Régis Debray, l’Éducation nationale et les immigrés

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  • Régis Debray, l’Éducation nationale et les immigrés
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    Monsieur Régis Debray, mesdames et messieurs les responsables éditoriaux de La République expliquée à ma fille, mesdames et messieurs les concepteurs de sujet d’éducation civique du Diplôme national du Brevet 2015,

    On savait que les temps étaient à la confusion et l’on ne s’en réjouit pas. On entend bien que les approximations de vocabulaire sont légion. Une partie de notre métier consiste au demeurant à définir et expliquer des termes dont les usages sont devenus si peu rigoureux que certaines de nos séances d’histoire-géographie et d’éducation civique peuvent être consacrées à démêler l’écheveau d’amalgames savamment entretenus par les discours publics. Il n’empêche que c’est avec une certaine stupéfaction que nous avons pris connaissance du texte proposé aux élèves pour la partie d’éducation civique du Diplôme national du Brevet 2015. Extrait de La République expliquée à ma fille, déclinaison d’une série éditoriale à succès, celui-ci est de la plume de Régis Debray. On sait sa parole écoutée et relayée – notamment sur les questions scolaires depuis son rapport de 2002 consacré à l’enseignement laïque du fait religieux. Il a été au demeurant auditionné en mai par la commission sénatoriale sur le service public de l’éducation. Par ailleurs, invité lors de la matinale de France Inter en avril dernier, il déclarait « ne pas vouloir d’une école qui reproduirait les vices du monde extérieur ». Soit. Mais c’est tout le contraire qui a été donné à lire : le texte est en effet emblématique des flottements sémantiques à l’œuvre de manière insistante depuis des années. Nos élèves n’y échappent pas tant ils boivent ce qui partout circule. Nous nous permettrons donc une petite leçon à l’attention des destinataires de ce billet, en pointant seulement les dernières lignes afin de nous contenter de l’essentiel comme l’institution nous y invite si souvent…