• Pauvreté : les impasses du RSA et de la « solidarité active » | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/12/04/pauvrete-les-impasses-du-rsa-et-de-la-solidarite-active-231851

    Le revenu de « solidarité active » (RSA), présenté comme porteur d’une conception renouvelée de la lutte contre la pauvreté, n’est pas un système satisfaisant. La lutte contre la pauvreté demande un changement d’approche, qui doit être fondée sur le principe de solidarité et déconnectée de la politique de l’emploi.

    Le RSA a remplacé en 2009 le revenu minimum d’insertion (RMI) et l’allocation de parent isolé (API). Ces derniers ont été conçus comme des mesures de soutien au revenu des ménages pauvres. L’API cherchait en 1976 à lutter contre le développement de la pauvreté des « parents isolés », essentiellement des mères précaires élevant seules leurs enfants.

    Le RMI visait en 1988 à concrétiser, dans un contexte de montée du chômage et de dégradation de ses conditions d’indemnisation, un principe inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946 :

    « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler, a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».

    Sous la pression d’une idéologie néolibérale pointant le risque de piéger les allocataires dans l’assistance et la pauvreté, le RMI et l’API ont été réformés de manière à encourager le retour à l’emploi.

    #pauvreté
    #RSA (revenu de « solidarité active »)
    #RMI (revenu minimum d’insertion)
    #API (allocation de parent isolé)

    • Le RSA sera réformé, mais comment ? La Commission Sirugue chargée de plancher sur la pauvreté des « travailleurs modestes » s’est concentrée sur les dispositifs d’intéressement [PDF]. Même mieux affûtées, les fléchettes n’approcheront pas la lune.

      Pour lutter contre la pauvreté, il faut redonner tout son sens au principe de solidarité inscrit dans le préambule de la Constitution de 1946.

      Il est urgent de revaloriser le socle du RSA qui ne l’a pas été suffisamment depuis 20 ans, mais aussi de personnaliser la prestation (un point qui fait débat au sein des économistes atterrés), afin que ceux (et surtout celles) qui n’ont pas (ou plus) de droit à l’assurance chômage cessent d’en être exclu/es du fait des revenus de leur conjoint/e.

      Quant à l’emploi des allocataires, il ne découle pas de leur seul comportement de recherche d’emploi, mais suppose un soutien à l’activité économique et des dispositifs d’emploi ambitieux. La pauvreté laborieuse, enfin, réclame de s’attaquer aux très bas salaires avec les instruments adéquats : la politique salariale (hausse du Smic) et la régulation des temps de travail.

  • Les 1% des salariés les mieux payés le valent-ils bien ? | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/11/28/les-1-des-salaries-les-mieux-payes-le-valent-ils-bien-231801

    Un écart moyen de 1 à 77

    A ce sujet, deux questions se posent : d’une part, ces inégalités des revenus du travail (à l’intérieur des entreprises et dans le pays) sont-elles trop élevées ? D’autre part, quelles sont les explications de ces évolutions ?

    L’Observatoire des multinationales nous renseigne sur les écarts de rémunérations à l’intérieur des grandes entreprises du CAC 40 et du SFB 120. La majorité des entreprises dépassent allègrement les seuils cités en introduction. L’écart moyen entre le revenu le plus élevé et le revenu moyen par salarié est de 1 à 77. Seules treize grandes entreprises ont des écarts inférieurs à un rapport de 1 à 40.

    Plus grave, depuis la crise ouverte en 2008, la tendance ne s’est pas inversée alors que ces entreprises demandent toujours plus d’efforts à leurs salariés pour être plus compétitives.

    Mais ces rémunérations exorbitantes au sein des grandes entreprises sont-elles l’illustration d’une tendance plus générale au capitalisme financier ?

    Les revenus du travail des plus riches

    La réponse est oui et l’ouvrage récent de Thomas Piketty (« Le Capitalisme au XXIe siècle », Seuil) le démontre clairement. A la différence de celles du début du XXe siècle qui étaient le résultat de l’accumulation du patrimoine des rentiers, les inégalités de revenu actuelles sont portées par l’augmentation vertigineuse des revenus du travail des salariés les plus riches (les 1% les plus riches).

