En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus

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  • En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
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    En Bulgarie, les gardes-frontières de Frontex contraints de fermer les yeux face aux abus
    Par Maria Cheresheva et Ludek Stavinoha
    Des documents internes de l’agence européenne des frontières, Frontex, révèlent les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur leurs homologues européens pour ne pas signaler des violences et des expulsions illégales de migrants à la frontière turque. « Il m’a regardé dans les yeux et a tiré. Je n’ai pas pu voir son visage, car il portait un masque noir. » Moustapha (son prénom a été modifié) se souvient avec effroi de sa rencontre avec un policier bulgare, au début du mois de mai. Après six jours d’errance dans les forêts turques, ce jeune Syrien de quinze ans avait enfin réussi à franchir la frontière bulgare. Mais l’espoir a été de courte durée : au bout de quelques heures de marche, le groupe d’une vingtaine de migrants avec lequel il voyageait a été intercepté par une patrouille de gardes-frontières.

    « Ils ont commencé à tirer partout. Pas en l’air, mais sur nos pieds », se souvient le jeune homme, originaire de Deir ez-Zor, lui-même visé par trois balles non létales alors qu’il était à terre – « une fois, intentionnellement, dans ma jambe, et deux fois, près de mes jambes ». Son récit, recueilli par Le Monde dans le cadre d’une enquête entreprise par le réseau Balkan Investigative Reporting Network (BIRN), est confirmé par son dossier médical.
    Sollicitée, la police aux frontières bulgare confirme qu’un policier a bien tiré ce jour-là « une balle non létale dans la région de la jambe droite » d’un migrant irrégulier, mais affirme que l’officier a agi « en état de légitime défense », après que le jeune homme a « tenté de [le] frapper avec une pierre » et de partir en courant. L’institution assure avoir mené une enquête interne sur l’incident, dont les conclusions ont été communiquées à la police militaire, sans préciser si des suites ont été données. Après quelques jours à l’hôpital et un passage en centre de détention, Moustapha a été emmené à Harmanli, dans le plus grand centre d’accueil de réfugiés du pays. « Je veux porter plainte contre la police, a-t-il alors déclaré à Yahia Homsi, psychiatre au sein de l’ONG bulgare Mission Wings, l’une des rares à travailler en première ligne avec les migrants. Ils m’ont tiré dessus, et je ne veux pas rester silencieux. » Il a pourtant fini par y renoncer pour poursuivre son chemin d’exil vers l’Europe.
    Le silence est en effet la réponse la plus fréquente aux abus commis par les forces de l’ordre bulgares le long des 259 kilomètres de sa frontière terrestre avec la Turquie. Et ce, malgré la présence massive sur place d’agents de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières, chargée depuis plusieurs années d’aider la Bulgarie à appréhender les migrants qui tentent d’entrer irrégulièrement dans l’Union européenne (UE). Leur présence devait permettre d’accroître le respect des droits fondamentaux – comme le non-refoulement, le droit à la sécurité ou le respect de la dignité humaine – et le signalement des actes répréhensibles.
    Des documents obtenus par le BIRN grâce aux lois de transparence européennes révèlent pourtant que les agents de Frontex sont régulièrement les témoins d’abus commis par les forces de l’ordre bulgares, qui font pression sur eux pour qu’ils gardent le silence.
    Le « harcèlement » et les menaces de représailles subis par les gardes-frontières européens sont détaillés dans huit « rapports d’incidents graves », qui constituent le principal outil de l’agence pour enregistrer et enquêter sur les allégations de violations des droits dans le cadre de ses opérations. Basés sur les comptes rendus de six agents issus de trois équipes différentes déployées entre septembre et décembre 2023, ces rapports décrivent avec force détails les abus – passages à tabac, menaces avec des armes à feu… – commis lors des patrouilles conjointes avec les gardes-frontières bulgares le long de la frontière où Moustapha a été pris pour cible.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex.
    Lors d’une mission en septembre 2023, les agents de Frontex ont ainsi vu un groupe, constitué d’environ 25 migrants qu’ils avaient précédemment appréhendés, « s’agenouiller en présence de deux agents bulgares » près de la clôture de la frontière. Cinq d’entre eux ont été contraints de se déshabiller, « leurs effets personnels ont été confisqués et brûlés ». A la fin de la mission, « l’équipe [de] Frontex a été abordée par un chef d’équipe bulgare qui a (…) indiqué qu’il serait préférable de ne rien signaler ».
    Les agents ont obtempéré et n’ont rapporté l’incident au Bureau des droits fondamentaux (FRO), l’organe de surveillance interne de Frontex, qu’après la fin de leur déploiement en Bulgarie, plusieurs semaines plus tard. Les règles opérationnelles leur commandent pourtant de signaler « immédiatement » toute violation présumée des droits de l’homme. En se rendant sur place trois mois après, les enquêteurs ont conclu que les 25 migrants avaient « probablement » fait l’objet d’une « expulsion collective » illégale.
    En décembre, une autre équipe d’agents de Frontex a assisté, lors d’une patrouille de nuit, au refoulement de cinq migrants appréhendés près de la frontière. L’agent bulgare qui les accompagnait a confisqué les effets personnels et les vêtements de ces migrants avant de leur ordonner de ramper à travers un trou dans la clôture pour retourner en Turquie. Les quatre hommes ont obtempéré, mais une « jeune femme [qui] s’était cachée dans les bois (…) suppliait, appelait à la pitié et demandait directement de l’aide ». « Ne me mettez pas en colère », a répondu le policier bulgare.
