Le bilan de 17 soldats tués et 100 djihadistes abattus, fourni mercredi soir par l’armée, a été accueilli avec réserve par les observateurs. Des sources médicales et sécuritaires citées par les agences de presse parlent plutôt d’au moins 70 soldats et civils tués, le bilan le plus meurtrier essuyé à ce jour par les forces de sécurité.
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La réponse des autorités égyptiennes à cette nouvelle escalade meurtrière ne s’est pas fait attendre. Le Caire a choisi le durcissement sécuritaire et l’amalgame entre les sympathisants de la confrérie des Frères musulmans et les djihadistes du Sinaï. En réponse au meurtre du procureur général, le président Abdel Fattah Al-Sissi a promis mardi de durcir la législation et d’exécuter les responsables des Frères musulmans, condamnés à la peine capitale dans plusieurs procès.
Ces promesses ont été mises à exécution mercredi, avec le vote par le cabinet d’une nouvelle loi antiterroriste qui prévoit « des procédures pour assécher les sources de financement du terrorisme » et doit « offrir une justice rapide et venger nos martyrs », selon un communiqué.
Les forces de sécurité égyptiennes n’ont pas attendu pour mettre à exécution leur détermination. Mercredi, un haut responsable des Frères musulmans, Nasser Al-Houfi, et huit membres de la confrérie islamiste ont été tués dans un raid policier dans la cité du 6-Octobre, près du Caire. Dénonçant un « meurtre de sang-froid », les Frères musulmans ont appelé à la « rébellion pour défendre le pays » et « détruire les citadelles de l’oppression et de la tyrannie ».