• Pendant la tempête, la campagne
    http://www.jean-luc-melenchon.fr/2011/11/10/pendant-la-tempete-la-campagne

    De Gaza, vendredi dernier. Paul Murphy, membre du Socialiste Party d’Irlande, député GUE/NGL se dirigeait vers Gaza à bord d’une flottille irlando-canadienne venue apporter de l’aide humanitaire, des livres et des médicaments notamment, aux assiégés de Gaza. Comme on le devine l’armée israélienne s’y est opposée. On connaît la disproportion des forces. Elle a harcelé la flottille plus de trois heures. Jusqu’à faire entrer en collision les deux navires, le Saoirse et le Tahrir, au risque de les faire couler. La cargaison est bien évidemment endommagée. L’armée israélienne se félicite pour sa part d’un abordage sans blessés, réalisé avec toutes les précautions nécessaires. En toute hypothèse et quoi qu’il en soit, en droit, il s’agit d’un acte de piraterie puisque tout cela a eu lieu dans les eaux internationales. De plus Paul Murphy signale que l’un des passagers canadiens aura des difficultés à marcher à la suite des décharges de taser qu’il a reçu et après avoir été battu comme il l’a été. Les militants et le personnel navigant, dont aucun n’était armé, ont été menottés et privés de leurs effets personnels avant d’être emmenés de force en Israël. D’abord au port israélien d’Ashdod, puis à la prison de Givon. Sur place, il leur a été interdit de passer les appels téléphoniques auxquels pourtant tout détenu à droit. Pourquoi ? Ce n’est que dimanche que notre camarade Paul Murphy a pu donner quelques nouvelles lors d’un entretien téléphonique d’à peine trois minutes. Voici ce que Paul a rapporté : « A la prison de Givon les autorités ont tenté de nous désorienter par des privations de sommeil, le retrait de nos montres et les horloges de la prison indiquant de fausses heures. On ne nous a donné aucun délai sur la durée où nous allons être gardés avant le procès d’expulsion. On nous a nié le droit, prévu par le droit israélien, de contacter nos familles dans les 24h suivant notre arrestation ». Pour l’heure, Paul et les autres militants sont toujours en prison. Pourquoi ? Parce qu’ils refusent de signer l’ordre de transfert vers leur pays d’origine. En effet celui-ci stipule qu’ils sont entrés illégalement sur le territoire israélien. De fait ils n’y sont pas entrés illégalement mais sous la contrainte de l’armée israélienne et n’ont jamais eu l’intention de se rendre en Israël puisqu’ils faisaient voiles vers Gaza. Tous ceux à qui j’en parle haussent les épaules. Entre amertume, révolte et indignation.