    Un peu plus tard, dans la voiture, le garde-frontière a confié qu’il était désolé pour la femme, mais qu’il avait reçu l’ordre de son supérieur de repousser tous les « talibans » – un terme répandu au sein de la police aux frontières bulgare pour désigner les migrants et les réfugiés. Malgré la demande de leur collègue de « ne rien signaler », les agents de Frontex ont fait remonter l’incident au FRO. Mais ils ont exprimé des « craintes pour leur sécurité », en raison de la « mentalité de chasseur » de leurs collègues bulgares, désireux de confondre les délateurs. La situation est devenue si « dangereuse » que Frontex a dû retirer les agents de la zone opérationnelle, « pour leur propre protection ».
    Le FRO a estimé que « leur signalement n’enlève rien au fait qu’ils ne sont pas intervenus au moment où ils ont été confrontés à des actes répréhensibles ». Tous les agents de Frontex sont « obligés d’agir ou de refuser un ordre » qui met en danger les droits de l’homme des migrants, mais « ils ne sont pas suffisamment préparés par l’agence à de tels cas », conclut le FRO, qui regrette que « la présence ou l’implication d’agents de Frontex dans un événement » ne soit « pas nécessairement une garantie de respect des droits fondamentaux ».Sollicitée, la direction de la police aux frontières bulgare assure avoir mené « des contrôles sur tous les rapports d’incidents graves reçus » de Frontex. « Aucun agent de la police des frontières bulgare n’a été sanctionné dans le cadre de ces rapports, car il n’y a pas eu d’excès de pouvoir avéré », assure l’institution, qui ajoute que, « depuis le 1er janvier 2024, il n’y a pas eu d’incidents graves liés à des violations des droits de l’homme par la police des frontières bulgare ».
    La sous-déclaration participe de la stratégie bulgare de dénégation des allégations d’actes répréhensibles à la frontière. « Nous avons une tolérance zéro pour les personnes qui ne respectent pas les droits de l’homme », a ainsi déclaré en avril Anton Zlatanov, le chef de la police aux frontières bulgare, devant le Parlement européen. Lorsqu’ils sont interrogés, les dirigeants bulgares soulignent souvent le fait qu’il n’existe aucune trace de ces incidents dans les bases de données officielles de la Bulgarie ou de Frontex.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document.
    Extrait traduit d’un rapport d’incident de Frontex. La traduction et les exergues en jaune ont été réalisés par « Le Monde », les occultations par Frontex avant la transmission du document. BIRN / FRONTEX
    Jonas Grimheden, le chef du FRO, a pourtant expliqué à Anton Zlatanov en décembre 2023 avoir recueilli « de nombreux témoignages crédibles concernant les pressions exercées par les gardes-frontières bulgares sur les agents déployés par Frontex pour qu’ils ne signalent pas leurs observations » de telles violations, selon une lettre obtenue par le BIRN. Jonas Grimheden s’attache également depuis plus d’un an à alerter les institutions européennes sur la « pratique tacite de non-signalement d’actions mettant gravement en danger les droits fondamentaux des migrants » à laquelle se livre la Bulgarie. En février 2024, dans un mémo confidentiel adressé au directeur exécutif de Frontex, le Néerlandais Hans Leijtens, il a détaillé les instructions données par les autorités bulgares à ses agents pour ne pas signaler les refoulements systématiques de migrants.
    Le règlement de Frontex prévoit que l’agence suspende ses opérations en cas de « violations graves des droits fondamentaux ». C’est pourtant le contraire qu’a décidé de faire Hans Leijtens en annonçant, quelques jours plus tard, un triplement des effectifs déployés par l’agence dans le pays. « Nous ne gardons pas seulement les frontières, mais aussi les valeurs de l’UE », a déclaré le haut fonctionnaire lors d’un déplacement dans le village bulgare de Kapitan Andreevo, le plus grand point de passage frontalier d’Europe. Hans Leijtens, qui a placé la fin des refoulements illégaux au cœur de son mandat, a exprimé son soutien total à l’adhésion à l’espace Schengen de la Bulgarie, « un partenaire très important ».
    « Nous pensons qu’en restant engagés nous pouvons apporter des améliorations significatives et soutenir nos partenaires dans le maintien de la sécurité et des droits fondamentaux, déclare au Monde Chris Borowski, un porte-parole de Frontex. « Notre approche consiste à faire face aux défis et à travailler en collaboration pour trouver des solutions, plutôt qu’à abandonner notre mission commune au premier signe d’adversité. »
    En 2022, le prédécesseur d’Hans Leijtens, Fabrice Leggeri, avait démissionné peu après avoir été mis en cause par l’Office européen de lutte antifraude (OLAF), pour avoir encouragé et couvert des refoulements de bateaux de migrants par les garde-côtes en mer Egée. Deux ans plus tard, l’agence est donc toujours confrontée à une sous-déclaration des violations des droits de l’homme dans le cadre de ses opérations.Au cours de l’année écoulée, les défaillances du mécanisme de remontée des incidents, les pressions exercées sur les personnes qui signalent des incidents et le manque de coopération de certaines autorités nationales avec les enquêtes indépendantes du FRO ont fait l’objet d’intenses délibérations au sein du conseil d’administration de Frontex.
    En mars, Jonas Grimheden a dit au conseil d’administration de l’agence qu’il « reçoit régulièrement des rapports faisant état de craintes de répercussions pour les agents de Frontex qui prévoient de signaler des incidents graves ». Une note confidentielle qui a circulé en janvier au sein de la Commission européenne reconnaît qu’« un mécanisme de signalement crédible est au cœur de la crédibilité de l’agence elle-même [et] de l’argument selon lequel une présence accrue de Frontex peut améliorer la situation sur le terrain ».

