• Entre Musk et la base MAGA, le camp trumpiste se divise sur les visas de la tech
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/29/les-trumpistes-se-dechirent-sur-les-visas-de-la-tech_6472826_3234.html

    Entre Musk et la base MAGA, le camp trumpiste se divise sur les visas de la tech
    Par Corine Lesnes (San Francisco, correspondante)
    Publié hier à 18h30, modifié à 08h29
    Nouvelle fracture dans le clan Trump. Après l’affrontement interrépublicain au Congrès sur le relèvement du plafond de la dette, c’est l’alliance – quelque peu contre-nature – entre la base MAGA (« Make America Great Again ») et la droite de la Silicon Valley qui est mise à mal sur l’immigration légale et la place à accorder, dans l’économie américaine, aux ingénieurs étrangers.
    La querelle a commencé le 22 décembre lorsque Donald Trump a annoncé la nomination de l’investisseur d’origine indienne Sriram Krishnan comme conseiller pour l’intelligence artificielle (IA) au bureau de la Maison Blanche pour la science et la technologie, un service stratégique à l’entrée d’une année où les autorités américaines devront statuer sur l’encadrement de l’IA. Il travaillera avec David Sacks, un autre investisseur de San Francisco nommé le 5 décembre par le président élu comme « tsar » pour l’IA et les cryptomonnaies, et né en Afrique du Sud, comme Elon Musk.
    Ingénieur de formation, ancien de Microsoft et de Facebook, artisan de la mise en œuvre des projets d’Elon Musk après le rachat de Twitter, devenu animateur, avec son épouse, d’un podcast populaire parmi ses pairs, Sriram Krishnan, 40 ans, est un pur produit du sérail libertarien de la Silicon Valley. Récemment, il était posté à Londres où il a ouvert l’antenne britannique de la firme d’investissements a16z de Marc Andreessen, autre figure de la tech séduite par Trump et ses promesses de baisses d’impôt et de déréglementation des cryptomonnaies. L’ingénieur en a profité pour mettre en contact Elon Musk et l’ancien premier ministre britannique Boris Johnson.
    La base anti-immigration du Parti républicain a critiqué la nomination de M. Krishnan. Elle lui reproche d’avoir plaidé pour l’octroi de cartes vertes automatiques pour les ingénieurs étrangers de haut niveau et d’être partisan de la suppression du plafond de visas H1B, qui permettent aux entreprises technologiques de recruter des employés à l’étranger, en particulier en Inde. Des recrutements à bon marché qui, de l’avis général, évitent aux géants de la tech d’employer des Américains mieux payés. Les loyalistes MAGA réclament l’élimination de ces visas spéciaux qui ont contribué à l’essor d’une économie technologique dont ils ont peu profité.Elon Musk, dont les entreprises sont de grandes consommatrices de visas H1B, a défendu le programme, mettant en cause le professionnalisme des informaticiens américains. « Le nombre d’ingénieurs qui sont super talentueux et super motivés est bien trop faible aux Etats-Unis », a-t-il assuré, le 26 décembre, sur sa plateforme.
    Son partenaire au nouveau « bureau de l’efficacité gouvernementale » annoncé par Trump, Vivek Ramaswamy, né aux Etats-Unis de parents originaires du Kerala (Inde), a enfoncé le clou. « La raison pour laquelle les grandes entreprises technologiques recrutent souvent des ingénieurs nés à l’étranger ou de première génération plutôt que des Américains “natifs” n’est pas liée à un supposé déficit de QI chez les Américains », a-t-il relevé, mais au mode de vie local. « Notre culture américaine a vénéré la médiocrité plutôt que l’excellence depuis trop longtemps », a-t-il posté sur X. Avant de reprocher aux parents américains de laisser leurs enfants passer plus de temps en « soirées pyjama » et « dessins animés le samedi matin » qu’en cours de maths et compétitions scientifiques.
    Sur les réseaux sociaux, les attaques ont pris un tour xénophobe, dont Elon Musk a fait les frais – ila lui-même bénéficié d’un visa H1B dans les années 1990. Laura Loomer, fervente soutien de Donald Trump, a critiqué les « gauchistes de carrière » recrutés pour servir dans la prochaine administration « alors qu’ils partagent des vues en opposition directe avec le projet “America First” » du président élu.
    « Notre pays a été construit par des Européens blancs, pas par des envahisseurs venus d’Inde », a-t-elle posté. Elon Musk a rétorqué en appelant à débarrasser le Parti républicain des « méprisables imbéciles » qui s’opposent à l’immigration de talents étrangers. Il a proclamé qu’il entrerait « en guerre » sur le sujet. Une guerre « d’un type que vous ne pouvez même pas saisir ».
    En trois jours, la querelle a pris le tour de ce que les démocrates, pas mécontents du spectacle, ont qualifié de « nuit des longs couteaux » dans les rangs trumpistes. Steve Bannon, l’ancien stratège populiste de Trump, a pris parti contre Elon Musk – qu’il avait déjà accusé en 2023 d’être à la solde du Parti communiste chinois. Le programme H1B est une « escroquerie » au profit « des oligarques » de la Silicon Valley, a-t-il estimé. Laura Loomer a, elle, accusé le prétendu « absolutiste de la défense de la libre expression » Elon Musk d’avoir réduit sa capacité à collecter des revenus sur X, pour étouffer ses critiques.
    Donald Trump avait fait campagne en 2020 en promettant de mettre les géants de la tech au pas. En 2024, il a multiplié efforts et promesses pour amadouer les milliardaires. Lui qui avait durci les conditions d’obtention de visas H1B pendant son premier mandat, a semblé prendre position en faveur de ses nouveaux amis. Dans une interview par téléphone au New York Post, samedi 28 décembre, il a affirmé qu’il avait « toujours aimé les visas » et qu’il avait nombre d’employés titulaires du H1B dans ses « propriétés », sans autre précision. La presse s’est demandé dans quels golfs il employait des informaticiens.
    La querelle actuelle intervient après la bataille sur le budget, qui a failli entraîner la fermeture des services du gouvernement fédéral quelques jours avant Noël. Bataille perdue par celui qui l’avait déclenchée, à savoir Elon Musk. Pour l’éditorialiste de centre droit David Brooks, le même type de contentieux va marquer le paysage politique de 2025 dans nombre de domaines, de la politique commerciale aux réglementations sur le travail ou le logement.
    « C’est le genre de tension fondamentale qui se manifeste dans votre parti lorsque vous faites ce que Trump a fait : prendre un parti capitaliste dynamique et axé sur le libre marché et y insuffler une philosophie protectionniste, régressive et réactionnaire », écrit-il dans le New York Times du 27 décembre. Selon lui, la manière dont le septuagénaire, qui entrera en fonctions le 20 janvier 2025, gérera ces tensions dans sa coalition sera déterminante pour les élections de mi-mandat en 2026.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#visas#H1B#economie#migrationqualifiee#politiquemigratoire#informaticien

  • La Mongolie annonce un accord avec le groupe français Orano pour l’exploitation d’une mine d’uranium
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/28/la-mongolie-annonce-un-accord-a-1-6-milliard-de-dollars-avec-orano-pour-l-ex


    Le premier ministre mongol Luvsannamsrain Oyun-Erdene et le président français Emmanuel Macron, à Oulan-Bator, le 21 mai 2023.
    LUDOVIC MARIN/AFP

    Le groupe français investira 1,6 milliard de dollars dans un gisement débouchant sur une production en 2028. Le projet doit encore être validé par le Parlement, alors que le pays est soumis à la pression de la Russie et la Chine.