    L’évolution de ces revenus « du travail » explique une grande partie de l’augmentation des inégalités en général. Ces inégalités sont beaucoup plus grandes aux Etats-Unis et au Royaume-Uni qu’en Europe occidentale, même si les pays européens suivent la même trajectoire avec vingt ans de retard. La part captée par les 1% des plus riches est ainsi passées de 8% du revenu national dans les années 1970 à presque 20% en 2010. C’est considérable !

    Pour ces 1%, les revenus du travail sont la principale source de revenu.

    Une explication libérale non étayée

    Alors pourquoi ces évolutions ? Quelles sont les raisons économiques qui peuvent expliquer ce phénomène ? Ces faits ne sont pas sans poser problème au corpus théorique libéral des sciences économiques.

    Pour faire simple, ce corpus suppose que les rémunérations dépendent de la productivité marginale (c’est-à-dire individuelle) des individus, cette dernière est elle-même dépendante du capital humain (formation et talents). Ainsi, si l’écart augmente, c’est que les talents et les qualifications des hauts revenus de ces individus (cadres dirigeants, traders et managers de la finance, stars du sport et du divertissement) ont fortement augmenté.

    Dans le cas des Etats-Unis, ce « capital humain » aurait été multiplié par 2,5 et il aurait augmenté de 30% en France…

    Au-delà de la très grande fragilité théorique et empirique de la notion de productivité individuelle dans un contexte où la richesse est toujours créée par des collectifs de travail, aucun fait ne vient étayer cette explication libérale. En effet, comment expliquer que l’augmentation concerne surtout les 1% et même les 0,1%n les plus riches alors que les qualifications à l’intérieur du décile supérieur sont globalement les mêmes ?

    #salaire
    #inégalités
    #économie
    #entreprises
    #1%
    #salariés

  • Les leçons des jacqueries fiscales des agriculteurs d’Ile de France | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/23/les-lecons-des-jacqueries-fiscales-des-agriculteurs-dile-de-france-2317

    A leur tour, les agriculteurs d’Ile de France se sont joints jeudi au concert des « jacqueries » fiscales.


    Le revenu moyen de ces agriculteurs a été en 2012 de 97 800€. Comme le signale le Figaro lui-même, le revenu moyen a été de 73 000€ en Picardie et 67 100€ en Champagne-Ardennes.

    Ces régions sont des régions de grandes cultures, céréales et oléagineux. Les hausses de 20% du prix des céréales ( 58% des agriculteurs d’Ile de France sont des céréaliers) et de 15-20% des prix des oléagineux, expliquent ces revenus. D’ailleurs, dans la France entière les revenus des céréaliers ont été de 72 000€.

    A l’inverse les revenus des éleveurs et des viticulteurs ont diminué. Les premiers en raison :

    de la hausse du prix des céréales et oléagineux pour l’alimentation animale,
    des prix d’achat trop bas des grandes surfaces, pour les filières bovines,
    d’une concurrence allemande salariale insupportable pour la filière porcine,
    des intempéries pour les viticulteurs.
    Dans ces conditions, la participation des agriculteurs d’Ile de France à la fronde fiscale plurielle, a, comme d’autres, un relent politicien évident.

    #économie
    #jacqueries-fiscales
    #agriculteurs

    #Ile-de-France

  • #Chômage : la #réalité derrière les « bons » chiffres #américains
    | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2013/11/12/chomage-la-realite-derriere-les-bons-chiffres-americains-231633

    En septembre, ô miracle, la France inversait sa courbe du chômage avec 64 000 chômeurs de moins déclarés. Avant de revenir sur terre lorsqu’est révélé le nombre des résiliations autoritaires mensuelles de Pôle emploi : 290 200 (selon le blog Vrais chiffres du chômage en France).

    Eh bien, les Etats-Unis viennent de faire plus fort en octobre : « Des chiffres de l’emploi bien meilleurs que prévus... » mais avec près de 1 million de personnes sorties des statistiques le même mois ! 932 000 très précisément (selon le site américain Zero Hedge).

    91,5 millions d’indécrottables « inactifs »

    Malgré une augmentation de la population du pays, le taux d’Américains encore un peu actifs (aux Etats-Unis, avec une petite heure de travail par semaine, vous n’êtes plus considéré comme chômeur) est descendu à 62,8 %. Pire résultat depuis 1978.