    #Covid-19#migrant#migration#bulagrie#UE#FRONTEX#frontiere#droit#politiquemigratoire#sante

  • Où a disparu le mouvement pacifiste ?
    https://italienpcf.blogspot.com/2024/08/ou-disparu-le-mouvement-pacifiste.html?m=1

    par Heribert Prantl

    Quarante ans plus tard. Il y a un silence, un grave silence. Des missiles de croisière Tomahawk, des missiles SM-6 et des missiles hypersoniques sont déployés en Allemagne, le pays reste silencieux, l’Europe est silencieuse. Pas de protestations, pas de manifestations

    Il Manifesto 21 août 2024

    Il y a un silence, un silence de pierre. Des missiles de croisière Tomahawk, des missiles SM-6 et des missiles hypersoniques sont déployés en Allemagne, le pays reste silencieux, l’Europe est silencieuse. Pas de protestations, pas de manifestations.

    L’Allemagne est le seul pays d’Europe auquel ces systèmes d’armes américains sont destinés. Ils sont dirigés contre la Russie.

    Pourquoi est-ce si calme ? Est-ce l’été, est-ce les vacances ? Pourquoi la déclaration américano-allemande sur le déploiement est-elle si incroyablement concise et sèche ? Elle ne fait que neuf lignes. Le silence a-t-il quelque chose à voir avec le fait qu’il semble y avoir encore du temps ? Après tout, le déploiement ne commencera pas avant 2026. Ou est-ce parce que l’on est convaincu que ces missiles « n’apporteront que la paix » ?

    À l’avenir, seule la paix sortira du sol allemand" : telle est la promesse faite par les deux États allemands en 1990 avec le traité « Deux plus quatre ». La RDA et la République fédérale étaient les deux ; les quatre étaient la France, l’Union soviétique, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Ce traité a ouvert la voie à la réunification de l’Allemagne. La paix viendra-t-elle donc de ces nouveaux missiles, qui pourraient être équipés d’armes nucléaires ? Ou bien cette promesse a-t-elle pris un autre sens après la guerre en Ukraine, parce que la dissuasion est désormais plus importante que le désarmement ? Les temps sont-ils devenus tellement guerriers que parler de désarmement n’a plus de sens ? Le mot « paix » a-t-il perdu de son attrait ? Derrière ces points d’interrogation se cache le silence.

    Le président russe Vladimir Poutine a annoncé qu’il réagirait en miroir. Lorsque l’on répond à une action menaçante par une menace encore plus grande et que les adversaires ont des contre-réactions qui se nourrissent les unes des autres, on parle d’escalade. L’escalade signifie que les missiles à longue portée, qui peuvent être dotés de l’arme nucléaire en théorie, le seront également en pratique. Bertold Brecht a mis en garde contre cette course au réarmement il y a plusieurs décennies. La grande Carthage, écrivait-il en 1951, a mené trois guerres. Après la première, elle était encore puissante, après la deuxième, elle était encore habitable. Après la troisième, elle était introuvable". Dans une troisième guerre mondiale, l’Europe serait comme Carthage, ou pire. Les cavaliers de l’apocalypse sont désormais dotés d’armes nucléaires.

    Le chancelier allemand Olaf Scholz a qualifié la décision d’installer les nouveaux missiles américains en Allemagne de « très bonne décision ». Doit-il dire cela parce que, dans son serment, il a promis d’éviter de nuire au peuple allemand ? Quelle est l’ampleur du risque de voir l’Allemagne devenir un champ de bataille ? C’est la crainte qui a marqué les manifestations contre le réarmement dans les années 1980, lorsque les missiles Pershing II ont été installés en République fédérale.

    La guerre nucléaire, disait-on à l’époque, devenait « plus précise et plus contrôlable » avec les missiles Pershing ; le seuil d’inhibition à leur utilisation serait alors abaissé. Les Tomahawk actuellement déployés méritent vraiment le qualificatif de « précis ». Et, contrairement aux Pershing, ils peuvent atteindre Moscou. Cela augmente-t-il ou diminue-t-il le risque que Moscou tente d’éliminer ces missiles de manière préventive ?

    Le silence est tel en Allemagne que l’on peut encore entendre les échos des anciennes manifestations, celles de l’époque, lorsqu’il y avait un mouvement pacifiste dans toute l’Europe. C’était il y a quarante ou quarante-cinq ans. À l’époque, des millions de personnes sont descendues dans la rue avec le slogan « Non à la mort nucléaire » et ont protesté contre la « double décision » de l’OTAN d’installer des missiles et d’entamer des négociations avec Moscou. En Allemagne, ce fut le thème central des protestations, avec la manifestation pacifiste au Hofgarten de Bonn en octobre 1981, suivie des nombreux blocages contre les transports de missiles à Mutlangen. Parmi ceux qui ont barré la route aux missiles, on trouve des écrivains comme Günther Grass et Heinrich Böll, des hommes et des femmes d’église, des artistes et des universitaires, puis de grandes masses de personnes anonymes.

