« Le statut de demain, c’est celui d’intermittent du spectacle », Jacques Attali
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l’économiste qui estime que l’on va vers une "uberisation" générale du #travail propose d’appliquer le régime des #intermittents du spectacle à tous les #travailleurs. (...) ’il s’agirait « de devenir #entrepreneur de [sa] propre vie. » Voilà qui est joliment dit, ça donne envie... Et qui colle à l’individualisme forcené, mâtiné de bouddhisme, qu’il prône désormais dans ses livres.
Comment ça les uber-entrepreneurs de demain risquent d’être aussi #sous-payés qu’ils le sont aujourd’hui ? Travailleront pour des entreprises qui n’aiment guère l’impôt ? Seront au final peu couverts ? Pas d’inquiétude, encore une fois, puisque leur protection sera basée, selon Jacques Attali, sur le régime des intermittents du spectacle. « Le statut de demain, explique-t-il, c’est le statut d’intermittent du spectacle. » Rendez-vous compte : fini l’ennui, le burn-out, la crainte du licenciement et du #chômage, les plans de sauvegarde de l’emploi... La voie ouverte au choix, à « l’expérience », au travail à la carte ! Des lendemains qui chantent, qu’on vous dit !
Quelqu’un peut-il informer Jacques Attali qu’obtenir un travail sous ce régime relève souvent aujourdh’ui de la gageure ? On le voit bien : sur les 254 000 personnes soumises au régime des intermittents du spectacle en 2011, seuls 108 000 (soit moins de la moitié) avaient réussi à toucher une #indemnisation, basée sur un temps de travail minimal de 507 heures. Des chiffres qui trahissent une grande #précarité bien moins alléchante que l’entreprenariat « de sa propre vie » vendu par Jacques Attali…