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  • Contre l’oubli, des chercheurs français dressent un inventaire du patrimoine de Gaza

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/11/29/contre-l-oubli-des-chercheurs-francais-dressent-un-inventaire-du-patrimoine-

    Contre l’oubli, des chercheurs français dressent un inventaire du patrimoine de Gaza

    Sous la conduite de l’historien Fabrice Virgili, une trentaine d’universitaires documentent l’état du patrimoine de l’enclave, alors que les deux tiers des bâtiments ont déjà été détruits par l’armée israélienne.

    Par Victoire Radenne

    L’idée est née pendant une nuit de février 2024, alors que la guerre à Gaza perturbait une fois encore le sommeil de Fabrice Virgili, historien et directeur de recherche au CNRS, spécialiste des territoires de guerre. « A mesure que les bombardements israéliens font disparaître Gaza de la carte et que notre sentiment d’impuissance grandit, que pouvons-nous faire en tant que chercheurs ? », s’interroge-t-il. Dresser un inventaire du patrimoine bombardé à Gaza et suivre, pour chaque site mentionné par l’Unesco, l’état de sa destruction lui apparaît alors comme une option à la portée du monde académique ; scientifiquement irréfutable et symboliquement forte.

  • Marguerite Abouet, créatrice de la bande dessinée « Aya de Yopougon », victime d’une campagne raciste
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/09/21/marguerite-abouet-creatrice-de-la-bande-dessinee-aya-de-yopougon-victime-d-u

    Le 17 juin, à Paris, Marguerite Abouet, la scénariste des célèbres bandes dessinées Aya de Yopougon et Akissi, ­recevait des mains de l’ancien ministre de l’éducation Pap Ndiaye la médaille de chevalier de l’ordre national du Mérite. Deux semaines plus tard, au soir du premier tour des élections législatives anticipées, la Franco-Ivoirienne de 53 ans est en Martinique. Invitée du festival Partir en livre, elle est accompagnée de son fils de 17 ans, fraîchement bachelier. Alors que l’ouragan Beryl menace l’archipel, le Rassemblement national arrive en tête, avec 33,35 % des suffrages exprimés. « Nous étions dans un restaurant, et les gens autour de nous étaient contents. J’ai pris un coup », admet-elle.

    Propulsée star de la bande ­dessinée jeunesse dans les années 2000 avec presque 1,3 million d’exemplaires vendus, Marguerite Abouet n’est pourtant pas du genre à se laisser abattre par la politique. « Moi, je crois en ma France », affirme-t-elle. Sur le moment, elle s’est attelée à rassurer son fils. Puis son été a continué, marqué par la préparation de la sortie de son prochain livre, le onzième volume des aventures d’Akissi. Pendant quatorze ans, avec le dessinateur Mathieu Sapin, elle a chroniqué les tribulations de cette petite Ivoirienne qui lui ressemble beaucoup, dans le quartier de Yopougon, à Abidjan.

    Mais l’histoire de la fillette prend, en cette rentrée, un tour nouveau : comme Marguerite Abouet avant elle, à 12 ans, Akissi quitte son pays pour la France. Pour le lancement du tome 1 de ce nouveau cycle, baptisé Akissi de Paris, Gallimard Jeunesse a mis les petits plats dans les grands, avec un tirage initial de douze mille exemplaires. Le 21 août, l’éditeur en dévoile la couverture sur Facebook, par un post « sponsorisé », une pratique courante par laquelle la plate-forme, contre rémunération, accroît la circulation d’une publication. Celle-ci peut ainsi toucher un public bien plus large, et pas nécessairement le premier visé. Le message annonce : « Akissi débarque à Paris ! Akissi vient de quitter la Côte d’Ivoire et fait sa rentrée dans un collège parisien. Mais l’intégration n’est pas facile : ­nouveau pays, nouveaux codes, nouveaux amis… A peine arrivée, Akissi est déjà au bout de sa vie ! »

  • En Hongrie, les tartufferies d’un curé homophobe éclatent au grand jour
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/09/22/en-hongrie-les-tartufferies-d-un-cure-homophobe-eclatent-au-grand-jour_63275

    En Hongrie, Gergő Bese était de ces curés catholiques qui servent matin, midi et soir la propagande du pouvoir nationaliste de Viktor Orbán, à commencer par ses messages aux relents homophobes contre « l’idéologie LGBT ».

    […]

    A peine un mois plus tard, le vendredi 6 septembre, le même curé aux cheveux blonds d’une petite ville de quatre mille habitants située à 60 kilomètres au sud de Budapest et aux discours homophobes a été suspendu par son archevêché « avec effet immédiat de son service sacerdotal ». La décision soudaine a suivi les révélations gênantes du site d’information indépendant Válasz Online, selon lesquelles circulaient depuis des mois dans les cercles du pouvoir des informations compromettantes à son encontre. Et notamment des « vidéos et des enregistrements sonores » disponibles sur des « sites porno gay » qui montreraient Gergő Bese « s’adonner à des fêtes homosexuelles ». La chaîne de télévision RTL, qui a eu accès aux vidéos, a même évoqué par la suite des scènes de sexe collectives filmées de la propre main du prêtre, reconnaissable aux bracelets qu’il a l’habitude de porter.

  • Le drame discret des migrants à Wimereux, le « Deauville de la Côte d’Opale »
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/09/19/le-drame-discret-des-migrants-a-wimereux-le-deauville-de-la-cote-d-opale_632

    Le drame discret des migrants à Wimereux, le « Deauville de la Côte d’Opale » Par Julia Pascual
    Au sud de Calais, la petite ville sert de plus en plus de point de départ aux candidats à l’exil, déterminés à rejoindre l’Angleterre. Les récents drames qui ont endeuillé les environs ne laissent pas les habitants indifférents. Napoléon Bonaparte avait installé une armée d’officiers sur la côte boulonnaise (Pas-de-Calais) pour s’emparer de l’Angleterre. De la présence de ce camp militaire entre Le Portel et Wimereux, de 1803 à 1805, il ne reste presque aucune trace. A Wimereux, seul subsiste l’obélisque érigé en hommage aux soldats de l’Empire.
    L’Angleterre n’a pas été conquise et Wimereux est devenue une station balnéaire cossue. Le charme des villas colorées du début du XXe siècle, qui ont survécu aux bombardements de la seconde guerre mondiale, fait la joie des touristes français ou belges. L’été, la population de la ville passe de 8 000 à 25 000 habitants. En ce samedi ensoleillé de septembre, des promeneurs parcourent la digue, sur la plage, les enfants jouent à marée basse, les chiens s’ébrouent. Depuis quelque temps, aux heures les moins fréquentées, un autre genre de visiteurs débarquent dans ce « Deauville de la Côte d’Opale ». Eux aussi veulent gagner l’Angleterre, dont on aperçoit les falaises crayeuses par temps clair. Ils viennent de Syrie, du Vietnam, d’Irak, d’Iran ou de la Corne de l’Afrique, ils fuient la guerre, les persécutions, la misère. Et leurs vaisseaux sont des radeaux. Depuis trois ans, de plus en plus de bateaux de migrants partent du sud du Pas-de-Calais, quand les départs se concentraient auparavant autour de Dunkerque et de Calais.
    Dans la nuit du 14 au 15 septembre, c’est ­d’Ambleteuse – un village voisin de Wimereux – qu’un groupe d’une cinquantaine de personnes a entrepris une traversée de la Manche. Très vite, leur canot surchargé se serait abîmé sur les rochers. Huit hommes sont morts. Le 3 septembre, c’est de la grande plage des dunes de la Slack, sur la commune de Wimereux, qu’un groupe composé en majorité d’Erythréens avait pris la mer peu avant 8 heures. Le canot pneumatique a chaviré en fin de matinée. Douze personnes se sont noyées, des femmes en majorité. Deux corps n’ont pas été retrouvés. L’année 2024 est d’ores et déjà la plus meurtrière depuis l’apparition, en 2018, des traversées en small boat, ces canots de moins de dix mètres sur lesquels s’entassent jusqu’à soixante voire quatre-vingts personnes.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Les naufrages de migrants se succèdent dans la Manche
    Alors que les flâneurs arrivent un à un sur la digue de Wimereux en cette fin de matinée de septembre, un camion-benne de la municipalité se presse de ramasser les affaires laissées à l’aube par les migrants en partance, comme pour effacer toute trace d’eux. Ces histoires, ces drames, les Wimereusiens les connaissent pourtant.
    Pierre-Louis Couvelard, moniteur de surf et fondateur de Wimereux Surf School, le 14 septembre 2024.« On est aux premières loges », remarque Pierre-Louis Couvelard, 28 ans, qui tient depuis trois ans la première école de surf du coin. Le 23 avril, il se souvient avoir dû annuler un cours après que plusieurs personnes sont mortes étouffées dans un canot, dont une petite fille de 7 ans, originaire d’Irak. « C’était pile-poil en face de l’école. On n’allait pas passer devant le SAMU et les draps blancs », justifie Pierre-Louis Couvelard, dont la « plus grande peur est de retrouver un corps qui flotte ». « Ces gens vont à l’abattoir, souffle-t-il, souvent sans gilet de sauvetage. »
    S’il en vendait, Christophe Omnes est sûr qu’il ferait fortune. Des migrants lui en demandent « tous les jours », assure cet homme de 60 ans qui attend le client, enfoncé dans un transat devant son petit commerce d’articles de plage. « Je n’ai pas envie de m’enrichir sur la misère du monde. » Avec son téléphone, il lui arrive de prendre en photo les interventions des secours en mer. Au large de Wimereux, on aperçoit en permanence les bateaux affrétés par l’Etat pour surveiller le détroit du pas de Calais.
    « Quand on distingue les côtes anglaises, on peut croire que c’est simple de tenter la traversée, même pas besoin de boussole et on a de belles rampes de mise à l’eau », commente André Darcourt. Ce marin-pêcheur de 78 ans promène tous les matins le chien de sa fille sur le front de mer. Il n’hésite pas à entamer la conversation avec les policiers qui patrouillent près des dunes, comme avec les migrants qui rentrent bredouilles d’une tentative ratée. Il connaît les parkings où ils se cachent pour gonfler les embarcations, et ramasse parfois les bandes fluorescentes des gilets de sauvetage abandonnés. « Je les mets sur mes filets de pêche, ça me permet de les repérer la nuit à la lampe frontale », justifie ce retraité.
    Ce 14 septembre, dans une des rues de la ville, André Darcourt a retrouvé deux couvertures et un sac vide au pied d’un parcmètre qu’un groupe de touristes flamands tentait de faire fonctionner, sans prêter attention à ce discret vestige. Dans la commune, il y a bien quelques personnes qui « rouspètent », de crainte que le cours de ­l’immobilier ne soit affecté par la présence de migrants, rapporte-t-il. Mais les habitants naviguent surtout entre ignorance et empathie.
    « Ça fait mal au cœur », commente ainsi Xavier Guerville, un médecin de 53 ans croisé à sa fenêtre tandis qu’il repeint « en bleu Hawaii » les huisseries de sa coquette villa. « La présence des migrants s’est amplifiée depuis un an mais on n’a jamais eu de problème d’insécurité, ils se cachent dans des forêts », dit-il. « Ce sont des malheureux, ils ne nous embêtent pas », confirment à quelques pas un groupe de ­retraitées qui, chaque jour depuis des années, posent leurs chaises de camping et s’assoient avec leurs bichons maltais devant les cabines de plage de la ville, pour tailler une bavette.
    « Ce n’est pas comme à Calais, où ça fait vingt-cinq ans qu’ils vivent ça, remarque une habitante. Ici, la population n’est pas particulièrement vindicative. » A l’exception peut-être de Jean-Luc Dubaële, le maire (sans étiquette), qui a refusé de répondre à nos sollicitations et qui, dans une interview sur France Info le 3 septembre, disait sa colère : « On a de plus en plus de problèmes sur ma commune. On a des camps qui s’installent dans les forêts, derrière notre camping. (…) On essaye de démanteler les camps régulièrement. Les associations ne nous aident pas de ce côté-là, qui les alimentent en tentes et en tout ce qu’il faut pour les faire venir sur le secteur. » « Mais vous ­voulez qu’ils aillent où, du coup ? » l’interroge la journaliste. « Il y a quand même des lieux d’accueil sur Calais », bredouille-t-il.
    « On a l’impression que les exilés, ça fait tache dans le décor », ironise Sylvie Baudelet, une psychomotricienne à la retraite. Avec son mari, Eric, elle fait partie d’un groupe d’une vingtaine d’habitants, interpellés par la présence nouvelle de campements, qui ont formé en août le collectif Alors on aide. Ils offrent aux personnes la possibilité de se doucher ou encore de recharger leur téléphone. Sylvie et Eric Baudelet ont également hébergé quelques jours des Syriens, dont cette femme qui n’avait pas réussi à monter sur un bateau et qui ne quittait plus son gilet de sauvetage qu’elle avait surnommé son « sucre d’orge ».
    Le 14 septembre, des membres de ce collectif se retrouvent dans un parc à la sortie de Wimereux pour ramasser les restes d’un campement abandonné. Une façon de « contribuer à la paix sociale », font-ils valoir, afin de ne pas laisser les déchets alimenter le mécontentement de la population. A quelques kilomètres de là, caché dans un petit bois, un groupe attend sa chance. Il y a là une dizaine de Vietnamiens, un Somalien, une poignée de Kurdes d’Irak et d’Iran… « Cette nuit, nous passerons », espère Abbas, un homme de 44 ans qui arbore un tatouage de Che Guevara sur le torse et un du YPG (l’organisation politico-militaire kurde, les Unités de protection du peuple) dans le cou. Il espère rejoindre sa femme et ses deux enfants, qui ont accosté en Angleterre le mois dernier. A quelques mètres de là, en lisière du bois, indifférente au spectacle des préparatifs de départ, une famille de Wimereusiens cueille les dernières mûres de la saison.

    #Covid-19#migrant#migration#france#calais#wimereux#routemigratoire#manche#migrationirreguliere#smallboat#mortalite#sante

  • L’entrepreneur Abbas Jaber, nouvel actionnaire de référence de Corsair
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/13/l-entrepreneur-abbas-jaber-nouvel-actionnaire-de-reference-de-corsair_631628

    C’est un nom inattendu dans le feuilleton de la recapitalisation de Corsair, qui secoue la compagnie aérienne depuis des mois. A l’occasion d’un tour de table visant à renflouer les comptes de l’entreprise française, fin 2023, c’est d’abord la République du Congo, Etat pétrolier d’Afrique centrale, qui devait voler à son secours, en entrant à son capital. En juillet, cependant, Corsair a finalement annoncé le renoncement de Brazzaville, remplacé par un investisseur privé, dont le groupe avait jusqu’alors gardé l’identité secrète. La compagnie spécialisée dans les liaisons vers l’outre-mer a révélé, lundi 9 septembre, l’entrée d’Abbas Jaber à hauteur de 15 millions d’euros, pour 40 % du capital.

    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Corsair sommé par la concurrence à davantage de transparence sur ses comptes

    Ce nom est peu connu du grand public, du moins en France. L’entrepreneur, à la triple nationalité (française, libanaise et sénégalaise), possède plusieurs activités en Afrique de l’Ouest. Agé de 66 ans, M. Jaber a commencé sa carrière en 1988 dans le négoce alimentaire au Sénégal, où il est né et a grandi au sein d’une famille libanaise de sept enfants, présente dans le commerce et l’immobilier.

    Au cours des années 2000, il se lance dans l’industrie, en rachetant un huilier (la Sonacos), puis un groupe cotonnier (Dagris, devenu Geocoton, implanté également au Mali, au Burkina Faso et au Cameroun, notamment). « Il a été et reste l’un des plus grands employeurs du Sénégal », loue son ami, l’homme d’affaires Youssef Omaïs, saluant des activités qui contribuent « au développement de l’Afrique ».

    Abbas Jaber réside depuis plus de quarante ans en France, où il a investi dans la meunerie, se développant par ailleurs dans les solutions d’assurance et les équipements solaires à destination des cultivateurs. Son groupe agro-industriel de tête, baptisé « Advens » et qu’il détient presque exclusivement, revendique 2 700 collaborateurs et 227 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022 (le résultat net n’est pas divulgué).

    « Désir de redressement »
    Cependant, le parcours de l’entrepreneur a aussi été jalonné de paris, qui ont parfois tourné court, notent certains observateurs. « C’est un commerçant, quelqu’un qui sent les coups, mais qui n’est pas vraiment un industriel », cingle une source en France, évoquant notamment la revente des Grands Moulins de Strasbourg et la fin agitée d’une concession sur le chemin de fer Dakar-Bamako.

    Chez Corsair non plus, Abbas Jaber n’est pas un inconnu. Il « connaît parfaitement » la compagnie, selon le PDG, Pascal de Izaguirre, pour en être devenu actionnaire (à 4 %) et membre du conseil de surveillance en 2020, alors que le transporteur était déjà recapitalisé pour faire face à des difficultés. L’entrepreneur a revendu ses parts en 2022, « quand [il a] considéré qu’on avait plus besoin de [lui] et parce qu’[il n’avait] pas vocation à être actionnaire minoritaire », précise-t-il au Monde par téléphone.

    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés La Commission européenne doute de la viabilité de Corsair

    L’entreprise le recontacte en 2024, mais, cette fois, pour devenir l’actionnaire principal – le reste du capital étant détenu à 52 % par un consortium d’entrepreneurs, principalement ultramarins, et à 8 % par une société d’économie mixte du département de la Guadeloupe. Cette nouvelle configuration est cependant subordonnée à une décision de la Commission européenne, qui mène une enquête approfondie sur le plan de restructuration modifié de la compagnie, sortie très endettée de la pandémie de Covid-19. M. Jaber se dit confiant quant à cette décision, attendue d’ici la fin de 2024 : « Nous avons un très bon dossier. » Le groupe vise, pour l’exercice en cours, un retour à l’équilibre, voire un bénéfice, après avoir perdu 37 millions d’euros sur 2022-2023.