    À cette époque, à l’heure des mouvements pacifistes, le désarmement atteint également le système judiciaire allemand : en 1995, la Cour constitutionnelle fédérale juge que les blocages effectués par les sit-in ne constituent pas des actes de violence. Les jugements prononcés à l’encontre de ceux qui avaient bloqué les missiles ont donc dû être annulés. C’était il y a longtemps. Mais en 2010, le Bundestag a décidé à une large majorité que le gouvernement Merkel devait faire campagne « vigoureusement » pour le retrait de toutes les armes nucléaires américaines d’Allemagne. C’était également il y a longtemps. Les missiles Tomahawk d’aujourd’hui sont-ils moins dangereux parce qu’ils sont plus précis et plus rapides que les missiles Pershing d’autrefois ? Ou bien la situation mondiale est-elle si dangereuse que nous devons accepter de vivre avec la crainte que, si le pire devait arriver, il ne resterait pas une seule pierre debout en Allemagne ?

    Aujourd’hui, la peur paralyse. À l’époque, elle alimentait les protestations, mais aujourd’hui, elle absorbe leur énergie. Beaucoup de gens s’éteignent complètement lorsqu’il s’agit de guerre, d’armement et d’armes, parce qu’ils ont l’impression d’être face à une montagne qu’ils ne peuvent pas voir parce qu’elle est de plus en plus haute. C’est ce qu’on appelle le désespoir. Et certains évitent de lutter pour le désarmement parce qu’ils ne veulent pas être considérés comme des amis de Poutine.

    Le ministre de la défense, Boris Pistorius, affirme qu’il existe un « déficit de capacités » pour justifier le renforcement des forces armées. Mais le mouvement pacifiste souffre également d’un « déficit de capacité ». Il a perdu la capacité de protester au nom de l’espoir.

    En Europe, nous devons réapprendre ce qu’est la paix. Il n’y a pas de sécurité avec encore plus de dépenses militaires, encore plus de chars ou encore plus d’ogives nucléaires. La sécurité ne double pas si l’on double les dépenses militaires et les armes. Elle ne sera pas réduite de moitié si les dépenses et les armes sont réduites de moitié. Elle augmentera si les deux adversaires apprennent à se regarder l’un l’autre. C’est ainsi que nous pourrons réapprendre à faire la paix.

    –-

    Heribert Prantl est chroniqueur au journal allemand Süddeutsche Zeitung.

    #Allemagne #histoire #pacifisme

    • La Russie de Poutine a envahi plusieurs pays, a rasé la Tchetchenie.
      Poutine doit être dissuadé de nuire par des armes de dissuasion.

      Il n’y a aucun parallèle à faire avec les Palestiniens qui subissent une occupation de plus de 70 ans et qui actuellement, subissent un génocide.

    • La dissuasion fonctionne bien et depuis longtemps.

      Maintenant ce sont les populations des états non nucléarisés qui se font massacrer par les états nucléarisés.

      L’Ukraine a eu le grand tort de rendre ses armes nucléaires ...

    • La dissuasion unilatérale, à la façon dont les occidentaux l’envisagent nous mène à une nouvelle course aux armements. Les occidentaux ont sapé tous les outils de déconflictuation mis en place au cours de la guerre froide pour éviter un holocauste nucléaire impromptu.

      Annoner « poutine, poutine, poutine » n’y changera pas grand chose ; à une autre époque, c’était « sadam sadam sadam », ou « kadafikadafikadafi ». Faire comme si la désintégration des outils internationaux de déconflictuation (ONU, Convention de Genève...), du fait en premier lieu des occidentaux eux mêmes, telle qu’elle a lieu en Israël, d’une façon si éloquente et odieuse, ou telle qu’elle a lieu en Arménie, ou telle qu’elle a eu lieu en Syrie ou telle qu’elle a eu lieu en Irak, faire comme si ces actes de tyrannie et d’ultra-violence étaient tous séparés les uns des autres, et tous imputables à quelques diables de circonstance, quand la source est unique et aveuglante (les occidentaux/le capitalisme), ce n’est pas à proprement parler une façon de faire avancer les choses.

      Les pacifistes sont aujourd’hui criminalisés dans nos contrées des « Lumières ». Tout est lié.

    • C’est cela : les pacifistes sont en prison et les missiles sont partout. Les instances de domination de l’occident global ont appris à se « bunkeriser » et des conflits à dominante nucléaire les impacteront très peu. Cela sera aussi, selon leur vision, une opportunité pour éliminer quelques milliards de surnuméraires, les fameux « animaux humains ».

    • Pour nous faire une idée de la question si une comparaison entre l’Ukraine et Gaza est possible, et si on doit y livrer des armes, rappellons nous de ce qu’est l’Ukraine.

      Voilà onze points qu’on peut considérer comme confirmés malgré le brouillard de guerre .

