• Intelligence artificielle. « On est tous capables d’identifier les copies ChatGPT ». Pour cet enseignant-chercheur, « il faut remettre l’IA à sa place »
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/intelligence-artificielle-on-est-tous-capables-d-identi
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/C59T9XIg6RJT87ykx2fOMnGP27o/930x620/regions/2025/02/10/visuel-article-6-67a9d6ecbed92385658165.png

    Des copies qui commencent par les mêmes phrases

    La capacité à certifier une compétence est le défi à relever pour les enseignants face à des lycéens et des étudiants qui, après avoir découvert et utilisé Google et Wikipédia, se ruent aujourd’hui sur ChatGPT.

    Le devoir sur table, face au prof, restera une valeur sûre puisque protégée de l’accès à l’outil numérique de l’intelligence artificielle. Mais quid des travaux de groupe ou des devoirs individuels faits loin des amphis ?

    « On est tous capables d’identifier les copies ChatGPT », estime Olivier Ertzscheid, enseignant-chercheur en sciences de l’information, à l’université de Nantes. « Des copies qui commencent par les mêmes phrases et se terminent par les mêmes conclusions, ou qui évoquent des notions complexes non abordées en cours. »
    Des outils gratuits, disponibles et performants

    Interdire l’IA est impossible selon lui, comme il était illusoire de vouloir interdire le recours à Wikipédia. « Ce sont (les IA), des outils massivement utilisés parce que gratuits, disponibles et performants, constate cet enseignant-chercheur. Il faut, en revanche, déployer des actions concrètes pour remettre à sa place cet outil ».

    Et donc enseigner l’IA comme on enseignerait l’utilisation de n’importe quel outil, en expliquant comment on le sollicite, et en soulignant ses vertus, mais aussi ses limites et ses travers, son coût écologique, son coût social avec des travailleurs pauvres employés pour le nourrir de données. Le fait, par exemple, que les données exploitées par les IA ne soient pas représentatives de ce qui fait notre monde et que les réponses de l’IA peuvent véhiculer, de manière cachée, des problématiques sociales sur la place des hommes et des femmes ou des problématiques raciales.

    « Les personnalités qui sont derrière ces bases de données, à la tête de la tech américaine, ne sont par des personnalités qui font de l’antiracisme une priorité, estime Olivier Ertzscheid. Modifier les données d’entraînement (de l’IA), c’est compliqué. »

    Quand Wikipédia est apparu, on s’est interrogé sur son interdiction. On s’est rendu compte que c’était inutile.
    Olivier Ertzscheid

    Enseignant-chercheur dans les sciences de l’information


    https://cfeditions.com/ia-cyberespace

    Comme son collègue angevin, l’enseignant chercheur pense qu’il est vain de vouloir faire sans l’IA et préfère travailler intelligemment avec l’intelligence artificielle. L’enseignant est certain que dans cinq ans, on ne reprochera plus à un élève d’avoir fait appel à l’IA si c’est pour étayer sa propre réflexion.

    #Olivier_Ertzscheid #Intelligence_artificielle

  • « Les IA à l’assaut du cyberespace » : la statistique contre le sens - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/decouvrir/livres/les-ia-a-l-assaut-du-cyberespace-la-statistique-contre-le-sens_1817
    https://www.sciencesetavenir.fr/assets/img/2024/11/13/cover-r4x3w1200-671a3e20d3f2f-080-hl-flebelle-2112930.jpg

    Par Arnaud Devillard le 16.11.2024 à 18h00 Lecture 1 min.

    Le chercheur Olivier Ertzscheid propose dans son nouveau livre une réflexion pointue sur l’effet produit par ChatGPT, Midjourney et autre Dall-E, à savoir une transformation du langage et du sens en des sorties statistiques.
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    Smartphone avec ChatGPT et Midjourney.
    Felix Lebelle / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir n°933, daté novembre 2024.

    ChatGPT ne raisonne pas. Ne comprend pas. Ne sait pas ce qu’est un mot. On ne devrait même pas le qualifier d’"intelligence artificielle", mais plutôt d’artefact génératif. L’auteur Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l’information (voir son blog Affordance), propose une réflexion pointue sur l’effet produit par ChatGPT, Midjourney et autre Dall-E, à savoir une transformation du langage et du sens en des sorties statistiques, des phrases générées par la probabilité et faisant l’objet d’une marchandisation. Cet aspect est bien plus problématique qu’un fantasmatique remplacement de l’humain par l’IA.


    « Les IA à l’assaut du cyberespace », Olivier Ertzscheid, C&F Éditions, 140 p., 18 €

    #Olivier_Ertzscheid #Intelligence_artificielle

  • Intelligence Artificielle : La pédagogie contre l’illusion ?
    https://cafepedagogique.net/2024/07/04/intelligence-artificielle-la-pedagogie-contre-lillusion

    L’Ecole au front de l’I.A.

