Il était attendu que la guerre de l’armée israélienne à Gaza débute au cours d’une nuit. Sur ce point, toutes les sources semblaient d’accord, ces derniers jours, lorsqu’il s’agissait d’envisager la manière dont devaient commencer les #opérations_terrestres israéliennes dans la bande, déjà ciblée par des bombardements intenses. Pour le reste, depuis le schéma d’une #invasion au sol de grande ampleur, esquissé dans l’urgence après l’attaque du Hamas du 7 octobre, jusqu’à un plan intégrant des actions localisées avant un déploiement d’infanterie en plusieurs phases, toute une gamme d’actions a été envisagée. Dernièrement, une série d’opérations limitées à certains secteurs, opérée par des forces très mobiles, semblait privilégiée.
.... une nouvelle étape militaire a été franchie, ainsi décrite par le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari : « L’armée de l’air s’attaque avec des moyens importants à des cibles souterraines et à des infrastructures de la terreur, et les forces de l’infanterie étendent le champ de leurs opérations. » « Les IDF [Forces de défense israéliennes], a-t-il ajouté, agissent avec force… pour atteindre les objectifs de cette guerre. »
Lesquels ? Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, avait défini succinctement ces objectifs, deux jours plus tôt, au cours d’un discours télévisé où il expliquait que l’armée avait pour mission d’« éliminer le Hamas en détruisant ses capacités militaires et ses structures diverses, tout en faisant tout ce qui est en notre pouvoir pour ramener [un échantillon minimal de] nos otages ». Après l’attaque du Hamas, lorsque la réponse militaire israélienne semblait animée par une volonté de répliquer que rien ne semblait pouvoir tempérer, la question des #otages ne figurait pas au cœur des projections tactiques. Avec le temps, cette position s’est nuancée.
Combats au sol
Mais alors que des tentatives de négociations à ce sujet sont toujours en cours, s’astreindre à attendre une libération collective avant de déclencher les opérations terrestres apparaît comme un piège à plusieurs sources militaires israéliennes. L’une d’elles estimait, vendredi, ne voir dans le processus de négociations qu’une « façon de gagner du temps, pour le Hamas, en espérant jouer l’usure contre nous ». ....
L’« extension » décrite par le contre-amiral Hagari se réfère à deux opérations menées dans les vingt-quatre heures précédentes au cours desquelles ont eu lieu une #attaque_terrestre d’une unité à bord de blindés, et une opération par la mer. Des combats au sol, désormais, semblent donc avoir lieu. L’armée israélienne s’installe dans une forme d’action qu’il est toutefois difficile de cerner avec exactitude, sans doute intentionnellement, afin d’éviter de pousser les alliés du Hamas, comme le Hezbollah libanais, à entrer dans le conflit. Vendredi après-midi, une source proche des milieux sécuritaires israéliens analysait sans détour : « Je ne crois pas qu’il faille s’attendre dans l’immédiat à une invasion terrestre avec quatre ou cinq divisions. Dans un premier temps, les incursions ponctuelles auront pour mission de frapper le Hamas mais aussi de collecter du renseignement, en vue de frappes sur leur réseau de tunnels, ou encore de localiser des otages. En fait, il est possible de dire que l’opération, sous cette forme, a déjà commencé. »
... Dans les heures qui ont précédé le début de cette « extension » décrite par l’état-major israélien, une autre déclaration avait été faite, sous la forme d’une animation en 3D diffusée et assortie d’une carte détaillant des installations à caractère militaire du Hamas construites sous le principal #hôpital de Gaza, #Al-Shifa. Des accusations qui avaient commencé à être prononcées dès 2009 et qui concernent d’autres hôpitaux. Signe que ces établissements pourraient faire partie des cibles ? ....