Le nouvel esclavage
par Nahla Chalal, le 3 octobre 2025 - Agence Media Palestine
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(...) La guerre d’extermination en cours à Gaza annonce l’avènement d’un capitalisme non productif : purement rentier, pillard, dédié à une petite minorité de gens, et qui estime que les autres sont « de trop ». Cette mutation explique le déclin des partis bourgeois traditionnels en Occident, leur trivialité, leur déboussolement et l’absence de leadership : leurs dirigeants paraissent vulgaires, presque clownesques. Dans ce cadre s’inscrivent aussi les controverses climatiques, atteintes à l’existence même de la vie sur Terre par le comportement des puissants, ainsi que la santé publique négligée et l’éducation en rapide déclin. Ce sont quelques-unes des caractéristiques de cette nouvelle ère.
On peut multiplier grèves et manifestations, entretenir les divisions à gauche, se réjouir de maigres succès syndicaux – quand ils existent. Tout cela appartient cependant au passé, tant sur le plan intellectuel que pratique. L’équation a changé et nous restons inconscients, comme les « hommes de la caverne »1.
Besoin de preuves supplémentaires ? La guerre contre Gaza a fait tomber les valeurs humaines énoncées depuis le soi-disant « Siècle des Lumières ». Elles ont été anéanties par cette guerre, malgré leurs limites, imperfections et écarts par rapport aux principes généraux proclamés.
Les scènes sont désormais brutes. Les dirigeants arabes, tous sans exception, n’ont plus honte et ne dissimulent plus rien. Trump, lui, se vante de son soutien aux complots des dirigeants israéliens. Tous mentent sans hésiter, nient la famine à Gaza et continuent de festoyer. Ce n’est pas seulement la posture d’un président américain, directe et claire, mais celle des autorités occidentales importantes : ruse, hypocrisie et fanfaronnade creuse. Et lorsque le massacre s’aggrave et s’étend, celles-ci désapprouvent timidement, puis n’agissent pas, et ne le feront pas. Les excuses pullulent.
S’ajoutent la position honteuse de l’Autorité palestinienne et celle, infâme, des autorités égyptiennes. Nombre de dirigeants arabes influents approuvent et soutiennent Israël, pratiquement et publiquement, par armes, matériel et argent, accompagnés de déclarations tordues. D’autres ne tentent même pas d’exercer la moindre pression alors qu’ils détiennent des cartes majeures : suspendre ou geler les échanges commerciaux, menacer de rompre les accords de normalisation. Les deux grands “empires” qui entourent le monde arabe, la Turquie et l’Iran, adoptent des postures hypocrites et fuyantes qui se dévoilent de scandale en scandale.
Complices du génocide. Ils préféreraient tous qu’on en finisse aujourd’hui plutôt que demain et que Gaza et sa population soient effectivement ensevelies, réalisant le rêve formulé par le Premier Ministre Israélien Yitzhak Rabin en 1992, un an avant les accords d’Oslo : « Je souhaite me réveiller un jour et voir Gaza engloutie par la mer ». (...)












