Article11 - L’auto-stop est un sport de combat (2)

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  • Article11 - L’auto-stop est un sport de combat (2) - Alan Balevi
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    Monter dans la voiture est toujours un enchantement. On nous a tous dit de nous méfier de l’inconnu. Et pourtant : vous ne savez rien sur moi et vous me prenez en stop. Le voyage se base sur cette transgression des valeurs individualistes de l’époque. Je suis chez vous, dans votre voiture, dans votre intimité. Que ce soit très mal rangé, pire que votre chambre à coucher, ou tout aseptisé, pire qu’une salle d’opération, c’est chez vous. Et vous m’ouvrez la porte.

    • Je pratique surtout comme conducteur et je m’inquiète de la disparition des stoppeurs — l’idéologie à la con du covoiturage payant ?

    • Dans mon coin, il y a régulièrement des gens à ramasser sur le bas-côté : territoire sans transports en commun, habitat dispersé, paupérisation galopante.
      Sans compter les mineurs qui, parfois, ne peuvent compter sur taxi-maman et se retrouvent à rentrer à pinces du bled.
      Donc rarement de grands voyageurs, plutôt du pouce de survie et de proximité.

      Mon dernier stoppeur, je l’ai récupéré en rentrant de Die et pour la première fois, j’ai été vachement contente de le déposer. Autant celui que j’avais récupéré à l’aller avait été vraiment sympa, me parlant de la vie dans la vallée du Rhône à l’ombre des centrales, autant celui du retour m’a eu l’air très rapidement barré, tendance parano halluciné. Je suis restée impassible et j’ai fait comme si son histoire était parfaitement normale, mais il était vraiment, vraiment border line.

      C’est plutôt rare d’être très mal à l’aise avec un stoppeur, mais bon.