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  • Royaume-Uni : la santé mentale des demandeurs d’asile très affectée par les #attaques_racistes de l’été 2024, selon un rapport

    Dans un rapport publié mardi, l’organisation caritative britannique, Fondation pour la Santé Mentale, souligne la grande détérioration de la santé mentale des demandeurs d’asile au Royaume-Uni depuis les émeutes racistes survenues à l’été 2024 (https://www.mentalhealth.org.uk/sites/default/files/2024-10/MHF%20Annual%20Report%202024.pdf).

    Selon un rapport de la Fondation pour la Santé Mentale, une organisation caritative basée au Royaume-Uni, les demandeurs d’asile ont vu leur santé mentale se dégrader fortement lors des troubles violents qui ont secoué le Royaume-Uni durant l’été 2024.

    Des émeutes xénophobes avaient agité l’Angleterre durant plusieurs semaines (https://www.infomigrants.net/fr/post/58908/au-royaumeuni-des-migrants-pris-pour-cible-sur-fond-demeutes-dextreme-). Elles avaient éclaté suite à une attaque au couteau survenue le 29 juillet dans la ville côtière de Southport qui avait causé la mort de trois fillettes et fait dix blessés. Des informations erronées sur l’identité et la nationalité de l’agresseur, un adolescent britannique d’origine rwandaise, avaient alors été largement diffusées par des militants d’extrême-droite, propageant des discours anti-migrants, racistes et islamophobes.

    « Crainte d’être attaqué dans la rue »

    Ce déchainement de #violence a généré chez nombre de demandeurs d’asile la #crainte de sortir dans la rue de peur d’être pris pour cible par des manifestants d’extrême-droite, comme le souligne le rapport publié ce 15 avril. Les hôtels les hébergeant avaient également fait l’objet d’attaques, ce qui a accentué le sentiment de #détresse_psychologique dont nombre de migrants vulnérables souffrent, augmentant les risques de #tentatives_de_suicide ainsi que de développer des #troubles_psychiatriques.

    « Nous avons constaté que les #émeutes_racistes de l’été 2024 ont eu un impact terrible sur la santé mentale de nombreux demandeurs d’asile au Royaume-Uni. Certaines personnes nous ont dit qu’elles avaient peur de quitter leur logement, risquant de s’isoler davantage, et d’autres ont dit qu’elles craignaient d’être attaquées en marchant dans la rue simplement à cause de la couleur de leur peau », a déclaré Mark Rowland, directeur général de la Fondation pour la santé mentale qui soutient les demandeurs d’asile et réfugiés en matière de santé mentale au Royaume-Uni. Par peur du rejet, certains cachent leur statut de demandeur d’asile et considèrent ce vocable comme stigmatisant.

    Les #réseaux_sociaux ont joué « un rôle clé dans l’escalade des tensions », selon le directeur général, en relayant les rumeurs et amplifiant les #appels_à_la_haine, les propos xénophobes et racistes sur diverses plateformes, dont X. Le directeur général de la Fondation pour la santé mentale a appelé le gouvernement britannique à « prendre davantage de mesures pour endiguer l’impact de la #désinformation et de la haine en ligne et hors ligne ».

    https://www.youtube.com/watch?v=yUY5wB0w68k

    Appels pour l’accès à l’emploi des demandeurs d’asile

    L’exclusion des demandeurs d’asile du marché de l’emploi, du fait de conditions très restrictives contribue également à détériorer leur santé mentale en aggravant leur #précarité, selon le même rapport. Actuellement, seuls les demandeurs qualifiés pour des professions en tension peuvent occuper un emploi, et uniquement si leur demande d’asile n’a pas fait l’objet d’une décision au bout d’un an.

    Pourtant dans son dernier rapport, la Fondation démontre qu’en leur octroyant le droit d’occuper tout type d’#emploi, leur santé mentale s’en trouvera meilleure mais aussi améliorera les #recettes_fiscales du Royaume-Uni. L’Institut National de recherches économiques et sociales a ainsi évalué une économie de 4.4 milliards de livres sterling (5.1 milliards d’euro) en dépenses publiques, un gain d’1 milliard de livres sterling (1.2 milliard d’euro) pour la croissance économique ou encore une augmentation de 880 millions de livres sterling (1milliard d’euro) pour les recettes fiscales. En outre, cela favoriserait une meilleure #intégration des personnes étrangères, une réduction de leur dépendance aux aides et une amélioration de leur santé mentale.

