Snuff movie hamasso-israélien à l’Assemblée [and all over the west world]
« Les images produites par les criminels posent un sérieux problème et mettent les spectateurs dans une position insoutenable »
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Pour Astrid Panosyan-Bouvet, une autre députée Renaissance citée dans Libération, ces images « doivent servir de pièces à conviction lors d’un procès, s’il y en a un et je l’espère, pour crimes de guerre ou crime contre l’humanité ». Cette procédure a été expérimentée pour la première fois lorsque des images des camps nazis ont été projetées devant le Tribunal militaire international de Nuremberg, le 29 novembre 1945. A l’époque, le correspondant de France Soir, Joseph Kessel, avait rapidement compris que « la résurrection de l’horreur n’était plus, en cet instant, le fait essentiel ». « Il s’agissait, écrit-il, de mettre tout à coup les criminels face à face avec leur forfait immense, de jeter pour ainsi dire les assassins, les bouchers de l’Europe, au milieu des charniers qu’ils avaient organisés, et de surprendre les mouvements auxquels les forcerait ce spectacle, ce choc. »
L’objectif n’était donc pas d’imposer à la cour et aux personnes assistant au procès des images insoutenables, mais d’en faire un élément à charge contre les prévenus présents dans le box, en lien avec les autres documents présentés par l’accusation, pour leur faire reconnaître leurs crimes.
Ne pas « ajouter l’horreur à l’horreur »
Certains des membres du Hamas qui ont participé aux massacres du 7 octobre ont été arrêtés par l’armée israélienne et leurs interrogatoires par le Shin Bet [le service de renseignement intérieur israélien] et la police sont actuellement filmés, ouvrant ainsi la tenue prochaine de procès en Israël où il sera possible de confronter leurs déclarations avec ce que les images montrent des crimes commis. D’autre part, la France, dont plusieurs ressortissants ont péri dans les massacres du 7 octobre ou sont actuellement détenus en otage, et qui s’est dotée depuis le 9 septembre 1986 d’une loi « relative à la lutte contre le terrorisme et les atteintes à la sûreté de l’Etat », a diligenté dès le 12 octobre sa propre enquête préliminaire, qui pourrait aboutir à une action judiciaire.
Or, depuis le procès Merah jusqu’à ceux des attentats de janvier et de novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis [Seine-Saint-Denis], la question de la projection des images des tueries a fait l’objet de débats contradictoires entre les parties civiles, les juges affichant le plus souvent une position de prudence. Ainsi, lors du procès d’Abdelkader Merah, en 2017, le président de la cour d’assises spéciale de Paris a choisi de ne diffuser aucune des images provenant de la caméra GoPro de Mohammed Merah, indiquant qu’il ne fallait pas « ajouter l’horreur à l’horreur ».
Documents d’actualité, pièces à conviction ou archives historiques, les images de violences extrêmes nécessitent un encadrement analytique et une forme de protection de leurs spectateurs pour transformer leur vision en un travail de connaissance et de mémoire. Sans quoi, seul l’effet de sidération l’emportera.
#Israël #film #sidération