    La Mongolie a annoncé, vendredi 27 décembre au soir, être parvenue à un accord préliminaire avec le groupe français Orano pour l’exploitation d’une mine d’uranium qui doit entrer en production en 2028. L’accord est qualifié de « préliminaire », car il doit encore être approuvé par le Parlement mongol, mais il est une avancée importante, tant pour ce pays enclavé entre la Chine et la Russie qui cherche une « troisième voie » diplomatique et veut réduire sa dépendance à l’extraction du charbon que pour la France, en quête de combustible pour sécuriser l’approvisionnement de ses centrales nucléaires.

    « Cet accord est un pas significatif pour accélérer les opportunités d’investissement et d’emploi pour le peuple mongol, a commenté le premier ministre, Luvsannamsrain Oyun-Erdene. Il souligne également notre engagement à collaborer avec nos “troisièmes voisins” », a-t-il déclaré, en référence aux efforts d’Oulan-Bator pour se tourner vers l’Europe, les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon pour échapper à la mainmise de Moscou et de Pékin.

    L’accord prévoit un investissement à hauteur de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros), le deuxième investissement étranger le plus important dans le pays, après la mine de cuivre et d’or d’Oyou Tolgoï. Il prévoit des travaux préparatoires jusqu’en 2027, puis une production d’uranium de 2028 à 2060 dont la valeur pourrait se chiffrer à 13,4 milliards de dollars. Orano n’a pas confirmé ces annonces.

    pas de localisation de « une mine » dans la partie avant #paywall

    • possible localisation - c’est pas clair s’il s’agit du même projet
      et amende pour corruption…

      La Mongolie annonce un accord préliminaire avec Orano pour l’exploitation d’une mine d’uranium - Challenges
      https://www.challenges.fr/economie/la-mongolie-annonce-un-accord-preliminaire-avec-orano-pour-lexploitation-

      […]
      En octobre 2023, Orano Mining avait signé un protocole d’accord avec l’Etat mongol en vue de développer et exploiter la mine d’uranium de Zuuvch Ovoo, premier projet uranifère en Mongolie à couvrir toutes les étapes d’exploitation d’uranium, de l’extraction à la production, jusqu’à l’exportation d’un concentré.

      Le projet, dont l’investissement initial est de 500 millions de dollars, pour un total de 1,6 milliard de dollars, entrera en phase préparatoire entre 2024 et 2027, a indiqué le gouvernement, qui prévoit le lancement de la production pour 2028.

      Le gouvernement avait déclaré plus tôt vendredi être parvenu à un accord définitif avec Orano Mining, filiale minière du spécialiste français du combustible nucléaire Orano, avant de se rétracter et de préciser être parvenu à un accord préliminaire.

      Plus tôt ce mois-ci, Areva SA, l’ex-Areva, dont Orano Mining est issu, a accepté de verser au Trésor public français une amende de 4,8 millions d’euros pour des faits de corruption liés à ses activités minières en Mongolie entre 2013 et 2017.

      Dans le cadre de cette convention judiciaire d’intérêt public, Orano Mining a en outre accepté de se soumettre pour trois ans aux audits et vérifications de l’Agence française anti-corruption (AFAR) dans le cadre d’un programme de mise en conformité.

      Le Figaro confirme une localisation dans le Dornogovi, aïmak sud-est de la Mongolie où on trouve effectivement un Zuuvch Ovoo à 100 km de la frontière chinoise, à côté d’un emplacement identifié comme _mine d’uranium de Dulaan Uul

    • Simon Taugourdeau | LinkedIn
      https://www.linkedin.com/in/simon-taugourdeau-83912548

      Chercheur en écologie des paturages chez CIRAD
      accueili à l’institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II

      est l’auteur de deux des photos ci-dessus et également auteur d’un mémoire en 2019, consultable sous conditions :

      Etude préliminaire d’un dispositif de compensation écologique dans un écosystème aride à vocation sylvopastorale : cas d’une exploitation minière d’uranium dans la province du Dornogobi en Mongolie
      Infodoc - AgroParisTech
      https://infodoc.agroparistech.fr/index.php?lvl=notice_display&id=199599

      L’entreprise minière Badrakh Energy (filiale d’ORANO Mining en Mongolie) doit réaliser la compensation écologique du projet pilote de la mine de Zuuvch Ovoo dans l’aïmag du Dornogobi en plantant 3 300 saxauls/hectares sur 5 hectares. ORANO souhaite étudier et vérifier l’existence de méthodes alternatives, efficaces et faisables pour la compensation de la future mine. Le présent rapport étudie les possibilités de méthodes de compensation alternatives, et les modalités de compensation adaptées au contexte local de la zone de Zuuvch Ovoo. Cette étude préliminaire a été réalisée à l’aide d’une méta-analyse d’Etudes d’Impact Environnemental de projets d’aménagements existants ; d’entretiens semi-directifs auprès d’éleveurs de la zone de Zuuvch Ovoo dans le soum d’Ulaanbadrakh, puis de Gurvansaikhan, un autre soum du Gobi ; et de mesures de densités de saxauls en conditions naturelles grâce à la méthode des Points Centrés Quadrants. Les résultats de la méta-analyse montrent qu’il existe des méthodes dont ORANO peut s’inspirer. Les résultats issus des entretiens suggèrent qu’une plantation pourrait être menée sur des zones pâturées ; que certains groupes d’éleveurs sont intéressés par une plantation ; et qu’une plantation plurispécifique est plus bénéfique pour les éleveurs et la biodiversité. Enfin, les mesures en forêts naturelles de saxauls montrent que la densité de plantation demandée est trop élevée.

      le #saxaoul, omniprésent dans le Gobi…
      Haloxylon ammodendron — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Haloxylon_ammodendron

      Haloxylon ammodendron est un arbre de la famille des Chenopodiaceae en classification classique, de la famille des Amaranthaceae en classification phylogénétique. Avec deux autres espèces du genre Haloxylon, il porte le nom vernaculaire de saxaoul ou saxaul : Haloxylon aphyllum (Saxaoul noir) et Haloxylon persicum (Saxaoul blanc).

      C’est un arbuste dicotylédone aux feuilles réduites à des épines vertes.
      Endémique de l’Asie centrale, son aire de répartition suit une bande s’étendant de la mer Caspienne jusqu’au Xinjiang en Chine.

