Coup de théâtre dans le scénario pour écarter Lucie Castets

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  • Coup de théâtre dans le scénario pour écarter Lucie Castets | Tribune de Genève
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    Et surtout, il lui sera plus difficile d’espérer diviser le Nouveau Front populaire en attirant des socialistes modérés pour soutenir le premier ministre de son choix. Car le coup de maître de Mélenchon en acceptant de se sacrifier ou en faisant mine de le faire, c’est non seulement de déséquilibrer l’adversaire, mais aussi, en même temps, de renforcer la cohésion et la solidarité dans son camp…

    • Un gouvernement à bout de souffle, et Macron qui consulte | Tribune de Genève
      https://www.tdg.ch/un-gouvernement-a-bout-de-souffle-et-macron-qui-consulte-682146389241

      Humiliation insupportable

      C’est sur ce point peut-être que la nomination de Lucie Castets est inacceptable pour Emmanuel Macron. On ne peut en effet pas totalement exclure que, à la tête d’un gouvernement NFP, elle puisse obtenir une majorité parlementaire pour faire tomber la réforme des retraites, ce qui constituerait une humiliation politique insupportable pour le président.

      Les consultations de vendredi et lundi devraient l’aider à arrêter son choix, sur lequel rien de concret ne fuite pour l’instant. En attendant que le président se prononce, les jours passent et l’absence d’un gouvernement régulièrement nommé fait sentir toujours plus cruellement la vacance du pouvoir, avec des délais constamment repoussés pour l’établissement du budget, avec une crise inapaisée en Nouvelle-Calédonie qui en est à son onzième mort, avec une cinquantaine de services d’urgence hospitaliers contraints à des mesures de fermeture dans le pays et avec la rentrée scolaire qui approche.

    • Verbatim : l’intégralité du communiqué de presse de l’Elysée

      https://www.lemonde.fr/politique/live/2024/08/26/en-direct-emmanuel-macron-ecarte-l-option-d-un-gouvernement-du-nfp-et-annonc

      « Le président de la République a reçu vendredi 23 août et lundi 26 août, en vue de la nomination d’un premier ministre, les responsables des partis représentés au Parlement ainsi que les présidents des deux chambres. Les échanges ont été loyaux, sincères et utiles.

      Il les a reçus dans son rôle constitutionnel d’arbitre, garant de la stabilité institutionnelle et de l’indépendance de la Nation.

      Au terme des consultations, le président de la République a constaté qu’un gouvernement sur la base du seul programme et des seuls partis proposés par l’alliance regroupant le plus de députés, le Nouveau Front populaire, serait immédiatement censuré par l’ensemble des autres groupes représentés à l’Assemblée nationale. Un tel gouvernement disposerait donc immédiatement d’une majorité de plus de 350 députés contre lui, l’empêchant de fait d’agir. Compte tenu de l’expression des responsables politiques consultés, la stabilité institutionnelle de notre pays impose donc de ne pas retenir cette option.

      Les échanges avec le groupe LIOT et les partis [Ensemble pour la République], MoDem, Horizons, le [Parti radical] et UDI ont dessiné des voies de coalition et de travail commun possibles entre différentes sensibilités politiques. Ces groupes se sont montrés ouverts à soutenir un gouvernement dirigé par une personnalité qui ne serait pas issue de leurs rangs. Le Parti socialiste, les écologistes et les communistes n’ont à ce stade pas proposé de chemins pour coopérer avec les autres forces politiques. Il leur appartient désormais de le faire. La Droite républicaine a défini ses lignes rouges, détaillé son pacte législatif sans s’engager à un vote du budget ni à un soutien ou une participation au gouvernement.

      Dès demain mardi 27 août un nouveau cycle de consultations avec les responsables des partis et des personnalités se distinguant par l’expérience du service de l’Etat et de la République reprendra. En ce temps inédit dans la Ve République, où les attentes des Françaises et des Français sont fortes, le chef de l’Etat appelle l’ensemble des responsables politiques à se hisser à la hauteur du moment en faisant preuve d’esprit de responsabilité.

      Le président de la République déclare : “Ma responsabilité est que le pays ne soit ni bloqué, ni affaibli. Les partis politiques de gouvernement ne doivent pas oublier les circonstances exceptionnelles d’élection de leurs députés au second tour des législatives. Ce vote les oblige.” »

    • Le coup d’état qui vient
      https://contre-attaque.net/2024/08/26/le-coup-detat-qui-vient

      Refus de nommer une première ministre de gauche, passage en force, dissolution suivie de l’effacement d’une élection : récapitulons la gravité de la situation

      Revenons un peu en arrière. Au début du mois de juin, Macron créait un chaos politique inattendu : il prononçait, juste avant l’été et au soir d’élections européennes qui avaient vu triompher l’extrême droite, une dissolution de l’Assemblée Nationale. En urgence, il convoquait ainsi des élections législatives cruciales dans un laps de temps extrêmement court, à la veille des vacances estivales.

      Macron n’avait qu’un seul objectif : une victoire de l’extrême droite. Absolument toutes les conditions étaient réunies : le RN plus haut que jamais, renforcé par son score aux Européennes, la gauche divisée et défaite, le camp macroniste détesté, les médias en ordre de bataille pour faire campagne en faveur de l’extrême droite et contre la gauche. Tout était prêt, jamais la situation n’avait été aussi favorable au RN.

