• Walid Fayad dénonce une « politisation » du dossier du pétrole et pointe du doigt Total - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1444895/walid-fayad-denonce-une-politisation-du-dossier-du-petrole-et-pointe-

    Seule entité à avoir acquis des licences d’exploration et d’exploitation émises par le Liban dans deux des 10 blocs de la Zone économique exclusive ZEE, un consortium composé de TotalEnergies, de l’italien Eni et de QatarEnergy a effectué deux forages qui n’ont pas donné de résultats concluants. Il a trouvé des traces insuffisantes de gaz dans le puits foré en 2020 dans le bloc 4, en face de Batroun (Liban-Nord), et rien dans le bloc 9 (Liban-Sud, à la frontière avec Israël).

    « Total exige une garantie pour le Bloc 4, mais la direction exécutive de l’entreprise ne précise pas si elle fournira le rapport que nous demandons. J’ai donc adressé une demande au Conseil des ministres pour résilier l’accord avec l’entreprise ou pour annuler son droit pétrolier, c’est-à-dire interdire à Total de poursuivre ses activités », a dit Walid Fayad.

    Et d’ajouter : « Total est une entreprise mondiale, dont le siège est en France. Ses décisions sont liées à la politique française, et le président Emmanuel Macron a le pouvoir de faire pression sur TotalEnergies ou de se coordonner avec l’entreprise. » M. Fayad a par ailleurs suggéré que la priorité devrait être donnée « aux entreprises spécialisées de taille plus modeste », sans préciser lesquelles.

    #pétrole #Liban #France #Total

    • La compagnie Eni a-t-elle vraiment renoncé au forage à Chekka sous pression des dirigeants libanais ?
      https://www.lorientlejour.com/article/1444587/la-compagnie-eni-a-t-elle-vraiment-renonce-au-forage-a-chekka-sous-pr

      L’information

      La compagnie pétrolière italienne Eni aurait déclaré avoir découvert un champ gazier au large du Liban, plus particulièrement au large de Ras Kifa, à Chekka (Liban-Nord), qui serait l’un des plus grands jamais découvert en Méditerranée. La compagnie aurait même précisé qu’il est similaire aux champs gaziers en Égypte, sauf qu’il serait davantage superficiel (il faudrait creuser 400 à 600 mètres au Liban contre plus de 4 000 dans les eaux égyptiennes). Mais Eni aurait renoncé au projet parce que des responsables libanais auraient exigé des commissions excessivement élevées, de l’ordre de 100 millions de dollars. Ces mêmes dirigeants libanais lui auraient même demandé d’abaisser sa part des bénéfices de 30 à 25 %, réclamant 65 % pour l’État libanais (contre les 70 % réglementaires), afin de consacrer 10 % à leurs bénéfices personnels, soit des sommes qui pourraient atteindre le demi-milliard de dollars par an. En raison de ces exigences interdites par la loi internationale, la compagnie italienne Eni aurait donc décidé de renoncer à ce projet au Liban.

      Qui est à l’origine de cette information :

      Des groupes WhatsApp avec le hashtag #Dreamfmnews, qui semblent citer la compagnie elle-même mais sans aucun détail sur la source ou la date desdites déclarations, ni aucune autre référence.

      Le contexte et les faits réels :

      Cette information a été catégoriquement démentie à L’Orient-Le Jour par le ministre sortant de l’Énergie Walid Fayad ainsi que par une source au sein de l’Association libanaise du pétrole, une organisation de la société civile dont la mission est de veiller à la transparence du processus de forage offshore au Liban, sachant que celui-ci n’a pas encore débuté.

      Eni fait partie d’un consortium composé également de TotalEnergies et de QatarEnergy, qui avait acquis les premières licences jamais émises par le Liban en 2018. Ce consortium avait déjà effectué deux forages d’exploration infructueux – dans les blocs n° 4 (centre) et n° 9 (sud) de la zone économique exclusive libanaise – et était intéressé par deux autres blocs.

      Cependant, bien que le pays ait lancé un troisième round d’attribution de licences fin décembre 2023, le consortium n’a finalement pas paraphé les contrats pour l’exploration et l’exploitation des blocs n° 8 et n° 10 (également au sud) dans les délais impartis, et n’a pas demandé d’extension, probablement en raison de son refus de certaines conditions posées par l’État libanais. Il avait pourtant déposé ses deux offres après plusieurs appels d’offres lancés par le Liban depuis 2018.