La France insoumise a fait usage, en vertu de l’article 141 du règlement de
l’Assemblée nationale, de son droit à créer une commission d’enquête afin que
celle-ci fasse un état des lieux « sur l’ampleur du caractère délictuel et criminel
des pratiques des groupuscules d’extrême droite, ainsi que d’émettre des
propositions, notamment relatives à la création d’outils visant à lutter plus
efficacement contre les menaces perpétrées à l’encontre de nos institutions et de
leurs agents ainsi qu’à l’égard des citoyennes et des citoyens » (2).
Deux raisons imposaient la création d’une telle commission : d’une part la
recrudescence d’agressions commises par ces groupuscules d’extrême droite,
partout en France, à l’encontre de lycéens, d’étudiants, d’associations, de citoyens,
d’élus ; d’autre part, la résonnance croissante de leurs idées racistes, antisémites,
sexistes et homophobes dans la société, accompagnée d’une faculté inquiétante à
agir, notamment par l’organisation de camps d’été où se tiennent des cours d’autodéfense
qu’on pourrait apparenter à une formation paramilitaire.
Nous avons constaté dès le départ combien le sujet dérangeait. La
présidente regrette l’absence de certains groupes politiques tout au long des
travaux de la commission d’enquête. Les Républicains n’ont ainsi nommé qu’un
seul membre sur les cinq sièges qui leur revenaient de droit ; celui-ci n’a participé
qu’à la seule réunion inaugurale pour contester l’existence même de cette
commission d’enquête.
Par ailleurs, la présidente déplore l’attitude du groupe UDI, Agir et
Indépendants dont les deux représentants, MM. Meyer Habib et Pierre Morel-AL’Huisser,
se sont illustrés autant par la rareté de leur présence que par leur
volonté de perturber les travaux de la commission d’enquête, heureusement sans
succès.
526 pages. Pour celles et ceux qui ne connaitraient pas ce document (dont je faisais partie)
▻https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/rapports/celgroued/l15b2006_rapport-enquete#