      1. Dans le courant de la dissolution de l’URSS les oligarques régionaux s’emparent de la Crimée et des riches terres qui ont plus ou moins constitué l’Ukraine historique. Ces exploiteurs dominent le peuple dit ukrainien dépourvu de pouvoir réel.

      2. Ces gens puissants s’arrangent pour s’enrichir sur le dos du peuple déshérité et transforment l’état d’Ukraine en celui avec la population la plus pauvre d’Europe.

      3. Un jour les habitants de la Crimée en ont ras le bol et optent pour le retour à la Russie plus prospère et culturellement plus proche. Manque de bol, ce n’est pas prévu dans la loi internationale, mais c’est possible quand même à cause de la convergence d’intérêts avec le pouvoir russe dit « Poutine ».

      4. Une alliance plus ou moins ouverte entre une fraction des oligarques d’Ukraine et leurs confrères aux États Unis (la bande à Biden ;-) destitue le président du pays par un coup d’état et fait élire un candidat plus incliné à la cause « occidentale ».

      5. Commence une guerre des nationalistes ukrainiens contre la population du Donbas envieuse des habitants de la Crimée désormais rattachée à la Russie prospère.

      6. Les ukrainiens portent au pouvoir un comédien qui promet de régler leurs problèmes. Pourtant la pauvreté et le régne des oligarques persistent, et le nouveau président sous influence « occidentale » fait tout pour saboter le processus de paix connu sous le nom protocole et accord de Minsk.

      7. Suite au refus de l’Ouest de retirer ses missiles et d’en finir avec l’expansion de l’OTAN vers l’Est la Russie invahit l’Ukraine.

      8. La majorité des Ukraniens ne comprend pas qu’ils ne sont depuis la dissolution de l’URSS que des pions sur le grand échequier de Zbigniew Brzeziński et ses apprentis sorciers. Aveuglé par les discours nationalistes ils se lancent dans une guerre perdue d’avance qui sert d’abord à l’impérialisme états-unien. Ces impérialistes occidentaux gèrent la stratǵie et la tactique ukrainienne, alimentent ses amées et en ce faisant profitent du sang versé. Les oligarques d’outre-mer et d’Ukraine continuent à se remplir les poches.
      J’observe tous les jours à Berlin les grosses bagnoles de luxe des sbires d’oligarques ukrainiens qui y complètent leurs fins de mois avec le « Bürgergeld » , qui est une sorte d’argent de poche de +/- €1000 mensuels que l’Allemagne leur paye sans condition. Tout le monde sait qu’il n’y a pas de petit bénéfice .

      9. Le peuple d’Ukraine meurt s’il n’a pas réussi de fuir les combats. Les rescapés d’Ukraine construiront leur avenir en Allemagne ou en France où le patronat leur a souhaité la bienvenue comme « immigration de qualité ». Je suis d’accord avec ce point du vue car il faudra bien quelqu’un qui paie ma retraite qui ne sera assurée ni par les allemands autochtones ni par les réfugiés peu qualifiés d’Afrique.

      10. Une fois la guerre terminée l’Ukraine appartiendra ou à la Russie (d’une manière ou d’une autre) ou aux États Unis qui s’empareront des terres fertiles du pays pour se faire rembourser les frais de la guerre provoquée par eux mêmes.

      11. Cette guerre a déjà détruit l’Ukraine à un point où une reconstruction suivant l’exemple allemand ( Wirtschaftswunder ) est exclue. Les peuples d’Ukraine ont tout perdu et les habitants du pays ne récupèreront quoi que ce soit uniquement s’ils font déjà maintenant partie des profiteurs de cette guerre absurde.

      Conclusion : On ne peut pas comparer la guerre contre Gaza et la guerre en Ukraine car les palestiniens n’ont pas d’Allemagne pour les acceuillir. Du point de vue d’Israel il faut donc ĺes éliminer pour se débarasser de la menace arabe.

      Dans l’absolu la guerre en Ukraine est plus déstructive et meurtrière que celle contre l’état palestinien in statu nascendi mais la brutalité de la politique et des forces armées juives dépasse de loin celle de la campagne militaire russe.

      Alors l’unique point commun des conflits est le fait qu’on assassine des êtres humains pour s’emparere de la terre qui devrait leur appartenir.

      Alors est-ce qu’on doit soutenir un des partis belligerants en Ukraine par des livraisons d’armes ? Je pense que ce n’est pas justifiable quand on se place du côté des populations souffrantes. Les livraisons d’armes ne sont justifiées que du point de vue de celui qui par espoir de gains matériels se rallie aux instigateurs des conflits.

      C’est ce que fait le gouvernement bourgeois allemand. Ses membres misent sur le succès de son partenaire d’outre-mer et essaient d’ecarter toute voix dissédente. Je considère donc les membres de ce gouvernement comme des criminels responsables pour l’hécatombe en Ukraine.

      Le temps est loin quand les représentants du camp bourgeois modéré comme Heribert Prantl pouvaient se rallier à la cause pacifiste. Aujourd’hui il n’y a plus que le peuple même pour se montrer solidaire avec les victimes des guerres des riches. Voilà l’explication pour la disparition du mouvement pacifiste reconnu.

      A vous de choisir votre camp.

