Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi 25 mars sa première résolution exigeant un « cessez-le-feu immédiat » depuis le début de la guerre à Gaza, avec 14 voix pour et l’abstention des États-Unis. Washington, qui a pris ses distances avec Israël, avait vu son propre texte repoussé par un double veto de la Russie et de la Chine.
La Croix (avec AFP), le 25/03/2024 à 15:44
Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté lundi 25 mars un texte exigeant un « cessez-le-feu immédiat » à Gaza. La résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des États-Unis.
De précédents projets de résolution au cessez-le-feu avaient été plusieurs fois bloqués jusqu’à la semaine dernière, notamment par les États-Unis. Alors qu’Israël, leur allié, persiste à vouloir mener une offensive sur Rafah, dans le sud de Gaza, où sont réfugiés près de 1,5 million de Palestiniens, Washington avait fini par soumettre au vote, vendredi, un projet de résolution soulignant la « nécessité » d’un « cessez-le-feu » à Gaza en lien avec les négociations pour la libération des otages.
Mais le texte américain n’appelait pas explicitement à un cessez-le-feu immédiat, utilisant une formulation estimée ambiguë par les pays arabes, la Chine et la Russie. Ces deux dernières, membres permanents du Conseil de sécurité, avaient alors utilisé leur droit de veto pour barrer la route à la résolution américaine.
Cette fois, le projet de résolution voté était issu du travail de huit des dix membres non permanents du Conseil, qui avaient négocié tout le week-end avec les États-Unis pour tenter d’éviter un nouvel échec, selon des sources diplomatiques.
Libération inconditionnelle des otages
La dernière version de la résolution « exigeait un cessez-le-feu immédiat pour le mois du Ramadan », qui a déjà commencé il y a deux semaines, devant « mener à un cessez-le-feu durable et permanent », et « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages ».
Contrairement au texte américain rejeté vendredi, il ne lie pas ces demandes aux efforts diplomatiques du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte, même s’il « reconnaît » l’existence de ces pourparlers visant à une trêve accompagnée d’un échange d’otages et de prisonniers palestiniens.
La nouvelle résolution réclame d’autre part la « levée de tous les obstacles » à l’aide humanitaire.
Le Conseil, largement divisé sur le dossier israélo-palestinien depuis des années, n’a pu adopter depuis le 7 octobre sur cette question que deux résolutions (sur huit soumises au vote), essentiellement humanitaires. Sans grand résultat : après cinq mois et demi de guerre, l’entrée de l’aide à Gaza, assiégée, reste largement insuffisante et la famine plane.
Le nouveau projet de texte condamne d’autre part « tous les actes terroristes », mais sans mentionner les attaques du Hamas du 7 octobre qui ont entraîné la mort de plus de 1 100 personnes en Israël, pour la plupart des civils.