      Le saxaoul, arbuste dans le désert de Mongolie, par Jacques-Marie Bardintzeff
      https://blogs.futura-sciences.com/bardintzeff/2022/08/23/le-saxaoul-arbuste-dans-le-desert-de-mongolie


      Saxaouls, arbustes dans le désert de Gobi en Mongolie
      © J.M. Bardintzeff

    • autre étude (master), dans le cadre d’une thèse financée par Orano (Badrakh Energy)

      Etude comparative de l’effet de la végétation pérenne sur
      l’écosystème de deux milieux arides en Asie centrale : le
      désert de Gobi en Mongolie et le désert de Muyunkum au
      Kazakhstan, Nolwenn MAUDIEU
      (dont l’un des tuteurs est S. Taugourdeau)
      https://agritrop.cirad.fr/606916

      (pdf avec localisation précise et de belles photos de l’environnement et de la végétation du « désert » de Gobi ;-)

    • (PDF) Habilitation à diriger des recherches « Impact croisé du climat et de la gestion sur la végétation des pâturages : apport des outils numériques » – Simon Taugourdeau, Crirad
      https://www.researchgate.net/publication/382531843_Habilitation_a_diriger_des_recherches_Impact_croise_du_clima

      HDR soutenue le 03/07/2024 (!…)

      July 2025
      Abstract
      Après un master en Fonctionnement des écosystèmes à l’université de Montpellier (2008-2010), j’ai fait ma thèse à l’université de Lorraine ( soutenue en 2014) entre le laboratoire agronomie et environnement et l’Agroscope ( Zurich, Suisse). Par la suite j’ai travaillé au sein de l’institut Norvégien de Bioéconomie( NIBIO) avant d’être recruté au CIRAD au sein de l’unité SELMET en 2015. Mes activités de recherche ont principalement porté sur les impacts du changement climatique et des pratiques de gestion sur la diversité des pâturages en particulier des parcours arides et semi-arides. J’ai commencé par travailler sur l’utilisation de bases de relevés botaniques et de traits fonctionnels. J’ai à la fois mis en ligne des données , étudié différent biais( impact des données manquantes, intraspécifiques) et étudié les effets des pratiques en lien avec le climat. Cependant, au Sahel, ces approches bases de données sont limitées en particulier à cause du manque de précisions des données de pratique ou de climat. C’est pour cela que nous avons conduit des mesures sur le terrain pour voir l’impact des pratiques et du climat sur la dynamique des herbacées annuelles en particulier sur leur phénologie. Pour les ligneux, nous nous sommes principalement intéressés à leur régénération et à l’importance des zones de dépressions topographiques. Ces mesures de terrains sont cependant lourdes. Une des possibilités est d’avoir des méthodes de suivi indirectes reposant sur de l’imagerie. Je me suis intéressé à l’utilisation des drones et de la photogrammétrie pour faire les suivis de la végétation des zones arides ou semi-arides. En plus de permettre de faire des mesures plus simplement, les outils tels que les drones peuvent permettre d’étudier de nouvelles questions comme l’hétérogénéité spatiale de la végétation. Mon projet de recherche se projette dans la continuité des activités avec la même grande question de recherche sur l’impact des pratiques et de gestion. D’une manière plus spécifique, mon projet se déroule en 3 parties. 1. Utilisation des outils reposant sur la photogrammétrie pour mettre en place des suivis participatifs de la végétation des parcours. L’objectif est d’avoir une double utilisation des images pour à la fois suivre des données de biomasse et des données de biodiversité. L’utilisation des données issues de bases de données hétérogènes induit des méthodes d’analyses spécifiques. Ces travaux permettront d’appréhender les impacts des variations du climat. 2. Etude de l’hétérogénéité spatiale de la végétation des pâturages, en lien avec les pratiques de pâturages et l’impact des pérennes. En effet les pâturages semi-arides et arides sont très hétérogènes spatialement. L’objectif est d’utiliser les outils comme le drone pour caractériser cette hétérogénéité puis identifier les drivers de cette hétérogénéité ( sol, présence de ligneux, comportement des animaux au pâturage). Ce travail sur l’hétérogénéité permettrait d’appréhender d’une manière plus fine les pratiques de pâturages et l’impact de pratiques de replantation. Un des objectifs est d’arriver à comprendre l’impact du timing du passage des animaux en lien avec la phénologique des plantes. En effet le drone permet de faire des suivis très fréquents et d’intégrer aussi l’aspect temporel. 3. Modélisation des communautés végétales des pâturages arides et semi-arides. L’objectif est d’intégrer à la fois l’impact des pratiques et des variations du climat. L’idée est d’avoir un modèle spatialement explicité intégrant les communautés végétales. Ce modèle permettra d‘explorer différentes interactions entre climat et pratiques. Il serait intéressant de tester l’importance des processus stochastiques dans la dynamique des communautés végétales en zones arides.

      (la Mongolie ne figure que dans les références bibliographiques :-(

  • L’« agribashing », un élément de langage endossé par les pouvoirs publics pour un phénomène quasi introuvable
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/27/l-agribashing-un-element-de-langage-endosse-par-les-pouvoirs-publics-pour-un

    Cinq ans après leur mise en place, les observatoires de l’agribashing, chargés d’évaluer, à l’échelle des départements, les « atteintes idéologiques » au monde agricole, ont eu une activité très limitée, voire nulle, selon des documents obtenus par l’ONG ARIA.

    • Quel a été le bilan de ces mesures ? Loin des discours qui ont légitimé, en 2019, l’ouverture de la chasse à l’agribashing, ce phénomène demeure cinq ans plus tard quasi introuvable. Tout en se situant au centre de propositions parlementaires visant à durcir la réponse pénale face aux actions des militants environnementalistes.

      [...]

      La préfecture de Vendée mentionne deux réunions, en janvier 2020 et en avril 2021, mais leurs comptes rendus ne signalent aucune #atteinte_idéologique. En janvier 2020, 198 délits commis sur des exploitations sont identifiés, dont 140 vols divers, un vol avec violence, 34 cambriolages, 23 actes de destructions. Aucune mention de liens avec l’activisme écologiste ou antispéciste. En avril 2021, le constat n’est guère différent, le seul délit pouvant relever d’une atteinte « idéologique » est une intrusion dans une exploitation porcine, mais le compte rendu de la réunion de l’observatoire ne précise pas les motivations du prévenu. Le dispositif mis en place ne semble pas avoir été d’une grande nécessité puisque ensuite, selon la préfecture de Vendée, « l’instance ne s’est pas réunie de 2022 à 2024 »

      De même, la préfecture de Seine-Maritime relève une unique réunion, le 17 janvier 2020, pour lancer l’observatoire. Le compte rendu de celle-ci signale « le phénomène d’attaques militantes antispécistes caractérisées par des intrusions suivies de tags et la diffusion des vidéos prises lors de ces forfaits sur les réseaux sociaux, notamment les élevages de porcs ». « Des incendies sont également à déplorer », est-il par ailleurs mentionné, sans plus de détails. « Les services de renseignement sont particulièrement attentifs à l’émergence de nouveaux groupes tels que L214, ajoute la note. Le sujet de la réglementation récente relative à l’interdiction de l’utilisation de produits phytosanitaires peut également nourrir le climat d’hostilité envers les pratiques des professions agricoles. » Les seuls éléments circonstanciés d’atteintes idéologiques sont, en novembre 2018, « des vidéos tournées lors d’intrusions (…) mises en ligne sur Internet par l’association Direct Action Averywhere [sic] ainsi que le réseau “L214” » et, en octobre 2019, « des tags à caractère antispécistes réalisés sur le mur d’une exploitation agricole à Sommery »..