    L’ouvrage d’Olivier Ertzscheid aborde la question des « artefacts génératifs » (terme qu’il préfère à « Intelligence artificielle ») sous bien des aspects : techniques, philosophiques, politiques, artistiques, juridiques… Il éclaire aussi les défis posés à l’éducation : « Nous sommes une nouvelle fois devant un changement absolument majeur de notre manière d’enseigner, de transmettre, et d’interagir dans un cadre éducatif, a fortiori lorsque celui-ci est asynchrone et / ou à distance. »

    Car après s’être livrée à la terreur des jeux vidéo, de Wikipédia ou des réseaux sociaux, l’Ecole est peut-être menacée par une nouvelle panique morale : la qualité des textes (et pas que) produits par l’I.A. fait entrer l’Ecole (et pas que) dans l’ère du soupçon. Elle renforce potentiellement un sentiment d’insécurité chez les enseignant·es confronté·es au nouveau pouvoir d’écrire que la machine offre aux élèves. Mais elle leur donne aussi, du moins à celles et ceux qui s’y forment, des facilités nouvelles pour concevoir une séquence, un cours, un diaporama, un QCM, une évaluation… Côté élèves comme côté enseignant·es, le piège, c’est peut-être précisément le sentiment de toute puissance que donne la machine. L’immédiateté de la réponse offerte par les assistants conversationnels est un leurre, une tentative d’hypnose. Le travail de l’Ecole, c’est précisément de nous aider à sortir de la pensée magique pour saisir que l’IA, loin d’être une transcendance, est une technologie, à élucider, que cette technologie fonctionne au service d’intérêts économiques et politiques, qu’elle existe grâce à l’intervention de travailleurs et travailleuses de plus en plus invisibles et exploitées.

    Le 1er danger pour l’Ecole, c’est l’aveuglement, l’ignorance de ce qui se joue, avec pour conséquence l’abandon des élèves face à la technique, susceptible une fois encore de renforcer les inégalités scolaires et socioculturelles. « Nous devons accepter, souligne Olivier Ertzscheid, de braconner sur ces terres d’une relation dialogique automatisée. Et nous devons à tout prix et à tout coût intégrer dans nos pratiques ces nouvelles formes de braconnage technique et culturel et y accompagner étudiantes et étudiants. »

    L’ouvrage d’Olivier Ertzscheid est une belle entreprise de démystification qui nous invite à nous faire à notre tour désillusionnistes. Dépasser la peur comme la fascination implique de comprendre « comment ça marche », de rendre visible ce qui est volontairement dissimulé, de refuser un assujettissement à une IA qui soit déprise sur le savoir et emprise sur les croyances. Ce qui s’impose d’urgence, c’est une pédagogie critique des normes non seulement sociales, mais aussi désormais épistémologiques : au travail !
    Jean-Michel Le Baut

    Olivier Ertzscheid, Les IA à l’assaut du cyberespace – Vers un Web synthétique, C&f Editions, Juin 2024, ISBN 2376620856

    Sur le site de la maison d’édition : https://cfeditions.com/ia-cyberespace

    #Olivier_Ertzscheid #Cyberespace #Intelligence_artificielle #Education

  • Olivier Ertzscheid : « Avec l’IA, tout ce qui fait sens se voit soumis à de la spéculation » - L’Humanité
    https://www.humanite.fr/social-et-economie/amazon/olivier-ertzscheid-avec-lia-tout-ce-qui-fait-sens-se-voit-soumis-a-de-la-sp

    Qui contrôle les mots et leurs sens détient les clés du capitalisme « sémiotique » émergeant avec l’intelligence artificielle. Le chercheur Olivier Ertzscheid nous invite à réfléchir les transformations du travail en cours et la place des travailleurs face aux géants du secteur.

    Publié le 17 juillet 2024
    Pierric Marissal

    Pour Olivier Ertzscheid, l’IA nous fait entrer dans un capitalisme sémiotique où tout ce qui fait sens (mot, image, interaction…) s’inscrit dans une chaîne de valeurs soumises à la spéculation.
    © Jeronimo Acero

    Dans son dernier ouvrage1 (1), Olivier Ertzscheid, maître de conférences en sciences de l’information, soulève quantité de questions sur notre rapport à ce qu’il est désormais commun d’appeler l’intelligence artificielle (IA) générative. Il nous amène à réfléchir sur la place de l’humain dans les nouvelles chaînes de valeur d’un capitalisme qui s’est mis à spéculer sur le langage et tout ce qui fait sens.

    #Olivier_Ertzscheid #Intelligence_artificielle