    « Je suis venu au secours de Corsair parce que c’est une compagnie que j’aime. Il y a un excellent esprit parmi les actionnaires, et tous ont le désir d’un redressement », affirme-t-il, interrogé sur les motivations de son investissement. Il insiste de surcroît sur le fait d’y voir un potentiel « énorme ». « Et ce potentiel énorme, il est en Afrique », ajoute-t-il, mentionnant l’ouverture déjà prévue de dessertes supplémentaires sur le continent, dont le Congo-Brazzaville, le Cameroun et le Gabon. Et de mentionner un motif plus personnel : « Je suis passionné d’aviation, pilote d’avion et d’hélicoptère. J’ai fait cinq fois le rallye de l’Aéropostale, de Toulouse à Saint-Louis du Sénégal. »

    #Liban #diaspora

    • rien à voir, sans doute, mais hier, Le Monde consacrait un article à Omar Harfouch, autre richissime businessman libanais, plus ancré au Liban lui, mais opérant largement en France. Article plein de sous-entendus, entre d’une part le mépris pour un nouveau riche qui fait son show, et d’autre part l’opacité (non élucidée par l’article) des affaires du monsieur
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/09/12/l-etrange-partition-d-omar-harfouch-riche-homme-d-affaires-libanais_6314286_
      L’étrange partition d’Omar Harfouch, homme d’affaires libanais à la fortune mystérieuse

      Ce businessman va se produire au piano au Théâtre des Champs-Elysées, à Paris, pour son « Concerto pour la paix » dont il a financé la campagne de promotion, mais pour lequel aucun billet n’est proposé à la vente. Proche du maire de Béziers, Robert Ménard, et de l’eurodéputé RN, Thierry Mariani, son carnet d’adresses s’étend de Kiev à Moscou en passant par la Libye et la Syrie.

  • Aide sociale à l’enfance : la scolarité heurtée et l’insertion professionnelle précoce des mineurs accompagnés
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/09/10/aide-sociale-a-l-enfance-la-scolarite-heurtee-et-l-insertion-professionnelle

    Parmi les résultats marquants figure le taux de redoublement particulièrement élevé, en primaire, des enfants sous protection de l’enfance : 40 %, contre 16 % pour l’ensemble des jeunes. Cela reste cependant plus faible que pour ceux vivant dans des familles « inactives » (sans emploi), souligne l’étude. A la fin du collège, seulement 43 % des jeunes placés arrivent en classe de 3e sans aucun retard, contre 71,5 % pour l’ensemble des jeunes.

    Autre enseignement comparatif important : la part prépondérante de jeunes placés qui sont orientés dans les filières professionnelles. Seulement 12 % des jeunes de l’ASE obtiennent un baccalauréat général ou un diplôme de l’enseignement supérieur, c’est trois fois moins que pour l’ensemble des jeunes. Pour 30 % d’entre eux, le CAP ou le BEP est le diplôme le plus élevé, contre 13 % pour l’ensemble des jeunes. Là encore, ceux issus de familles inactives obtiennent les mêmes résultats que les enfants de l’ASE. En revanche, le taux de sortie sans aucun diplôme, qui s’élève à 17 % chez les jeunes placés – contre 8 % en population générale –, est semblable à celui des jeunes issus de familles d’ouvriers ou d’employés (17, 5 %) et bien inférieur à celui des enfants évoluant dans des familles inactives (30 %).

    https://justpaste.it/bnus9

    #enfance #ASE #chômeurs

  • A Strasbourg, l’anxiété décuplée des réfugiés
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/07/13/a-strasbourg-l-anxiete-decuplee-des-refugies_6249400_4500055.html

    A Strasbourg, l’anxiété décuplée des réfugiés
    Par Stéphanie Wenger (Strasbourg, correspondance)
    Ces dernières semaines, le climat politique houleux et la menace de l’arrivée du Rassemblement national (RN) au pouvoir sont entrés dans le cabinet de la psychiatre Myriam Cayemittes. Avec les patients étrangers qui redoutent le refus de leur demande d’asile ou d’hébergement. Avec ceux qui, installés depuis longtemps en France, craignent de perdre leur travail ou de devoir partir. Enfin, « la peur, aussi, d’une désinhibition de la parole et des actes racistes auxquels on est déjà confronté, comme si les résultats du premier tour avaient été une autorisation à dire et à faire. »
    Myriam Cayemittes préside aussi Parole sans frontière. Créée en 1991 à l’initiative de deux psychiatres strasbourgeois, cette association propose des consultations aux personnes migrantes « victimes de torture, de violence politique et de souffrances psychiques dues à l’exil », explique-t-elle. Trop souvent, la santé mentale des réfugiés est négligée et passe après les urgences matérielles et les questions juridiques.
    L’équipe d’une dizaine de personnes accueille aujourd’hui plus de cent patients (soixante-dix sont en liste d’attente). Les séances ont lieu avec des interprètes, les mêmes tout au long du suivi. Loin d’être des traducteurs ou des médiateurs culturels, ils « doivent laisser place à la subjectivité du patient », précise Myriam Cayemittes. Au premier étage d’un immeuble du centre-ville, dans la salle d’accueil de ­l’association, un portant chargé de vêtements et des boissons chaudes sont à disposition.
    Là, Sona Mkrtoumian est la première à être en contact avec les visiteurs. Dès l’annonce des bons scores du RN aux élections européennes, des personnes inquiètes se sont confiées à elle. Le parcours de la travailleuse sociale résonne avec le leur. Arménienne de Russie, elle est arrivée seule en France, à 16 ans. Bien qu’elle soit soulagée par les résultats du second tour, la jeune femme, issue d’une famille qui a fui le génocide en Turquie pour vivre en Russie, a été renvoyée, ces dernières semaines, à son passé douloureux.
    La perspective d’une majorité absolue du RN a secoué toute l’association, financée par des fonds publics (agence régionale de santé, ville, ministère de l’intérieur…). « La forte poussée de l’extrême droite a beaucoup occupé nos discussions, témoigne Myriam Cayemittes, qui décrit une équipe sous le choc. Ça a été difficile de contenir cette angoisse et d’être malgré tout soutenant pour les patients. Même si le RN ne parvient pas tout à fait à ses fins, il y a bien cette idée que la société française les rejette à 40 %. »Depuis quelques années, divers ateliers ont été mis en place : sophrologie – dont l’un est réservé aux femmes victimes de violences sexuelles – et arts plastiques, pour adultes et adolescents. Des activités à la fois récréatives et à visée thérapeutique. « Dans la conception occidentale, la parole est forcément libératrice, mais pour ceux dont le vécu est différent, ce n’est pas toujours le cas, elle peut créer de la souffrance… », explique Myriam Cayemittes. Elle souligne aussi les injonctions incessantes des institutions, qui attendent des récits « crédibles » et répétés pour l’obtention de l’asile ou n’importe quelle demande. « Il faut qu’on utilise d’autres moyens pour accéder à l’inconscient de certains patients, les soulager. »
    Dans la salle réservée aux ateliers, les œuvres des participants sont disposées sur une étagère ou accrochées aux murs. Sculptures en argile, aquarelles, dessins. Le jour de notre visite, les quatre personnes présentes réalisent des gravures. Après impression, la feuille révèle des dessins tracés en blanc sur fond de couleur vive : des montgolfières, des oiseaux, un visage de femme dont les cheveux se prolongent en grande fleur. Très loin des angoisses du quotidien et des débats politiques plombés.En fond sonore, Taylor Swift, à la demande de Hawa (qui n’a pas souhaité, comme les autres réfugiés cités, donner son nom de famille), 18 ans, qui sourit : « J’aime bien venir ici quand j’en ai l’énergie, j’oublie mes soucis. » Cette Tchadienne hébergée en foyer, suivie pour une grave infection de la moelle épinière, se déplace en fauteuil et est souvent hospitalisée. Le fait de peindre ou de dessiner lui offre une bulle de quiétude. Léa Fournier, l’animatrice formée à la HEAR (Haute école des arts du Rhin), confirme : « Penser à autre chose, c’est déjà énorme. Mais l’atelier permet aussi à des personnes très isolées de se retrouver, à des femmes de sortir de chez elles. On vient ou pas, pas besoin de se justifier. C’est un cadre fiable et rassurant. »
    Tout le mois de juin, Hawa a attendu une réponse pour savoir si elle pouvait intégrer une 2de professionnelle en comptabilité. Pour l’instant, c’est non. Cela prendra encore plus de temps pour son titre de séjour. Elle dit préférer ne pas se mêler de politique, mais « [s]on père, depuis le Tchad, a suivi les élections. Il [lui] en a parlé et [lui] a dit de faire attention ».Abdelmalik, réfugié afghan de 52 ans, est un habitué des ateliers artistiques et de sophrologie. « Les régimes totalitaires ont des conséquences très négatives sur l’état mental de la population », juge cet ancien militaire, qui a pu faire venir sa famille à Strasbourg et s’y sent en sécurité. Mais il raconte aussi les peines vécues par ceux qui fuient, les traumatismes causés par la guerre ou la violence, puis par l’exil et, enfin, par le racisme : « Pour ceux qui, après avoir vécu tout ça, arrivent en Europe avec l’espoir d’être accueillis, être rejeté, c’est une blessure. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#extremedroite#immigration#sante#santementale#asile

  • En Normandie, les Afghans d’Argentan redoutent la vague brune
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/06/28/en-normandie-les-afghans-d-argentan-redoutent-la-vague-brune_6244928_4500055

    En Normandie, les Afghans d’Argentan redoutent la vague brune
    Une soixantaine de réfugiés afghans vivent dans cette municipalité de l’Orne sans tensions avec les habitants. Mais, depuis le score de 35 % obtenu par le Rassemblement national dans la ville, la petite communauté craint pour son avenir en cas de victoire de l’extrême droite aux législatives.
    Par Paul Boyer
    Lorsque le coup de sifflet retentit, les onze joueurs de l’équipe de cricket d’Argentan (Orne) cavalent sur le terrain. Le lanceur prend son élan pour jeter la balle en cuir en direction du batteur. Un bruit sec résonne lorsqu’elle vient cogner la batte du joueur, sous les cris des supporteurs et de quelques curieux, alignés en bordure de la surface. Dans la commune, une soixantaine de réfugiés afghans sont arrivés progressivement depuis 2018.
    Après avoir longtemps voté à gauche, la petite ville de quatorze mille habitants a basculé en faveur du Rassemblement national (RN) lors des élections européennes du 9 juin, avec 35 % des voix. Frédéric Léveillé, le maire socialiste, a toujours été en faveur de l’immigration et mis en avant l’exemple de l’intégration des Afghans : « Nous les connaissons depuis leur arrivée, nous leur avons ouvert les portes du stade en leur aménageant des horaires. Je prône l’accueil de ces réfugiés, je suis ferme sur cette question », précise ce fervent soutien du Nouveau Front populaire (NFP) pour les législatives.
    Bandeau aux couleurs de l’ancienne République d’Afghanistan – noir, rouge et vert – autour de la tête, symbole fort d’opposition au nouveau régime, Ahmad Safi, le capitaine de l’équipe, ­distribue protections et casques à ses joueurs. A 21 ans, se concentrer sur son sport de cœur est une manière de mettre à distance un passé douloureux. « Jouer permet de guérir un peu nos traumatismes », lâche-t-il.Au début du match, Bénédicte Richez embrasse chaque membre de l’équipe. Cette habitante de la commune jongle avec son ­travail d’infirmière à l’hôpital et son poste de professeure bénévole, avec l’association qu’elle a créée, Les mots du bout du monde. Passionnée par l’Afghanistan, la soignante est engagée auprès des réfugiés depuis des années. Pendant son temps libre, elle multiplie les allers-retours à Dunkerque, à Boulogne-sur-Mer ou à Calais pour effectuer des maraudes.
    Très vite, elle accompagne Ahmad Safi dans la création du club. En février 2023, la mairie accepte de leur ouvrir le stade municipal une fois par semaine. « Comme ça, ils peuvent jouer légalement, sans que personne ne vienne les emmerder », précise Bénédicte Richez. L’équipe, aujourd’hui composée de vingt joueurs, s’est constituée petit à petit.
    En 2021, Ahmad Safi arrive dans le village après un court passage à Paris, près de la porte de la Chapelle. Là, une assistante sociale lui parle d’Argentan en lui promettant une place dans un logement social. Ahmad accepte. Des joueurs de l’équipe, il a été le premier à venir s’installer dans la commune. Trois ans auparavant, d’autres réfugiés afghans y avaient déjà déposé leurs bagages à la suite de grandes tensions entre la communauté et des habitants du quartier de Perseigne, à Alençon, à une cinquantaine de kilomètres.
    Le 1er août 2018, une bagarre éclate entre habitants et réfugiés afghans. Massoud, un Afghan de 29 ans, meurt. La rixe mortelle déclenche aussitôt l’exode d’une partie de la communauté afghane vers Argentan. Mais, aujourd’hui, le maire assure qu’il n’y a aucun problème de cohabitation. « Le résultat du vote RN est grave, mais il faut intégrer le taux d’abstention : 55 %. Ce vote n’est pas en lien avec les Afghans présents ici, je l’espère », affirme-t-il.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A bord du « Belem », Zabih, réfugié afghan de 25 ans, prend conscience que la mer n’est pas que « le lieu où l’on peut mourir »
    Dès son arrivée, Ahmad Safi fait pourtant face au rejet de certains habitants. « Je sentais des regards lourds, j’ai eu des réflexions comme “pourquoi tu es parti ?” ou “il n’y a pas de travail ici” », soupire le grand gaillard du haut de son mètre quatre-vingt-dix pour 95 kilos. Aujourd’hui encore, certains résidents changent de trottoir au passage des joueurs. « Ils ne se mélangent pas, ils restent tout le temps entre eux », murmure Mélanie (qui ne souhaite pas donner son nom), une habitante d’Argentan.
    Dans l’équipe, l’approche des élections législatives engendre craintes et angoisses. « Ça me fait peur le RN, je sais qu’ils vont annuler l’immigration et peut-être me renvoyer dans mon pays. Je n’ai toujours pas de papiers en France, si le RN passe, je ne pourrai rien faire », s’inquiète Ezharullah Mubarez, arrivé à Argentan à la fin de l’année 2021.
    Au quatrième étage d’un HLM du centre-ville, Hamrad Muslim prépare du thé assis sur des toshaks (coussins de sol) tout en se remémorant les démarches kafkaïennes pour demander l’asile en France. « J’attends ma carte de séjour depuis neuf mois, je suis bloqué, je ne peux même plus travailler », soupire-t-il en ajustant son pakol (béret traditionnel pachtoune). Seule une dizaine sur les soixante présents dans la commune ont déjà reçu le précieux sésame.Un autre membre de la communauté, qui souhaite rester anonyme, confie être toujours choqué par les résultats des européennes, mais compte bien rester à Argentan quels que soient les résultats des 30 juin et 7 juillet. « Si le RN gagne aux législatives ? Je ne partirai pas, mais je raserai les murs, encore plus que d’habitude. De toute façon, nous restons déjà entre nous », indique le jeune homme de 23 ans.

    #Covid-19#migrant#migration#france#afghanistan#integration#politique#asile#cartedesejour#sante#extremedroite#xenophobie

  • Difficile à lire.
    Témoignage
    Isild Le Besco, rescapée de la violence : « Prisonnière de mes manques matériels et affectifs, j’étais le terrain parfait pour toutes les maltraitances »

    Après le témoignage de Judith Godrèche, l’actrice et réalisatrice dévoile à son tour ses blessures intimes et les mécanismes de la prédation dans un récit autobiographique, « Dire vrai », à paraître aujourd’hui.

    #viol #pédocriminalité #maltraitance_mineurs

    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/05/01/isild-le-besco-rescapee-de-la-violence-prisonniere-de-mes-manques-materiels-

    • @monolecte, oui, j’avais pensé au balai de chiotte…

      sinon, les fans ouvrent l’œil, et le bon
      parmi les photos de la visite de J. Milei à l’usine Tesla à Austin, Texas, celle-ci, où ils zooment sur la nuque de Musk pour commenter… l’écusson de Star X ?, non, bien sûr le couvre-chef de l’interprète (probablement, car la personne à la gauche de Milei est l’ambassadeur d’Argentine aux ÉÉ-UU, Gerardo Werthein, vétérinaire, président du comité olympique d’Argentine,…)…

    • et sur le fond, il n’y a pas que de l’idéologie et la comm’…

      Argentina’s populist president meets billionaire Elon Musk in Texas — and a bromance is born - ABC News
      https://abcnews.go.com/International/wireStory/argentinas-populist-president-meets-billionaire-elon-musk-texas-10918355

      One is an erratic billionaire entrepreneur and self-declared free-speech absolutist, prone to profanity-laden rants against “wokeness” and obsessed with making humanity a multi-planetary species.

      The other is an iconoclastic Latin American leader and self-declared anarcho-capitalist, prone to cloning his dead dogs and obsessed with destroying state controls.

      Tech executive Elon Musk and Argentine President Javier Milei finally sealed their budding #bromance Friday at a Tesla electric car factory in Texas — their first meeting after months of mutual admiration on social media.

      It was a match made in free-market heaven.

      In social media posts that thrilled their right-wing fans, the pair played up their real-life friendship.
      […]
      Gerardo Werthein, Argentina’s ambassador to the U.S., attended Friday’s meeting and told La Nación newspaper that Milei and Musk discussed Argentina’s vast reserves of strategic minerals, including #lithium, an indispensable ingredient in batteries for electric cars.

      “He expressed wanting to help Argentina, and had a very good view of everything we have, mainly lithium,” Werthein said of Musk.

      Milei’s love for free markets and close alignment with U.S. policy — a major shift after years of left-wing governments that adopted interventionist policies and strained relations with Washington — has raised hopes in the U.S. that lithium and other badly needed metals can be extracted closer to home, breaking China’s dominance of the battery supply chain.

    • Javier Milei et Elon Musk giga contents, c’est peut-être un détail pour vous…
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/04/21/javier-milei-et-elon-musk-giga-contents-c-est-peut-etre-un-detail-pour-vous_

      mais pas pour Marc Beaugé. Le 12 avril, le président argentin et le directeur de Tesla ont visité ensemble la « gigafactory » de la marque à Austin, au Texas. L’occasion de discuter affaires en toute liberté.

      Pari Texas

      Tic et Tac ? Non. Wallace et Gromit ? Non plus. Dumb et Dumber, alors ? Le 12 avril, le président argentin, Javier Milei, et le patron de Tesla, Elon Musk, avaient rendez-vous au Texas. L’espace de quelques heures, ils ont visité la Tesla Giga Texas, l’usine de la marque inaugurée en avril 2022. Puis ils se sont longuement entretenus en tête à tête. Au menu de la conversation ? « La nécessité de libérer les marchés et de défendre l’idée de liberté. » Même vestimentaire, de toute évidence.

