• Le député frondeur Philippe Noguès quitte le Parti socialiste
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/06/24/le-depute-du-morbihan-philippe-nogues-quitte-le-parti-socialiste_4661092_823

    Son diagnostic est sans appel : « L’espoir de transformer les choses de l’intérieur, que ce soit au sein du PS ou du groupe parlementaire à l’Assemblée, s’est peu à peu évanoui », explique au Monde Philippe Noguès, député socialiste du Morbihan. L’élu a donc pris une décision « irrévocable » : il quitte le Parti socialiste (PS) et le groupe socialiste au Palais-Bourbon. Membre du parti depuis avril 2006, élu député en juin 2012, cet ancien cadre d’une multinationale américaine de 60 ans a décidé de siéger parmi les non-inscrits à l’Assemblée.

    Philippe Noguès doit en informer par courrier vendredi 25 juin Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée, comme Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du parti. Ce « frondeur » breton fait « le choix de la liberté et de la loyauté à [ses] convictions », mais il n’a pas l’intention pour autant d’être « dans l’opposition systématique ». « Je soutiendrai les projets de lois qui me sembleront aller dans le bon sens et je continuerai à combattre la droite », précise-t-il. Mais que l’on ne compte plus sur lui pour être un élu bon élève de la politique gouvernementale.

    « Depuis de longs mois, avec mes camarades frondeurs, je me bats pour infléchir la ligne économique du gouvernement. Force est de constater que nos efforts ont jusqu’ici été vains, le chemin tracé vers une société de plus en plus libérale n’a pas varié », regrette-t-il. S’il a bien l’intention de se représenter aux législatives, en juin 2017, il ne veut plus d’ici là participer aux enjeux d’appareils du PS. « Je suis socialiste, je le reste, mais je ne crois plus que le PS, en tant que structure politique, puisse être le moteur d’un nouveau départ », affirme-t-il.

    M. Noguès espère que son initiative fasse école chez ses collègues socialistes pour monter à terme un groupe autonome à l’Assemblée. « Beaucoup de députés socialistes sont comme moi en désaccord avec la politique que l’on mène, mais ils n’osent pas franchir le pas », explique-t-il, confiant que son choix a été « douloureux ». Mais il ajoute l’avoir fait « par respect pour les électeurs qui [l]’ont élu en 2012 ». « Depuis trois ans, on n’a pas de résultats, on n’améliore pas la vie des Français, et nos manques et nos reniements nourrissent en partie la montée du Front national, il faut donc réagir », conclut le député.