    La Fondation réclame à ce que, faute de traitement de leur demande par le ministère de l’intérieur dans un délai de six mois, le demandeur d’asile puisse occuper tout type d’emploi. Cette demande est portée depuis 2020 par la campagne « #Lift_the_ban » (lever l’interdiction), qui regroupe une coalition de plus de 300 organisations, syndicats, entreprises etc. « Donner aux demandeurs d’asile le droit de travailler est une évidence. Tout le monde - qu’il s’agisse des demandeurs d’asile, des entreprises, du gouvernement, du NHS ou de nos communautés - a intérêt à ce que les demandeurs d’asile aient la possibilité de subvenir à leurs besoins. Le système actuel, qui est à la fois nuisible et coûteux, ne peut plus être maintenu en l’état », a souligné Mark Rowland.

    Si le parti travailliste au pouvoir s’est engagé à proposer un plan intergouvernemental sur la santé mentale, le Guardian rapporte que le porte-parole du ministère de l’intérieur a assuré qu’ils n’avaient « certainement pas l’intention de créer une procédure accélérée permettant aux personnes qui viennent au Royaume-Uni en dehors des règles établies en matière de visa de travail d’ignorer ces règles ». Malgré les promesses électorales, la crise du #logement pour migrants se poursuit le parti au pouvoir peinant à trouver des solutions pérennes aux hébergements dans les #hôtels.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64051/royaumeuni--la-sante-mentale-des-demandeurs-dasile-tres-affectee-par-l
    #santé_mentale #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #santé #racisme #peur #racisme #xénophobie #attaques_anti-migrants #travail #intégration_professionnelle #hébergement

    ping @karine4

  • Au Royaume-Uni, des migrants pris pour cible sur fond d’émeutes d’extrême droite - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58908/au-royaumeuni-des-migrants-pris-pour-cible-sur-fond-demeutes-dextreme-

