la stratégie du « toujours plus » de l’Eurogroupe

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  • Grèce : les créanciers ont refusé les propositions grecques
    http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-les-crediteurs-ont-refuse-les-propositions-grecques-486739.html

    Les créanciers de la Grèce ont rejeté les propositions d’Athènes, a annoncé ce matin à son gouvernement le Premier ministre grec Alexis Tsipras, juste avant son départ pour Bruxelles, d’après l’agence Bloomberg qui cite, anonymement, un membre du gouvernement.

    D’après une source gouvernementale anonyme citée par l’AFP, [il] a déploré "l’insistance de certaines institutions qui n’acceptent pas des mesures compensatoires". Il visait en particulier le Fonds monétaire international qui, selon Athènes, n’accepte pas certaines des propositions grecques, a indiqué à l’AFP une autre source gouvernementale.
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    Désormais révélé en détail par le quotidien grec Kathimerini, le plan grec a pourtant la main lourde : les mesures prévues s’élèvent sur deux ans à 8 milliards d’euros, soit 4,4 % du PIB. Le relèvement de la TVA pour 2,1 milliards d’euros, des cotisations salariales pour 1,9 milliard d’euros et des taxes sur les entreprises de 2,2 milliards d’euros conduiront inévitablement à un affaiblissement de la demande dans un pays où elle demeure très faible.

    Certains économistes grecs estiment que l’effet négatif sur la croissance pourrait être de deux points de PIB et une rumeur de marché évoquait mardi 23 juin une étude de la Deutsche Bank qui évoquait un effet allant jusqu’à 3 points de PIB. Du reste, mardi, dans les rues d’Athènes, un seul mot semblait sur toutes les lèvres, celui « d’austérité », à laquelle le gouvernement se serait rallié.

    • http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-la-strategie-du-toujours-plus-de-l-eurogroupe-486238.html
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      On voit donc se dessiner la stratégie de l’Eurogroupe : exiger toujours plus de concessions, pilonner sans cesse les lignes rouges du gouvernement grec pour les abattre. Le but de cette instance n’est pas de trouver un « compromis », c’est de supprimer ces lignes rouges, autrement dit la hausse de la TVA sur l’électricité et l’énergie, et de pratiquer des coupes dans les pensions. Peu importe que la Grèce propose des équivalences, l’Eurogroupe veut profiter du peu de temps qu’il reste jusqu’à la date butoir du 30 juin - date à partir de laquelle le défaut vis-à-vis du FMI deviendra effectif - pour faire céder le plus possible Athènes.

      Chaque concession est donc prise comme un aveu de faiblesse d’Athènes et conduit donc à enfonce davantage le clou. C’est la preuve que le but des créanciers n’est pas d’obtenir de simples garanties sur le remboursement de leurs créances, mais d’ouvrir avec l’accord un nouveau front, politique celui-là : mettre en difficulté, par ses concessions, Alexis Tsipras dans son propre camp.

      Contrairement à ce que martèle la presse occidentale, ce dernier n’est pas « otage » de son aile gauche, qui a accepté les concessions jusqu’aux lignes rouges, il est bien plutôt otage des créanciers qui le poussent à abandonner ces lignes rouges.