Des médecins dénoncent un essai thérapeutique « sauvage » du Pr Raoult et demandent des sanctions - France

/des-medecins-denoncent-un-essai-therape

  • Recherche clinique à l’IHU de Marseille : « En l’absence de réaction des institutions, les graves manquements constatés pourraient devenir la norme »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/05/28/recherche-clinique-a-l-ihu-de-marseille-en-l-absence-de-reaction-des-institu

    Certains essais cliniques menés pendant la pandémie de Covid-19 par l’IHU Méditerranée Infection n’ont pas respecté le cadre juridique, estiment plusieurs organisations médicales, dans une tribune au « Monde ». Elles appellent les pouvoirs publics à réagir

    La démonstration des effets thérapeutiques des médicaments chez l’homme répond à des normes éthiques et scientifiques construites depuis des décennies, pour garantir la pertinence, la qualité, la fiabilité des études cliniques, tout en respectant les droits et la sécurité des personnes participant à la recherche.

    Cela implique notamment le consentement éclairé des participants, l’obtention préalable des autorisations par les comités de protection des personnes et l’Agence nationale de sécurité du médicament, la transparence des méthodes et du recueil des données, la validation des résultats de manière indépendante et la prise en compte de la balance bénéfices-risques des traitements avant de valider leur indication.

    Nous, signataires de cette tribune, considérons que ces règles élémentaires ont été largement enfreintes, en particulier par certains biologistes et cliniciens de l’institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection, notamment à l’occasion de la crise sanitaire. La prescription systématique aux patients atteints du Covid-19, quels que soient leur âge et leurs symptômes, de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine, sur des ordonnances préimprimées, s’est d’abord effectuée sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité.

    Ces prescriptions systématiques ont été poursuivies, ce qui est plus grave, pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité. Nous estimons que ces prescriptions
    systématiques ont en outre été réalisées en dehors de toute autorisation de mise sur le marché, mais aussi en dehors de tout cadre éthique ou juridique, en s’appuyant largement sur des méthodes de surveillance et d’évaluation des patients par PCR répétées, sans justification médicale. Ces pratiques ont mené à la mise à disposition récente en « preprint » des données issues de plus de 30 000 patients, constituant ainsi vraisemblablement le plus grand essai thérapeutique « sauvage » connu à ce jour.

    Défiance alimentée
    La médiatisation sans recul critique, sous un jour favorable, de ces mauvaises pratiques a largement contribué à alimenter la défiance de certains de nos concitoyens envers la science, la recherche clinique, les autorités sanitaires et les experts en général. Dans le contexte particulièrement anxiogène de cette crise sanitaire, les propos péremptoires proclamant l’efficacité de ces traitements ont, malheureusement, rencontré un large succès dans le public.

    #paywall (reste un peu plus de la moitié dont la liste des signataires)

    • Pourquoi ils s’excitent encore après #raoult, sans le nommer, lui ou d’autres membres de l’ihu ? Ça semble un poil anachronique non ? Ou c’est une commande ?

    • un peu de détail dans la PQR, apparemment, la tribune est signée par des sociétés savantes… et non pas des sociétés (à la Big Pharma) ce qui serait un peu étrange

      Des médecins dénoncent un essai thérapeutique « sauvage » du Pr Raoult et demandent des sanctions - France - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/france/des-medecins-denoncent-un-essai-therapeutique-sauvage-du-pr-raoult-et-d

      Seize sociétés savantes de médecine ont interpellé dimanche les autorités sur une absence de sanctions face au « plus grand essai thérapeutique sauvage connu », dénonçant l’étude de Didier Raoult, ancien patron de l’IHU de Marseille, sur l’hydroxychloroquine.

      Dans une tribune publiée sur le site du Monde, 16 sociétés impliquées dans la recherche reprochent à des équipes de l’Institut hospitalier universitaire (IHU) Méditerranée Infection le « plus grand essai thérapeutique sauvage connu », avec « la prescription systématique, aux patients atteints de Covid-19 (…) de médicaments aussi variés que l’hydroxychloroquine, le zinc, l’ivermectine ou l’azithromycine (…) sans bases pharmacologiques solides, et en l’absence de toute preuve d’efficacité ».

      Plus grave, selon elles, ces prescriptions ont été poursuivies « pendant plus d’un an après la démonstration formelle de leur inefficacité ». Les autorités doivent prendre « les mesures adaptées aux fautes commises », au nom de la « sécurité des patients » et de la « crédibilité de la recherche médicale française », concluent-elles.

      « L’enquête est en cours »
      Interrogé dimanche lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, le ministre de la Santé, François Braun, a rappelé que son ministère et celui de l’Enseignement et de la Recherche avaient déjà saisi le procureur sur le mode de fonctionnement de l’IHU de Marseille, après un rapport d’inspection accablant de l’Igas/IGESR. « L’enquête est en cours, je n’en dirai pas plus », a-t-il dit. Interrogé pour savoir si l’enquête portait aussi sur le nouvel essai clinique « sauvage », il a répondu : « bien sûr ».

