En Egypte, une menace terroriste aux multiples visages

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  • En #Egypte, une menace terroriste aux multiples visages
    http://www.lemonde.fr/international/article/2015/07/02/l-egypte-face-a-une-menace-terroriste-proteiforme_4667992_3210.html

    Malgré la restructuration d’une organisation clandestine en Egypte, les responsables de la confrérie [ musulmane ] n’ont plus qu’un contrôle relatif sur la base islamiste. « L’exclusion des islamistes du champ social et politique entraîne une radicalisation des partisans des #Frères_musulmans qui ne croient plus en la #justice et en la #démocratie et adoptent une stratégie de rejet vis-à-vis du #politique. Au sein de ce vaste mouvement de protestation, la jeune génération et certains groupes penchent en faveur d’une stratégie plus radicale qui ne sera jamais déclarée ni assumée », estime le politologue égyptien Achraf Al-Chérif. L’expert en contre-#terrorisme de l’Initiative égyptienne pour les droits personnels, Chérif Mohie Eddin, attribue à des éléments de la confrérie des actions de sabotage qui ont visé les réseaux d’électricité et de télécommunications, au printemps 2015.

    Au sein de la jeune génération, « fréristes » radicalisés ou éléments déjà proches de mouvances plus radicales viennent grossir les rangs de nouveaux groupuscules armés, actifs dans les bastions de la contestation au Caire et dans le delta du Nil. Des groupuscules tels que « Résistance populaire », « Molotov » ou encore « Ajnad Masr » (« Les soldats d’Egypte ») « mêlent dans un mauvais arabe des figures de la littérature salafiste (Ibn Taymiyya) et des slogans révolutionnaires, pointe le politologue Bernard Rougier. Ils dénoncent la répression et appellent à attaquer les locaux de la police, sans nécessairement demander le retour de Morsi ». Ils ont revendiqué de nombreux attentats de faible ampleur, parfois meurtriers. Mercredi 1er juillet, 20 membres présumés de « Résistance populaire » ont été arrêtés pour leur rôle dans l’attentat contre le procureur général. Pour les experts, la sophistication de l’attaque porte davantage la marque des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI).

    Tout aussi explosive est la haine d’une frange apolitique de la jeunesse égyptienne qu’attise l’ampleur de la répression et des violences policières. Chercheur au sein de la Commission égyptienne pour les droits et les libertés, Abderrahman Gad souligne la dangereuse dérive de certains adolescents et étudiants de fiefs contestataires comme Matareya. Dans ce quartier du Caire qui a donné plus de 500 martyrs en deux ans et subi arrestations arbitraires et tortures policières à grande échelle, des jeunes apolitiques – parfois instrumentalisés – n’hésitent plus à défier à coups de cocktails molotov les forces de l’ordre lors des manifestations hebdomadaires.