      Cargo d’ennui

      Entrons directement dans le dur avec le pantalon porté par le président argentin. Techniquement, il s’agit bien d’un pantalon cargo, reconnaissable à ses poches plaquées latérales inspirées de celles dans lesquelles les militaires anglais rangeaient leurs cartes au début du XXe siècle. Visuellement, il s’agit surtout d’une totale infamie confinant à l’agression visuelle caractérisée. Trop étroit ? Oui. Trop sale ? Affirmatif. Trop délavé ? Aussi. Trop froissé ? Tout à fait.

      Régime militaire

      A côté, le jeans moulant noir gonflé à l’élasthanne d’Elon Musk n’est pas moins ringard, mais il a le mérite d’être propre, et de souligner la récente transformation physique du patron de Tesla. En l’­espace de quelques semaines, celui-ci a en effet perdu une quinzaine de kilos, suscitant inquiétude et fantasme. Musk a fini par révéler la recette de son régime : privations en tout genre, jeûne intermittent, mais surtout recours à l’Ozempic, un antidiabétique stimulant fortement la production d’insuline et limitant l’appétit. Toujours à la pointe du progrès, Elon.

      Macadam cow-boy

      La boucle de ceinture n’est pas moins intéressante. Cette plaque ovale ornée d’une étoile et du message « Don’t Mess With Tesla » (Ne touchez pas à Tesla !), vendue une quarantaine d’euros sur le site de l’entreprise, nous donne l’occasion de briser un puissant mythe. Non, la grosse boucle de ceinture n’est pas un délire authentique et ancestral de cow-boys. Ceux-ci ont longtemps préféré porter des bretelles. Mais Hollywood a changé la donne en imposant la boucle de ceinture aux héros des premiers westerns, pour mieux les caractériser d’un point de vue vestimentaire.

      Pouce au crime
      Enfin, comment ne pas noter les deux pouces brandis par nos héros du jour, visiblement ravis d’être là et de faire communier, pour le bien commun, idéologie, politique, vision tech et logique business ? A ce propos, rappelons tout de même qu’au Moyen-Orient un pouce levé est historiquement perçu comme un geste agressif, l’équivalent d’un doigt d’honneur. De façon tout à fait concrète, cela suggère que vous souhaitez glisser votre pouce dans l’anus de la personne à laquelle vous l’adressez. A bon entendeur.

  • New York, ville amérindienne : « C’est notre terre. Elle renferme les esprits de nos ancêtres, nos histoires »
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/03/30/new-york-ville-amerindienne-c-est-notre-terre-elle-renferme-les-esprits-de-n

    Spoliés de leur territoire par les Néerlandais au XVIIᵉ siècle, les Lenape ont quitté la région et les traces de leur passé ont été effacées. A l’heure des célébrations autour de l’arrivée des premiers colons, les descendants des autochtones cherchent à perpétuer le souvenir de leurs aïeux et revendiquent leur place dans le récit national américain.

    https://archive.ph/0bHad

    https://www.openstreetmap.org/way/118529212

  • La Ronde des hirondelles

    La Ronde des hirondelles dépeint le quotidien d’hommes exilés au cœur des Hautes-Alpes. Ils y sont dans un état latent — après des semaines de longues marches. L’interaction avec le paysage, l’immersion et la contemplation ont rythmé ces temps. La #marche est ici perçue comme un exutoire, un état réflexif ; une échappatoire au quotidien parfois morose.

    La #tapisserie que Florence souhaite réaliser a pour ambition de symboliser les voyages de ceux qui ont été contraints de fuir. Confectionné dans le style des tapis Azilal de la région du Tadla-Azilal dans le Haut Atlas, cette pièce décrit les chemins empruntés par les exilés sous la forme de lignes vives, dynamiques et colorées. Chaque tapisserie berbère a une signification profonde et multiforme, englobant des croyances, rituels et modes de pensée intrinsèques à cette culture. La tisserande incorpore son propre choix de motifs, inspirés par la résonance émotionnelle des histoires d’exil du peuple nomade Azilal.

    L’artiste installe son atelier dans les locaux du CADA afin de le rendre accessible à toustes. Il accueille des séances de portrait au cyanotype. Des séances de prise de parole et des ateliers d’écriture se tiennent également à cet endroit.

    L’objectif central est de faciliter le processus de reconstruction de la confiance en soi et de réévaluation de la perception de soi pour les personnes en situation d’exil. Ce projet vise à donner aux individus les moyens de se réapproprier leur corps, leur histoire et leur identité et de leur rendre leur droit à l’image.

    https://www.ateliersmedicis.fr/le-reseau/projet/la-ronde-des-hirondelles-31761
    #photographie #Hautes-Alpes #migrations #errance #montagne #Florence_Cuschieri #Gap #art #art_et_politique
    via @karine4

  • Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/10/jordan-bardella-les-dessous-d-une-politique-tik-tok_6215810_823448.html

    Le président du Rassemblement national cultive sa « marque » à coups de discours flous. Dépassant largement en popularité Marine Le Pen, il commence à s’en émanciper, sous le regard bienveillant de Vincent #Bolloré.
    Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

    Difficile de s’imaginer dans une réunion politique. Le tube Bande organisée résonne au Duplex, célèbre boîte de nuit parisienne, pour accompagner l’arrivée de la star du soir, ce samedi 27 janvier, vers 23 heures. Un costume sombre fend une nuée de téléphones tournés vers lui. L’ambiance est festive, rythmée par les textes subversifs des rappeurs marseillais, aux antipodes des valeurs que l’invité principal entend incarner. Des centaines de jeunes endimanchés scandent « Jordan, Jordan ! », rient lorsqu’un amuseur rêve tout haut de « Jordan 2027 » : nous sommes bien au lancement de l’écurie personnelle du président du Rassemblement national (#RN), Les Jeunes avec #Bardella.
    Cela n’est pas qu’une soirée en discothèque. Il faut se figurer la valeur symbolique d’un tel événement dans un mouvement qui entretient le culte du chef et n’a jamais sanctifié qu’un seul nom, celui de Le Pen. Mais Jordan Bardella est porté par un courant puissant : l’opinion. En témoigne son entrée dans le traditionnel baromètre des 50 personnalités préférées des Français, produit par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, publié le 2 janvier, où il est le seul homme politique présent. Il s’y classe en 30e position, alors que Marine Le Pen n’y a jamais figuré. Au panthéon du consensus et du conservatisme, dans un palmarès très masculin, se hisse un homme de 28 ans imprégné des idées de la #nouvelle_droite, un courant racialiste de l’#extrême_droite, mais que les Français peinent encore à cerner. Aux yeux d’une majorité d’entre eux, il est encore ce jeune costumé et bien peigné qui s’inscrit dans le sillage de Marine Le Pen (...)
    Un positionnement flou recherché par la tête de liste du RN pour les élections européennes de juin.

    [...]

    Il y a plus concret que les sondages : la justice, avec le procès à venir concernant l’affaire des assistants parlementaires du parti au Parlement européen, où Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité et dans lequel Jordan Bardella n’est pas inquiété, bien que son nom figure au dossier.

    [...]

    Le président du RN ressemble à un produit à la mode. Du premier slogan de sa campagne des européennes, qui ne dit rien sinon une date (« Vivement le 9 juin ! »), le député du Gard Pierre Meurin dit qu’il vise à susciter l’attente d’un événement, « comme la sortie du dernier iPhone ». « Sa personnalité, ce qu’il incarne, fait appel aux mêmes réflexes de consommation. » « Il est devenu une marque, renchérit le sénateur lepéniste Aymeric Durox. Un visage connu dans une époque dépolitisée, une époque du selfie. » En Seine-et-Marne où il est élu, ce dernier dit rencontrer des élus de #droite qui n’attendent plus que la prise du pouvoir du jeune homme pour basculer. Le sénateur se dit que « pour avoir toutes les chances de gagner, il faudrait que Jordan puisse faire le débat d’entre-deux-tours à la place de Marine ».

    https://justpaste.it/fw0sn

    #Hanouna #identitaire

    • « On aurait plus de chances avec Bardella » : les doutes des militants du RN sur Marine Le Pen

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/11/on-aurait-plus-de-chances-avec-bardella-les-doutes-des-militants-du-rn-sur-m

      De nombreux membres du parti lepéniste jugent le jeune président du RN mieux placé pour s’imposer lors de la prochaine élection présidentielle, convaincus que Marine Le Pen payera in fine son nom et ses échecs passés.
      Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

      En monarchiste convaincue, Geneviève Salvisberg n’a rien contre les dynasties. Mais cette adhérente historique du Rassemblement national (RN), passée par l’Action française dans sa jeunesse, est prête à faire exception avec la famille qui règne depuis un demi-siècle sur son parti. « Marine Le Pen est toujours très appréciée, mais Jordan Bardella est tout simplement extraordinaire, beau gosse et tellement brillant, loue la septuagénaire, suppléante du député de l’Aude Julien Rancoule. Il est assez intelligent pour attendre son tour. Mais pourquoi ne pas le lancer dès 2027 ? »

      Laisser Jordan Bardella représenter l’ex-Front national dès la prochaine #présidentielle à la place de Marine Le Pen ? Beaucoup d’adhérents l’envisagent à trois ans du scrutin roi de la vie politique nationale. Durant le mois de janvier, Le Monde est parti à la rencontre des militants lepénistes lors des cérémonies de vœux de certains députés. A la question d’une éventuelle victoire en 2027, une majorité d’entre eux considérait que le jeune homme offrirait davantage de chances que la triple candidate. Dans un parti aux réflexes légitimistes, et alors que Marine Le Pen a annoncé vouloir représenter le parti dans trois ans, ce fond de l’air bardelliste dans la base militante n’est pas anodin.
      La fille de Jean-Marie Le Pen reste unanimement saluée pour sa résilience et le travail de dédiabolisation du parti. Le « ticket » proposé, avec Jordan Bardella présenté en premier ministre putatif, séduit. Mais les militants n’échappent pas à la dynamique qui, depuis plusieurs mois, porte leur jeune président, bien au-delà des rangs du mouvement d’extrême droite. « Beau », « trop fort à la télé », « il présente et s’exprime bien », « sens de la répartie ».
      Les atouts brandis par les défenseurs de Jordan Bardella se rapportent presque uniquement à ses passages télévisés et à son image « lisse ». Un profil « rassurant » pour rallier à leur cause des électeurs hésitant encore à assumer un vote radical. « Pour les frileux, c’est bien… On sera au pouvoir un jour, mais jamais avec un Le Pen », tranche Gérard Aubenas, électeur lepéniste depuis 1981 et retraité dans la région de Cavaillon (Vaucluse).

      Des punchlines sur les plateaux télé
      Le bardellisme existe jusque dans le bassin minier du Pas-de-Calais, le fief de Marine Le Pen. « Son discours, quand elle était présidente du parti, m’a convaincue. Mais c’est quand Bardella est arrivé que j’ai complètement adhéré », raconte Tatiana Focqueur, 27 ans, qui a troqué sa carte Les Républicains contre celle du RN. « Bardella fait le travail pour enlever cette étiquette de racisme », se réjouit son mari, Sébastien, 47 ans. Qui, lui, se moque bien des étiquettes : il dirige le Black Shadow North, un club de motards associé au Gremium MC, de l’ancien chef du groupe parisien de skinheads #néonazis, Serge Ayoub. Avant de tracter pour le RN, il s’affichait avec cette figure du milieu en 2021, comme l’a documenté le site d’information StreetPress.

      Si certains élus tancent Jordan Bardella pour son absence de ligne idéologique, nombre de militants y voient une force. Une #stratégie, même, pour dissimuler les fondamentaux du RN sous une communication se résumant à quelques #punchlines répétées sur tous les plateaux et relayées sur les réseaux sociaux. « Un homme politique n’a pas à rabâcher ce qu’il pense : on sait très bien ce que défend Jordan puisqu’il représente le parti et son histoire, explique Nathalie, 59 ans, en Seine-et-Marne. Il est jeune, parle bien et dispose d’une bonne gueule : exactement comme Macron en 2017. A l’époque, beaucoup ont voté pour lui sans trop savoir ce qu’il pensait. »

      Se libérer du patronyme Le Pen
      Chez les plus jeunes adhérents frontistes, séduits par ses vidéos sur TikTok ou sa présence sur le plateau de Cyril Hanouna, Jordan Bardella est décrit en figure tutélaire. « Son physique nous influence sans qu’on s’en rende compte, c’est inconscient », avoue Loly Lucas, 19 ans. « J’adhère aux idées de Marine Le Pen mais il y a toujours cette peur vis-à-vis de sa famille, alors que Bardella n’a pas de passé politique », distingue l’étudiante de Montpellier. Alimenté par la malédiction qui collerait à la lignée des Le Pen, l’enthousiasme pour le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) transcende désormais les générations.

      Parmi ceux qui cotisaient déjà sous « Jean-Marie », beaucoup n’y croient plus après trois premiers échecs de sa fille à la présidentielle. « Le nom lui colle toujours à la peau. Macron veut continuer à dire “Front national”, et on comprend pourquoi… », déplore Dominique Caplin, retraité d’un établissement public de gestion de l’eau et néoadhérent gardois. Au-delà du patronyme, d’autres considèrent que Marine Le Pen a péché, lors de ses tentatives infructueuses, dans les domaines qui font justement la réputation de son cadet.
      « On aurait plus de chances avec Bardella. Marine est plus énervée et agressive, elle n’a pas le même sang-froid, tranche Frédéric, un policier de 56 ans. A chaque débat d’entre-deux-tours, elle est mauvaise. » Et, lorsque vient la question de la jeunesse de Jordan Bardella, la réponse est toujours la même : « Et notre nouveau premier ministre, il a quel âge ? »

      Aux vœux de Jordan Bardella, l’ombre de la « #GUD connexion »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/aux-v-ux-de-jordan-bardella-l-ombre-de-la-gud-connexion_6210954_823448.html

      Le président du Rassemblement national a dû s’expliquer lundi sur le maintien de relations d’affaires avec Frédéric Chatillon, ancien patron du Groupe union défense, une organisation étudiante d’extrême droite connue pour son radicalisme et sa violence.

      https://justpaste.it/cnu61

      Le reportage consacré au jeune président du RN sera bien diffusé, même si le parti a déclaré avoir missionné des huissiers pour empêcher la diffusion d’un extrait relatif au compte Twitter anonyme, raciste et homophobe, qu’aurait utilisé Jordan Bardella.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/complement-d-enquete-sur-jordan-bardella-france-televisions-maintient-sa-ver

    • Jordan Bardella tente de séduire la droite pour « élargir » la base électorale du Rassemblement national, Clément Guillou
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/16/jordan-bardella-tente-de-seduire-la-droite-pour-elargir-la-base-electorale-d

      Alors que Marine Le Pen cible en priorité les classes populaires, le président du parti d’extrême droite s’efforce de séduire les classes moyennes supérieures et les retraités. Une répartition des rôles plus assumée entre eux. Publié le 16 septembre 2023.

      « Il a fait une campagne à l’américaine exemplaire. C’est même un modèle qu’on pourra étudier plus tard à Sciences Po. » Ainsi parlait, en 2007, Jean-Marie Le Pen au sujet de Nicolas Sarkozy, après s’être fait siphonner ses électeurs au premier tour de l’élection présidentielle. Sa fille Marine, directrice de campagne, ne partageait pas son enthousiasme vis-à-vis du personnage, qu’elle « trouvait faux », se souvient l’un des acteurs de la présidentielle 2007 au Front national. L’ancien chef de l’Etat, qui, entre deux actualités judiciaires, distribue les bons et mauvais points à l’occasion de la parution du deuxième tome de ses mémoires (Le Temps des combats, Fayard, 592 pages, 28 euros), est aussi de retour dans les discussions au sein du parti à la flamme.
      Cet été, le député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu s’est rafraîchi la mémoire en revisionnant La Conquête, le film de Xavier Durringer (2011) retraçant, dit-il, « la meilleure campagne de ces quinze dernières années, [qui] n’était pas une union des droites mais une capacité rare à faire sauter les clivages sociologiques ». Dans une vidéo tournée à l’occasion de la rentrée scolaire, Jordan Bardella laisse traîner, en évidence sur son bureau, le dernier opus sarkozyste.
      Le pavé est au même endroit quelques jours plus tard, quand les caméras de France 3 l’interrogent : « J’avais déjà lu Le Temps des tempêtes [L’Observatoire, 2020] », leur signale le président du mouvement d’extrême droite, qui doit lancer sa campagne pour les élections européennes de juin 2024, samedi 16 septembre, lors des universités d’été du RN, à Beaucaire (Gard).

      Le sillon sarkozyste
      Jordan Bardella avait 11 ans durant la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy. De son propre aveu, son intérêt pour la politique n’était pas tel qu’il puisse en garder un souvenir net. « J’ai admiré le personnage, disait-il toutefois au Monde en février. Il avait la capacité de tout changer, réunissait les classes moyennes, l’ouvrier d’Aubervilliers et le cadre sup de Versailles. Je pense que c’est la clé du pouvoir et qu’on est sur ce chemin-là. Parler, au-delà de la France des oubliés, à la France qui se lève tôt » – un label sarkozyste.

      En ce début de campagne des élections européennes, celui qui sera la tête de liste du RN tente d’emprunter le sillon sarkozyste. M. Bardella encourage ses troupes à « recréer l’UMP [Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains, LR] », rapporte Le Figaro. Le RN n’a pas l’armée de militants, de cadres locaux et politiques chevronnés qu’avait la formation de droite, lors de l’accession de M. Sarkozy au pouvoir. Mais rien ne l’empêche d’en adopter certains accents.
      Auprès d’un parti qui veut désormais renforcer son implantation chez les classes moyennes supérieures et les #retraités, le candidat Sarkozy exerce une forte attraction, bien que son action à l’Elysée demeure largement rejetée. Dans la bouche de quelques-uns des néodéputés de la vague élue en juin 2022, on entend les comparaisons avec le Rassemblement pour la République (RPR) d’antan, tentative d’extraire le RN du champ des extrêmes auquel son programme fondé sur la préférence nationale et le rejet de l’Union européenne le ramène inexorablement. Le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio, ancien de l’UMP, n’a-t-il pas récupéré la marque RPR pour fonder un mouvement local d’« union des droites » ?

