examiné par les députés à partir du lundi 22 mai. Le ministre des armées, Sébastien Lecornu, a donné des gages aux différents groupes politiques de l’Hémicycle, dans l’espoir de faire voter le projet malgré l’absence de majorité absolue pour l’exécutif.

    Après des mois d’allers-retours et au moins autant de retards, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 arrive enfin à l’Assemblée nationale, ce lundi 22 mai, où elle sera débattue durant une quinzaine de jours. C’est un texte d’une importance majeure pour les armées, puisqu’il planifie quelque 413 milliards d’euros de dépenses militaires jusqu’en 2030, dans un contexte international très dégradé à cause de la guerre en Ukraine et à un moment de grande fragilité politique pour l’exécutif, deux mois seulement après le débat sur la réforme des retraites.
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    Les chefs de groupe ont aussi été soignés. Olivier Marleix, d’abord, le président du groupe LR, dont les 62 députés sont essentiels à l’adoption du texte, peut se targuer d’avoir été entendu sur la sanctuarisation des ressources dites « extrabudgétaires ». C’est-à-dire cette enveloppe de 13 milliards d’euros (sur 413 milliards) qui ne pouvait être garantie jusque-là, car elle correspondait à l’anticipation de futures cessions immobilières ou d’éventuels gestes de solidarité interministérielle. Le texte prévoit désormais un abondement automatique des futures lois de finances. Une sérieuse épée de Damoclès en moins, au passage, pour le ministère des armées.
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    La principale difficulté de l’exécutif est en effet de réussir à faire voter un texte qui se résume à un immense paradoxe : une hausse historique du budget des armées (+ 40 % par rapport à la précédente LPM, 2019-2025), mais des acquisitions en baisse ou décalées dans le temps sur presque toutes les grandes lignes capacitaires traditionnelles (blindés, frégates, aviation, etc.). Et ce en raison de l’explosion du coût de l’énergie et des matériaux – ce qui représente 30 milliards d’euros sur les 413 milliards prévus.

    Certains députés LR ont d’ores et déjà brandi la menace de l’abstention. LFI, de son côté, a prévu de présenter, lundi, deux heures avant le début des discussions, son « contre-projet » de LPM. « Le travail en commission a surtout permis d’améliorer leur projet [celui de la majorité], il faut maintenant un affrontement d’idées », estime Bastien Lachaud, député (LFI) de Seine-Saint-Denis. Un contre-projet qui reprend la proposition de « conscription obligatoire » de Jean-Luc Mélenchon et veut créer le débat sur « la dissuasion post-nucléaire » alors que le renouvellement des différentes composantes de la dissuasion actuelle représente entre 50 milliards et 60 milliards d’euros, soit une hausse de 60 % par rapport à la précédente LPM.[...]

    https://jpst.it/3d-d1