      #Ukraine #Gaza #Russie #Israel #guerre #pacifisme

    • Oh, apparemment je me suis mal exprimé. Malheureusement le sujet de la guerre interdit chaque forme d’ironie alors qu’il est insupportable sans y ajouter une prise d’humour. Alors continuons sur un ton sachlich .

      D’abord je m’attendais un peu au reproche malhonnête de poutinisme vu qu’actuellement chaque voix susceptible de pacifisme se fait traiter ainsi.

      Pour le dire clairement - on ne peut que diffcilement nier le fait que l’Ukraine et ses population soient un pion sur l’échequier états-unien. Ceci est vrai aussi pour l’Allemagne et d’autres pays même si les pions se montrent parfois réticents aux ordres du joueur d’outre mer.

      Argument

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .

      Je comprend les simples gens qui pensent défendre leur pays alors qu’ils ne défendent que les intérêts de leurs exploiteurs. Les gouvernements et les intellectuels de tous les pays belligérants par contre devraient le savoir, et à mon avis ils le savent pertinemment. C’est une tromperie qu’on pratique partout pour entraîner les peuples dans les guerres, en Ukraine, en Russie, aux États Unis et ailleurs.

      Opinion

      Vivement qu’on nous épargne la mobilisation générale en Europe de l’Ouest.

      Argument

      Je sais aussi qu’il y un courant idéologique qui prend le gouvernment de Russie pour une bande d’impérialistes qui ont déclenché la guerre afin de faire avancer leur projet de rétablissement d’une grande russie, un peu comme le gouvernement turc sous Erdogan qui aimerait rétablir l’Empire ottoman.Si on part de cette position chaque voix qui n’est pas pour la guerre contre la Russie se ressent comme une voix de traitre. Mais ceci n’a pas d’importance pour mon argument.

      Opinion (du point de vue de classe prolétaire)

      Dans une guerre entre pays capitalistes on ne peut que s’opposer aux meurtres et se prononcer pour la fin immédiate des hostilités, le cas échánt pour la désertion ou la révolte contre le gouvernement de son propre pays.

      Opinion (du point de vue humain)

      Il est déjà inacceptable que les puissants d’un pays gâchent sa richesse pour la production d’armes. Soutenir leur export équivaut à la participation aux boucheries.

      J’espère avoir éclairci mon point de vue.

      #propagande_de_guerre

    • Oui c’est plus clair....

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .

      C’est vrai que laisser son peuple se faire envahir par la Russie de Poutine c’est pas du tout un sacrifice. Faut demander aux biélorusses ce qu’ils en pensent tiens...

    • Opinion (du point de vue de classe prolétaire)

      Anatole France (qui avait réussi à s’extirper de sa condition de prolétaire en devenant un « intellectuel engagé » pour son époque) avait déjà compris bien des choses :
      https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k4004637/f1.item.texteImage.

      En fait, on en revient toujours au même : si tu ne prends pas fait et cause pour un camp, tu deviens automatiquement un « traître ».

      #campisme #bellicisme

    • Les accords de Minsk I et II n’ont pas été appliqués par la partie Ukrainienne. C’est un fait, pas un complot ni une vue de l’esprit.

      L’armée Ukrainienne préparait la reprise en main du Donbass fin 2021, sous la supervision des occidentaux et de l’Otan, c’est un fait, confirmé par deux signataires des accords de Minsk I et II, Merkel et Hollande. Ces deux là ont confirmé qu’ils ont signé ces accords pour gagner du temps et qu’il n’était pas question de faire le moindre compromis avec les habitants du Donbass.

      Ces compromis, l’application des accords de Minsk, qui consistaient en une fédéralisation de l’Ukraine, auraient permis d’éviter la guerre que l’on a aujourd’hui.

      Mais on continue de faire comme si cette guerre n’avait qu’un seul fautif.

    • Les accords de Minsk I et II n’ont pas été appliqués par la partie Ukrainienne. C’est un fait, pas un complot ni une vue de l’esprit.

      Oui et le Hamas a attaqué Israël le 7 octobre donc Israël a bien le droit de mener la guerre qui est menée (puisque apparemment on peut faire ce genre de parallèles, pourquoi se priver).

      Mais sinon les Russes ont vachement bien respecté le truc aussi ? Et attendez, ça venait d’où déjà ce besoin d’avoir des accords de Minsk ? Ce serait pas la Russie qui aurait financé des barbouzes (et non « les habitants du Donbass ») pour conquérir des territoires ukrainiens (et même envoyé ses propres militaires, ce qu’elle a reconnu ultérieurement) ?

      Petit conseil : arrêtez de lire le diplo sur le sujet car ils sont ridicules.

      Les dirigeant ukrainiens sont probablement critiquables, à peu près autant que les notre. Les dirigeants Russes actuels sont un peu un cran au dessus, entre les camps d’internement et les assassinats politiques mon choix est vite fait de préférer un Zelensky à Poutine. L’armée Russe enlève des enfants ukrainiens pour les emmener en Russie, pour les « rééduquer », rien que ce fait doit glacer le sang et amener à réagir.

      Le pacifisme, ça a du sens quand 2 pays (enfin surtout leurs bourgeoisies) à peu près égaux veulent se mettre sur la gueule en utilisant les prolos comme chair à canon. Quand il y a un agresseur à l’idéologie mortifère qui veut conquérir ses voisins, je pense que ça mérite d’y réfléchir à 2 fois avant de demander la paix, et on a quand même quelques exemples dans l’histoire (et encore actuellement).