      Dans le duo Marine Le Pen-Jordan Bardella, au sein duquel le rapport hiérarchique est de moins en moins affirmé, c’est au cadet de 28 ans que revient l’incarnation de la jambe la plus droitière ; à Marine Le Pen revient celle d’un national-populisme qui s’adresse à une partie des #classes_populaires. Depuis les violences urbaines du mois de juillet, la double finaliste de l’élection présidentielle a acté le principe d’une répartition des rôles encore plus assumée qu’elle ne l’était. Cela vaut pour la différence de stratégie médiatique – à elle la rareté, à lui l’omniprésence – comme politique – à elle la figure protectrice, à lui celle d’autorité. « Elle considère qu’il touche des gens différents et que c’est à exploiter », explique-t-on dans le premier cercle de Marine Le Pen.

      Clins d’œil à l’électorat de gauche
      La cheffe de file de l’extrême droite a laissé Jordan Bardella bénéficier de l’exposition offerte par Emmanuel Macron, qui l’a convié personnellement, par téléphone, aux « rencontres de Saint-Denis » (Seine-Saint-Denis), le 30 août. A l’issue, les proches du chef de l’Etat ont distillé des propos flatteurs à son endroit, louant son attitude générale et sa préparation – qu’importe qu’il ait, dans sa lettre de propositions au locataire de l’Elysée, confondu défiscalisation et exonération de cotisations patronales. Les mots du camp présidentiel visent à piquer la jalousie de Marine Le Pen, qui ne montre pour l’heure aucun signe d’agacement. Elle a même validé la publication d’une tribune de M. Bardella sur la présence française en Afrique, le 31 août, dans Valeurs actuelles ; elle qui considère pourtant l’international comme son domaine réservé.
      Omniprésent en cette rentrée politique, le jeune homme tente de s’ancrer à droite, même s’il conserve sa matrice populiste qu’il reprend dans Le Figaro, en dépeignant M. Macron comme « politiquement de nulle part ». « Mérite », « autorité », « charges », « taxes »… Celui qui incarne la marque identitaire et sécuritaire du RN s’efforce désormais de reprendre les mots traditionnels du parti Les Républicains. Interrogé sur RTL, le 12 septembre, il aborde ainsi la question des salaires : « Il faut permettre un petit coup de pouce salarial, ce que beaucoup de chefs d’entreprise ne peuvent pas faire compte tenu du niveau de charges délirant dans notre pays. » En février, il avait déjà lancé, depuis un château de la Sarthe, une campagne de communication baptisée « Où passe notre argent ? », dépeignant une France « championne d’Europe des impôts et des taxes ».

      Ce discours est compensé par quelques clins d’œil à l’électorat de gauche, comme la taxation des superprofits énergétiques, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’opposition à la réforme des retraites. Mais tout va comme si le parti avait acté que sa marge de progression se situe à la droite de l’échiquier politique, et non plus chez les abstentionnistes ou dans la gauche souverainiste, dite « patriote ».
      « Il faut maintenir et élargir notre nouvelle base sociologique née des législatives. Il n’y a plus, dans notre électorat, cet aspect “déclassés” contre “élites”, souligne Pierre-Romain Thionnet, le bras droit de Jordan Bardella. Il ne faut pas laisser dire qu’on est socialistes. » C’est particulièrement vrai à l’aube d’un scrutin européen, en juin 2024, où l’#abstention_différenciée (l’écart de participation entre différents électorats) devrait jouer contre le RN, les classes populaires s’exprimant traditionnellement peu dans ces élections. « Ceux qui aujourd’hui s’intéressent aux européennes sont très politisés et plutôt à droite ; c’est le lectorat du Figaro. Parler aux classes populaires de cette élection en septembre, c’est parler à des gens qui ont bien d’autres préoccupations », explique Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale.

      Apprécié par les électeurs d’Eric Zemmour
      Le RN avait déjà revu à la baisse ses ambitions sociales dans son programme présidentiel de 2022, et envoyé plusieurs signaux favorables aux employeurs au long de la première année de la législature. Une évolution peu visible dans son discours, focalisé sur le pouvoir d’achat et l’immigration, et le magma des débats parlementaires.
      Jordan Bardella se positionne pour être celui qui incarne ce RN plus « droitard », un mot que Marine Le Pen prononce avec un dégoût non dissimulé. Dans les enquêtes d’opinion, il est, bien plus qu’elle, très apprécié par les électeurs de droite et d’Eric Zemmour. « Si Jordan n’était que Marine avec les cheveux courts, cela n’aurait que peu d’intérêt », estime Sébastien Chenu, lui-même issu de l’UMP. « Jordan a son espace et doit aller le prendre. L’intérêt est qu’il puisse continuer à élargir notre base électorale. Il nous faut des profils et des sensibilités différents. C’est un de nos défis », reconnaît-il.
      Sauf que, dans le même temps, le président du RN ouvre aussi les bras à Reconquête !, faisant mine de croire à une union de leurs forces pour le scrutin du 9 juin 2024, malgré les supposées différences de nature entre deux visions économiques et sociétales. Et alors même que Marine Le Pen a toujours refusé de se laisser tenter par l’arlésienne de l’« union des droites ».

      Le risque de ces multiples manœuvres est d’écailler franchement le vernis « ni droite ni gauche » que la dirigeante d’extrême droite, à la suite de son père, a patiemment apposé sur le parti à la flamme. Et de se perdre dans la tactique électorale. Alors que l’option « ni droite ni gauche » fut une clé de l’explosion des scores lepénistes après la scission avec Bruno Mégret, en 1999.

      #stratégie_électorale

    • L’enfance de Jordan Bardella à Saint-Denis, du mythe à la réalité
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/06/02/l-enfance-de-jordan-bardella-a-saint-denis-du-mythe-a-la-realite_6236866_450

      La tête de liste du Rassemblement national aux européennes du 9 juin a passé une partie de sa jeunesse à Saint-Denis. Parmi ceux qui l’ont côtoyé à l’époque, amis ou camarades du lycée privé où il donnait des cours de français aux migrants, son engagement politique surprend encore.
      https://justpaste.it/ey4jl

      #racisme

  • Le passé retrouvé de Missak et Mélinée Manouchian
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/02/09/le-passe-retrouve-de-missak-et-melinee-manouchian_6215558_4500055.html

    Quatre-vingts ans après son exécution et celle de ses camarades au mont Valérien, #Missak_Manouchian ainsi que son épouse, Mélinée, seront inhumés le 21 février au Panthéon. Désireuse d’en apprendre davantage sur le destin percuté de ce couple, leur petite-nièce Katia Guiragossian a mis ses pas dans ceux de sa grand-tante. Ils l’ont menée à Erevan, en Arménie, jusqu’à de précieux carnets perdus.
    [...]

    L’Arménie ! Et si c’était là qu’il fallait chercher les derniers trésors enfouis ? Mélinée Manouchian y a débarqué pour la première fois de sa vie à 31 ans, « le 28 septembre 1945 exactement, invitée par le gouvernement d’Arménie soviétique à visiter le pays », révèle sa petite-nièce, qui a eu accès aux documents de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) – et non en 1947 avec les sept mille Arméniens de France montés à bord de deux paquebots soviétiques, comme le racontent encore des livres qui paraissent à l’occasion de la cérémonie du Panthéon.

    L’Arménie est soviétique depuis 1920 et un autre frère de Missak, Haïk, s’y est déjà installé pour devenir gardien dans un kolkhoze. Après guerre, « beaucoup de communistes – à l’époque, ils étaient internationalistes – s’en vont construire le socialisme dans leur pays d’origine, rappelle l’historienne Annette Wieviorka. C’est le cas d’Artur London, l’auteur de L’Aveu, qui part en Tchécoslovaquie, d’Adam Rayski, parti en Pologne, ou encore de Boris Holban », l’ancien chef militaire des #FTP-MOI de Paris avant Manouchian, exilé, lui, en Roumanie. Mélinée n’aurait jamais laissé derrière elle à Paris les carnets et agendas de son mari, se dit sa petite-nièce. Et si elle les avait mis en sécurité à Erevan, où elle a vécu jusqu’en 1963 ?

    Ce n’était pas prévu, mais quatre mois après son arrivée, lorsque #Mélinée_Manouchian réclame un visa retour pour rentrer un jour en France, elle n’obtient « jamais de réponse », indique-t-elle bien plus tard de son écriture sage sur sa fiche de l’Ofpra. La voilà « piégée », dit sa petite-nièce, assignée à résidence dans la capitale arménienne, où elle entame des études de philologie et enseigne à l’université. Le soir, elle rejoint seule son studio de l’avenue Staline (aujourd’hui avenue Machdots), l’une des deux grosses artères de la ville.


    Une carte de combattante des Forces françaises de l’intérieur délivrée à Mélinée Manouchian et retrouvée en décembre 2023 à Erevan. NAZIK ARMENAKYAN POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »


    Un des carnets de Missak Manouchian conservés au Musée d’art et de littérature d’Erevan. NAZIK ARMENAKYAN POUR « M LE MAGAZINE DU MONDE »

    https://justpaste.it/34i5d

    #apatrides #Résistance #PCF #URSS

  • Benoît Jacquot, un système de prédation sous couvert de cinéma
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/benoit-jacquot-un-systeme-de-predation-sous-couvert-de-cinema_6215357_3224.h


    L’actrice Isild Le Besco et le réalisateur Benoît Jacquot au 57ᵉ Festival de Cannes, le 14 mai 2004. BRUNO VINCENT / GETTY IMAGES VIA AFP

    A la suite de Judith Godrèche, plusieurs comédiennes prennent la parole dans « Le Monde » pour dénoncer des violences et du harcèlement sexuel de la part du réalisateur. Le cinéaste reconnaît certains faits.
    Par Lorraine de Foucher et Jérôme Lefilliâtre

    Dans l’amphithéâtre de Sciences Po à Paris, Julia Roy s’assoit au fond de la salle. L’étudiante de 23 ans vient écouter, ce 29 janvier 2013, la conférence d’un réalisateur qu’elle ne connaît pas, Benoît Jacquot, invité à parler de « politique de l’intime ». « Il me fixe pendant toute la séance, ça m’étonne un peu », raconte-t-elle au Monde onze ans plus tard. A la fin, elle s’approche pour saluer l’animateur de la rencontre. « Benoît Jacquot me saute dessus pour me remettre un papier avec son numéro, et me demande plusieurs fois de l’appeler. »
    Depuis son enfance autrichienne à Vienne, Julia Roy, qui n’a alors joué qu’un petit rôle dans une série télévisée, nourrit une cinéphilie précoce. Elle décide de rappeler ce cinéaste : peut-être peut-il la conseiller, elle qui rêve de faire des films ? Au restaurant Le Hangar, dans le Marais, où ils se retrouvent, « il me regarde comme un miracle ». D’après son récit, il lui fait immédiatement de grandes déclarations : « Il m’annonce qu’il va faire tous ses films avec moi, qu’il m’aidera à écrire les miens, qu’il veut m’avoir tout le temps avec lui et devant lui. » Tout juste est-il déçu en apprenant son âge : il la pensait plus jeune.
    Six ans après, en 2019, c’est une jeune femme traumatisée par la relation nouée avec le réalisateur qui s’enfuit en Autriche. « J’ai été diagnostiquée comme atteinte d’un syndrome de stress post-traumatique. » En janvier 2024, elle découvre les accusations de Judith Godrèche sur sa relation passée avec Benoît Jacquot qui ont motivé l’ouverture d’une enquête préliminaire, mercredi 7 février. Elle décide à son tour d’évoquer publiquement son vécu avec le réalisateur, composé de manipulation, de domination, de violences physiques et de harcèlement sexuel. Certains des faits qu’elle dénonce pourraient ne pas être couverts par la prescription.

    TW #domination_masculine #VSS #viol #pédocriminalité

    l’article se trouve là
    https://justpaste.it/et5dx
    avec : « C’est une histoire d’enfant kidnappée » : l’actrice Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot ; La lettre de Judith Godrèche à sa fille : « Je viens de comprendre. Ce truc, le consentement, je ne l’ai jamais donné. Non. Jamais au grand jamais. »

    #cinéma

    • Jacques Doillon accusé de viol, d’agression sexuelle et de harcèlement par Judith Godrèche, Anna Mouglalis et Isild le Besco
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/08/jacques-doillon-accuse-de-viol-d-agression-sexuelle-et-de-harcelement-par-ju

      « Le Monde » a recueilli trois témoignages visant le réalisateur de « La Fille de 15 ans ». L’avocate de M. Doillon dit vouloir réserver ses explications à la justice.

      Ce jeudi sur France Inter, Judith Godrèche a accusé le réalisateur Jacques Doillon d’agressions sexuelles sur le tournage du film La Fille de 15 ans, qui a eu lieu au printemps 1987. Il voulait, a-t-elle affirmé, « la même chose » que Benoît Jacquot, contre lequel la comédienne de 51 ans a déposé plainte mardi pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans » commis par personne ayant autorité. « Sur le tournage, c’était hallucinant. Il a engagé un acteur (…), il l’a viré et il s’est mis à la place. Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi. On fait 45 prises. J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote et il me roule des pelles. »

      Tout cela se déroule sous les yeux de Jane Birkin, alors compagne du réalisateur, qui l’a engagée comme assistante sur le film. « Il embrassait vingt fois de suite Judith Godrèche en me demandant quelle était la meilleure prise. Une vraie agonie ! », a raconté Birkin dans son journal intime paru en 2018, Munkey Diaries. Le film La Fille de 15 ans est sorti en salles au printemps 1989.
      Lors de son interview sur France Inter, Judith Godrèche a aussi évoqué de façon sibylline, et sans entrer dans les détails, d’autres faits qui se seraient déroulés avant ce tournage, au domicile de Jacques Doillon. Dans sa plainte contre Benoît Jacquot, enregistrée le 6 février par la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris et consultée par Le Monde, elle décrit précisément les agissements de Jacques Doillon. En l’occurrence, il s’agirait d’un viol qu’aurait commis le cinéaste sur elle, alors qu’elle avait 14 ans. Les faits auraient eu lieu rue de la Tour, à Paris, dans la maison de Jane Birkin.

      https://justpaste.it/22zms

      #parents #parentalité #témoins #non_assistance_à_personne_en_danger

  • Yaïr Golan, le héros du 7 octobre qui défie Benyamin Nétanyahou
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/01/28/yair-golan-le-heros-du-7-octobre-qui-defie-benyamin-netanyahou_6213491_45000


    « Nous n’allons pas détruire le Hamas, c’est impossible »

    Longtemps qualifié de traître par la droite israélienne pour avoir critiqué la politique du gouvernement, l’ex-numéro deux de Tsahal est aujourd’hui célébré à travers le pays pour sa bravoure lors de l’attaque du Hamas. Ce sioniste de gauche entend transformer sa nouvelle popularité en intention de vote, avec le lancement du mouvement Hitorerut.
    [...]
    Dès les premières alertes à la roquette, tôt, ce matin du 7 octobre, le général de l’armée israélienne à la retraite, ­toujours réserviste, enfile un vieil uniforme avant de récupérer un fusil dans son ancienne caserne de Ramla, au sud-est de Tel-Aviv. Au volant de sa Toyota Yaris, ce père de cinq enfants prend seul la route en direction de la bande de Gaza pour se rapprocher de la zone où le festival Tribe of Nova a été attaqué.

    Par téléphone, sa sœur, qui a des amis sur place, l’informe qu’un groupe de jeunes se trouve au milieu des champs, vaguement cachés par quelques buissons. Le militaire parvient à les retrouver avant de les emmener en lieu sûr, loin des ­combats, quand il est contacté par un journaliste du quotidien de gauche Haaretz dont le fils est au festival. Yaïr Golan reprend alors la route. En tout, il effectue trois allers-retours, à chaque fois de plus en plus proche des combats.

    Prises de position contre la #colonisation

    Dans le récit de ces heures tragiques, qu’il partagera en détail avec les médias israéliens les jours suivants, un détail le hante : « J’étais obligé de conduire lentement, car des dizaines de corps étaient étendus sur la chaussée et dans les champs. » A la suite de cette opération de sauvetage, le courage de Yaïr Golan est célébré à travers le pays. Dans ce qu’il considère comme un « juste retour à la normale », tous les partis politiques lui rendent hommage : « Ça faisait longtemps que je n’avais pas été soutenu et félicité comme ça », sourit légèrement l’homme politique.

    Durant sa longue carrière militaire et politique, Yaïr Golan n’a pas toujours fait l’unanimité. Entré dans l’armée israélienne en 1980, deux ans avant l’intervention de l’Etat hébreu au Liban, le jeune parachutiste grimpe les échelons. Devenu un commandant respecté, il se taille une réputation d’indépendance avec des prises de position qui lui valent des réprimandes régulières de sa hiérarchie.

    En 2006, le général, qui dirige alors les forces armées israéliennes en Cisjordanie, conclut, sans en informer ses chefs, des accords avec des colons juifs à Hébron pour qu’ils évacuent certaines zones de la ville. Au début des années 2010, au moment où Bachar Al-Assad bombarde sa propre population, Yaïr Golan ordonne d’accueillir des blessés dans un hôpital israélien installé à la frontière syrienne, sans se préoccuper des débats politiques en cours.

    A l’époque, selon Haaretz, Benyamin Nétanyahou aurait été impressionné par l’attitude et les compétences du militaire, au point d’envisager sa nomination au poste de chef d’état-major. Mais, devenu numéro deux de Tsahal, ses chances de promotion disparaissent en 2016, quand il critique le « manque de tolérance » dans le pays et compare l’Etat hébreu à « l’Allemagne des années 1930 » dans un discours donné à ­l’occasion de la journée dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah. En retour, il est considéré comme un « traître » par une partie de la classe politique. Il soupire : « Trente-huit ans passés dans l’armée et je serais un traître ? Je me suis battu pour ces gens qui me critiquent constamment. »
    [...]
    Comme dans l’armée, l’ancien militaire revendique sa liberté de ton et se fâche avec une bonne partie de la classe politique israélienne. Début 2022, il qualifie les habitants de Homesh – une colonie illégale du nord de la Cisjordanie, évacuée en 2005 sur ordre du premier ministre, Ariel Sharon, de nouveau occupée ces dernières années – de « sous-hommes méprisables ». Il insiste, en les accusant de commettre un « #pogrom » contre Burqa, le village palestinien voisin, où les #colons ont agressé des ­habitants et détruit des pierres tombales.

