Les Israéliens danseront à nouveau, promet un film de la BBC

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    Jonthan Cook lors de la présentation par la chaîne britannique d’un documentaire marquant le premier anniversaire du massacre des Israéliens lors de la rave Nova.

    ICela en dit long sur le racisme institutionnel de la BBC, car elle pense que son Survivre au 7 octobre : nous danserons à nouveau c’est un titre approprié pour le documentaire diffusé à l’occasion du premier anniversaire du massacre des Israéliens lors de la rave de Nova.

    On peut supposer que les créateurs du programme pensaient que cela suggérait une guérison et un renforcement de l’autonomie pour ceux qui ont survécu au 7 octobre, plutôt que, comme c’est le cas, une indifférence continue à l’égard du sort horrible des habitants de Gaza qui vivent - ou, dans de nombreux cas, sont morts - à deux pas de l’endroit où se déroulait le festival Nova.

    Au moment de la rave, les Palestiniens étaient piégés dans le camp de concentration de Gaza, sous un siège terrestre, maritime et aérien de style médiéval qu’Israël leur imposait depuis 17 ans. Jusqu’à ce que le Hamas éclate pendant une journée, le 7 octobre, semant brièvement le carnage sur son passage.

    Comme la plupart des autres Israéliens, les fêtards de Nova ne savaient pas ou ne se souciaient pas du fait que tant de souffrances se déroulaient à l’abri des regards à Gaza.

    Ils le savent maintenant, tout comme les réalisateurs des programmes.

    [Le documentaire est également disponible dans plusieurs pays, dont les États-Unis, via Paramount +.]

    Des dizaines de milliers de Palestiniens, en majorité des femmes et des enfants, ont été massacrés par les bombes israéliennes au cours de l’année écoulée. Les autres meurent de faim à cause du siège israélien renforcé.

    La Cour internationale de justice a jugé « plausible » qu’Israël commette un génocide. Bien qu’aucun politicien ou média occidental n’en fasse mention, Israël est en fait jugé en ce moment même devant la plus haute juridiction du monde, accusé du crime le plus grave contre l’humanité.

    Alors, que veut dire le titre « Nous danserons à nouveau » ? Que les Israéliens peuvent recommencer à faire la fête parce que les morts et les souffrances qu’ils ont subies aux mains du Hamas n’ont duré qu’une journée ?

    Il n’y a pas de fin en vue, même un an plus tard, pour les Palestiniens qui ont été massacrés en nombre bien plus grand et qui ont subi des souffrances à une échelle incomparablement plus grande aux mains d’Israël.

    Les Israéliens danseront-ils à nouveau parce qu’ils ont encore des maisons et des familles où retourner ? Alors que les Palestiniens n’ont rien. Leurs communautés ont été rayées de la surface de la terre et des familles entières ont disparu dans des fosses communes. Les orphelins de Gaza ne retrouveront jamais leurs parents.

    Les Israéliens danseront-ils à nouveau parce qu’ils auront de la nourriture sur la table et de l’eau non seulement pour boire mais aussi pour se baigner, voire nager ? Parce que les lumières fonctionnent sur simple pression d’un interrupteur, tout comme leurs téléviseurs et leurs réfrigérateurs ?

    Les enfants de Gaza n’ont rien de tout cela. Ils doivent fouiller les décombres pour trouver les restes, se battre contre les chiens errants pour attraper la moindre miette, manger les mauvaises herbes s’ils en trouvent parmi les décombres.

    Ils doivent marcher des heures, voire des jours, pour trouver de l’eau. Il n’y a ni télévision, ni réfrigérateur. Il n’y a ni murs, ni toits pour les protéger. Et sans murs, il n’y a ni interrupteurs, ni luminaires. Et même s’il y en avait, il n’y a pas d’électricité pour allumer les lumières. Les fils sont hors service.

    Les Israéliens danseront-ils à nouveau parce que la BBC et le reste des médias occidentaux s’efforcent tant d’amplifier leur voix, de réaliser des documentaires pour enregistrer et honorer leur douleur ?

    Les enfants de Gaza n’ont pas de voix. Leurs cris ne sont pas entendus. Leurs larmes s’évaporent dans la chaleur de l’été et se mêlent à la pluie de l’hiver. Personne ne vient de l’extérieur pour faire un documentaire sur eux. Personne ne vient du tout.

    Si les enfants de Gaza survivent, pourront-ils un jour danser ?