    • Sur mes réseaux Mastodon, j’ai pleins de gens toute la journée, qui publient les éléments de langage pour voter pour Harris. Et toute la journée, tu constates que le parti Démocrate continue de soutenir le génocide de Gaza. Mais si tu es un bon petit occidental qui sait que Poutine est méchant, alors, tu sais que Trump est méchant, et qu’il faut lui préférer Harris. Ou Biden. Ou un autre. Peu importe. Il est démocrate et pro-occidental. Donc il est gentil. Et comme tu le dis « ça doit glacer le sang et amener à réagir ». En votant et se mobilisant pour Harris. Du camp des génocidaires. Avec des boussoles de ce genre, forcément, on finit tous dans les poubelles de l’Histoire sans crier gare.

    • L’inventaire des horreurs des uns et des autres ne suffit pas à expliquer comment on en est arrivé à une situation

      Oui c’est vrai parce que, comme cela a été dit, expliquer c’est excuser hein.

      Mais sinon je trouve ça assez cocasse de venir pleurnicher des accusations de traîtrise après avoir dit que les ukrainiens auraient soit disant mieux fait de se laisser envahir et en même temps de sous-entendre que les discours anti-poutine viendraient plus ou moins de gens qui sont pro-génocide israélien (pourtant Poutine est un bon pote de Netanyahou, c’est à n’y rien comprendre).

    • Poutine, bon pote de Netanyahou ? Arrête ton délire @alexcorp ...
      De toute façon, ton analyse est biaisée depuis le départ avec ton soutien indéfectible de l’Ukraine corrompue contre la Russie autocratique et autoritaire (oui, la Russie est un état dirigée par un autocrate mafieux mais Zelensky qui ne passe pas encore pour un autocrate est lui aussi passé maître en matière de corruption).

      Pour rappel, le pacifisme n’est pas se coucher devant un adversaire belliqueux (être « munichois ») mais surtout permettre aux parties belligérantes de se rencontrer pour négocier un arrêt des hostilités. D’aucuns nomment cela « diplomatie ». Cette notion est cruellement absente des confrontations de ce premier quart du 21e siècle, chacun préférant montrer ses muscles et pousser du menton virilement en prouvant aux médias qu’il aboie le plus fort. Fin de la blague.

    • Ah si, un dernier truc : qui était derrière la « révolution orange » et le mouvement Maïdan en 2013-2014 ?
      Du coup, Poutine a entrepris la « dénazification » de la Crimée et a encouragé la sédition dans le Donbass. C’est con, hein ?

    • @sombre https://www.lopinion.fr/international/le-lien-personnel-entre-poutine-et-netanyahu-permet-de-sauver-la-relation-r

      Les Israéliens n’appliquent pas, pour l’instant, de sanctions à l’égard de la Russie et ne fournissent pas l’Ukraine en armes. Les relations économiques restent modestes, mais ont progressé pour atteindre 2,7 milliards de dollars en 2023. Le lien personnel entre Vladimir Poutine et Benjamin Netanyahu, bien qu’ils aient réduit leurs échanges, permet de sauver la relation russo-israélienne et d’éviter les dérapages.

      Poutine et Netanyahu sont du même moule et s’entendent fort bien.

      D’aucuns nomment cela « diplomatie ». Cette notion est cruellement absente des confrontations de ce premier quart du 21e siècle, chacun préférant montrer ses muscles et pousser du menton virilement en prouvant aux médias qu’il aboie le plus fort. Fin de la blague.

      Ah mais je suis tout à fait d’accord, le problème c’est quand l’autre en face ne veut pas négocier, tu fais comment ? Et ça vaut pour Poutine et Netanyahu (là y avait 200 000 personnes dans les rues d’Israël lui demandant de négocier, il s’en fout complètement).

      Ah si, un dernier truc : qui était derrière la « révolution orange » et le mouvement Maïdan en 2013-2014 ?

      Faut pas faire du suspens comme ça, tu peux donner ta version des faits.

    • @sombre je l’avais lu à l’époque, je signale quand même que Berruyer est connu pour relayer le narratif russe (en point d’orgue, il avait été invité par Lavrov en 2019 à l’ambassade de Russie) et ce qui est clairement absent de son analyse c’est justement toutes les manipulations russes en arrière plan (et au passage, ça parle beaucoup de l’extrême droite ukrainienne, à raison hein, mais quid de l’extrême droite russe ? (qui, rappelons le, est en grande partie au pouvoir ou dans des forces paramilitaires type Wagner)).