    Dans les manifestations contre la réforme de la justice

    Après les élections législatives de novembre 2022, où Meretz remporte trop peu de voix pour avoir le moindre élu à la Knesset, l’homme politique sans mandat ne quitte pas le devant de la scène : début 2023, pendant les manifestations massives contre la réforme de la justice voulue par le gouvernement de Benyamin Nétanyahou, l’ancien général se fait remarquer en proposant de « paralyser l’économie » avec des grèves dans tous les secteurs d’activité et dénonce le « gang destructeur » du premier ministre.

    Depuis le début du conflit contre le Hamas, Yaïr Golan continue de prendre régulièrement la parole contre Benyamin Nétanyahou : le 23 décembre, à Tel-Aviv, lors d’une manifestation organisée par les familles d’otages, il affirme que le chef du gouvernement souhaite une « guerre sans fin ». Avant d’appeler à de nouvelles élections immédiates, sous les applaudissements de la foule.

    https://justpaste.it/fx026

    #israël

    • You’re welcome, @kassem. J’avais vu la publication. Que tu la signale m’a donné l’occasion de trouver et lire l’article. Ce qui n’a pas été sans désagrément.

      à l’est de Detroit, une autre enclave de la communauté arabe et une tout autre ambiance : Hamtramck, vingt-deux mille habitants et 40 % de la population née à l’étranger. Les courants migratoires viennent désormais essentiellement du #Yémen, où se déroule depuis des années une guerre civile dans laquelle les Etats-Unis ont longtemps apporté leur soutien à la coalition sunnite menée par l’Arabie saoudite. Et, comme à chaque fois, une guerre lointaine dépose un flot de #réfugiés pauvres sur les porches des petites maisons ouvrières américaines construites pour d’autres migrants, au début du XXe siècle.

      Le visage et le corps des femmes disparaissent sous le voile et la robe islamique, celui des hommes reste fermé, tandis que leurs enfants affichent un sourire inversement ­proportionnel à la discrétion de leurs parents. Ils ont défilé en famille dans les rues de Hamtramck pour un cessez-le-feu à #Gaza et pour la #Palestine. La petite ville, naguère majoritairement polonaise, a longtemps connu au sein de son conseil municipal la mixité des origines et des religions, sous la houlette d’une femme, Karen Majewski. La maire avait autorisé, il y a vingt ans déjà, les appels à la prière musulmane, puisque sonnent ici les cloches de l’église catholique.

      Mais, depuis les dernières élections locales, le conseil municipal est désormais exclusivement arabe, musulman et masculin. Et l’ambiance a radicalement changé. « Est-ce que l’Holocauste n’était pas une punition préventive de Dieu contre “le peuple élu” et sa sauvagerie actuelle contre les enfants et les civils palestiniens ? », a écrit Nasr Hussain, un proche du maire sur l’une des pages Facebook d’un groupe dédié à la ville. L’édile, Amer Ghalib, d’origine yéménite et sans étiquette politique, a refusé de se désolidariser de ces propos ouvertement antisémites.

      Une immense brèche s’était déjà ouverte, il y a six mois, quand le conseil municipal avait fait retirer du fronton des édifices publics et sur l’avenue centrale tous les drapeaux autres que celui des Etats-Unis. C’était en réalité pour éradiquer l’arc-en-ciel LGBTQ qui flottait dans la ville, parmi les bannières des pays d’origine de ses habitants. Des membres des minorités sexuelles sont venus s’embrasser sous les yeux horrifiés des élus, lors du temps de parole accordé au public par le conseil municipal.

      Des haines à géométrie variable

      Des plaintes pour discrimination ont été déposées contre la ville. Ce qui n’a pas empêché le maire, comme un immense bras d’honneur, de poser, en août et en septembre, avec l’ancien conseiller à la sécurité de Donald Trump Michael Flynn. Ce républicain congédié par l’ancien président (qui l’a depuis publiquement regretté) pour ses liens avec la Russie en 2017, connu également pour sa proximité avec le groupe conspirationniste d’extrême droite QAnon, est aujourd’hui en tournée aux Etats-Unis pour lancer un mouvement chrétien et nationaliste. En d’autres temps, il dénonçait l’islam comme un « cancer vicieux », mais la politique a des frontières et des haines à géométrie variable. Et les religieux, des ennemis en commun.

      Mais c’est sur l’autre versant que pleuvent les accusations d’antisémitisme. (...)

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Arabes_américains

  • #Allemagne : l’extrême droite prévoit des expulsions massives

    Il est ressorti de recherches menées par le média d’investigation Correctiv que des politiques AfD, des personnalités de l’extrême-droite allemande et des entrepreneurs triés sur le volet, entre autres individus, se sont retrouvés dans un hôtel près de Potsdam en novembre 2023. A l’ordre du jour : des projets d’expulsion de millions de citoyens allemands issus de l’immigration. Bronca dans la presse européenne, toutefois rassurée par l’importante mobilisation contre l’extrême droite.

    https://www.eurotopics.net/fr/313676/allemagne-l-extrme-droite-prevoit-des-expulsions-massives

    #renvois #expulsions #machine_à_expulser #asile #migrations #réfugiés #expulsions #extrême_droite

    voir aussi :


    https://seenthis.net/messages/1022396

    ping @karine4 @_kg_

    • German government urged to tighten asylum policy as #AfD grows in popularity

      Germany’s main opposition party, the CDU, is urging the country’s three-way coalition government to work with the states to tighten asylum policy, fearing that the issue could be left to the far-right AfD party, which is currently performing well in the polls.

      Under pressure from the opposition and the German states, Chancellor Olaf Scholz met with the heads of the German states in November to discuss ways of tightening the country’s asylum policy. Now, there are growing calls for the results to be discussed.

      “The power of populists and extremists is always fuelled by the democrats’ inability to act. This is especially true when it comes to one of the major problems of our time: the migration question,” Minister-President of the state of North Rhine-Westphalia, Hendrik Wüst (CDU/EPP), told Tagesspiegel.

      Wüst called for another meeting between the heads of state and government and Scholz to assess the asylum measures taken so far.

      His demand follows the rising popularity of AfD, which is currently polling above any of the governing parties at 22%, which sets them only behind the CDU, a recent poll has shown.

      However, the matter has become especially sensitive after independent and investigative not-for-profit newsroom Correctiv revealed that AfD members met with influential businessmen and extremist businesses in November at a hotel in secret and discussed plans to expel unwanted residents, questioning the fundamental rights of German citizens who do not fit into their viewpoint.

      Berlin Mayor Kai Wegner (also CDU) joined the call for the government to work with the states, calling for “another migration summit between the federal and state governments”.

      “We need a joint effort by the democratic parties to overcome the challenges of our time,” Wegner told Tagesspiegel. “We must finally change course in migration policy, for example,” he added.

      But Kevin Kühnert, the General Secretary of Scholz’s ruling SPD, rejected the proposal and called “Wüst’s demand tactless, especially in these times”, referring to the recent revelations.

      MEP Dennis Radtke (CDU/EPP) commented on X, saying, “A cross-party solution to the refugee issue is not a concession to the AfD, but would be an important contribution to the fight against migration.”

      Germany, which saw almost one in three asylum seekers applying to EU countries, Switzerland and Norway in 2023, apply there, according to unpublished figures from the EU’s Asylum Agency (EUAA) seen by Die Welt, may well see a drop in numbers as a result of stricter asylum rules.

      Although Germany’s status as an economic powerhouse in the European Union may continue to attract many, if a more restrictive asylum policy has the same effect as Denmark’s, it could end up not only making it more difficult to enter the country but also as Die Welt reports, potentially deter future attempts to enter in the first place.

      https://www.euractiv.com/section/politics/news/german-government-urged-to-tighten-asylum-policy-as-afd-grows-in-popularit

    • En Allemagne, l’extrême droite planifie secrètement la « #remigration » de millions de citoyens

      Personne ne devait être au courant de cette réunion. Des personnalités politiques du parti AfD, des néonazis et de riches entrepreneurs se sont rencontrés dans un hôtel près de Potsdam en novembre. Ils n’ont planifié rien de moins que l’expulsion de millions de personnes d’Allemagne.

      UneUne bonne vingtaine de personnes pénètrent dans la salle à manger d’un hôtel de campagne, près de la ville de Potsdam, à l’ouest de Berlin. Certaines sont des figures d’Alternative pour l’Allemagne (AfD, le principal parti d’extrême droite outre-Rhin). D’autres sont membres de corporations étudiantes ; il y a des bourgeois, des avocats, des hommes politiques, des entrepreneurs, des médecins. Il y a une tête d’affiche de la mouvance identitaire. Sont également présents deux représentants de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), issus de la Werteunion (« Union des valeurs »), un courant qui se positionne à l’aile droite du grand parti conservateur.

      Un article récemment publié dans l’hebdomadaire Die Zeit soulignait la proximité des tenanciers de l’hôtel avec les milieux d’extrême droite.

      Deux hommes sont à l’initiative de ce rendez-vous : Gernot Mörig, la soixantaine, ancien dentiste à Düsseldorf (Ouest), et Hans-Christian Limmer, un homme d’affaires bien connu dans le secteur de la restauration, qui a notamment été associé dans l’enseigne de boulangerie industrielle Backwerk, la chaîne de hamburgers Hans im Glück et le service de livraison de produits alimentaires Pottsalat. Contrairement à Gernot Mörig, Hans-Christian Limmer n’est pas présent. Interrogé par Correctiv (voir la Boîte noire), il a expliqué avoir pris ses distances avec l’ordre du jour de la réunion et n’avoir « joué aucun rôle » dans sa préparation.
      Prologue. Dans les coulisses

      Nous sommes le samedi 25 novembre 2023, peu avant 9 heures. La neige s’accumule sur les voitures garées dans la cour. Ce qui se passe ce jour-là dans la maison d’hôtes Adlon ressemble à une pièce de théâtre de chambre, mais tout est vrai. Cela montre ce qui peut arriver lorsque des promoteurs d’idées d’extrême droite, des représentants de l’AfD et des partisans fortunés de l’extrême droite se mélangent. Leur objectif commun : que des personnes puissent être expulsées d’Allemagne sur la base de critères racistes, qu’elles possèdent ou non un passeport allemand.

      La réunion était censée rester secrète. La communication entre les organisateurs et les invités ne s’est faite que par courrier postal. Des copies de ces correspondances ont néanmoins été remises à Correctiv. Nous avons pris des photos, à l’avant et à l’arrière du bâtiment, et avons également pu filmer en caméra discrète dans le bâtiment. Un de nos journalistes s’est enregistré à l’hôtel sous une fausse identité. Il a suivi la réunion de près et a pu observer qui y assistait. L’ONG écologiste Greenpeace a par ailleurs effectué ses propres recherches et a fourni à Correctiv des photos et des documents. Nos journalistes se sont entretenus avec des membres de l’AfD. Plusieurs sources ont confirmé les déclarations des participants à Correctiv.

      Nous avons donc pu reconstituer la rencontre.

      Il s’agit de bien plus qu’une simple réunion d’adeptes de l’extrême droite. Parmi les participants figurent des personnalités influentes au sein de l’AfD. L’un d’eux jouera un rôle clé dans cette histoire. Il se vante de parler ce jour-là au nom du comité exécutif du parti fédéral de l’AfD. Il est le conseiller personnel d’Alice Weidel, cheffe de cette organisation politique anti-immigration fondée en 2013, partenaire du Rassemblement national au niveau européen.

      Organisée dix mois avant les élections régionales dans les Länder de Thuringe, de Saxe et de Brandebourg, prévues en septembre 2024, cette réunion montre que l’idéologie raciste imprègne le parti jusqu’à l’échelon fédéral. Et cela ne devrait pas s’arrêter aux intentions : certains responsables politiques souhaitent également agir en conséquence, même si l’AfD affirme ne pas être un parti d’extrême droite.

      C’est un sujet juridiquement sensible pour l’AfD, en plein débat sur une éventuelle procédure d’interdiction dirigée contre le parti. En même temps, c’est un avant-goût de ce qui pourrait arriver si l’AfD arrivait au pouvoir en Allemagne. Ce qui se mijote ce week-end-là n’est rien de moins qu’une attaque contre la Constitution de la République fédérale.

      Acte 1, scène 1. Un hôtel de campagne au bord du lac

      La villa est située sur le lac Lehnitz, non loin de Potsdam. C’est un bâtiment des années 1920 avec un toit de tuiles et une vue sur l’eau. Les premiers invités arrivent la veille. Un SUV blanc immatriculé à Stade (Basse-Saxe) se gare dans la cour, la musique du groupe italien de rock allemand Frei.Wild résonne à travers ses fenêtres : « Nous, nous, nous, nous créons l’Allemagne. »

      De nombreux invités arrivent le samedi matin, se dirigeant vers une table où sont dressées une trentaine d’assiettes, chacune avec une serviette pliée.

      Beaucoup ont reçu des invitations personnelles où l’on évoque un « réseau exclusif » et un « don minimum » de 5 000 euros recommandé pour participer. Objectif du « Forum de Düsseldorf », ainsi que s’est nommé le groupe : collecter les dons de personnalités fortunées et d’entrepreneurs qui souhaitent secrètement soutenir des alliances d’extrême droite. « Nous avons besoin de patriotes qui font activement quelque chose et de personnalités qui soutiennent financièrement ces activités », indique l’invitation.

      Mais quelle est la finalité de ces dons ?

      La première indication est l’invitation signée par les organisateurs Gernot Mörig, le dentiste, et Hans-Christian Limmer, l’homme d’affaires. Dans une autre lettre d’invitation consultée par Correctiv, Gernot Mörig écrit : il existe un « concept global, au sens d’un plan stratégique », qui sera introduit par un orateur, Martin Sellner, cofondateur du Mouvement identitaire d’Autriche, branche de l’organisation française – dissoute en 2021 – Génération identitaire. Tous ceux qui ont participé au week-end savaient donc où ils mettaient les pieds.
      Acte 1, scène 2. Une « feuille de route » pour se débarrasser des immigrés

      Martin Sellner, auteur et figure de proue de la Nouvelle Droite, est le premier intervenant de la réunion. Gernot Mörig arrive rapidement au point dont il est censé être question aujourd’hui : la « remigration ».

      Dans l’introduction, l’organisateur accorde un poids particulier à la thèse de Martin Sellner : tout le reste – les mesures liées au coronavirus et à la vaccination, la situation en Ukraine et au Proche-Orient – sont autant de points de discorde à droite. La seule question qui les rassemble est de savoir « si nous, en tant que peuple, allons survivre en Occident ou non ».

      Martin Sellner explique le concept de « remigration » comme suit : il existe trois groupes cibles de migrants qui doivent quitter l’Allemagne pour, dit-il, « inverser l’installation des étrangers ». Il précise de qui il s’agit : les demandeurs d’asile, les étrangers ayant le droit de rester et les « citoyens non assimilés ». Selon lui, ces derniers constituent le plus gros « problème ». En d’autres termes : Martin Sellner divise la population entre ceux qui devraient vivre sans être inquiétés en Allemagne et ceux auxquels ce droit fondamental ne devrait pas s’appliquer.

      Les réflexions du jour se résument finalement à une chose : les gens devraient pouvoir être expulsés d’Allemagne s’ils ont la mauvaise couleur de peau, la mauvaise origine ou s’ils ne sont pas suffisamment « assimilés ». Même s’ils sont citoyens allemands. Ce serait une attaque contre la Loi fondamentale, contre la citoyenneté et contre le principe d’égalité.
      Acte 1, scène 3. Aucune objection de la part de l’AfD

      Sur le fond, aucune critique de l’idée du « plan stratégique » n’émerge dans l’assemblée. La plupart des participants émettent des avis favorables, n’exprimant des doutes que sur sa faisabilité.

      Silke Schröder, entrepreneuse dans l’immobilier et membre du conseil d’administration de l’Association de langue allemande, proche de la CDU, se demande comment cela devrait fonctionner dans la pratique. Car dès qu’une personne possède un passeport « approprié », c’est « une impossibilité ».

      Pour Martin Sellner, ce n’est pas un obstacle. Selon lui, il faut mettre une « forte pression » sur les gens pour qu’ils s’adaptent, au travers par exemple de « lois sur mesure ». La remigration ne peut pas se faire rapidement, c’est « un projet qui s’étend sur dix ans ».

      Les membres de l’AfD présents n’énoncent également aucune objection, bien au contraire. Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, souligne qu’elle poursuit depuis longtemps l’objectif fixé.

      Lorsqu’elle a rejoint le parti il ​​y a sept ans, elle « portait déjà le concept de remigration ». C’est pour cette raison que l’AfD ne s’oppose plus à la double nationalité. « Parce qu’on peut alors leur retirer le passeport allemand, ils en ont toujours un. » Comme le dit Gerrit Huy, les immigrés possédant un passeport allemand sont censés être attirés dans un piège.

      Le chef du groupe parlementaire AfD en Saxe-Anhalt (Est), Ulrich Siegmund, est également présent dans la salle. Il est influent au sein de son parti, notamment parce que sa fédération régionale bénéficie d’une belle cote de popularité. Il estime qu’il faudrait transformer le paysage urbain et mettre la pression sur les restaurants étrangers. Il devrait être « le moins attrayant possible pour cette clientèle de vivre en Saxe-Anhalt ». Et cela pourrait être fait très facilement. Ses propos pourraient avoir des conséquences lors des élections à venir.

      Correctiv a envoyé aux participants des questions sur la réunion, demandant, entre autres, ce qu’ils pensaient des principales déclarations qui y avaient été faites. Au moment de la publication de l’article, Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, n’a pas répondu à nos questions, pas plus que le cadre de l’AfD Roland Hartwig ou le comité exécutif fédéral du parti.

      Ulrich Siegmund, le parlementaire de Saxe-Anhalt, a demandé à un cabinet d’avocats d’écrire qu’il n’était pas là en tant que député de l’AfD mais à titre « privé ». Dans sa réponse, le cabinet d’avocats laisse ouverte la manière dont Siegmund perçoit le concept de « remigration ». Il déclare simplement qu’il ne veut pas « expulser illégalement » des personnes.

      Gernot Mörig, lui, prend ses distances. Il « se souvient » différemment des déclarations de Martin Sellner. S’il avait entendu de telles déclarations, écrit-il, elles « n’auraient pas été sans objection de [sa] part » – notamment en ce qui concerne le traitement inégal des citoyens allemands.

      L’AfD a récemment engrangé plusieurs succès électoraux et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon de récents sondages, il cumulerait plus de 30 % des intentions de vote dans les Länder de Saxe et de Thuringe, devant la CDU, les sociaux-démocrates ou les Verts. Mais dans le même temps, le parti est sous pression. L’Office fédéral de protection de la Constitution, le service de renseignement intérieur allemand, qualifie les fédérations de l’AfD en Thuringe, en Saxe-Anhalt et en Saxe d’extrême droite.

