« L’agriculture intensive est la principale responsable » – Libération

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  • Un quart des oiseaux disparus en Europe en près de quarante ans : « L’agriculture intensive est la principale responsable » – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/biodiversite/800-millions-doiseaux-disparus-en-europe-lagriculture-intensive-est-la-pr

    Pour la première fois, une vaste étude démontre la responsabilité des engrais et pesticides dans l’effondrement des populations d’oiseaux en Europe. Pour le chercheur Vincent Devictor, il est urgent de repenser notre mode de production alimentaire.

    Cette fois, le doute n’est plus permis. L’agriculture intensive est bel et bien la principale responsable de la sidérante disparition des oiseaux en Europe, dont les populations se sont effondrées de 25 % en près de 40 ans, voire de près de 60 % pour les espèces des milieux agricoles. C’est la principale conclusion de l’étude la plus vaste et la plus complète à ce jour sur les oiseaux en Europe, publiée ce lundi 15 mai dans la revue scientifique Pnas. Pour l’écologue et directeur de recherche au CNRS Vincent Devictor, coauteur de ce travail, il est urgent de repenser le mode de production alimentaire actuel.

    • Farmland practices are driving bird population decline across Europe | PNAS
      https://www.pnas.org/doi/10.1073/pnas.2216573120


      Temporal change in bird abundance in Europe between 1996 and 2016 for countries participating in the PanEuropean Common Bird Monitoring Scheme (PECBMS) (n = 28, non-PECBMS countries in gray). For each country, the color represents the slope (red for decline, blue for increase) and the black line corresponds to the time series of the multispecies index (MSI) between 1996 and 2016 (species lists by country in SI Appendix, Appendix 5). (A) Change in abundance of farmland species (MSI by country on 19 species) showing an overall sharp while decelerating decline. (B) Change in abundance of woodland species (MSI by country on 25 species) showing an overall linear decline. (C) Change in abundance of urban dwellers (MSI by country on 22 species) showing an overall stable trajectory. (D) Change in abundance of cold dwellers (light gray, MSI by country on 35 species) showing an overall linear decline. Change in abundance of hot dwellers (dark gray, MSI by country on 35 species) showing an overall stable trajectory. Color for hot dweller trends on the southern part of countries and color for cold dwellers on the northern part of countries.

      Significance
      Using the most recent and largest empirical dataset ever assembled for Europe to investigate the effect of anthropogenic pressures, we highlighted the predominant detrimental impact of agriculture intensification on avian biodiversity at a continental scale over climate change, urbanization, and forest cover changes. Our results do not simply quantify correlations, but our analytical design is meant to strive for more quasicausal responses of bird populations to global change drivers. This paper contributes to the highest political and technical challenge faced by agricultural policy in Europe, struggling to balance high productivity from intensive agricultural practices with environmental protection, and the results are therefore crucial to policymakers, scientists, and the general public concerned for biodiversity and global change issues.

      Abstract
      Declines in European bird populations are reported for decades but the direct effect of major anthropogenic pressures on such declines remains unquantified. Causal relationships between pressures and bird population responses are difficult to identify as pressures interact at different spatial scales and responses vary among species. Here, we uncover direct relationships between population time-series of 170 common bird species, monitored at more than 20,000 sites in 28 European countries, over 37 y, and four widespread anthropogenic pressures: agricultural intensification, change in forest cover, urbanisation and temperature change over the last decades. We quantify the influence of each pressure on population time-series and its importance relative to other pressures, and we identify traits of most affected species. We find that agricultural intensification, in particular pesticides and fertiliser use, is the main pressure for most bird population declines, especially for invertebrate feeders. Responses to changes in forest cover, urbanisation and temperature are more species-specific. Specifically, forest cover is associated with a positive effect and growing urbanisation with a negative effect on population dynamics, while temperature change has an effect on the dynamics of a large number of bird populations, the magnitude and direction of which depend on species’ thermal preferences. Our results not only confirm the pervasive and strong effects of anthropogenic pressures on common breeding birds, but quantify the relative strength of these effects stressing the urgent need for transformative changes in the way of inhabiting the world in European countries, if bird populations shall have a chance of recovering.

    • Alors la disparition des oiseaux, c’est comme pour le réchauffement climatique. C’est un complot wokiste pour empêcher les paysans de travailler et de nourrir la planète. Personne ne parle de la matière noire qui réchauffe la galaxie et qui est à l’origine du réchauffement actuel ? Pourquoi ? Qui en profite ? Les écoterroristes pardi ! Et c’est pareil pour les oiseaux. S’ils disparaissent, ce qui reste à prouver, c’est à priori parce que la matière noire de l’univers n’aime pas les oiseaux, et que les oiseaux préfèrent se cacher. En conséquence, les écoterroristes ne peuvent plus compter les oiseaux, et on finit par croire qu’ils ont disparus à cause des paysans ukrainiens qui nourrissent les habitants du Sahel et du Biafra et qu’on voudrait empêcher de travailler pour de mauvaises raisons.

      (désolé)

    • Ça fait 50 ans maintenant qu’il est scientifiquement « urgent de… » et que chaque année il y a une nouvelle étude majeure, avec des chiffres et des graphiques et des projections, qui conclue que non vraiment là ce n’est plus possible, et qu’il est encore plus urgent de…

      Et rien.

      La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.
      – comme dirait l’autre

      Du coup la méthode scientifique, même produisant des choses vraies, est-elle vraiment la bonne solution ? Ya de quoi légitimement se poser la question, après 50 ans d’échecs évidents (le monde est bien bien pire et bien bien plus détruit qu’en 1972).

    • Preuve en est seulement que les sciences et leurs progrès ne sont pas indépendants des rapports sociaux de production dans lesquels ils prennent place. Dans une société dont l’économie obéit aux seules logiques de la recherche de profit, les sciences ne seront jamais une solution.

    • Un centre d’étude de l’UQAM (université du Québec à Montréal) fait paraître une revue sur le thème de l’éducation relative à l’environnement (ERE). Dans une de ses productions (volume 17-1 de 2022), les auteurs passent au crible les problématiques qui impactent les actions contre le changement climatique et contre la dégradation de l’environnement en général. Abordé sous l’angle de la psycho-sociologie, cette analyse tente de répondre aux questions posées par l’inaction (on le sait pourtant depuis longtemps, mais on ne fait toujours rien).
      Plan de l’exposé :

      -Sciences cognitives et changements climatiques
      –Défi de la compréhension
      –Le défi de l’action climatique
      –Le défi du déni climatique
      –Limites méthodologiques et épistémologiques de certaines approches psychologiques
      –La crise de reproductibilité associée aux approches expérimentales
      –Validité externe
      –Déterminisme de l’inaction et du déni
      –Limites des explications individualistes
      –Limites politiques
      –Pathologisation du déni
      –« Nudging » et marketing social
      –Post-démocratie
      –Discussion
      –Conclusion

      Le lien : https://journals.openedition.org/ere/8307

      (Pas encore pris le temps de tout lire mais ça a l’air honnête)