En Amérique latine, des gouvernements affrontent les patrons de presse, par Renaud Lambert (Le Monde diplomatique, décembre 2012)

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  • Médias grecs : contre Tsípras, des attaques à la chaîne - Libération
    http://www.liberation.fr/monde/2015/07/03/medias-grecs-contre-tsipras-des-attaques-a-la-chaine_1343041

    Skai TV, comme la radio du même nom, et le quotidien conservateur Kathimerini appartiennent à l’armateur Yiannis Alafouzos, réputé très interventionniste. « C’est vrai, il est très actif, il vient souvent voir la rédaction », concède le journaliste, qui ne cache pas le mépris que lui inspire « ce ramassis de gauchistes irrationnels qui forme l’actuel gouvernement » et prédit le pire en cas de victoire du non : « La Grèce va être chassée de l’Europe, retourner à la drachme, et Tsípras n’aura plus qu’à faire un coup d’Etat militaire pour imposer un régime autoritaire. »

    Dans ce climat peu serein, le clash n’est jamais loin lorsque les membres de Syriza sont invités sur le plateau de la chaîne. Ce fut encore le cas cette semaine, lors d’un duel féminin d’une violence hallucinante qui a opposé la très blonde Sia Kossioni, présentatrice vedette de la chaîne, à la brune Zoé Konstantopoulou, présidente du Parlement grec et bête noire des médias privés.

    Une tension qu’on retrouve aussi sur les plateaux de la chaîne Mega TV lorsqu’un ministre est invité. Surendettées, les grandes chaînes privées, qui appartiennent toutes à de grandes fortunes du pays, n’ont en réalité jamais oublié que Tsípras voulait remettre en cause les fréquences qui leur ont été accordées gratuitement.

    Yannis Pretenderis est l’un des animateurs vedettes de cette chaîne. Elégant sexagénaire, il reçoit dans son bureau de l’hebdomadaire To Vima, où il est également chroniqueur. « Les médias sont depuis toujours très politisés en Grèce », rappelle Pretenderis, qui lui non plus ne croit pas à l’objectivité mais s’offusque qu’on le critique « sur les faits » : « Est-ce ma faute si les banques sont fermées ? Est-ce que je ne dois pas en parler ? » Tout en dénonçant, lui aussi, Syriza : « Petit parti de fanatiques dogmatiques » qui « s’adresse à un autre monde ». Avant de noter, l’air amusé : « Ils découvrent que leurs interlocuteurs européens ne sont pas de gauche ! Mais c’est comme ça ! L’euro n’est pas de gauche, le monde n’est pas de gauche. »

    A rapprocher de la situation des gouvernements progressistes d’Amérique latine :
    http://www.monde-diplomatique.fr/2012/12/LAMBERT/48471

    #Grèce #médias