      Le Monde [c’est-à-dire ici Stéphane Foucart, ndc] a contacté les #préfectures ayant fait l’objet de ces demandes d’accès aux documents, afin de recueillir leurs commentaires sur la teneur (ou l’absence) de ces documents relatifs aux observatoires de l’agribashing. Seules celles de Seine-Maritime et d’Ille-et-Vilaine ont répondu à nos sollicitations, le 25 novembre, assurant qu’elles apporteraient ultérieurement des réponses à nos questions, avant de ne plus donner suite. Les autres n’ont pas accusé réception. « A notre connaissance, seule la préfecture de la Vienne a communiqué sur le suivi des délits touchant les exploitations du département, qui compte près de 4 000 irrigants, dit de son côté Antoine Gatet, le président de France Nature Environnement (FNE). La préfecture a compté 133 plaintes en 2022 et 90 en 2023. »

      L’opacité sur les chiffres réels de l’agribashing ne se joue pas uniquement à l’échelon départemental. Le Monde a également sollicité la gendarmerie nationale à deux reprises, afin d’obtenir un bilan des actions menées par la cellule Demeter depuis sa création, en 2019 – nombre d’enquêtes, d’interpellations, de condamnations, etc. Aucune suite n’a été donnée à ces demandes.

      https://justpaste.it/7ybn3
      #Police #économie #FNSEA #Modèle_agricole #agriculture #Demeter #agribashing #écoterrorime #mégabassines #irrigants #pesticides #élevage_industriel #propriétaires #patrons #agriculteurs

    • Elections dans les chambres d’agriculture : début de la campagne le 7 janvier, report du scrutin à Mayotte
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/27/elections-dans-les-chambres-d-agriculture-debut-de-la-campagne-le-7-janvier-

      Alors que le secteur est en crise et que des tensions opposent les syndicats, les agriculteurs sont appelés à voter du 15 au 31 janvier, par correspondance ou voie électronique, pour élire leurs représentants professionnels.

      À suivre, sans illusion.

  • Argent public, même par de simples bricolages approximatifs, on en trouve

    Lactalis verse 475 millions d’euros au fisc français pour « clore un différend »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/19/lactalis-verse-475-millions-d-euros-au-fisc-francais-pour-clore-un-differend

    Pénuries de médicaments : 8 millions d’euros d’amendes pour 11 laboratoires pharmaceutiques
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/09/24/penuries-de-medicaments-8-millions-d-euros-d-amendes-pour-11-laboratoires-ph

    Douze fabricants et distributeurs d’électroménager condamnés à 611 millions d’euros d’amende pour entente sur les prix entre 2007 et 2014
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/19/darty-boulanger-electrolux-whirlpool-12-fabricants-et-distributeurs-d-electr

  • L’Europe peine à enrayer la fuite des cerveaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/18/l-europe-peine-a-enrayer-la-fuite-des-cerveaux_6454837_3234.html