      L’interdiction du parti est de plus en plus discutée ces temps-ci. Plus de 660 000 personnes ont signé une pétition en faveur de cette mesure et le député CDU Marco Wanderwitz envisage de déposer une motion d’interdiction au Bundestag.

      L’AfD se présente pourtant comme une force politique démocratique. « En tant que parti fondé sur l’État de droit, l’AfD s’engage sans réserve envers le peuple allemand en tant que somme de tous les citoyens allemands », indique-t-il sur son site internet. Les immigrés titulaires d’un passeport allemand sont « tout aussi Allemands que les descendants d’une famille qui vit en Allemagne depuis des siècles » et, « pour [le parti], il n’y a pas de citoyens de première ou de deuxième classe ».

      Les propos tenus au cours de la réunion tranchent avec ce discours de façade : les femmes et hommes politiques de l’AfD y ont professé librement leurs idéaux nationalistes, sans se distinguer des positions des idéologues d’extrême droite présents à leurs côtés.
      Acte 1, scène 4. L’utopie des nazis

      Dehors, la neige fond. L’organisateur Gernot Mörig se dit généralement pessimiste. Mais ce jour-là, il a de l’espoir. Et cela a notamment à voir avec le « plan stratégique » du militant d’extrême droite Martin Sellner.

      L’idée d’instaurer un « État modèle » en Afrique du Nord surgit. Martin Sellner explique que jusqu’à deux millions de personnes « déplacées » pourraient vivre dans une telle zone. Tous ceux qui soutiennent les réfugiés pourraient y aller aussi.

      Ce que conçoit Martin Sellner n’est pas sans rappeler le projet des nationaux-socialistes de déporter quatre millions de juifs vers l’île de Madagascar en 1940. On ne sait pas si Martin Sellner a en tête ce parallèle historique. Autre coïncidence : pour leur réunion conspiratrice, les organisateurs ont choisi un hôtel situé à huit kilomètres de la villa de la conférence de Wannsee, où les nazis ont mis au point la « solution finale de la question juive ».

      Martin Sellner évoque ensuite le « vote ethnique », un autre terme issu du vocable de l’extrême droite. « Ce n’est pas seulement que les étrangers vivent ici. Ici aussi, ils votent », explique-t-il. « Vote ethnique » signifie pour lui que les personnes issues de l’immigration voteraient principalement pour des partis « favorables aux migrants ».

      Non seulement Martin Sellner délégitime ainsi les élections en elles-mêmes, mais il transforme également les Allemands en étrangers dans leur propre pays. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique, 20,2 millions de personnes ont en Allemagne un « passé d’immigration », c’est-à-dire qu’elles ont elles-mêmes immigré depuis 1950 ou qu’elles descendent de ces immigrant·es.

      Il apparaît clairement que les stratégies de ces différents acteurs d’extrême droite s’entrelacent : Martin Sellner fournit les idées, l’AfD les reprend et les porte dans le parti. En arrière-plan, des personnes fortunées s’occupent du réseautage. Les débats tournent toujours autour d’une seule question : comment parvenir à une communauté ethnique unifiée ?

      Acte 2, scène 1. L’influenceur au service du plan d’expulsions

      Il s’agit maintenant d’évoquer les détails pratiques, les prochaines étapes. Gernot Mörig, qui se décrit plus tard comme « l’unique organisateur » en réponse aux questions de Correctiv, parle d’un comité d’experts qui élaborera ce plan – l’expulsion des personnes d’origine immigrée, y compris de citoyens allemands – d’un « point de vue éthique, juridique et logistique ». Gernot Mörig a déjà une idée de qui pourrait prendre la tête de ce comité : Hans-Georg Maaßen, ancien chef de l’Office pour la protection de la Constitution et grand promoteur de l’union des droites.

      Le nom de Maaßen revient fréquemment ce jour-là. Selon plusieurs médias, l’ancien haut fonctionnaire et membre de la CDU envisage d’annoncer la création de son propre parti en janvier. Les gens présents dans la salle le savent déjà, ils évoquent cette future formation à plusieurs reprises lors de la conférence.

      Mais les participants ne semblent pas prendre ce nouveau parti très au sérieux. Ils sont davantage préoccupés par leurs propres projets et se donnent pour but d’être prêts lorsqu’« une force patriotique dans ce pays aura pris ses responsabilités », expose Gernot Mörig.

      La discussion porte sur la manière dont l’idée de « remigration » devrait devenir une stratégie politique. Martin Sellner indique que pour y parvenir, il faut construire un « pouvoir métapolitique et prépolitique » afin de « changer le climat de l’opinion ».

      Si l’on suit le contenu des conférences, cela signifie en pratique que l’argent doit aussi couler dans des projets d’influence, de propagande, dans des mouvements d’action et des projets universitaires. D’un côté, pour construire une opinion publique d’extrême droite ; de l’autre, pour affaiblir la démocratie, ce qui signifie mettre en doute les élections, discréditer la Cour constitutionnelle, dénigrer les opinions divergentes et combattre les médias publics.
      Acte 2, scène 2. Comme si le rapport de force avait déjà basculé

      Les intervenants se succèdent et chaque conférence dure environ une heure. Entre-temps, le déjeuner est apporté et une employée de l’hôtel semble agacée par le nombre de convives qu’elle doit servir.

      Dans l’après-midi, Ulrich Vosgerau s’avance. Il est avocat et membre du conseil d’administration de la Fondation Desiderius-Erasmus, affiliée à l’AfD, et a représenté le parti devant la Cour constitutionnelle fédérale dans le litige concernant le financement de la fondation.

      Le constitutionnaliste parle du vote par correspondance : il s’interroge sur le processus, le secret du vote, partage ses inquiétudes concernant ces jeunes électeurs d’origine turque qui seraient incapables de se forger une opinion indépendante. En réponse aux questions de Correctiv, il confirme avoir tenu ces propos mais affirme ne pas se souvenir de l’idée d’expulser des citoyens, pourtant abordée dans la conférence de Martin Sellner.

      Ulrich Vosgerau considère comme envisageable la suggestion selon laquelle un modèle de lettre-type pourrait être élaboré avant les prochaines élections afin de contester leur légalité : plus il y aurait de participants à envoyer ces lettres aux autorités, expose-t-il, plus les chances que leurs revendications soient prises en compte seraient élevées. Des applaudissements ponctuent la fin de son intervention.

      D’autres estiment que le rapport de force entre les partis traditionnels et l’extrême droite a déjà basculé. Mario Müller, identitaire condamné à plusieurs reprises pour violences, actuellement assistant du député de l’AfD au Bundestag Jan Wenzel Schmidt, s’est exprimé en ce sens lors de sa conférence.
      Acte 3, scène 1. Le clan Mörig

      À travers les fenêtres à croisillons de la maison de campagne, une vue s’ouvre sur l’assemblée présente. La salle respire la splendeur d’antan : une épinette dans le coin, une horloge ancestrale au mur ; de nombreux invités portent des chemises et des vestes.

      Les plans sont définis, du moins dans leurs grandes lignes. Mais tout dépend de l’argent. Gernot Mörig le sait bien : dans les années 1970, il était le dirigeant fédéral de la Bundes Heimattreuer Jugend (« Association des jeunes fidèles à la patrie »), un groupuscule d’extrême droite promouvant l’idéologie « Blut und Boden » (« sang et sol »). L’association qui lui a succédé, Heimattreu deutsche Jugend, a été interdite en 2009 en raison de son idéologie néonazie. Andreas Kalbitz, ancien chef de l’AfD dans le Land de Brandebourg, a été exclu du parti car il avait été invité à un camp d’été du groupe.

      C’est Gernot Mörig qui a sélectionné les invités et établi le programme. C’est lui qui a parlé du « plan stratégique » dans sa lettre et a demandé des dons aux invités. L’argent qu’il collecte sera utilisé pour soutenir des organisations comme celles de Martin Sellner, explique-t-il plus tard.

      Il montre une liste de soutiens qui ont fait des promesses de dons ou ont déjà versé de l’argent. Il cite aussi ceux qui ne sont pas présents. Comme Christian Goldschagg, fondateur de la chaîne de fitness Fit-Plus et ancien associé de l’éditeur de presse Süddeutscher Verlag. À Correctiv, celui-ci explique qu’il n’a « transféré aucune somme pour cet événement ou le projet décrit » et qu’il n’avait rien à voir avec l’AfD. Ou comme Klaus Nordmann, homme d’affaires de Rhénanie du Nord-Westphalie et grand donateur de l’AfD. En réponse aux questions de la rédaction, il assure qu’il n’a pas fait don de 5 000 euros et qu’il ne s’est pas senti obligé de le faire.

      Gernot Mörig donne d’autres noms. Alexander von Bismarck, qui a attiré l’attention par son action de soutien à l’invasion russe de l’Ukraine, est également dans la salle. Gernot Mörig se vante de cette autre personne qui a transféré une « somme élevée à quatre chiffres en guise de don » ou qui compte encore le faire.

      Jusqu’à présent, les dons ont été effectués via le compte privé de son beau-frère banquier. Gernot Mörig annonce que « la prochaine fois, ils auront probablement une association non enregistrée » à travers laquelle les versements pourront être effectués.
      Acte 3, scène 2. Un homme politique de l’AfD réclame plus d’un million d’euros

      Ulrich Siegmund, chef du groupe parlementaire de l’AfD en Saxe-Anhalt, a apparemment lui aussi besoin d’argent. Le politicien sollicite ouvertement des dons lors de la réunion : il pense déjà aux élections et à la propagande électorale qu’il aimerait envoyer, de préférence directement dans les boîtes aux lettres des électeurs et électrices.

      Ulrich Siegmund dit qu’il aimerait que tout le monde reçoive une lettre au moins une fois. Une campagne de publicité traditionnelle à la radio et à la télévision est nécessaire. Mais il veut plus : il lui faut 1,37 million d’euros, « en plus de ce qui est fourni par le parti ». Les dons aux partis sont « bien sûr, et de loin, la chose la plus propre », déclare Ulrich Siegmund. « Néanmoins », selon lui, il existe « des moyens tout à fait légaux de faire des dons directs » en contournant les caisses du parti – ce qui n’est pas nécessairement illégal.
      Acte 3, scène 3. Le bras droit d’Alice Weidel

      Le fait qu’une partie de l’AfD entretient des liens étroits avec les néonazis et la Nouvelle Droite n’a rien de nouveau. Jusqu’à présent, cependant, le parti a imputé le problème à certaines de ses fédérations locales ou à des cas individuels isolés.

      Un représentant de la direction du parti est également présent à la réunion secrète à l’hôtel : Roland Hartwig, ancien député de l’AfD, assistant personnel de la dirigeante de l’AfD Alice Weidel et, selon plusieurs sources, « secrétaire général non officiel du parti politique ». En somme, quelqu’un qui exerce une influence en coulisses sur les plus hauts niveaux décisionnels du parti.

      Devant les invités, Roland Hartwig avoue être un fan du militant Martin Sellner, dont il a lu le livre « avec grand plaisir ». Il fait également référence au « plan stratégique » discuté précédemment et évoqué par Gernot Mörig. Roland Hartwig poursuit en affirmant que l’AfD envisage actuellement un procès contre l’audiovisuel public et une campagne qui montrera à quel point ses antennes sont luxueusement équipées.

      Le projet présenté par le fils de Gernot Mörig lors de la réunion doit également être replacé dans le contexte de la conférence de Martin Sellner : Arne Friedrich Mörig souhaite créer une agence regroupant des influenceurs de droite. Roland Hartwig évoque la possibilité que l’AfD cofinance cette structure. L’objectif, selon Roland Hartwig, est d’influer sur les élections, en particulier à travers les jeunes : « La génération qui doit inverser la tendance est là. » Ce projet vise à attirer les jeunes sur des plateformes comme TikTok ou YouTube pour consulter des contenus politiques qui seraient produits par ces influenceurs.

      Selon Roland Hartwig, la prochaine étape consistera désormais à présenter le projet au conseil exécutif fédéral et à convaincre le parti qu’il en bénéficiera également.

      Roland Hartwig prononce une phrase cruciale : « Le nouveau directoire fédéral, en fonction depuis un an et demi, est ouvert à cette question. Nous sommes donc prêts à dépenser de l’argent et à nous emparer de sujets qui ne profitent pas directement au seul parti. »

      On a l’impression que Roland Hartwig, bras droit d’Alice Weidel, joue le rôle d’intermédiaire auprès du comité exécutif fédéral de l’AfD, afin de transmettre au parti les projets qui naîtraient de cette réunion. Roland Hartwig n’a pas répondu à nos questions au moment de la publication de cet article.
      Épilogue

      Le soir d’après, tout est calme. L’hôtel a l’air désert. Ce qu’il reste c’est :

      - un dentiste d’extrême droite qui a dévoilé son réseau conspirateur ;
      - une réunion d’extrémistes de droite radicaux avec des représentants fédéraux de l’AfD ;
      - un « plan stratégique » visant à expulser massivement des citoyens allemands, sapant les articles 3, 16 et 21 de la Loi fondamentale ;
      - la révélation de plusieurs donateurs potentiels d’extrême droite issus de la bourgeoise allemande ;
      – un constitutionnaliste qui décrit les méthodes juridiques pour mettre systématiquement en doute les élections démocratiques ;
      - un chef de groupe parlementaire de l’AfD qui sollicite des dons électoraux en contournant son parti ;
      - un propriétaire d’hôtel qui a pu gagner un peu d’argent pour couvrir ses frais.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/150124/en-allemagne-l-extreme-droite-planifie-secretement-la-remigration-de-milli

    • 15.01.2024
      +++ Demokratie schützen, AFD bekämpfen +++
      Aufruf zur Kundgebung auf dem Alter Markt Köln, Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      Mit großer Besorgnis haben wir die Recherchen von „Correctiv“ zum Treffen von AFD Politikern und Mitgliedern der Werteunion mit der identitären Bewegung zur Kenntnis genommen.

      Wir danken Correctiv und den Medien für die Berichterstattung zum „Geheimplan gegen Deutschland“, einem Masterplan zur „Remigration“, der die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland beinhaltet, einem Plan, um die Artikel 3, 16 und Artikel 21 des Grundgesetzes zu unterlaufen. Asylbewerber:innen, Ausländer:innen mit Bleiberecht und „nicht assimilierte dt. Staatsbürger“ aber auch Menschen mit deutschem Pass die eine Migrationsgeschichte haben, sollen mit „maßgeschneiderten Gesetzen“ aus Deutschland ausgewiesen werden. Dazu wird ein „afrikanischer Musterstaat“ für bis zu zwei Mio. Vertriebene anvisiert. Dieser Vorschlag erinnert fatal an eine Idee der Nationalsozialisten von 1940, alle europäischen Jüdinnen und Juden auf die Insel Madagaskar umzusiedeln.

      Die Recherchen von „Correctiv“ haben einmal mehr offengelegt, wie weit wichtige Mitglieder und Funktionäre der AFD offen für rechtsextremistische, verfassungswidrige Ideen und Pläne sind.

      Sie haben offengelegt, wie systematisch Finanziers für solche verfassungswidrige Ideen angeworben werden. Und sie haben gefährliche Netzwerke gleichermaßen zu Mitgliedern und Funktionären der Werte Union offengelegt, die gleichzeitig Mitglieder der CDU sind.

      Alles das erinnert fatal an die schlimmsten rassistischen Traditionen des deutschen Faschismus von Ausgrenzung und Diskriminierung. Es ist höchste Zeit zu handeln!

      Wir warnen alle demokratischen Parteien vor einem Wettbewerb um eine möglichst repressive Flüchtlingspolitik. Dabei gewinnt nur die AFD.

      Wir fordern angesichts der bevorstehenden Europawahl und der Landtagswahlen in diesem Jahr, dass die Brandmauern der demokratischen Parteien gegen die AFD erhöht werden.

      Für die großen ökologischen, wirtschaftlichen und sozialen Herausforderungen bietet die AFD keine Lösungen. Im Gegenteil: Sie leugnet den menschengemachten Klimawandel, sie ist für Sozialabbau und gegen Mindestlöhne sowie gegen Steuererhöhungen für Wohlhabende und will die EU abschaffen.

      Es ist höchste Zeit, das Verbindende der demokratischen Kräfte in den Vordergrund zu stellen im Einsatz für ein demokratisches, soziales Europa ohne Rassismus, Antisemitismus und Nationalismus.

      Wer die AFD unterstützt und wählt, gibt Personen ein Mandat, die menschenverachtende Verfassungsfeinde sind, die die Demokratie missbrauchen, um sie abzuschaffen, und die selbst vor Deportationen nicht zurückschrecken.

      KSSQ setzt sich ein für ein breites Kölner Bündnis für den Schutz der Demokratie und zur Bekämpfung aller Rechtsextremisten und der AFD als ihrem parlamentarischen Arm.

      Wir rufen auf zur Kundgebung „Demokratie schützen, AFD bekämpfen“
      Auf dem Alter Markt , Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      https://koeln-bonn.dgb.de/++co++d40cdb26-b392-11ee-aad6-001a4a160123/scaled/size/2048

      https://koeln-bonn.dgb.de/themen/++co++eb8ca2c8-b391-11ee-8318-001a4a160123

      #ver.di #demonstration

    • En Allemagne, des responsables du parti d’extrême droite AfD envisagent l’expulsion en masse d’Allemands d’origine étrangère
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/10/en-allemagne-des-responsables-du-parti-d-extreme-droite-afd-envisagent-l-exp

      Le site d’investigation « Correctiv » a révélé que des cadres d’Alternative pour l’Allemagne se sont réunis avec des représentants de la mouvance néonazie pour envisager des « lois sur mesure » poussant les « citoyens allemands non assimilés » à partir vers l’Afrique du Nord.
      Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant), 10 janvier 2024

      Depuis sa création en 2013, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’a cessé de se radicaliser, alors qu’il n’a jamais atteint de tels niveaux dans les intentions de vote : de 21 %-23 % à l’échelle nationale, autour de 30 % dans les six Länder d’ex-Allemagne de l’Est, et même 35 % dans deux d’entre eux, la Saxe et la Thuringe, où auront lieu des élections régionales le 1er septembre.