      Bref, Maïdan est parti du fait que les russes ont mis la pression sur l’Ukraine pour qu’elle ne se rapproche pas de l’UE. En gros ça faisait 5 ans que l’Ukraine négociait un accord, les états membres de l’UE se mettant enfin d’accord (on peut être pour ou contre c’est pas la question, et les points soulevés par Berruyer sont pas déconnants), tout d’un coup t’as le président ukrainien qui dit « euh non en fait je veux plus, on va bosser avec les russes » (tiens donc...). Cela a abouti au renversement d’un président vu comme une marionnette des russes et les ukrainiens ont commencé à flipper de se retrouver dans un truc à la biélorusse (le mouvement est massif, c’est pas juste des fachos qui s’excitent). Suite à cela le président suivant (Porochenko) a signé l’accord avec l’UE. Ensuite la Russie a financé des barbouzes dans l’est de l’Ukraine et envahi la Crimée (je suppose bêtement que ça devait être la menace qui avait fait reculer le président renversé). Maintenant, évidemment que tout un tas de capitalistes trouvent un intérêt à cette guerre, en premier lieu l’industrie d’armement des Etats-Unis (mais ça n’a échappé à personne que depuis très longtemps les Etats-Unis aiment fourrer leur nez dans les affaires des autres, surtout si ça emmerde un de leurs ennemis).

    • Les pressions américaines sur Nord Stream 1 et 2 datent de bien avant 2014. Mais tout est bien qui finit bien, les américains vendent enfin leur gaz de schiste sous forme de GNL à l’Europe.

      Les magouilles entre capitalistes russes et américains pour prendre pied en Ukraine datent de bien avant 2014, d’où les instabilités de pouvoir dans ce pays, et les manœuvres choquantes, de part et d’autres.

      Tu as un article cette semaine qui évoque le fait que les affrontements entre capitalistes sont à l’origine des instabilités du monde. Et d’ailleurs, tu pourras constater que dès que Milei est arrivé au pouvoir, il s’est empressé de faire revenir le FMI et tous les fonds vautours, qui œuvraient depuis 20 ans pour un retour aux affaires, depuis qu’ils avaient été mis à la porte par quelques gauchistes, dont les gens bien centristes comme il faut savent t’expliquer comment et pourquoi ces gauchistes n’ont pas su se montrer suffisamment doués pour garder le pouvoir (on a les mêmes partout, ils parviennent systématiquement à t’expliquer que les gauchistes sont des nuls, et que les gens de droite sont méchants, ok, mais bon, y-a pas le choix ; sérieux les centristes, vous fatiguez).

    • @klaus : même si @alexcorp est prompt à dégainer un argumentaire « ad poutinum », je me réserve le droit de continuer à « ferrailler » avec lui parce qu’il en va de l’intelligence collective où « intelligence » signifie traitement pertinent de l’information dans ce cas précis. Bon mais là maintenant, j’ai pas trop le temps ...

    • @sombre après 30+ ans d’internet je ne vois plus beaucoup d’intelligence collective (Wisdom of Crowds cf. https://en.wikipedia.org/wiki/The_Wisdom_of_Crowds) sauf pour les spider #AI qui collectent la connerie des foules afin de nous construire les nouveaux mondes à la con.

      J’aime les échanges ouverts avec des gens qui ne sont pas forcément d’accord avec moi surtout quand elles /ils me font découvrir des choses. La découverte de parti pris et d’arguments ad hominem n’en font pas partie. Pourtant je ne m’en fache pas. Lors ce que tu te prononces sur la toile, tu sais ce que tu fais ;-)

    • Il y a parfois un certain relativisme vis à vis du régime russe (ou au moins une minimisation du problème) qu’on ne retrouve pas quand il s’agit de parler des américains ou des israéliens (le meilleur exemple mainstream sur le sujet étant Mélenchon et sa clique, ce premier ayant par exemple dit que la Russie faisait du « bon boulot » en Syrie). Bon, j’aurais quand même lu ici que les Ukrainiens auraient mieux fait de se laisser envahir... (et c’est moi le troll...)

      Heureusement le NPA ou UCL ont des positions un peu plus réfléchies (cf par exemple ce communiqué au moment de l’invasion russe : https://www.unioncommunistelibertaire.org/?Ukraine-Retrait-immediat-des-troupes-d-occupation )

    • Oh ben tiens ! Je me permets une petite digression qui n’en est pas vraiment une en l’occurrence :

      La disputatio est une méthode ancienne qui présente de nombreux avantages. Parmi les missions de l’Institut Ethique et Politique, il en est une qui est de cultiver le doute face aux certitudes et de valoriser la liberté de chacun à penser différemment, sans qu’aucun point de vue ne soit présenté comme définitif. Il est vrai que grande est la tentation de rechercher le consensus par le ralliement à une position majoritaire pour mettre un terme à la discorde. De premier abord, cela nous semble le prix à payer pour garantir l’unité. Pourtant il serait dommage de faire taire ou d’étouffer l’expression d’opinions peut-être plus réconciliables qu’il n’y parait..

      https://www.ethique-politique.fr/disputatio-debat-contradictoire

      Maintenant concernant l’interprétation d’@alexcorp sur un soit-disant assentiment à l’invasion russe de l’Ukraine dans cette discussion :

      Bon, j’aurais quand même lu ici que les Ukrainiens auraient mieux fait de se laisser envahir...

      je répondrai en premier lieu par cette sorte d’oracle :
      « Ce n’est pas quand quand on a chié dans les draps qu’il faut commencer à serrer les fesses ».

    • @sombre
      C’est par rapport à cette phrase que je disais ça, je ne trouve pas que mon interprétation est si dingue :

      Au moment de l’invasion russe le gouvernement d’Ukraine avait le choix entre la guerre totale et la solution gaulliste. Au lieu de s’exiler à Londre il a opté pour le sacrifice de son peuple, qui l’a naturellement suivi .