Richard Salame sur X : « The massive wave of departures from Lebanon to Syria shows little sign of stopping. 284,000 Syrian citizens and 90,000 Lebanese citizens crossed into Syria between 23 and 29 September, according to the latest data released by the Disaster Risk Management Unit, on 4 October. » / X
L’exode massif vers la Syrie de personnes menacées par les attaques israéliennes est un fait démographique majeur. Parmi elles, près de 300.000 Syriens il y a déjà plus d’une semaine, sans doute encore plus aujourd’hui : la population de réfugiés syriens au Liban vient de connaitre une contraction massive, totalement inattendue. Leur présence massive, faisant l’objet d’estimations aussi floues que contradictoires, suscitait les peurs et la haine de divers partis politiques et de larges segments de la population libanaise. Les projections démographiques, par exemple celles proposées par Charbel Nahas il y a un an (cf. ▻https://seenthis.net/messages/1035931), laissaient craindre une altération significative de la population résidente au Liban, sous l’effet des migrations des Libanais et de la croissance naturelle des réfugiés.
Les attaques israéliennes représentent de ce point de vue une « aubaine » pour tous les groupes inquiets de l’installation indéfinie mais durable des réfugiés syriens au Liban. Il paraît très improbable que ces personnes puissent désormais refaire le voyage dans l’autre sens lorsque les combats seront terminés. Leur départ, en revanche, ne signifie sans doute pas pour la plupart d’entre elles un retour à la maison puisque, pour beaucoup, de maisons, elles n’ont plus. On sait que le régime de Bachar a confisqué énormément de terrains et d’habitations, au nom de la loi 10 passée pendant les années de guerre civile. Il semblerait du reste que de nombreux Syriens se dirigent vers la zone d’Idlib que le régime ne contrôle pas. Et d’ailleurs, il y a fort à croire que le régime n’a aucune envie de recevoir ces masses de personnes désargentées, à qui il n’a pas les moyens de fournir les services de base : logement, eau, électricité, école, santé, etc. Tout cela sans parler de la répression politique.❞