      Mais que ferait l’AfD en cas d’arrivée au pouvoir ? Selon une enquête publiée mercredi 10 janvier par le site d’investigation Correctiv, plusieurs de ses responsables se sont retrouvés, en présence de donateurs du parti et de membres de la mouvance néonazie, dans un hôtel de Potsdam, le 25 novembre 2023, pour discuter d’un projet d’expulsion à grande échelle visant des Allemands d’origine étrangère.
      Présenté par Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche et figure influente des droites radicales germanophones, ce plan de « remigration » nécessiterait des « lois sur mesure » afin de « mettre sous forte pression » les « citoyens allemands non assimilés ». Pour être mis en œuvre, il aurait besoin d’un « Etat modèle » en Afrique du Nord, où seraient « déplacées » jusqu’à deux millions de personnes, parmi lesquelles « des individus qui aident les réfugiés en #Allemagne ».

      « Remigration »

      Selon Correctiv, les responsables de l’AfD qui ont assisté à cette rencontre tenue secrète et pour laquelle une contribution de 5 000 euros était exigée à chaque participant – une trentaine au total – n’ont pas exprimé la moindre réserve.
      Parmi eux figuraient Roland Hartwig, ancien député et proche conseiller d’Alice Weidel, la présidente du parti d’extrême droite ; Ulrich Siegmund, chef de file des députés AfD au Parlement de Saxe-Anhalt, un Land de l’est du pays, où les services de renseignement ont récemment publié un rapport alarmiste sur la menace que constitue le parti pour « l’ordre démocratique et constitutionnel » ; et la députée fédérale Gerrit Huy, qui s’est vantée, lors de la réunion, d’avoir déjà « mis sur la table le concept de remigration au moment de [son] entrée à l’AfD il y a sept ans ».

      Officiellement, l’AfD ne prône pas la « remigration », notion chère à la droite identitaire. Sur son site, le parti assure qu’il considère « le peuple allemand comme la somme de toutes les personnes ayant la nationalité allemande, et s’inscrit en faux contre l’idée qu’il y aurait “des citoyens de première et de deuxième classe” ».

      Il n’empêche. A son dernier congrès, qui s’est tenu à Magdebourg (Saxe-Anhalt) en juillet 2023, le mot a été prononcé à la tribune par Irmhild Bossdorf, qui figure en neuvième place sur la liste de l’AfD pour les européennes du 9 juin. Cette dernière a notamment réclamé une « #remigration se chiffrant en millions [de personnes] », estimant que les Allemands devraient se préoccuper du « changement démographique » plutôt que du « changement climatique ».

      Après le congrès, Thomas Haldenwang, président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le renseignement intérieur allemand, s’était inquiété des « théories conspirationnistes d’extrême droite » entendues à Magdebourg. « Il est clair que des personnes qui se sont fait remarquer dans le passé par des positions incompatibles avec notre ordre fondamental libéral et démocratique feront partie de la délégation de l’AfD au prochain Parlement européen », avait-il déclaré.

      « Interdire un parti est très compliqué »

      « Nous voyons combien il est nécessaire que le BfV observe très attentivement les contacts qui se nouent à l’#extrême_droite, comment les ennemis de la Constitution tissent des liens avec les représentants de l’AfD et quelles idéees abjectes sont propagées », a déclaré au magazine Stern la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser, en réaction à l’article de Correctiv.
      En #Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ, qui est en tête dans les intentions de vote (autour de 30 %) et a des liens étroits avec le mouvement identitaire de Martin Sellner, s’est étonné de l’indignation suscitée par les révélations du site d’investigation allemand. « Que des responsables politiques patriotes tentent de réparer les dégâts causés pendant des décennies par la gauche en matière migratoire n’est pas un secret mais un devoir dans l’intérêt de notre population », a réagi le secrétaire général du FPÖ, Christian Hafenecker, pour qui « la remigration est le mot d’ordre du moment ».
      Les révélations de Correctiv pourraient donner des arguments à ceux qui estiment que l’AfD devrait être interdit. C’est le cas du député chrétien-démocrate Marco Wanderwitz, élu de Saxe et ex-délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est (2020-2021). « L’AfD devient ce qu’était le [parti néonazi] NPD. On ne peut pas faire plus radicalement d’extrême droite », a-t-il déclaré, dimanche, à la DPA.

      Si une pétition, lancée en août 2023 par des personnalités de la culture et des médias pour réclamer une interdiction, a déjà recueilli plus 400 000 signatures, l’idée – à laquelle l’hebdomadaire Der Spiegel a récemment consacré sa « une » – est loin de faire l’unanimité dans les grands partis de gouvernement.
      Membre du Parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, l’actuel délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est, Carsten Schneider, est ainsi en désaccord avec son prédécesseur, pour des raisons juridiques et politiques. « Interdire un parti est très compliqué. Sur le plan du droit, les chances sont minces, a-t-il affirmé à la Süddeutsche Zeitung, le 3 janvier. Vouloir interdire un parti qui ne nous convient pas, mais est durablement installé à un niveau élevé dans les sondages, ne peut que créer un réflexe de solidarité à son égard, et ce, même de personnes qui ne sont ni des électeurs ni des sympathisants de l’#AfD. A ce titre, les dommages collatéraux pourraient être considérables. »

      (pas pigé si ils envisageait de déchoir de leur nationalité les étrangers naturalisés ou si ils considéraient ces derniers comme suffisamment assimilés au vu des obstacles à l’acquisition de la nationalité allemande)

      #néonazis #citoyens_non_assimilés #fascisation

      @_kg_, en publiant les citations de textes en allemand
      entre

      nous pourrions utiliser la traduction automatique...

    • –> as theater play; livestream (free access) below

      Livestream: „Geheimplan gegen Deutschland“ im Berliner Ensemble

      Neue investigative Recherche zum Geheimtreffen von einflussreichen AfD-Politikern, Geldgebern und Neonazis als szenische Lesung im Berliner Ensemble.
      12. Januar 2024
      Hartwig

      Die szenische Lesung haben wir als kostenloser Stream zusammen mit dem Berliner Ensemble, dem Volkstheater Wien und nachtkritik.de auf www.berliner-ensemble.de und www.volkstheater.at bereitgestellt.

      Die investigative Redaktion von CORRECTIV veröffentlichte am 10. Januar eine Recherche rund um ein Treffen, von dem niemand erfahren sollte: AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November 2023 in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland. CORRECTIV war auch im Hotel – und hat das Treffen dokumentiert.

      Regisseur und Intendant des Volkstheaters Wien Kay Voges bringt die Recherche als Koproduktion des Berliner Ensembles und des Volkstheaters Wien in Form einer szenischen Lesung auf die Bühne des Berliner Ensembles. Während der szenischen Lesung enthüllen wir gemeinsam weitere Details, die parallel auf unserer Webseite veröffentlicht werden.

      Das Stück kann hier frei herunter geladen werden. Jeder der will, kann es tantiemenfrei aufführen. So wollen wir ermöglichen, dass mehr Theater die Debatte weitertragen können. Es wäre toll, wenn die Vorstellungen genutzt werden, um die politische Auseinandersetzung mit den menschenfeindlichen Gedankengut der AfD zu ermöglichen. Wir sehen in Theatern einen zentralen Ort der Kommunikation in unserer Gesellschaft.

      Besetzung:

      Andreas Beck
      Constanze Becker
      Max Gindorff
      Oliver Kraushaar
      Veit Schubert
      Laura Talenti

      Regieteam:

      Lolita Lax (Text)
      Jean Peters (Co-Autor)
      Kay Voges (Szenische Einrichtung)
      Max Hammel (Video)
      Mona Ulrich (Kostüme)

      Link (starts min 19):
      https://youtu.be/kJMQODymCsQ

      https://correctiv.org/events/2024/01/12/correctiv-recherche-geheimplan-gegen-deutschland-im-berliner-ensemble

      #theater_play #Berliner_Ensemble

    • En Autriche, l’extrême droite (en tête des sondages...) envisage bien des déchéance de nationalité

      Qui est vraiment… Martin Sellner, l’identitaire qui inspire les extrêmes droites européennes
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/01/18/qui-est-vraiment-martin-sellner-l-identitaire-qui-inspire-les-extremes-droit
      L’Autrichien a suscité une vive polémique outre-Rhin avec son projet de « remigration » d’Allemands d’origine étrangère, présenté aux cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une radicalité dont se nourrissent plusieurs mouvements d’extrême droite européens.
      Par Jean-Baptiste Chastand


      Martin Sellner, à Vienne, le 13 avril 2019. MICHAEL GRUBER/GETTY IMAGES VIA AFP

      Martin Sellner a suscité la polémique en Allemagne avec un projet, présenté aux cadres du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), de « remigration » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord.

      Un idéologue qui scandalise l’Allemagne
      Grandes lunettes et look sportif, Martin Sellner était au cœur du rendez-vous d’extrême droite organisé à Potsdam en novembre 2023 qui fait scandale dans toute l’Allemagne.
      Mercredi 10 janvier, le site d’investigation Correctiv a révélé que des cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’étaient discrètement réunis dans un hôtel de cette ville proche de Berlin pour écouter l’idéologue d’ultradroite autrichien prôner « la remigration » vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord de « millions » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère jugés indésirables.
      Martin Sellner a pu leur expliquer en détail le « système d’#incitation_au_départ_volontaire » qu’il rêve d’établir pour débarrasser l’Allemagne et l’Autriche de « ceux qui sont un fardeau ­économique, criminel et culturel ».

      Un des inspirateurs du tueur de Christchurch
      A 35 ans, la renommée de Martin Sellner n’est plus à faire. Après avoir participé à la fondation de la branche autrichienne du Mouvement identitaire en 2012, sur le modèle du groupe Génération identitaire français (dissous en 2021), son nom est apparu dans les médias du monde entier après la tuerie islamophobe de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. Avant d’assassiner cinquante et une personnes dans deux mosquées différentes, le tueur, Brenton Tarrant, avait entretenu une correspondance avec Martin Sellner et fait un don de 1 500 euros à son mouvement.
      Ces liens avaient valu à l’Autrichien de faire l’objet d’une enquête pour « participation à une organisation terroriste » finalement ­classée sans suite par la justice autrichienne en 2021. En 2018, Martin Sellner avait déjà échappé à une condamnation pour ­appartenance à une « organisation criminelle ».

      Un nostalgique du régime nazi
      Martin Sellner s’est fait remarquer par les forces de l’ordre dès 2006, lorsque, à 17 ans, il collait des autocollants avec des croix gammées sur le mur de la synagogue de sa ville d’origine, Baden, dans les environs de Vienne. S’il assure depuis qu’il s’agissait d’« une provocation » de jeunesse « effectivement raciste, xénophobe et antisémite », il joue ­toujours avec les symboles ambigus. L’homme apprécie, par exemple, organiser des retraites aux flambeaux à l’occasion des célébrations du 8 mai 1945.
      L’hôtel où s’est tenue la ­rencontre en novembre 2023 se situe par ailleurs à une dizaine de kilomètres seulement de la tristement célèbre villa des bords du lac de Wannsee où les nazis prirent, en 1942, la décision d’exterminer les juifs. « Un rapprochement qui défie l’entendement », s’est défendu Martin Sellner, qui affirme avoir quitté le mouvement identitaire en 2023.

      Un modèle pour les extrêmes droites germaniques
      Bien loin d’une Marine Le Pen qui fait tout pour policer son image, l’AfD allemande et le Parti pour la liberté d’Autriche (FPÖ) – deux formations avec qui le Rassemblemant national siège au Parlement européen – basculent sur une ligne toujours plus radicale en multipliant les contacts avec les identitaires.
      Après les révélations de Correctiv, les deux partis ont repris à leur compte le concept de « remigration » défendu par Martin Sellner. En débattant de ses modalités, Herbert Kickl, le chef du FPÖ, a confirmé qu’il envisageait jusqu’à la #déchéance_de_nationalité et à l’expulsion de citoyens ­autrichiens d’origine étrangère qui « méprisent notre société ».
      A la faveur des sondages historiquement élevés pour l’AfD et le FPÖ, Martin Sellner espère bien que l’heure de la concrétisation de son grand plan approche.

      #expulsion_de_citoyens

    • Geheimtreffen in Potsdam: AfD-Mitarbeiter brüstet sich mit Gewalt

      Gewalt und Medienarbeit – Mario Müller, langjähriger führender Kopf der Identitären, vorbestraft wegen Körperverletzung, gab in einem Vortrag in Potsdam verstörende Einblicke in seine Strategie im Kampf gegen Linke. Für die AfD könnte sich dies in Bezug auf ein Verbotsverfahren als brisant erweisen. Denn Müller ist Mitarbeiter im Büro eines AfD-Abgeordneten. Auf Anfrage bestreitet er, die Aussagen getroffen zu haben.

      von Jean Peters , Gabriela Keller , Till Eckert , Anette Dowideit , Marcus Bensmann
      17. Januar 2024

      Mario Müller, ein mehrfach wegen Körperverletzung verurteilter Rechtsextremer und Mitarbeiter eines AfD-Bundestagsabgeordneten, am 25. November 2023 im Landhaus Adlon in Potsdam. (Fotos und Collage: CORRECTIV)

      Mario Müller schämt sich nicht für seine Vorstrafen, im Gegenteil: Er gibt damit an.

      „Mein Name ist Mario Müller“, so stellt er sich bei dem Geheimtreffen vor, „ich bin gewaltbereiter Neonazi.“ Im ironischen Ton sagt er das laut Quellen, zieht es gleich ins Lächerliche: Das gelte nur, wenn man linken „Denunziationsportalen“ glaube. Und das tut natürlich niemand hier, bei dieser Zusammenkunft nahe Potsdam, die CORRECTIV in der vergangenen Woche aufgedeckt hat.

      Knapp 30 Leute, Rechtsextreme, AfD-Funktionäre, private Unterstützer kamen am 25. November 2023 in dem Hotel „Landhaus Adlon“ zusammen. Sie berieten über Vertreibungen von Menschen mit Migrationshintergrund, und er, Mario Müller, war mittendrin.

      Sein Fokus: Der Kampf gegen die Linke. Dafür setzt er auf zwei Waffen: Gewalt und Medienarbeit. Beides greift bei ihm offenbar ineinander. In seinem Vortrag macht er dies mit einem Beispiel anschaulich: Er habe 2021 den Aufenthaltsort eines deutschen Antifa-Aktivisten in Polen verbreitet und einen Schlägertrupp auf ihn angesetzt.
      Der AfD-Mitarbeiter und die Gewalt: Erst Bekenntnis, dann Dementi

      Als CORRECTIV Müller mit seinen Aussagen konfrontiert, streitet er dies kategorisch ab: „Ich habe niemals einen „Schlägertrupp“ auf irgendjemanden angesetzt“, teilt er mit. Er habe sich nur „mit polnischen Journalisten“ über den Aufenthaltsort des Mannes „ausgetauscht“ und später „aus dem Internet“ von dem Angriff erfahren.

      Dagegen steht Müllers Vortrag. Im Landhaus Adlon brüstete er sich nicht nur mit der Attacke, sondern auch damit, den reichweitenstarken Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ auf der Plattform X zu betreiben, der geleakte Details über linke Akteure verbreitet und sie dort wie auf dem Präsentierteller preisgibt – mit Foto, Klarnamen und anderen Angaben. Wer hinter dem Kanal steht, war bisher nicht bekannt. Einige Medien scheinen ihn als Informationsquelle zu nutzen. Auf Anfrage von CORRECTIV leugnet Müller seine Rolle als Betreiber des Kanals pauschal, ohne dazu Details zu nennen.

      Sollte es zu einem Verbotsverfahren gegen die AfD kommen, könnte sich die Personalie Müller als relevant erweisen: Denn bei Verbotsverfahren kommt es nicht nur darauf an, ob eine Partei eine verfassungsfeindliche Haltung vertritt. Sondern auch darauf, ob sie versucht, diese Haltung in aggressiver, kämpferischer Weise umzusetzen.

      Müller steht beispielhaft für die enge Verstrickung der AfD mit gewaltbereiten Rechtsextremen: Der Aktivist, mehrfach vorbestraft, unter anderem wegen gefährlicher Körperverletzung, ist Mitarbeiter des Bundestagsabgeordneten Jan Wenzel Schmidt, wie seit Ende 2022 bekannt ist.

      Allein die Anwesenheit Müllers auf dem Treffen bei Potsdam wirft Fragen auf. Gegenüber CORRECTIV teilt er mit, er sei dazu eingeladen worden. Die AfD-Fraktion habe von seiner Teilnahme dort keine Kenntnis gehabt. Wie sein Arbeitgeber dies bewertet? Der AfD-Politiker Schmidt schreibt dazu auf CORRECTIV-Anfrage: „Die Freizeitaktivitäten von Mitarbeitern überwache ich nicht.“

      Beobachter und Rechtsextremismus-Expertinnen sehen die Tätigkeit Müllers im Büro des Bundestagsabgeordneten kritisch: „Mario Müller ist ein gefährlicher Neonazi, mit Verbindungen, die das ganze extrem rechte Spektrum abdecken“, sagt die Thüringer Landtagsabgeordnete Katharina König-Preuss (Linke).

      Das sei nicht das einzige Problem: „Zudem hat er Zugriff auf Informationen, an die nicht jeder kommt“, sagt sie. Er könne über parlamentarische Informationssysteme verfügen, Flurgespräche oder Inhalte aus Ausschüssen mitbekommen, Kontakte aufbauen: „Ein extrem rechter Gewalttäter bekommt darüber die Zeit, die Infrastruktur und Möglichkeiten, um seine politische Agenda zu betreiben.“

      Mit anderen Worten: Es sei gut möglich, dass er an sensible Informationen komme – und diese nutzen könne, um politische Widersacher einzuschüchtern oder anzugreifen. Dazu teilt Müller auf Nachfrage von CORRECTIV mit: Bei seiner Tätigkeit als wissenschaftlicher Mitarbeiter für Schmidt beschäftige er sich ausschließlich mit mandatsbezogener Sach- und Öffentlichkeitsarbeit.
      Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust auf Lesbos

      Rechtsextremismus-Fachleuten war Müller bereits lange vor dem Treffen nahe Potsdam ein Begriff: Er spielte laut Verfassungsschutz, Fachleuten und Beobachtern innerhalb der sogenannten Identitären Bewegung lange eine zentrale Rolle und schrieb als Reporter des stramm rechten Magazins Compact. Als im März 2020 mehrere Dutzend Neonazis nach Lesbos reisten, war auch Müller mit vor Ort, angeblich als Reporter. Laut Berichten sollen einige versucht haben, Boote von Geflüchteten zu behindern. Offenbar wurde die Gruppe von Antifaschisten angegriffen: Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust, neben einem Mann mit blutverschmierter Glatze.