    L’Europe peine à enrayer la fuite des cerveaux
    Par Eric Albert, Anne-Françoise Hivert (Malmö (Suède), correspondante régionale), Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, correspondant) et Hélène Bienvenu (Varsovie, correspondance)
    Lors de sa dernière saison de recrutement, entre janvier et mars, la prestigieuse école d’économie de Toulouse (Toulouse School of Economics, TSE) a offert des postes à six brillants jeunes économistes, qui venaient de finir leur thèse et commençaient leur carrière de chercheur. Elle a essuyé six refus. Deux ont préféré rejoindre le secteur privé aux Etats-Unis. Quatre ont filé dans d’autres universités, essentiellement étrangères. « C’est dur », reconnaît Jean Tirole, Prix Nobel d’économie 2014 et président honoraire de la TSE.
    L’école d’économie, qui se bat depuis sa fondation en 2007 pour créer un pôle d’excellence, aujourd’hui seizième mondiale de sa catégorie dans le célèbre classement des universités de Shanghaï, déploie pourtant des efforts exceptionnels au regard des standards français. Au lieu du salaire débutant de professeur assistant, autour de 35 000 euros annuels, elle propose une rémunération de 72 000 euros, grâce notamment à des cofinancements de grandes entreprises et à des bourses d’excellence de l’Union européenne (UE).
    Mais cela n’est rien au regard des ponts d’or déroulés par les établissements anglo-saxons. « Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, il n’est pas rare de voir des offres à 250 000 dollars [238 000 euros] ou 300 000 dollars par an, souligne Christian Gollier, le directeur de la TSE. On peut danser sur la tête, ça ne changera pas grand-chose : il suffit de regarder les chiffres pour comprendre le phénomène. »
    En mauvaise posture
    Celui-ci est symptomatique de l’un des grands handicaps dont souffre l’Europe, à l’heure où l’activisme industriel chinois et la puissance économique américaine mettent à mal sa compétitivité. Certes, l’énergie chère, les difficultés de financement des entreprises et la faiblesse de l’innovation la lestent, comme l’a souligné l’accablant rapport remis par Mario Draghi, l’ancien président de la Banque centrale européenne, en septembre. Mais elle est aussi en mauvaise posture dans la grande bataille que se livrent les continents pour attirer les meilleurs chercheurs au monde. « On a quand même un problème, explique M. Tirole. Les étudiants qui ont fait Normale-Sup ou Polytechnique, qui sont parmi les plus brillants et les plus entreprenants de leur promo, et dont les études furent payées entièrement par l’Etat, s’empressent d’aller vivre aux Etats-Unis. Nous sommes incapables de les retenir. »
    Cette concurrence pour attirer les cerveaux ne concerne pas seulement les labos de recherche. Elle fait aussi rage du côté des entreprises, qui cherchent à recruter les profils les plus brillants, quelle que soit leur origine. Outre-Atlantique, 55 % des quelque 500 licornes (entreprises non cotées valant plus de 1 milliard de dollars) du pays ont été créées par des immigrés, selon une étude de la National Foundation for American Policy, un centre de réflexion. Le taux atteint deux tiers en comptant les enfants d’immigrés. L’étude cite notamment Stripe, une entreprise de paiements en ligne créée par des Irlandais, Discord, une plateforme de communication prisée des fans de jeux vidéo, inventée par un Ukrainien, ou encore Biosplice, une société de biotechnologie fondée par un Turc. Elle ajoute aussi SpaceX, l’entreprise spatiale gérée par Elon Musk, né en Afrique du Sud. Au total, sur 500 licornes, 66 ont été créées par des Indiens et 54 des Israéliens, mais on trouve aussi 27 Britanniques, 18 Français et 15 Allemands.
    « Retenir et attirer les talents est un enjeu majeur, confirme l’économiste Camille Landais, un Français lui-même basé à la London School of Economics. On a une littérature économique très riche qui, en étudiant les précédents historiques, montre que les grands talents scientifiques ou les grands innovateurs produisent des retombées économiques importantes. » Il cite l’exemple de la fuite des juifs européens vers les Etats-Unis avant la seconde guerre mondiale, qui contribuèrent grandement à l’innovation dans leur pays d’accueil, notamment en physique et en chimie. A l’exemple d’Albert Einstein.
    L’Europe est-elle en train de perdre ses cerveaux au profit des Etats-Unis ? Les spécialistes du sujet se montrent prudents, tant il est complexe. Les statistiques sont notoirement imprécises, la notion de « cerveau » n’étant pas simple à définir. Parle-t-on des thésards ? Des meilleurs chercheurs ? Faut-il inclure les entrepreneurs ? Les cadres supérieurs ? Marie Sautier, une chercheuse suisse qui fait sa thèse sur la question des parcours internationaux des chercheurs, note que le taux de départ des docteurs européens (ceux qui ont une thèse) est stable depuis les années 2010 : environ 20 % s’envolent vers les Etats-Unis.
    Bien sûr, un passage par l’étranger est un incontournable pour les chercheurs de haut vol. « En France comme aux Pays-Bas, les postdocs font souvent face à une double injonction : internationaliser leur trajectoire en allant à l’étranger, mais, dans le même temps, conserver un réseau et un ancrage local », continue Mme Sautier. Elle préfère parler de « brain circulation » (« circulation des cerveaux ») plutôt que de fuite.
    Camille Landais s’en veut l’un des exemples. Il a fait sa thèse sous la direction de Thomas Piketty à la Paris School of Economics, puis est passé par Berkeley et Stanford, aux Etats-Unis, avant de s’installer au Royaume-Uni en 2012. Aujourd’hui, il est en France deux jours par semaine, où il est président délégué du Conseil d’analyse économique, un organisme rattaché au premier ministre. Le reste du temps, il est à Londres, où il enseigne à la London School of Economics. Comme lui, la plupart des économistes français à renommée internationale sont passés par les Etats-Unis, pour le meilleur. « Le développement actuel des grands centres français d’économie en a bénéficié. Jean Tirole était au MIT [Massachusetts Institute of Technology, de 1984 à 1991], avant d’aller à Toulouse. Pareil avec la Paris School of Economics, quand Daniel Cohen, qui avait passé du temps à Harvard, est rentré [l’économiste, mort en 2023, a été l’un des cofondateurs de l’école]. Thomas Piketty est aussi revenu du MIT. »
    Tout l’enjeu est donc d’offrir des conditions suffisamment attrayantes pour donner envie à ces cerveaux de revenir – mais aussi, pour en attirer d’autres. Or, en la matière, la France, comme nombre de ses voisins européens, peut mieux faire. Et ce n’est pas seulement une question d’argent. « En Italie ou en France, un peu plus de 20 % des chercheurs évoquent leur départ comme une mobilité forcée, contrainte par les normes pesantes de carrière ou l’absence d’alternative locale, contre moins de 3 % au Royaume-Uni », note Mme Sautier. Le manque de postes de chercheurs après la thèse, qui implique de longues années de précarité, pousse à l’expatriation.
    Une étude de la Commission européenne de 2020 indique que les pays les plus touchés par la fuite des cerveaux sont la Grèce (environ 6 arrivées de chercheurs en Grèce pour 10 départs) et l’Italie (7 pour 10). La France connaît aussi un taux de départs net (un peu plus de 9 arrivées pour 10 départs). L’Allemagne équilibre à peu près les flux, le Royaume-Uni connaît un taux légèrement positif. Mais les grands gagnants, sans surprise, sont les Etats-Unis, avec plus de 12 arrivées pour 10 départs.
    Dans les sciences dures, la liste des prix Nobel récemment attribués à des Français donne une idée de l’ampleur des départs. Anne L’Huillier, Prix Nobel de physique en 2023, vit en Suède depuis les années 1980. Pierre Agostini, colauréat la même année, est parti à l’université d’Etat de l’Ohio après sa retraite en 2002 ; Emmanuelle Charpentier, Prix Nobel de chimie en 2020, est installée en Allemagne, étant passée notamment par les Etats-Unis…
    Une tendance comparable apparaît dans les mathématiques, pourtant une spécialité française. Pour mesurer le phénomène, Martin Andler, un mathématicien, s’est penché sur le congrès international des mathématiciens, qui a lieu tous les quatre ans et pendant lequel est remise la médaille Fields, le prix le plus prestigieux de la discipline. A chaque fois, près de 200 mathématiciens sont invités à présenter leurs travaux. En 2014, 31 Français ou étrangers résidants en France avaient eu cet honneur. « Depuis, sept d’entre eux sont partis s’installer à l’étranger », constate-t-il. Plus inquiétant, le flux s’accélère, selon lui : « En 2014, la France était encore légèrement attractive dans le domaine des mathématiques. Depuis, le solde est devenu négatif. »
    Cette tendance n’a pas toujours été aussi nette. Dans les années 1990, quand Jean Tirole a accepté l’invitation de rentrer en France de son ami économiste Jean-Jacques Laffont, qui venait de créer ce qui deviendra la TSE, il enseignait au MIT : « A l’époque, les écarts de salaires avec les Etats-Unis étaient plus faibles. » Depuis, l’envolée des rémunérations américaines s’explique en grande partie par l’extrême inflation des droits d’inscription des étudiants. Le résultat est un système très inégalitaire, avec un sérieux problème d’endettement des jeunes Américains – mais qui permet de financer des conditions de travail et des rémunérations exceptionnelles aux enseignants. Impossible de répliquer cela dans une université en France, où les frais d’études sont presque nuls.
    Le directeur de TSE fustige également les lourdeurs des universités françaises, « avec des conseils d’administration qui durent cinq heures pour savoir si on va attribuer 3 000 euros au bureau des étudiants ». Son école est récemment devenue « grand établissement », c’est-à-dire autonome de l’université, lui permettant d’avoir enfin la maîtrise de ses ressources humaines. Et de s’épargner de telles lourdeurs administratives.
    A tout cela s’ajoute le contexte politique. Attirer les cerveaux, c’est aussi permettre une installation facile aux étudiants étrangers, aux talents recrutés par les universités, les start-up et les entreprises, ainsi qu’à leur famille… Or, à travers l’Europe, c’est la crispation générale. Voire, la fermeture. Le 11 décembre, au Pays-Bas, à l’issue de longues tractations entre les partis politiques, le gouvernement a ainsi trouvé un accord pour réduire le nombre d’étudiants étrangers et « néerlandiser » certaines formations, c’est-à-dire réduire le recours à l’anglais. Les populistes du Parti pour la liberté – le mouvement du dirigeant d’extrême droite Geert Wilders qui domine la coalition au pouvoir – en avaient fait l’une de leurs revendications. Le royaume totalise 128 000 étudiants étrangers (dont 4 860 Français) dans ses universités et ses hautes écoles lors de la rentrée 2023-2024, soit 15 % du nombre total d’inscrits, et il espère réduire ce nombre dès 2025.
    Au Danemark, les possibilités de s’installer dans le pays sont de plus en plus restrictives pour les étrangers, même pour les profils de haut vol recrutés à grands frais par les universités et les entreprises. En Hongrie, où le pouvoir autoritaire a réduit l’autonomie des universités publiques, un sondage réalisé en 2024 par les Jeunes chercheurs universitaires (FKA), un collectif affilié à l’Académie hongroise des sciences, a révélé que le quart des doctorants du pays réfléchissaient à chercher un travail à l’étranger.
    On touche ici à l’un des grands défis à venir pour l’Europe : comment concilier ce penchant pour la fermeture, poussé notamment par les formations d’extrême droite, avec la nécessaire ouverture qu’exige la course à la compétitivité ? Camille Landais appelle à une unification des règles européennes d’immigration pour les chercheurs. « Pourquoi est-ce qu’on n’a pas de visa européen pour les talents, par exemple ? » Pour lui, le danger est que chaque pays défende son pré carré, au détriment de l’intérêt du continent : « Il ne faut pas penser au niveau national, mais européen. Même si on peut vouloir qu’il y ait des centres de recherche en Pologne, en Slovénie, en France, dans chaque pays, ce n’est pas forcément la meilleure manière de rationaliser notre offre universitaire et scientifique. » Cela n’en prend pas le chemin.