      Retraité depuis l’été 2021 de son poste de professeur d’université-praticien hospitalier, Didier Raoult a été remplacé fin août à la tête de l’IHU Méditerranée par Pierre-Edouard Fournier. Le Pr Raoult, qui vient à l’IHU « de temps en temps », est désormais professeur émérite et encadre deux thèses ayant commencé avant son départ, selon un porte-parole de l’institution.

      Au sein de l’IHU, tous les essais cliniques impliquant la personne humaine ont été suspendus depuis l’arrivée du Pr Fournier. L’institut a indiqué attendre un prochain retour de l’ANSM à ce sujet. Côté ANSM, « la prochaine étape est le suivi, et potentiellement, la levée des injonctions faites à l’IHU, comme sur les essais cliniques. Il faut que l’IHU démontre qu’ils ont répondu aux attentes », a déclaré une porte-parole de l’agence du médicament, sans horizon temporel.

    • (vous aurez bien compris que je trollais à la façon de tous ces gens qui se sont portés à la rescousse de notre gloire nationale, notre Pétain de la médecine des tranchées, notre sauveur, notre bâtisseur de la ligne Maginot-Chloroquine qui nous a préservé du Covid qui tue moins que les trottinettes en hospitalisation de jour)

    • https://www.lejdd.fr/societe/enquete-didier-raoult-la-contre-attaque-de-ses-opposants-136200 (28.05.23)

      Une dizaine de sociétés savantes dénoncent [...] «  C’est un énorme scandale sanitaire !  », tonne le professeur Mathieu Molimard. [...]

      L’objet de leur colère ? La dernière prépublication de l’équipe IHU, le 3 avril, sur le site médical spécialisé MedRxiv. Cosignée par le Marseillais et 16 membres de sa garde rapprochée à l’IHU Méditerranée-Infection, elle détaille les traitements administrés [...]

      «  Cette publication est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », s’emporte le Pr Molimard [...]

      Porte-parole d’une contre-attaque qui fédère bien au-delà de sa personne, de son CHU et de son champ de compétences [...]

      Du jamais-vu en France. [...]

      nous voilà rassurés

    • ah, merci ! j’avais loupé l’article principal… du coup, la réaction des sociétés savantes dans mon autre post n’était pas trop compréhensible : pourquoi maintenant ?

      et donc le preprint, en question (qui trouve en gros un rapport des cotes (odds ratio) de 0,5 pour le décès)
      avec le coup de patte complotiste qui va bien…

      Early Treatment with Hydroxychloroquine and Azithromycin : A ‘Real-Life’ Monocentric Retrospective Cohort Study of 30,423 COVID-19 Patients | medRxiv
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2023.04.03.23287649v1

      Conclusions HCQ prescribed early or late protects in part from COVID-19-related death. During pandemic health crises, financial stakes are enormous. Authentication of the data by an independent external judicial officer should be required. Public sharing of anonymized databases, ensuring their verifiability, should be mandatory in this context to avoid fake publications.

    • tiens, dans la foulée, sur MedRXiv, un autre preprint qui démonte le super résultat raoultien qui trouvait une corrélation de 1 (oui, un tout seul, comme on disait autrefois au téléphone…) entre l’opinion des médecins français et leurs liens d’intérêt avec Gilead…

      Conflicts of interest and physicians’ attitudes towards hydroxychloroquine as a treatment against COVID-19 A replication and extension of Roussel & Raoult (2020) – MedRXiv
      https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.10.18.21265135v2

      Abstract
      Hydroxychloroquine (HCQ) and its use as a treatment against COVID-19 have been at the center of heated debates. Some claim that physicians’ hostility towards HCQ was partly orchestrated by rival pharmaceutical companies seeking to promote their own treatment. In favor of this hypothesis, Roussel and Raoult (2020) have presented the results of a study in which they find a perfect positive correlation (ρ = 1.00) between French physicians’ attitudes towards HCQ and their conflict of interest with Gilead Sciences - the company that has promoted Remdesivir (REM) as a treatment against COVID-19. However, Roussel and Raoult’s study suffers from serious methodological shortcomings, among which is the fact that the statistical methods they employed might tend to artificially inflate correlations. In this study, we use a similar method and sample, but correct for their study’s original shortcomings: we provide a detailed, pre-registered method for collecting and coding data, computer inter-rater agreement and use a wide array of appropriate statistical methods to achieve a more reliable estimate the association between conflicts of interest and physicians’ attitudes towards HCQ. We conclude that Roussel and Raoult’s conclusion was misguided and that financial conflicts of interest were not the main predictors of the attitudes of physicians when compared to other factors, such as academic affiliation. Moreover, compared to other pharmaceutical companies, there was no specific link between attitudes towards HCQ and conflicts of interest with Gilead Sciences.