      Le 14 juin, Le Monde révélait cet échange de Macron avec un « grand patron, familier de l’Élysée » qui lui avait demandé à propos de la dissolution : « Pas trop dures, ces journées ? ». Réponse de Macron, amusé : « Mais pas du tout ! Je prépare ça depuis des semaines, et je suis ravi. Je leur ai balancé ma grenade dégoupillée dans les jambes. Maintenant on va voir comment ils s’en sortent… »

      Macron a même mis sa pierre à l’édifice : pendant trois semaine, son camp a cogné de toutes ses forces contre la gauche, accusée de tous les maux. Et le président a lui même dénoncé « l’immigrationnisme » du Front Populaire, et la possibilité de « changer de sexe », reprenant ainsi les mots et les idées de l’extrême droite. Et pour être sur de bien clarifier les choses, Macron a fait savoir dans l’entre-deux tour dans la presse qu’il comptait nommer Bardella Premier Ministre, même sans majorité absolue du RN. Tout était prêt, la seule question dans les médias, était de savoir à quel niveau serait la victoire des fascistes.

      Contre toute attente, c’est finalement l’alliance du Front Populaire qui est arrivée en tête. Une surprise pour Macron. Et d’un coup, tout s’est arrêté. Il n’était plus question d’urgence, plus question de nommer un Premier Ministre dans la foulée des élections, plus question d’un nouveau gouvernement. Non, il fallait une « trêve olympique », qui dure désormais depuis deux mois. Et toute parole politique était accusée de “gâcher la fête”.

      Depuis deux semaines, pour continuer à gagner du temps, les macronistes intensifient les diffamations, répétant jusqu’à la nausée que la France Insoumise, premier parti de gauche, serait « anti-républicain », transformant les insoumis en épouvantails absolus qu’il faudrait écarter à tout jamais d’un gouvernement, même en cas de succès électoral.

      Le 24 août, Jean-Luc Mélenchon a donc accepté d’écarter toute nomination de ministres LFI dans un gouvernement du Nouveau Front Populaire. Puisque c’est ce qui était censé bloquer, en théorie, plus rien ne s’opposait à la nomination du gouvernement.

      Mais le camp présidentiel a encore changé de posture. Les macronistes assurent qu’ils voteront une motion de censure contre tout gouvernement de gauche, même sans les insoumis. L’élue Renaissance Nathalie Loiseau estime que « le programme du Front Populaire entraînerait un déclassement inévitable pour notre pays. Il serait irresponsable de soutenir un gouvernement décidé à l’appliquer » et le député Karl Olive estime « Ce n’est pas parce que La France Insoumise ne sera pas dans le poulailler que Jean Luc Mélenchon ne sera pas à la plume ! Ça ne change strictement rien ». Ces gens ont un grave problème avec la démocratie, même représentative.

      En parallèle, Macron fait savoir qu’il ne nommera pas Lucie Castets Première Ministre. Cette énarque de centre-gauche proche du PS était pourtant désignée par le Front Populaire, le groupe arrivé en tête le 7 juillet. Elle avait même annoncé être prête à négocier avec les autres groupes, ce que les macronistes n’ont jamais fait. Mais peu importe, pas question.

      Les masques tombent. Les procès en « anti-républicanisme », en antisémitisme, en « bordélisation » qui visaient la France Insoumise touchent désormais toute la gauche jusqu’au PS. Ces accusations ont toujours été malhonnête et factices, c’est désormais toute l’opposition qui est considérée comme étant “hors de l’arc républicain”. C’est le verdict des élections – que les macronistes ont eu même provoqué – qui est refusé. Ces gens ne lâcheront pas le pouvoir, il empêcheront par tous les moyens la gauche, même la plus tiède, d’accéder à une once de pouvoir. Il s’agit bien d’un coup d’État institutionnel et légal du camp néolibéral.

      Selon Le Parisien, Macron ne veut pas voir « détricoter » ses réformes économiques et sociales. Le Monde avait déjà indiqué qu’Emmanuel Macron « refusait de changer sa politique sur le fond », après sa double défaite électorale. Le 25 juillet, il invitait à l’Élysée des grands patrons internationaux venus pour la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, notamment Elon Musk et Bernard Arnault. « Selon une conseillère élyséenne, Emmanuel Macron a voulu “rassurer” les patrons inquiets après des élections législatives désastreuses, en se portant garant que ses réformes structurelles ne seraient pas remises en cause ». Il n’a jamais eu l’intention de se conformer à un vote qui lui serait défavorable.

      En parallèle, alors que son gouvernement est prétendument « démissionnaire », les attaques n’ont pas arrêté de pleuvoir durant l’été : modification du code du travail, licenciements à la Protection Judiciaire de la Jeunesse, baisse, réforme scolaire, loi immigration, projet de programme d’austérité, baisse des aides à l’emploi pour les personnes en situation de handicap …

      Macron voulait terminer son mandat par une cohabitation avec l’extrême droite, qui lui aurait permis d’aller encore plus loin dans l’autoritarisme, de continuer à assurer les intérêts des plus riches et de créer le chaos qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat. Son plan a échoué, mais il compte bien l’appliquer quand même. Si cela se passait dans n’importe quel autre pays, les médias parleraient de putsch.

      Les riches ont toujours maintenu leur domination, mais en France, c’était sous les apparences de la démocratie et de l’alternance jusqu’à présent.
      À présent, ils se radicalisent. Tout le monde peut constater que le vote ne sert à rien. La bourgeoisie ensauvagée est mauvaise perdante. Pour la ramener à la raison, il ne reste que la rue.

    • Tout à fait !
      Il faut que toutes les organisations du mouvement ouvrier appellent à la mobilisation le 7 septembre !

      Ludivine Bantigny : « Maintenant que tout le monde a compris, il faut que tout ce que ce pays compte de collectifs, partis, syndicats, associations, médias croyant en la justice et la démocratie, organise une immense mobilisation, par la grève et par la rue. Si on veut être à la hauteur de l’heure. »