    Au Royaume-Uni, des migrants pris pour cible sur fond d’émeutes d’extrême droite
    Par Julia Dumont Publié le : 05/08/2024
    Des émeutes d’une violence inédite depuis plus de dix ans secouent le Royaume-Uni depuis six jours. Ce week-end, deux hôtels hébergeant des demandeurs d’asile ont été attaqués à Tamworth, près de Birmigham et Rotherham, dans le nord du pays. Ces attaques ont commencé après la mort de trois fillettes tuées dans une attaque au couteau lundi dernier à Southport.
    Depuis plusieurs jours, des violences - inédites depuis une dizaines d’années - éclatent dans toute l’Angleterre et en Irlande du Nord. Des villes comme Southport, Liverpool, Belfast, Hull, Londres, Halifax... sont secouées par des émeutes qui ciblent principalement des lieux musulmans ou des structures liées à l’immigration (centres d’accueil pour migrants, notamment).
    Ce déchaînement de colère mené par des groupuscules d’extrême droite a débuté juste après la terrible attaque au couteau de Southport (nord-ouest de l’Angleterre), lundi 29 juillet, au cours de laquelle trois fillettes ont perdu la vie.Depuis, le pays est sous le choc face aux images de ces derniers jours : hôtels saccagés, mosquées assaillies, pillages de commerces d’étrangers... Et le gouvernement britannique peine à calmer les esprits. Selon les décomptes réalisés par les médias britanniques, plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis une semaine.
    Dernier incident en date : dimanche 4 août. Dans la soirée, un hôtel hébergeant des demandeurs d’asile a été la cible de violences, près de Birmingham dans le centre de l’Angleterre, a indiqué la police locale."Un important groupe d’individus (...) a jeté des projectiles, brisé des vitres, allumé des feux et ciblé la police", au niveau d’un hôtel Holiday Inn de Tamworth, a détaillé la police du Stafforshire dans un communiqué. Des médias britanniques ont affirmé que cet hôtel hébergeait des demandeurs d’asile.
    « Enough is enough » ("Trop, c’est trop"), devenu le mot d’ordre des contestataires anti-immigration fait référence à l’arrivée de milliers de migrants au Royaume-Uni après une traversée de la Manche sur des canots pneumatiques.Un peu plus tôt ce dimanche, à Rotherham, dans le nord du pays, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant un autre hôtel hébergeant également des demandeurs d’asile. Des affrontements avaient éclaté avec les forces de l’ordre. Des manifestants ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres ont crié des slogans comme « Mettez les dehors ».
    Au moins dix policiers ont été blessés, mais aucun personnel ou client de l’hôtel, a indiqué la police locale. Certains participants ont brisé des vitres de l’établissement, ont déclenché un feu, jeté des projectiles sur les policiers, quand d’autres ont crié des slogans comme « Mettez les dehors ». Certains sont parvenus à entrer dans l’hôtel, sans qu’il soit clair dans l’immédiat si des demandeurs d’asile étaient à l’intérieur ce jour.
    Ces émeutes ont donc commencé après la mort de trois fillettes tuées dans une attaque au couteau à Southport, lundi dernier, par un jeune homme de 17 ans.De multiples rumeurs ont ensuite circulé sur les réseaux sociaux concernant la religion et l’origine de l’agresseur présumé, nommé Axel Rudakubana. Lors de sa première comparution en justice, à Liverpool, le 1er août, le juge Andrew Menary KC a décidé de révéler son nom, précisant que cette mesure « exceptionnelle » avait pour but de contrer la propagation de fausses informations. Le jeune homme a été inculpé et placé en détention.
    Les premiers heurts ont eu lieu à Southport, mardi soir, soit le lendemain de l’attaque. Une mosquée a notamment été prise pour cible. Puis, les violences se sont propagées dès mercredi à d’autres villes du pays, en particulier à Londres où les forces de l’ordre ont procédé à 111 arrestations.
    À Middlesbrough (nord-est), des débordements ont aussi eu lieu dans le centre-ville. Une équipe de l’AFP a eu sa caméra cassée par des manifestants.Jamie Atkinson, 34 ans, a assuré aux journalistes de l’AFP n’avoir « rien à voir avec l’extrême droite » et être là pour « les petites filles » tuées et pour demander que l’on « empêche des gens dont on ne connaît rien de venir chez nous ».
    Des émeutes et affrontements avec la police ont aussi été recensés à Aldershot (sud-ouest), Bolton (nord) ou Weymouth (sud), Liverpool (nord-ouest), Hull (nord-est), Belfast (Irlande du Nord), Leeds (nord), Sunderland (nord-est).
    Le Premier ministre Keir Starmer a convoqué une réunion de crise, dite « Cobra », ce lundi 5 août, avec ministres et représentants de la police dans sa résidence officielle à Londres.Il a promis que les casseurs anti-migrants et islamophobes regretteraient leurs actes. « Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres », que ce soit directement ou indirectement, « en ayant provoqué ces actions en ligne », a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé il y a tout juste un mois au pouvoir, lors d’une courte déclaration depuis Downing Street.
    Selon certains députés, les violentes émeutes survenues depuis le meurtre des trois petites filles auraient été motivées en ligne par des organisations d’extrême droite. Le député travailliste Lewis Atkinson a notamment déclaré à l’émission Today de la BBC Radio 4 « que des manifestations avaient été suggérées par des personnes dans un certain nombre de groupes de médias sociaux à la suite des agressions au couteau de Southport », rapporte The Independant.
    Une thèse reprise par la police britannique qui pointe notamment du doigt l’English Defence League (EDL). Cette organisation d’extrême droite créée il y a 15 ans a souvent mené des actions anti-immigration émaillées de débordements. L’organisation s’est dissoute il y a quelques années mais certains de ses membres restent actifs.
    Axel Rudakubana, 17 ans au moment des faits, est « originaire d’un village près de Lancashire, mais est né à Cardiff, au Pays de Galles », précise Sky News. Par ailleurs, l’adolescent devait avoir 18 ans « six jours plus tard », a indiqué le juge pour expliquer sa décision. Sa famille a été relogée pour assurer sa sécurité, a encore détaillé Andrew Menary.
    Depuis lundi, Keir Starmer multiplie les messages de fermeté et de soutien aux forces de l’ordre contre ce qu’il a de nouveau décrit dimanche comme « des violences d’extrême droite ». « Si vous ciblez des gens à cause de la couleur de leur peau ou de leur religion, c’est de l’extrême droite », a-t-il insisté.Le gouvernement a annoncé renforcer la protection policière des mosquées. Certains commentateurs et responsables politiques ont estimé que la montée d’un discours anti-immigration dans la classe politique a légitimé les manifestants. Le pays n’avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort d’un jeune homme métis, Mark Duggan, tué par la police au nord de Londres. Selon les décomptes réalisés par les médias britanniques, plus de 400 personnes ont été arrêtées depuis une semaine.

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