      Er schätze die Identitäre Bewegung zwar nach wie vor, antwortet er auf die Frage von CORRECTIV nach seiner heutigen Funktion. An deren Aktionen beteilige er sich seit Jahren nicht mehr.

      Das Treffen im Landhaus Adlon eröffnet seltene Einblicke in das Selbstbild der Rechtsextremen. In Müllers Vortrag dreht sich den Quellen zufolge alles um den Kampf gegen den politischen Gegner: Die Antifa sei das größte Hindernis für die Rechten. Sie stehe „der patriotischen Wende“ und damit auch „dem Aufstieg der AfD“ im Weg, sagte Müller, wie es die Quellen bestätigen. Und nur deswegen könnten sich die Rechten nicht offen zum Rechtssein bekennen.

      Müller spricht von der Antifa. Aber in seinem Vortrag wird deutlich: Er hat offenbar ein sehr weit gefasstes Verständnis davon, wer seine Gegner sind. Er nennt auch Politiker, Journalisten, linke Zivilgesellschaft, Gerhard Schröders „Aufstand der Anständigen“. Antifa, so versteigt er sich Quellen zufolge, sei sogar die „Staatsdoktrin“ in Deutschland, und zudem „Handlanger der Ampelregierung”.

      Auf CORRECTIV-Anfrage schreibt er, diese Bewertung sei „substanzlos und falsch“. Er engagiere sich gegen die „linksextreme, gewalttätige Antifa.”

      In seinem Vortrag bezeichnete er die linke Szene als das „Grundproblem“ und erklärte auch, was man dagegen tun kann. Er erwähnt zum Beispiel den Angriff auf den Autonomen in Warschau namens Johannes D. im November 2021. Die Geschichte dahinter ist verworren: Gut einen Monat zuvor verbreiteten linke Websites Vergewaltigungsvorwürfe gegen D.; er wurde deswegen von mehreren deutschen Antifa-Gruppen geoutet und ausgeschlossen. Der Aktivist wollte offenbar neu anfangen und arbeitete zu der Zeit als Erzieher in einer Kita in Polen.

      „Wir haben das rausgefunden“, sagt Müller und diese Informationen „polnischen erlebnisorientierten Fußballkreisen“ übergeben. Also Hooligans. Wie Quellen bestätigen, sagte er, D. sei daraufhin auf der Straße „sehr handfest und sportlich” konfrontiert worden und habe in der Folge einen Nervenzusammenbruch erlitten.

      Mehrere AfD-Politiker sind bei dem Treffen in der Nähe von Potsdam dabei, darunter die Bundestagsabgeordnete Gerrit Huy und Roland Hartwig, der inzwischen entlassene Referent von Parteichefin Alice Weidel. Aber niemand äußert Kritik oder Unwohlsein. Im Gegenteil: Laut Quellen wird während des Vortrags gelacht – gerade während der Schilderung von Gewalt.

      Auf Anfrage will Müller davon jetzt nichts wissen. Er wirft CORRECTIV vor, „falsch informiert“ zu sein oder bewusst zu verzerren: In seinem Vortrag habe er ausgeführt, dass D. nach eigener Aussage vor Gericht zum Kronzeugen wurde, „nachdem seine Anwesenheit in Polen bekannt geworden war.“ Dazu habe die Berichterstattung polnischer Journalisten beigetragen, mit denen er in Verbindung stand. Dass er den Angriff auf D. organisiert oder herbeigeführt habe, weist er vehement zurück.
      Der Kronzeuge wurde nach eigener Aussage in Polen von Neonazis drangsaliert

      Es steht dieser Tage vieles auf dem Spiel für die AfD. Was Müller laut Quellen in dem Vortrag sagte, war brisant, und zwar nicht nur wegen des Bekenntnisses zur Gewalt, das er nun bestreitet. Denn Johannes D. ist nicht irgendwer: Als Kronzeuge sollte er einige Monate nach dem Angriff auf ihn im Verfahren gegen die linksextreme Gruppe um Lina E. eine Schlüsselrolle spielen – den Angeklagten werden die Bildung einer kriminellen Vereinigung und Angriffe auf Rechtsextreme vorgeworfen.

      Auf dem Treffen nahe Potsdam stellte Müller es so dar, als hätten er und seine Mitstreiter dafür gesorgt, dass D. aussagt. Ohne seine „Outing-Aktivitäten“ wäre der Kronzeuge „natürlich immer noch Kindergärtner in Warschau”, behauptete er laut Quellen vor den Zuhörern. Allerdings wirkt es so, als habe er dabei seine Rolle übertrieben: Nach Johannes D.s eigenen Aussagen im Thüringer Untersuchungsausschuss gaben eher persönliche Gründe und seine Ächtung in der linken Szene den Ausschlag.

      Prüfen lassen sich die Vorfälle nur teilweise: Auf einem rechten Profil auf der Plattform X gibt es ein Video, datiert auf den 13. November 2021. Angeblich dokumentiert es den Angriff auf Johannes D. Zu sehen ist, wie eine Person wegrennt, gejagt von mehreren Männern. Das Material lässt nach Videoanalyse von CORRECTIV keine eindeutigen Rückschlüsse zu: Die Bildqualität ist zu schlecht, um D. eindeutig identifizieren zu können.

      Nur der Aufnahmeort lässt sich ermitteln: Das Video entstand vor einem Supermarkt in Warschau, an der Straßenecke Jerozolimskie und Krucza. Ringsum sind mehrere Menschen zu sehen, offenbar bei einer Demonstration. Nach Recherchen von CORRECTIV handelt es sich um den Nationalfeiertag in Polen. Das passt zur Berichterstattung über einen Protest von Rechtsextremen am 11.November 2021 in Warschau, also zwei Tage, bevor das Video hochgeladen wurde. Johannes D. soll an dem Tag an einer Gegendemonstration teilgenommen haben. Er selbst hat selbst mehrfach ausgesagt, dass er in Warschau von Neonazis drangsaliert wurde, vor Gericht und im Untersuchungsausschuss im Thüringer Landtag. Nachfragen kann man bei D. nicht; er ist in einem Zeugenschutzprogramm. Belege für seine Aussagen liegen CORRECTIV aber vor.

      Ob Müller den Angriff herbeigeführt hat, ist damit aber nicht gesagt: Er selbst behauptete das in seinem Vortrag und dementiert später per Mail auf CORRECTIV-Anfrage. Fest steht nur: Der Rechtsextreme hatte Informationen über den Linksautonomen. Und er ist international vernetzt.
      Vom niedersächsischen Neonazi-Milieu in die Identitäre Bewegung

      Müller ist 35 Jahre alt, stammt aus dem niedersächsischen Neonazi-Milieu und war unter anderem bei den „Jungen Nationaldemokraten“ aktiv, der damaligen NPD- Jugendorganisation. 2013 wurde er in Delmenhorst wegen gefährlicher Körperverletzung verurteilt. Laut Lokalpresse soll er einen Jugendlichen mit einem Totschläger angegriffen und schwer verletzt haben – einem 200 Gramm schweren Stück Metall in einer Socke.

      Aus Behörden in Niedersachsen heißt es, damals seien in der Gegend häufiger rechte und linke Aktivisten aneinandergeraten, es gab Schlägereien und Sachbeschädigungen. Müller sei mehrfach auffällig geworden, dann aber weggezogen; die Scharmützel in den Straßen seien in derselben Zeit abgeklungen.

      Einige Jahre später tauchte Müller in Halle wieder auf, studierte Politik und Geschichte – und galt als führender Kopf der identitären Gruppe „Kontrakultur“ und Mitorganisator eines Hausprojekt der Identitären, das zwischen 2017 und 2019 als örtlicher Dreh- und Angelpunkt der rechtsextremen Bewegung diente.

      Müller sei damals in der Stadt sehr präsent gewesen, sagt Torsten Hahnel, Mitarbeiter der Arbeitsstelle Rechtsextremismus beim Verein „Miteinander.“ in Halle: „Es war klar, dass er einer der Hauptakteure war und in der Strukturentwicklung der Neuen Rechten eine wichtige Rolle spielte.“

      Seit Jahren agiert Müller auch international, kreuzte bei einer Kampagne der Identitären gegen Seenotretter auf einem Schiff im Mittelmeer, reiste nach Syrien und posierte mit dem rechtsextremen ukrainische Asow-Bataillon, all das ist mit Fotos dokumentiert. „Müller ist wie ein Handlungsreisender für die extreme Rechte“, so Hahnels Einschätzung, „er scheint sich als wichtigen Akteur der internationalen Vernetzung zu sehen.“
      Müller hält beim Geheimtreffen einen Vortrag über den Kampf gegen die linke Szene

      Bei seinem Vortrag Ende November, zwischen AfD-Politikern, Mitgliedern der Werteunion und privaten Unterstützern, spricht Müller offen von seiner Strategie; er glaubt sich unter Gleichgesinnten: Die linke Szene soll ausgeschaltet werden – vor allem mit Recherchen und gezielt verbreiteten Informationen.

      Es ist unklar, ob Müller tatsächlich den X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ verantwortet, wie er in dem Vortrag behauptete. Der Account kommt dem, was er in seinem Vortrag beschreibt, jedenfalls recht nahe: Dort tauchen nicht nur mutmaßliche Gewalttäter aus dem Antifa-Milieu auf, sondern auch Journalisten, ein Mitarbeiter der Amadeu-Antonio-Stiftung oder Politiker der SPD oder Grünen.

      Die Thüringer Linken-Abgeordnete König-Preuss kennt den Kanal; sie war dort schon Thema. In Bezug auf Müllers angebliche Rolle als Betreiber sagt sie: „Damit ließe sich erklären, wofür er seine Arbeitszeit nutzt.“ Auf dem Account werde Stimmung gemacht, um Personen in den Fokus der rechten Szene zu rücken, so ihr Eindruck. Das Profil diene als „eine Kampagnenplattform um Leute zu diffamieren, die sich gegen Rechtsextremismus stark machen.“

      Müller gibt bei diesem Treffen preis, er betreibe den Kanal gemeinsam mit dem IT-Marketing-Fachmann Dorian Schubert – der ist ebenfalls langjähriger Neonazi, war mit Müller beteiligt an Hausprojekt in Halle und stand auch mit ihm gemeinsam vor Gericht: Nach dem Angriffs auf einen Zivilpolizisten im November 2017 waren beiden wegen gefährlicher Körperverletzung angeklagt.: Müller hatte sich offenbar mit Schutzhelm, Stock und Pfefferspray gewappnet, Schubert soll Sturmmaske und Baseballschläger getragen haben. Schubert wurde freigesprochen, Müller zu sechs Monaten auf Bewährung verurteilt; das Urteil liegt CORRECTIV vor.

      CORRECTIV hat eine Bitte um Stellungnahme an Schuberts Anwalt geschickt. Die Anfrage blieb bis Redaktionsschluss unbeantwortet.

      Müller teilt dazu auf Anfrage mit, er empfinde die Verurteilungen „als Unrecht.“ Er habe „in Notwehr“ gegen „Angriffe von Linksextremisten“ gehandelt, die ihn und sein Wohnhaus zuvor attackiert hätten. Tatsächlich seien er und sein Mitbewohner dann mit Zivilpolizisten zusammengestoßen, die sich nicht zu erkennen gegeben hätten.

      Die Identitäre Bewegung steht auf der Unvereinbarkeitsliste der AfD. Das wäre bei Müller eigentlich ein Ausschlusskriterium für Tätigkeiten innerhalb der Partei. Der Abgeordnete Jan Wenzel Schmidt stört sich daran offenbar nicht. Wie er CORRECTIV mitteilt, sei er sehr zufrieden mit seinem Mitarbeiters: „Herr Müller hat ein abgeschlossenes Studium und wäre somit vermutlich bei den Grünen überqualifiziert“, schreibt er: „Deshalb habe ich ihm eine Chance gegeben.“

      Für Schmidt dürfte die Personalie durchaus politische Vorteile bringen, meint ein Insider aus der AfD-Fraktion: „Ein Großteil der Gelder, die Abgeordnete für Mitarbeiter haben, werden nicht ausschließlich dafür ausgegeben, damit die Leute Bundestagsarbeit machen.“

      Vielmehr kauften sich manche Parlamentarier über ihre Mitarbeiter quasi Rückhalt in bestimmten für ihre Partei relevanten Kreisen oder Organisationen. „Dann beschäftigen Sie Leute, die Ihnen Stimmen organisieren oder medial oder im Vorfeld Unterstützung sichern.“ Er vermutet, dass Müller in diese Kategorie falle.

      Müller weist diesen Eindruck auf Anfrage zurück.
      Sorgen im Bundestag: „Man guckt schon, mit wem man im Aufzug steht“

      Als Rechtsextremer im Dienst für einen AfD-Politiker stellt Müller keine Ausnahme dar: Im Juli 2023 wurde bekannt, dass der ehemalige Neonazi Benedikt Kaiser beim AfD-Abgeordneten Jürgen Pohl als wissenschaftlicher Mitarbeiter beschäftigt ist.

      Aus Sicht von Politikern und Politikerinnen anderer Parteien ist das ein Sicherheitsproblem: „Wir finden das schwierig, weil die Mitarbeiter hier bis vor Kurzem ohne Sicherheitscheck rein und raus konnten und jetzt nur sporadisch kontrolliert werden“, sagt die Linke Bundestagsabgeordnete Martina Renner. Bei 7.000 Mitarbeitern der Abgeordneten und Fraktionen könne sie bei Weitem nicht jeden auf Anhieb zuordnen. Aber generell empfinde sie die Situation als unangenehm, sagt sie: „Man guckt schon, mit wem man im Fahrstuhl steht.“

      Aus Sicht Renners teilten sich die Teilnehmenden bei dem Geheimtreffen in Potsdam in drei Gruppen: „Strategen, Finanziers, Vollstrecker.“ Müller, sagt sie, würde sie zu den Vollstreckern zählen.

      Müller teilt dazu mit, von ihm gehe für niemanden im Bundestag oder anderswo ein Risiko aus: „Die Gewalt lehne ich aus Überzeugung ab.“

      Zurück ins „Landhaus Adlon“. Die Gespräche kreisten auf der Tagung um einen zentralen Punkt: Die Vertreibung von Menschen mit aus völkischer Sicht falscher Hautfarbe, falscher Herkunft, falscher politischer Einstellung. Das ist es, was Rechtsradikale mit dem Begriff „Remigration“ meinen – sie wollen entscheiden, wer sich in Deutschland wohl und sicher fühlen darf.

      Müller spricht nicht direkt über dieses Thema. Bei ihm geht es um die Frage, wie die extreme Rechte zur tonangebenden Macht in Deutschland werden kann. Er behauptete, mit dem X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ füttere er Medien mit Informationen, setze „Narrative“ und arbeite zum Teil eng mit Journalisten, wie er sagt: „Die Antifa muss mit „Gewalt und Terror in Verbindung gebracht werden.“

      An diesem Ziel arbeite er – und dafür möchte er Geld, zunächst gleich, als Spende von den Teilnehmern. Und künftig auch offiziell: Er sehe vor allem „die Politik“ in der Pflicht, in den Parlamenten auf Landes- und Bundesebene „Recherchestellen“ zu schaffen. Mit „finanzieller Unterstützung könne er noch mehr Kraft in seine „wichtige Arbeit“ stecken, sagte er laut Quellen, und „das Projekt weiter professionalisieren.“

      Bei dem Treffen inszeniert er sich als umtriebiger Antifa-Jäger. Im Nachgang, auf Anfrage von CORRECTIV, weist er all das schriftlich zurück. Nach Angaben von Quellen sprach er dagegen in seinem Vortrag lange und stolz über seine Recherchen, die er und sein Mitstreiter auf dem Kanal präsentierten.

      Knapp 14.000 Nutzer folgen dem X-Account. Nach Einschätzung von Fachleuten sticht der Kanal durchaus hervor: „Immer wieder scheint der Account exklusive Informationen zu haben, beispielsweise Namen, Fotos, Tatvorwürfe“, sagt der Rechtsextremismus-Experte Sebastian Wehrhahn. Ob diese von der Polizei, der Staatsanwaltschaft oder Verfahrensbeteiligten stammen, lasse sich nicht sagen. „Mein Eindruck ist, dass die Betreiber einigermaßen gut vernetzt sind und in der Lage, Informationen zu verknüpfen und zuzuspitzen.“ Für solche Recherchen brauche es Kontakte und vor allem viel Zeit. Er fragt sich: „Wenn Müller dahinter steckt, wurde er als Mitarbeiter von Schmidt vielleicht genau dafür angestellt?“

      Müller behauptete, Behörden zählten zu seinen Informationsquellen. Auch pflege er enge Beziehungen zu einigen Journalisten; mehrere Medien „schrieben“ bei ihm „ab“.

      In einem Fall scheint es, als ließe sich ein Informationsfluss nachzeichnen: Am 18. Oktober 2023 verbreitete der Account ein Dokument der Staatsanwaltschaft Dessau. Daraus geht hervor, dass gegen die Linksextremistin Lina E. auch wegen versuchten Mordes ermittelt wird. Zwei Tage später berichteten Bild, Leipziger Volkszeitung und MDR über die Vorwürfe – unter Berufung auf dieses Dokument. Die Leipziger Volkszeitung nennt den Account „Dokumentation Linksextremismus“ ausdrücklich als Quelle. Im Bericht des MDR ist die Rede von einem Brief, der „im sozialen Netzwerk X, vormals Twitter“ kursiere. Ein Scoop für Müller, mit dem er sich auch auf dem Treffen der Rechtsextremen Ende November brüstete – für ihn zeigt der Fall, dass seine Strategie aufgeht.

      https://correctiv.org/aktuelles/neue-rechte/2024/01/17/geheimtreffen-in-potsdam-afd-mitarbeiter-bruestet-sich-mit-gewalt

      #Mario_Müller

    • Einblick hinter die Recherche | CORRECTIV

      Von diesem Treffen sollte niemand erfahren: Hochrangige AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland.

      Seit der Veröffentlichung der Geheimplan-Recherche ist vieles in Bewegung gekommen. Dieser Film erzählt, wie es überhaupt zur Recherche kam und wie die Reporter vorgegangen sind.

      https://www.youtube.com/watch?v=c9gNQOFZHSI