    Plus risible encore, le nombre total d’Américains sortis de la population active se monte aujourd’hui à 91,5 millions. Une fois et demie la population française totale. Un chiffre grandissant... à mesure que s’améliore les statistiques du chômage américain !..."

    #Etats-Unis
    #chômage
    #chômeurs-déclassés
    91,5 millions d’indécrottables « #inactifs »

  • Les bonnets rouges sont devenus noirs ou blancs | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/12/les-bonnets-rouges-sont-devenus-noirs-ou-blancs-231644

    Autant j’ai compris la révolte bretonne des bonnets rouges initiaux contre l’écotaxe, appliquée à une économie agro-alimentaire bretonne connaissant de grosses difficultés, autant les suites de ce mouvement m’écœurent et me révoltent.

    Elles m’écœurent d’autant plus que ce 11 novembre, des « bonnets » soi-disant rouges, se sont associés aux derniers adversaires du « mariage pour tous », pour huer le Président de la République, durant les cérémonies commémoratives de la guerre de 14, sur les Champs-Elysées et à Oyonax.

    La revendication compréhensible contre l’écotaxe des agriculteurs et membres des entreprises agro-alimentaires s’est transformée, avec substitution de participants, en résurgence d’un poujadisme antifiscal, qui n’a plus aucun rapport réel avec leur activité, doublée d’un anarchisme destructeur de plus de 40 radars de contrôle de vitesse, ce qui va coûter environ 1,32 millions d’euros à ajouter aux 3,75 millions pour les dégradations ou destruction de portiques d’écotaxe.

    Quel est le rapport entre des radars qui sanctionnent les excès de vitesse et l’écotaxe ?

    Ces destructions nuisent beaucoup au mouvement initial. Plusieurs interlocuteurs, autour de moi, font un amalgame évidemment injustifié, rejettent maintenant globalement le mouvement des bonnets rouges.

    Et certains soulignent, exagérément aussi, qu’après avoir pollué nombre de sites maritimes avec les algues vertes issues d’un excès de fertilisants et d’engrais, les bretons voudraient maintenant qu’on les laisse émettre tout le gaz carbonique qu’ils jugent utile à leurs transports.

    La Bretagne doit bénéficier de la solidarité nationale pour sortir de la situation actuelle. Mais les dirigeants politiques et économiques bretons devraient immédiatement peser de tous leurs poids pour mettre un terme aux agissements des anarchistes casseurs, et des mouvement politiques d’extrême-droite qui s’efforcent de récupérer le mouvement à d’autres fins.

    Bonnets rouges d’accord, mais pas noirs ni blancs… même si ce sont les deux couleurs du drapeau breton !

    #écotaxe
    #économie
    #social

  • Pourquoi l’agroalimentaire est en crise en Bretagne | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/11/04/pourquoi-lagroalimentaire-est-en-crise-en-bretagne-231553

    On compte 14,5 millions de têtes en France, dont 8 millions en Bretagne. Il faut y consacrer 45 à 50 minutes de temps de travail par an par porc élevé. Cette productivité est beaucoup plus faible que celles du Danemark (12 millions de porcs), et des Pays Bas (11 millions), qui sont à 35-40 minutes par animal. Elle est équivalente à celle de l’Allemagne (26,5 millions de porcs) .

    Si l’on mesure la productivités par le nombre de truies détenues (que les exploitations soient purement naisseuses, ou naisseuses-engraisseuses), on voit aussi que la France avec 85% d’exploitations de plus de cent truies, est plus performante que l’Allemagne (77%), mais beaucoup moins que Danemark et Pays-Bas avec (97%-99%)

    La France et la Bretagne ont, par ailleurs, des performances de croissance et des productivité par aliment (tant de kilos de viande par kilo d’aliment) égales à celle de ces deux pays.