    #Covid-19#migration#migrant#UE#migrationqualifiee#politiquemigratoire#economie#developpement#universite#sante#etudiant

    • Il n’est tout simplement pas possible pour les organismes publics de lutter quand il s’agit d’aligner des K€.

      Ces niveaux de salaires n’ont socialement aucune justification.

      Quand l’élitisme se mesure en K€, il est rarement le signe d’une excellence académique et bien plus sûrement l’indice d’une connivence de classe, précurseur de la cooptation nécessaire à la conservation du pouvoir.

    • ça rate beaucoup d’éléments il me semble... Par exemple, la fascination pour les US est finie depuis des années ! je vois beaucoup de femmes refuser d’aller faire un postdoc aux US (les statuts de postdocs sont très précaires, y compris parfois sur l’assurance santé). Et tout le monde évoque l’argent... mais, s’il est vrai que ça peut jouer, c’est surtout que la vie hors de France peut être bien plus agréable ! Depuis des années on me fait du pied pour rentrer en France, mais quand je regarde le niveau de vie et les conditions de vie, désolé, mais je reste à Montréal (logement avec jardin sur l’île, déplacement en vélo, bonnes formations pour les enfants, gens agréables, etc). La France ne fait plus rêver quand on va voir un peu ailleurs, désolé... Les étudiant(e)s que j’attire me le confirme (encore plus quand on parle de personnes issues de minorités visibles, qui sont très content de partir de France). Je me souviens aussi d’une discussion avec une étudiante chinoise qui voulait bosser avec moi, mais j’avais juste un financement en France, et quand j’ai proposé une thèse en cosupervision, sur Paris, elle a dit que non. Montréal et le Canada oui, mais Paris, non.

    • et suite au commentaire de @biggrizzly, parler d’argent c’est vite arriver sur la question de la valeur ("Ces niveaux de salaires n’ont socialement aucune justification"). C’est l’argument que j’entends toujours de la part des médecins (ou des universitaires des facultés de médecine, qui ont, en France comme ailleurs, des avantages démesurés par rapport aux autres facultés - on pourrait aussi parler du droit il me semble) sous prétexte de « sauver des vies » (y compris des dermatos ou des orthodontistes qui soignent des acnés juvéniles ou mettent des appareils dentaires à tous les ados CSP+ qui bossent 3 jours par semaine et gagner 4 fois plus qu’un prof d’université « régulier »). Mon point est que demander à quoi ça sert est dangereux... je suis loin d’être le plus à plaindre, mais souvent, je me demande à quoi je sers, oui. Et je me dis que ça ne changerait pas grand chose si je plaquais tout pour avoir un petit métier que j’exercerais avec mes dix doigts...

    • Deux remarques : une concerne une récente interview de Varoufakis rapportant qu’en Grèce, plus de 50% des médecins quittent le pays moins d’une mois après l’obtention de leur diplôme... comment un État peut il tenir sur la durée avec une telle perte sèche ?

      D’autre part, je me rappelle que la TSE avait fait parlé d’elle quelques mois auparavant pour avoir suspendu un prof qui avait parlé de Gaza en cours. Je ne sais pas si ça joue beaucoup dans l’esprit des jeunes diplômés face au salaire, mais connaissant l’engagement de quelques uns d’entre eux, je ne défausserais pas a priori ce type de cause.

  • Crise des opiacés : le cabinet McKinsey va payer 650 millions de dollars pour éviter un procès pénal
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/13/crise-des-opiaces-le-cabinet-mckinsey-va-payer-650-millions-de-dollars-pour-

    #McKinsey est accusé notamment d’avoir aidé le laboratoire Purdue Pharma à doper les ventes de l’#OxyContin, dont la surprescription est généralement considérée comme ayant déclenché une crise sanitaire meurtrière aux Etats-Unis.

  • Patrons français, du ras-le-bol de l’Etat à la tentation trumpiste
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/12/patrons-francais-du-ras-le-bol-de-l-etat-a-la-tentation-trumpiste_6444011_32

    Un patron d’entreprise publique, ancien de Bercy, et un ténor du privé, unis par un même ras-le-bol, cela a du poids. « C’est l’enfer d’investir en France pour des raisons réglementaires. Le premier frein à la décarbonation aujourd’hui, ce sont les procédures », a attaqué Luc Rémont, le PDG d’EDF, mardi 10 décembre, au congrès de l’Union française de l’électricité, à Paris. « Ici, en France, j’ai 500 développeurs en énergies renouvelables qui arrivent péniblement à faire 300 à 400 mégawatts par an. Aux Etats-Unis, j’ai construit 2 gigawatts en un an. Je ne peux pas continuer à investir dans un pays (…) pour un rendement aussi faible », a prévenu Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies, appelant à « simplifier les processus ».

    Ils ne sont pas les seuls. La réouverture de Notre-Dame de Paris, samedi 7 décembre, après cinq ans d’un chantier titanesque, a été l’occasion d’un concert dans ce registre, sans orgue ni violon. « On a voté des lois d’exception pour que les artisans de Notre-Dame n’aient pas à faire face aux contraintes qui les emmerdent (…) tout au long de l’année », a souligné, notamment, l’économiste libéral Nicolas Bouzou, interviewé par Le Figaro TV.

    Pierre Gattaz, l’ancien président du Medef, qui ne manque pas une occasion de fustiger la « folie bureaucratique » en France, va même un cran plus loin. Dans une publication très vue sur LinkedIn, l’ex-patron des patrons, qui n’a pas répondu à nos sollicitations, lançait : « Faudra-t-il un Donald Trump, un Elon Musk ou un Javier Milei en France pour arrêter ce délire ? », tout en relayant une vidéo de Jean-Philippe Tanguy, le député Rassemblement national (RN) de la Somme, ironisant en commission des finances sur la surenchère administrative.

    Trump-Musk-Milei, pourquoi cette improbable sainte-trinité des affaires est-elle invoquée ? Le président américain élu sur un programme de dérégulation, l’entrepreneur milliardaire érigé en « ministre de l’efficacité gouvernementale » et le président argentin, chantre des coupes budgétaires à la tronçonneuse, portent, tous à leur manière, des messages anti-étatiques. Raison pour laquelle l’invitation à partager les « meilleures pratiques pour lutter contre les excès de bureaucratie » lancée, le 13 novembre, à Elon Musk par Guillaume Kasbarian, le ministre macroniste démissionnaire de la fonction publique, a été vivement critiquée à gauche.

