À Nantes, le démantèlement du plus grand bidonville de France se prépare | Mediapart
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Les gens sont venus là pour bosser à prix bradés dans les exploitations agricoles du coin.
C’est pas avec ce qu’on les paye qu’ils vont pouvoir payer un loyer… qui, de toutes manières, n’existe pas (crise aiguë du logement) et ne correspond pas au mode de vie familial.
Au collectif Romeurope, Philippe Barbo, militant et accompagnateur de plusieurs familles roms, attend prudemment de voir ce qui sera réalisé. « C’est sûr qu’il existe des zones grises au sein du bidonville, explique‐t‐il en parcourant ses allées terreuses. Mais il ne faut pas oublier que ce camp témoigne de la politique de pourrissement menée par la métropole depuis quinze ans. » Alors que les premiers Roms arrivent dans le département vers 2005, « très vite, ç’a été la politique de la patate chaude, regrette‐t‐il. Depuis, les Roms se déplacent de commune en commune au gré des expulsions ». Dans le département, ils sont aujourd’hui environ 3 000, répartis dans une soixantaine de bidonvilles.
Ceux de la prairie de Mauves sont arrivés en 2018, quand la ville de Nantes a libéré un terrain privé. Le bidonville s’est ensuite agrandi au fil des évictions. Jusqu’à atteindre sa taille fatidique. Philippe Barbo, lui, milite pour des petits terrains, à dimension humaine, avec un habitat léger et adapté à leur mode de vie : « Il y a plein de choses à explorer, travailler avec l’École d’architecture afin de proposer des alternatives, par exemple. Pourquoi vouloir toujours l’intégration par le logement ? Comme si un bon Rom était un Rom HLM‐isable. »