    #Bretagne
    #écotaxe
    #porc
    #crise
    #agroalimentaire

  • Faut-il vraiment réduire les dépenses publiques ? | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/10/14/faut-il-vraiment-reduire-les-depenses-publiques-231365

    Allons la messe est dite… Les médias le proclament tous. C’est à sa capacité de réduire les dépenses publiques que sera jugé le gouvernement. Le ministre du Budget Bernard Cazeneuve le revendique :

    « Je veux être le ministre des économies, pas celui des impôts. »

    François Hollande le disait le 13 novembre 2012 :

    « La dépense publique atteint aujourd’hui 57% de la richesse nationale. C’était 52% il y a cinq ans. Est-ce que l’on vit mieux pour autant ? Non ! »

    La France n’est-elle pas le deuxième pays du monde (après le Danemark) pour le niveau des dépenses publiques ? Réduisons-les, et nous serons sauvés !

    Pourtant, cette politique présentée comme salvatrice, les gouvernements, celui de François Fillon et celui de Jean-Marc Ayrault, ne l’engagent qu’à petites doses. Manque de courage ? Et si la baisse des dépenses publiques était une stratégie illusoire ?

    Se résigner au chômage de masse

    D’abord, nous sommes en période de chômage de masse et de déficience de la demande. De sorte que la baisse des dépenses publiques se traduit par une nouvelle baisse de la demande, donc de la production, puis de la demande privée. Et non pas par un essor de l’activité.

    Un jeune qui n’est pas embauché comme enseignant ne devient pas ingénieur dans une entreprise innovante ; il devient chômeur.

    Certes, on peut toujours prétendre que les chômeurs supplémentaires pèseront sur les salaires, que la baisse des salaires entraînera des gains de compétitivité, ce qui à terme relancera l’emploi. Mais avec quels délais ? Faut-il miser sur des gains de compétitivité sur des pays qui eux-mêmes essayent de gagner en compétitivité sur nous ? Ne peut-on craindre au contraire que la zone euro s’engage ainsi dans une spirale sans fin : baisse du PIB, chute des recettes fiscales, nouvelles politiques d’austérité ?

    Surtout que la France a perdu dix points d’activité du fait de la crise. Ne pas se donner comme objectif de les regagner, c’est se résigner à la persistance d’un chômage de masse.

    #économie
    #impôts
    #budget
    #dépenses-publiques
    #chômage
    #austérité
    #croissance
    #reprise

  • Non, il n’y a pas de « matraquage fiscal » des « classes moyennes » | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/10/13/non-il-ny-pas-de-matraquage-fiscal-des-classes-moyennes-231353

    Les ténors de l’opposition passent leur temps à dénoncer un « matraquage » fiscal des classes moyennes. Le Midi Libre, quotidien de ma région auquel je suis abonné et attaché, a publié le 20 septembre une étude fiscale fort intéressante sur cinq cas, sous le titre : « Impôts : la douloureuse ».

    Le résultat participe plus ou moins à la promotion de cette idée. Bonne occasion pour la tester, à condition de bien préciser ce que « classes moyennes » veut dire. Les cinq cas étudiés sont les suivants :

    Une veuve retraitée percevant sa pension et la reversion de celle de son mari, pour un revenu de 16 800 € par an ;
    un technicien célibataire sans enfant percevant un salaire de 26 400 € par an, incluant 20 heures supplémentaires mensuelles, soit 264 heures sur l’année ;
    un couple d’employés de la fonction publique avec deux enfants, à 30 000 € par an ;
    une femme isolée avec un enfant de 12 ans percevant 37 800 € par an ;
    un autre couple avec deux enfants, percevant 86 400 € annuels.
    On détermine généralement les classes moyennes comme celles qui constituent les 60% (6 déciles) du milieu dans le classement des revenus et niveaux de vie. Le calcul de ces niveaux de vie, qui n’est pas le même que celui des parts fiscales, s’obtient ainsi :

    une part pour le premier adulte ;
    une demi pour le second ;
    0,5 part pour les enfants de plus de 14 ans ;
    0,3 pour les moins de 14 ans.
    Pour vous situer dans le tableau des niveaux de vie ci-dessous, divisez par le nombre de parts de votre foyer votre « revenu disponible » annuel (ensemble des salaires net, revenus du patrimoine, transferts en provenance d’autres ménages, prestations sociales, moins les impôts directs).