  • Affaire #Telegram : #Pavel #Durov, le patron de la #messagerie, interrogé pour la première fois par le juge d’instruction
    https://www.20minutes.fr/justice/4127860-20241206-affaire-telegram-pavel-durov-patron-messagerie-interroge-

    (...)

    Il avait été mis en examen fin août par deux juges d’instruction pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, après quatre jours de garde à vue. La justice lui reproche globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie. Pavel Durov avait été remis en liberté avec un lourd contrôle judiciaire, prévoyant notamment l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros et de pointer au commissariat deux fois par semaine, et l’interdiction de quitter le territoire français.

    (...)

    Le réseau social qui n’était pas sous le contrôle de l’Occident est désormais, apparemment, bien moins décrié. Quelque chose doit avoir changé.

    Ce réseau social n’a pas été présenté comme ayant été utilisé pour empêcher l’élection d’un candidat conforme aux souhaits de l’Empire.

    Apparemment, l’autre réseau social, là, dont le PDG n’est pas (encore) sous contrôle judiciaire en France, il est prié d’accepter une OPA de nationalité américaine au plus vite, au risque de se faire couper les accès aux réseaux. C’est ballot cette façon d’insister pour nous démontrer qu’en fait, nos réseaux sociaux sont beaucoup de choses, mais pas neutres.

    #TikTok sur le point d’être interdit aux Etats-Unis. Son dernier espoir : Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/09/tiktok-tout-pret-du-bannissement-aux-etats-unis-son-dernier-espoir-donald-tr

    Une cour d’appel fédérale vient de rejeter le recours du réseau social contre une loi l’interdisant dans le pays si elle n’est pas revendue par son actionnaire chinois. L’attitude du président élu, qui a été tour à tour pro et anti-TikTok, scellera, ou non, son sort.

  • L’usine de #batterie Eramet qui devait s’installer à Grande-Synthe (#Dunkerque) retire sa candidature, cela alors meme que sa concurrente a 50% de rejet de production et se fait virer par Peugeot.

    On ne sait pas faire de batteries ?

    Le plan de survie économique de Dunkerque tombe à l’eau ?

    https://www.20minutes.fr/economie/4117507-20241024-dunkerque-projet-usine-recyclage-batteries-tombe-eau

    C’est dingue de devoir séparer chimiquement les constituants d’une batterie, pour refaire une batterie identique avec les même atomes dans les même proportions (#lithium, nickel, cobalt).
    https://www.debatpublic.fr/sites/default/files/2024-03/ERAMET-Projet-RELIEVE-Synthese-du-Dossier-de-concertation-WEB-3.pdf

  • Les syndicats de Bayard appellent à la grève, sur fond de craintes liées à l’« extrême droite »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/27/les-syndicats-de-bayard-appellent-a-la-greve-sur-fond-de-craintes-liees-a-l-

    L’embauche d’Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement du groupe, ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur Pierre-Edouard Stérin, suscite la contestation des syndicats du groupe catholique de presse et d’édition.

    Les syndicats de Bayard, propriétaire du journal La Croix, ont appelé, mercredi 27 novembre, à faire une heure de grève jeudi, entre 14 heures et 15 heures, sur fond de crainte de voir « l’extrême droite » entrer dans ce groupe catholique de presse et d’édition. Cette décision a été prise lors d’une assemblée générale mardi. « D’autres formes de mobilisation vous seront alors proposées pour le jeudi 5 décembre », font savoir les syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC - CSN, CGT, SNJ) dans un tract interne.

    lls contestent d’une part le fait que Bayard figure parmi les repreneurs de l’Ecole supérieure de #journalisme (#ESJ) Paris, aux côtés de milliardaires comme Bernard Arnault, Rodolphe Saadé et l’ultraconservateur Vincent Bolloré.
    D’autre part, ces syndicats s’opposent à l’embauche d’Alban du Rostu comme directeur de la stratégie et du développement du groupe, poste nouvellement créé. Ce dernier est un ancien collaborateur du milliardaire catholique conservateur #Pierre-Edouard_Stérin, qui a échoué cette année à racheter l’hebdomadaire Marianne. « On ne veut pas de l’extrême droite à Bayard », c’est « un refus viscéral », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) une source syndicale, en pointant « le parcours » de M. Rostu.
    Alban du Rostu se défend d’avoir un « rôle éditorial ou managérial dans les journaux »
    Jusqu’à sa démission, effective en juillet, ce dernier dirigeait le Fonds du bien commun, organisation philanthropique financée par M. Stérin. Indépendamment de ses affaires, le milliardaire a lancé un projet politique baptisé Périclès, qui vise à rassembler des forces de droite et d’extrême droite. A la suite de la révélation de son arrivée à Bayard par Libération et L’Humanité, l’hypothèse que M. Rostu y ait participé inquiète ses opposants.

    (...) Bayard est détenu par la congrégation religieuse catholique des Augustins de l’Assomption. En plus de La Croix, il détient l’hebdomadaire Le Pèlerin, le mensuel Notre Temps et des titres de #presse_jeunesse comme Pomme d’Api, Astrapi, Okapi et J’aime lire (sous la marque Bayard Jeunesse), ainsi que Toboggan, Wapiti ou 1jour1actu (sous la marque Milan, sa filiale).

    #media #milliardaires #extrême_droite

    • A propos de l’ESJ (école supérieure du journalisme)

      https://actualitte.com/article/120453/presse/bayard-et-bollore-l-alliance-des-catholicismes-qui-interroge

      Sous l’impulsion de l’entrepreneur Vianney d’Alançon, l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris a été récemment rachetée par un consortium composé, entre autres, de milliardaires, parmi lesquels un certain Vincent Bolloré. Dans les investisseurs liés à l’édition, on trouve également Vincent Montagne (Média-Participations) et le groupe Bayard. La CFDT Journalistes s’étonne « au plus haut point » de la participation à cette entreprise « d’un groupe humaniste », comme le dernier cité…

    • Le Groupe Bayard renonce au recrutement d’Alban du Rostu et à sa participation au rachat de l’ESJ Paris
      https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/02/le-groupe-bayard-renonce-au-recrutement-d-alban-du-rostu-et-a-sa-participati

      L’arrivée de l’ex-bras droit du milliardaire ultraconservateur Pierre-Edouard Stérin avait provoqué une semaine de fronde de la part des journalistes et des auteurs. Le directoire du groupe de presse et d’édition a fait savoir, lundi, qu’il faisait une croix [croacroa] sur cette embauche « dans un souci d’apaisement et d’unité ».
      Par Brice Laemle


      Des salariés du groupe Bayard manifestent devant leurs locaux à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 26 novembre 2024. BABETH ALOY

      La crise intense secouant le Groupe Bayard depuis une semaine aura finalement eu raison de deux décisions portées par le nouveau président du directoire, François Morinière. Face aux « inquiétudes et incompréhensions » suscitées par l’annonce du recrutement d’Alban du Rostu en tant que directeur de la stratégie et du développement, lundi 25 novembre, et par la prise de participation dans le rachat de l’école de journalisme ESJ Paris, le directoire a annoncé, lundi 2 décembre, y renoncer « dans un souci d’apaisement et d’unité ».
      A travers un communiqué, le directoire – composé de François Morinière et de Dominique Greiner, journaliste et religieux de la congrégation des augustins de l’Assomption – explique avoir pris la décision de quitter le tour de table de l’ESJ Paris en revendant sa participation. Le conseil de surveillance se réunira mercredi 4 décembre pour avaliser ce choix.

