l’ex-otage Mia Shem témoigne de sa captivité à la télévision israélienne

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  • « Tout le monde là-bas est un terroriste » : l’ex-otage franco-israélienne Mia Schem s’exprime sur sa captivité à Gaza
    https://www.lefigaro.fr/international/tout-le-monde-la-bas-est-un-terroriste-l-ex-otage-franco-israelienne-mia-sc

    La jeune femme de 21 ans affirme avoir été détenue chez une famille. Selon elle, tous les membres, y compris les femmes et les enfants, « étaient impliqués dans le Hamas ». « Tout le monde là-bas est un terroriste », a-t-elle encore insisté. Elle a révélé avoir été surveillée par le mari : « Il y a un terroriste qui vous regarde 24 heures sur 24, sept jours sur sept ». Elle confie avoir « eu peur d’être violée » et ne pas avoir mangé pendant parfois plusieurs jours.

    Tout. Va. Bien.

    C’est en gros titre sur Gogole niouzes et tous les journaux relaient.

    • MSM sans doute, et plus prosaïquement, méconnaissance de l’hébreu
      https://www.liberation.fr/checknews/fausses-infos-et-polemiques-autour-du-temoignage-de-lex-otage-franco-isra

      Certains commentateurs ont ainsi reproché à l’ex-otage la phrase : « J’ai vécu un holocauste », assimilée selon certains à un élément de langage qui lui aurait été transmis par les autorités. Il est à noter que la traduction de son propos en hébreu, « shoah », en « holocauste » (qui a été dans un premier temps choisi par la plupart des médias anglophones comme francophones, dont Libération), a depuis été remise en cause. Dans son propos, Mia Shem évoque le sens littéral du mot shoah (« catastrophe » en hébreu) pour décrire son expérience personnelle, puisqu’elle n’utilise pas l’article défini (« la Shoah »). Et ne faisait donc pas référence au génocide perpétré par les nazis. Plusieurs médias israéliens traduisent d’ailleurs sa phrase par « j’ai vécu l’enfer » (ou plus littéralement « j’ai vécu une catastrophe »), sans utiliser le terme « holocauste ».

      .... la Franco-Israélienne s’est d’ailleurs exprimée sur ces [deux] séquences tournées sous la contrainte [avant l’entretien postérieur à sa libération]. Concernant celle filmée par le Hamas peu avant sa libération, elle explique : « Juste avant de rentrer chez vous, un terroriste du Hamas avec une caméra est en face de vous et vous demande de dire que les gens à Gaza sont gentils. Qu’est-ce que j’aurais dû lui dire ? “Vous êtes tous horribles” ? »

      .... Dans l’interview donnée à la chaîne 12, elle indiquait n’avoir pas reçu « d’analgésiques » pour son opération du bras à Gaza, ce qui a conduit plusieurs médias à conclure qu’elle avait été opérée sans « anesthésie », sans doute en raison d’une mauvaise traduction de l’hébreu vers l’anglais du mot « analgésique » (qui signifie antidouleur). De nombreux médias ont également attribué à tort la phrase « arrête de pleurer sinon je t’envoie dans les tunnels » au chirurgien qui a soigné Mia Shem (sous-entendant donc qu’elle était consciente pendant l’opération). En regardant la version complète de l’interview, on découvre qu’elle a en fait été prononcée, selon elle, par le terroriste qui la gardait captive dans sa maison, après l’opération. Une confusion probablement due au fait que les premiers articles sur le témoignage de Mia Shem sont sortis avant que la version complète de son récit ne soit disponible, en se basant sur de courts extraits.

      Au final, Mia Shem a bien été endormie pour les besoins de la (lourde) intervention chirurgicale. Dans son interview à la chaîne 13, elle explicite que si elle n’a pu bénéficier d’antidouleurs avant ou après, elle a été anesthésiée pendant : « Ils m’ont endormie et je me suis réveillée après la chirurgie. »

      Chirurgien ou vétérinaire ?

      A noter enfin que, toujours concernant cette opération, une autre confusion née des témoignages consécutifs à la libération de Mia Shem. D’après des éléments donnés par la tante de Mia Shem (par exemple citée ici par CheckNews), ce serait un « vétérinaire » qui l’aurait « opérée » de sa grave blessure par balle au bras. Selon d’autres sources, ce serait plutôt « dans une clinique vétérinaire » qu’elle aurait été opérée.

      Dans ses témoignages, Mia Shem évoque, elle, bel et bien un « chirurgien » et un « bloc opératoire », sans jamais mentionner le mot vétérinaire. D’après Christophe Oberlin, un chirurgien spécialiste de la main, connu pour ses positions radicalement propalestiniennes et qui a formé des médecins et opéré des patients dans la bande de Gaza, Mia Shem aurait pourtant été opérée par un « chirurgien de très haut niveau » qu’il aurait formé, avec des techniques avancées et dans de « bonnes conditions ». Interrogé par le média d’extrême droite Radio Courtoisie sur le sujet, il indique se baser sur les images de preuve de vie de l’ex-otage, diffusées juste après son opération, où l’on peut voir notamment un fixateur externe métallique sur son bras et sa cicatrice.