    1er décile. Moins de 10 430 €
    2e décile. 12 990 à 15 180 €
    3e décile. 15 180 à 17 190 €
    4e décile. 17 190 à 19 270 €
    5e décile. 19 270 à 21 600 €
    6e décile. 21 600 à 24 430 €
    7e décile. 24 430 à 28 560 €
    8e décile. 28 560 à 31 860 €
    9e décile. 31 860 à 36 270 €
    10e décile. Plus de 36 270 €

    #matraquage-fiscal
    #lasses-moyennes
    #économie
    #fiscalité
    #dette

    • Le matraquage fiscal ne se limite pas du tout à l’impôt sur le revenu. Il y a aussi la TVA qui touche en proportion plus durement les bas revenus puisque ceux-ce, par définition, sont consommés entièrement. Il y a également les taxes d’habitation qui se sont considérablement alourdies ces dernières années et dont le monde de calcul complètement opaque débouche sur des situations où le SMICard dans son HLM raque plus que le bourgeois du même bled. Il y a aussi toutes les taxes bien cachées dans les factures de flotte et d’électricité et qui pèsent d’autant plus lourds qu’elles sont adossées à des biens de première nécessités.
      Donc, ça touche surtout les classes populaires dont beaucoup, par le jeu de la non revalorisation des barèmes se retrouvent à raquer l’IR sans que leurs revenus aient augmenté.

  • Politique industrielle : la France invente les « petits » projets industriels | Chez les Economistes Atterrés | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/chez-les-economistes-atterres/2013/10/01/politique-industrielle-la-france-invente-les-petits-projets-industriels

    On s’est beaucoup gaussé, et à juste titre, du clip « rétro » concocté par Bercy pour assurer la promo de la relance du « Made in France ».

    De son côté, et pour faire bonne mesure, Arnaud Montebourg, après s’être affiché en marinière, n’a pas fait dans la dentelle. Après le montage kitsch, voici l’ouvrage au titre non moins kitsch : « La bataille du made in France ».

    Au-delà des commentaires amusés ou acerbes auxquels tout cela a donné lieu, je voudrais ici revenir sur le fond. Pour avoir il y a vingt ans déjà, inauguré l’exercice en publiant le premier des « Made in France », je voudrais dire à quel point les annonces auxquelles on a eu droit ces dernières semaines sont consternantes.

    Un renoncement

    Car en effet, tout ce tintamarre (le clip, le livre, les interviews multiples données sur les grandes chaînes de TV … ), visent finalement à couvrir et enrober de sucre une bien triste annonce. Car ce dont il est question au fond n’est rien d’autre que ceci : la France sous Hollande et Montebourg a renoncé à toute politique industrielle digne de ce nom.

    Il n’y aura sous ce quinquennat aucun « grand projet ». Place désormais aux « petits » projets.

    Qu’on en juge : l’annonce faite aux Français concerne 35 projets prioritaires (35, rien que ça !) et pour un financement public global de 3,7 milliards d’euros. C’est-à-dire 100 millions d’euros en moyenne par projet ! Soit, en vérité, une vraie misère : tout juste de quoi remettre en caisse ce qui en aura été retiré pour payer les dividendes, quelques parachutes dorés et autres « welcome hello » ! …

    #Économie
    #Industrie
    #Gouvernement
    #Montebourg
    #Politique_industrielle
    #Petits_projets

  • Quelques vérités sur la défiscalisation-refiscalisation des « heures sup » | Chez Jean Matouk | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/matouk/2013/09/19/quelques-verites-sur-la-defiscalisation-refiscalisation-des-heures-sup-

    La durée hebdomadaire légale du travail est de 35 heures. La durée moyenne du travail des salariés en France est de 39,5 heures (Allemagne 40,2, Italie 38,8, Espagne 40,3, Suède 39,9). Que déduire de la comparaison de ces deux chiffres ?

    Que les salariés français font, en moyenne, 4,5 heures de plus que la durée légale, 4,5 heures sup’. En fait, les enquêtes DARES montrent que 49% des salariés à temps complet font des heures supplémentaires rémunérées, et qu’ils en effectuent, en moyenne, 104 par an.

