L’énergie osmotique va révolutionner la transition énergétique
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Les estuaires et les deltas du monde entier pourraient constituer une source fiable de production d’électricité par osmose. Pour extraire cette énergie à la jonction de l’eau douce et de l’eau de mer, M. Mottet et M. Bocquet ont développé la technologie INOD® (Ionic Nano Osmotic Diffusion), sur la base de recherches menées au Centre national français de la recherche scientifique (CNRS). En effet, au lieu de se concentrer sur les technologies de turbine et de créer de l’électricité en forçant de l’eau salée à travers une membrane, la technologie INOD® exploite des phénomènes à l’échelle nanométrique pour générer des niveaux de puissance sans précédent grâce à des courants ioniques. Au cours de ce processus d’osmose, les ions salins, qui passent de la forte concentration en sel de l’eau de mer à la faible concentration de l’eau de rivière à travers une membrane sélective, créent une différence de charge qui produit un courant électrique. La membrane sélective développée par les deux chercheurs est le principal composant de la technologie et elle est fabriquée à partir d’un matériau biosourcé rentable, pour exploiter l’énergie générée au point de rencontre entre l’eau de mer et l’eau de rivière. Au cours du processus d’osmose, les ions se déplaçant depuis la concentration élevée en sel de l’eau de mer vers la faible concentration de l’eau de rivière via la membrane entraînent une différence de charge qui produit un courant électrique. « L’énergie osmotique prend ses racines dans l’entropie créée par le mélange d’eau de mer et d’eau douce« , explique Lyderic Bocquet. « L’énergie osmotique transforme cette entropie, ce chaos, en quelque chose avec lequel vous pouvez travailler. »
Pour développer cette technologie, les inventeurs ont co-fondé Sweetch Energy avec leurs partenaires Nicolas Heuzé et Pascal Le Mélinaire. En dix ans, ils ont réussi à transformer une découverte scientifique portant sur un nanotube en une solution industrielle. Aujourd’hui, l’entreprise collabore avec Compagnie Nationale du Rhône pour développer une centrale pilote osmotique appelée OsmoRhône, qui sera achevée en 2024. La centrale pilote exploitera l’énergie osmotique du Rhône, sur lequel il est possible d’installer 500 mégawatts (MW) à grande échelle, et de fournir de l’électricité propre à plus de 1,5 million de personnes au cours de la prochaine décennie, soit l’équivalent des populations de Marseille et de son agglomération, Barcelone, Amsterdam ou Montréal. « Nous avons travaillé pendant plus d’un an pour convaincre le gouvernement français et la Commission européenne de reconnaître le potentiel de l’énergie osmotique en tant qu’actif énergétique stratégique pour le réseau électrique européen à l’avenir », explique M. Mottet.
Selon Sweetch Energy, la production d’énergie osmotique pourrait permettre de porter la part mondiale de l’électricité renouvelable à 65 % en 2050, supérieure à la prévision actuelle de 50 %, contribuant de manière substantielle à la décarbonation du domaine de l’énergie.