Arrêtez de vous indigner ! - Mon blog sur l’écologie politique

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  • Arrêtez de vous indigner ! - Mon blog sur l’écologie politique
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    Cette année je suis membre dans des collectifs militants de deux commissions qui ont chacune pour objectif de défricher des prises de position sur des questions délicates. J’ai été encouragée à y participer au motif qu’il faut y assurer un peu de diversité politique et que peu de personnes ont envie de s’y coller quand elles savent ne pas défendre la position qu’il est de bon ton d’avoir. J’ai prouvé ma capacité à défendre des positions minorisées, à ne pas répéter la doxa et à mettre le doigt sur les questions qui fâchent. Ça ne m’a pas empêchée d’y aller la boule au ventre en raison des violences symboliques qui se jouaient dans ces réunions.

    • Nous n’avons pas besoin de héros ou d’héroïnes (twitteuse féministe martyre ou ouin-ouin anti-tech, il y en a dans tous les camps politiques) qui nourrissent les clivages qui les flattent. N’apporter dans une discussion aujourd’hui très tendue d’autre contradiction que le spectacle de sa pureté et de sa grandeur d’âme ne nous mène nulle part. Le mépris n’a jamais convaincu personne, au contraire il tend à élargir le fossé. Je pense aussi qu’il éclaircit nos rangs. Qui aurait envie de rester subir les ires de l’orthodoxie au moindre désaccord ?

      J’en viens à penser que la chose la plus radicale à faire, c’est parfois de garder sa radicalité pour soi et de s’attacher à retisser des liens. Juste quand je finis la première version de ce billet, l’Atelier paysan (qui en raison de ses écrits suscite la haine du monde agricole conventionnel) écrit à propos de la dissolution des Soulèvements de la Terre : « Nous voyons les clivages se creuser, entre les "ruraux" et les "écolos", entre les "paysans historiques" et les "néos", entre les "conventionnels" et les "bios", et désormais entre les "partisans de l’ordre" et les "écoterroristes". Nous refusons d’adhérer à une logique de guerre civile. L’ensemble de la population agricole est sur un même bateau, qui est en train de couler. » Le constat ne vaut pas que pour le monde agricole, dans un monde où convergent les crises, où le néolibéralisme fait un peu partout alliance avec le fascisme et où les classes dominantes refusent le défi de contrôler le réchauffement climatique à 1,5°.