Lycées privés : révélations sur une rallonge de 1,2 milliard d’euros d’argent public
▻https://www.mediapart.fr/journal/france/260824/lycees-prives-revelations-sur-une-rallonge-de-12-milliard-d-euros-d-argent
Mediapart a enquêté sur les « bonus » que les #régions accordent, bien au-delà de leurs obligations légales, à certains lycées catholiques. Inconnue jusqu’ici, l’ampleur de ce financement public est jugée « stupéfiante » par certains élus de gauche.
Bérénice Gabriel, Mathilde Goanec, Donatien Huet, Manuel Magrez, Mathilde Mathieu et David Perrotin
26 août 2024
Le sujet des moyens alloués à l’#école_privée est tant rebattu qu’il est difficile de croire qu’une part de mystère persiste… Et pourtant. Les chiffres sur les lycées que Mediapart a découverts, le ministère de l’éducation nationale n’en dispose pas. L’enseignement catholique, non plus. La Cour des comptes, n’en parlons pas.
Ce qui est bien connu déjà, ce sont les financements publics en faveur des lycées sous contrat que la loi impose : les salaires des enseignant·es versés par l’État et les frais de fonctionnement que les régions doivent régler. Mais on sait moins que les établissements privés peuvent réclamer aux régions des #subventions en plus, dites « facultatives ». Or, une fois ces « bonus » votés, aucun listing national des bénéficiaires et montants n’est jamais publié. Leur ampleur était donc, jusqu’ici, insoupçonnée.
À l’issue d’une enquête de plusieurs mois, les chiffres de ces financements, région par région, se révèlent colossaux. Entre 2016 (année du redécoupage de la carte régionale) et 2023, ce sont au minimum 1,2 milliard d’euros de #fonds_publics qui ont été ainsi distribués à des lycées privés par les régions métropolitaines, au-delà de leurs obligations légales (lire en boîte noire).
[...]
Certaines « rallonges » étonnent d’autant plus qu’elles profitent à des lycées catholiques problématiques. À #Paris, l’établissement Stanislas, visé par un rapport accablant de l’inspection générale de l’éducation nationale pointant des dérives sexistes ou homophobes, a empoché 1,5 million d’euros de « bonus » en huit ans. De quoi améliorer le confort d’une « maison » qui possède déjà sept gymnases, deux murs d’escalade et deux piscines… Et ce, alors que des enseignant·es des lycées publics d’Île-de-France dénoncent des classes sans bureau, de la moisissure sur les murs, des toilettes sans plafond.
edit les inégalités d’enseignement entre public et privé
▻https://seenthis.net/messages/1069068