      Toujours par communiqué, le directoire de Bayard (qui édite le quotidien catholique La Croix, l’hebdomadaire Le Pèlerin, le mensuel Notre temps et des titres phares de la presse jeunesse : Pomme d’api, Astrapi, Okapi, J’aime lire…) fait savoir qu’« Alban du Rostu, conscient de la situation créée par sa nomination, a proposé de renoncer à son entrée dans le groupe ». Le directoire salue « son très grand sens des responsabilités », convenant « d’un commun accord de ne pas procéder à son embauche pour mettre fin à la campagne injuste dont il était victime[euh] ».

      « Victoire sur toute la ligne »

      Dans la foulée de ces annonces, l’intersyndicale de Bayard (CFDT, CFTC, CFE-CGC-CSN, CGT, SNJ) s’est réjouie d’une « victoire sur toute la ligne ». Si de nombreux salariés se disaient « soulagés » lundi, autant voulaient rester « vigilants » sur la suite, pas forcément rassurés par l’argumentation et les termes choisis par le directoire [tu m’étonnes].

      Le recrutement de M. du Rostu, ex-bras droit du milliardaire catholique Pierre-Edouard Stérin, était vu en interne comme une volonté d’orienter dans un sens conservateur la ligne du groupe, jusqu’ici tenante du #catholicisme_social. Le pedigree de M. du Rostu expliquait cette défiance. Ce dernier a participé au lancement du projet politique de M. Stérin, baptisé « Périclès », visant à mener la bataille des idées au service de valeurs identitaires, conservatrices et libérales. Cette désignation faisait suite à la décision, par le nouveau président de Bayard, de s’associer notamment à l’homme d’affaires marqué à droite Vincent Bolloré dans le rachat de l’école de journalisme ESJ Paris, une école privée non reconnue par la profession.

      Déjà, le choix de #François_Morinière pour diriger Bayard – nommé au printemps 2024, arrivé à ce poste le 1er novembre – était interprété en interne comme une volonté de rappeler les fondamentaux religieux du groupe à l’entreprise, et notamment à sa branche jeunesse, la plus rémunératrice. Cette nomination a suivi un changement à l’été 2023 à la tête de la congrégation assomptionniste, propriétaire du Groupe Bayard. L’intronisation de M. Morinière, proche du cardinal Philippe Barbarin, a d’ailleurs fait l’objet d’une messe organisée par les assomptionnistes, selon les informations recueillies par Le Monde. Un fait inhabituel, même au sein de ce groupe de presse catholique.

      A plusieurs reprises, devant les salariés du groupe, le directoire de Bayard avait tenté, mercredi et jeudi, d’éteindre l’incendie. Sans succès. Pendant les temps d’échange, MM. Morinière et Greiner avaient martelé qu’Alban du Rostu n’aurait « pas de rôle éditorial ». « On a déjà ostracisé quelqu’un, on ne peut pas se le permettre à nouveau », avaient-ils plaidé, un an après le recrutement annulé d’Antoine Daccord en qualité de directeur général de La Croix.

      L’émoi avait suscité la mobilisation de 200 à 300 salariés, manifestant, jeudi 28 novembre, devant le site de Bayard, à Montrouge (Hauts-de-Seine), pendant une heure de débrayage, avant une menace de grève début décembre. Du jamais-vu, selon plusieurs salariés, presque surpris par la vigueur de la mobilisation dans un groupe de presse qui n’a pas la culture de l’affrontement. Le même jour, à Toulouse, un autre rassemblement avait lieu devant les locaux de la filiale Milan Presse (Wapiti, 1jour1actu). La veille, lors de l’ouverture du Salon du livre jeunesse de Montreuil (Seine-Saint-Denis), une banderole_ « Chez Bayard, aucune place pour l’extrême droite » avait été déployée sur le stand de Bayard jeunesse par plusieurs salariés.

      Un texte signé par près de 300 auteurs et illustrateurs de Bayard et de Milan Presse, plaidant « pour que l’extrême droite ne mette pas la main sur Bayard », avait été envoyé, lundi 2 décembre, au directoire, au conseil de surveillance ainsi qu’au père Fabien Lejeusne, lui aussi membre de la congrégation des assomptionnistes. Vendredi 29 novembre, l’instance représentative de la rédaction de La Croix, la Copec, avait, elle aussi, adressé un courrier au conseil de surveillance du Groupe Bayard. Cette missive signalait plusieurs éléments « factuels » sur le parcours de M. du Rostu que la Copec estimait « de nature à porter atteinte à l’image du Groupe Bayard ».

      « Les missions de développement » dans l’événementiel et l’international restant « impératives » et « urgentes » pour l’entreprise de presse et d’édition, le poste de directeur du développement sera prochainement pourvu, ajoute le directoire à la fin de son communiqué. « Nous avons besoin d’un directeur de la stratégie et du développement, mais en harmonie (…) avec les valeurs socles de Bayard : humanisme, solidarité avec tous, ouverture vers l’autre, tolérance, dialogue »_, répond l’intersyndicale.

    • La presse catho visée par un raid d’extrême droite, Jean-François Julliard et Hervé Liffran
      https://www.lecanardenchaine.fr/medias/49544-la-presse-catho-visee-par-un-raid-dextreme-droite

      Les amis de Vincent Bolloré et de Pierre-Edouard Sterin espéraient jouer les agents d’influence au sein du groupe de presse. Leurs gros sabots ont ruiné – pour l’instant - leur tentative. En attendant, le président de Bayard reste en place, malgré un tweet sulfureux qui minimisait les agressions sexuelles dans l’Eglise.

      C’est la saison du blanc au sommet de Bayard qui édite, entre autres, le quotidien « La Croix » et de nombreuses publications destinées à la jeunesse ou aux retraités. Ses patrons ressortent lessivés des polémiques déclenchées par l’annonce de l’embauche d’un directeur de la stratégie venu de l’extrême droite catho (Alban du Rostu) et par la prise de participation du groupe dans une école de journalisme (l’ESJ Paris) aux côtés de Vincent Bolloré. Proprio de Bayard, la discrète congrégation des Augustins de l’Assomption a annoncé, le 2 décembre, que tout était annulé et juré qu’elle n’était qu’innocence dans cette affaire…

      Pas sûr que cela suffise à laver les bons pères de tout soupçon de connivence avec la droite de Dieu. Le nouveau président de Bayard, François Morinière, entretient les meilleurs rapports avec les chapelles les plus marquées réacs de la chrétienté. Il ne s’est d’ailleurs pas gêné pour diffuser leurs thèses sur les réseaux sociaux. En témoigne un message où ce très proche du cardinal Barbarin - qu’il qualifie « d’homme pétri de Dieu » - a emboîté le pas aux ultraconservateurs quand ceux-ci ont accusé la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église (Ciase)

      Bayard, pris en étau entre une direction réac et un (é)lectorat catholique qui se droitise.