    On dénombre 17,9 millions de salariés dont 15,9 dans le secteur marchand. Si l’on impute les 104 heures précitées à 49% des 15,9 millions de salariés du secteur marchand, on parvient à un chiffre de plus de 800 millions d’heures supplémentaires. L’ACOSS pour sa part les a chiffrées, pour le dernier trimestre 2012, à 180 millions, soit , par an 720 millions. Il y a manifestement sous déclaration, mais les deux chiffres sont compatibles :

    Incidemment, c’est l’équivalent de plus de 400.000 emplois équivalent temps plein.

    Certes, les heures supplémentaires sont un outil absolument nécessaire à une bonne gestion des entreprises. Elles amènent une indispensable souplesse. Tout comme les heures « complémentaires » pour les salariés à temps partiel. Mais la comparaison ci-dessus illustre l’idée que favoriser fiscalement, et socialement pour les employeurs, les heures supplémentaires, en s’appuyant sur le démagogique « travailler plus pour gagner plus », n’était pas un bonne idée avec 3 millions de chômeurs qui ne désireraient que cela !

    Le coût, selon l’ACOSS, en termes d’exonération de charges sociales a été de l’ordre de 750/780 millions d’euro par trimestre, soit 3 à 3,5 milliards par an. Elevé pour une mauvaise idée !

    Quel a donc été l’impact sur l’emploi de cette défiscalisation ? Pour s’en faire une idée, on doit se servir de l’enquête « Activité et conditions d’emploi de la main d’œuvre » de l’Insee.

    Nombre moyen d’heures supplémentaires trimestrielles déclarées par salarié

    ( ici doit venir un graphique que j’envoie par mel et dont le lien HTML est ci dessous

    Les heures sup’, évolution depuis 2002 
    Jusqu’en 2007 , les heures supplémentaires, augmentaient doucement au rythme de la légère reprise après l’accident de 2001. Brusquement, suite à la loi TEPA de défiscalisation de 2007, et sans que la conjoncture le justifie aucunement, on constate un « saut » de 17 à 29 ou 30 heures supplémentaires trimestrielles dans les entreprises où elles sont pratiquées (cohérent, à la précision près du graphique et de l’enquête, avec les 104 heures indiquées plus haut).

    Cela signifie

    soit que les heures supplémentaires n’étaient pas totalement déclarées jusque là, et que les chefs d’entreprise ont voulu bénéficier de l’aubaine ;
    soit que la défiscalisation a été un fort stimulant, et a conduit les chefs d’entreprise à les multiplier.
    A combien d’emplois correspondraient ce supplément de 12 ou 13 heures supplémentaires trimestrielles, soit 50 heures annuelles ? Environ 390 millions d’heures donc, à 1607 heures annuelles : 240.000 emplois. Chiffre évidemment exagéré et même simpliste, mais qui, par large excès, valide cependant grossièrement l’idée que la loi TEPA a empêché la création d’au moins 100.000 emplois.

    Combien, maintenant, perdent aujourd’hui réellement les salariés qui, faisant des heures supplémentaires, les voient refiscalisées ? Prenons deux ménages à 2.000 euros et 3.000 euros nets par mois, avec deux parts.

    Le premier n’est pas imposable.

    Le second, pour un revenu imposable par part de 10.800 euros va payer 5,5% de (10.800 - 5964) soit 265 euros. Admettons que l’un des deux faisait les 104 heures supplémentaires moyennes par an à 15 euros de l’heure, à l’intérieur du revenu du ménage de 3.000 euros nets mensuels, soit 1560 euros ; au pire, son impôt passerait de 265 euros à 309 euros.

    Bien entendu, si le revenu du salarié est de 50.000 euro par an, ce qui en fait un cadre, et qu’il se faisait payer les « heures sup » , l’impact fiscal sera sensiblement plus élevé. Mais on peut alors lui expliquer qu’il est normal qu’il participe à l’effort fiscal commun, et que défiscaliser les heures supplémentaires en période de chômage élevé, n’était certainement pas une bonne idée. S’il ne le comprend pas, on pourra lui demander comment il est devenu cadre.

    #Heures_Supplémentaires
    #défiscalisation
    #ETP ( équivalent temps plein.)
    #ACOSS
    #TEPA

  • « Sauvons-nous de nos sauveurs » : claque balkanique à l’Union européenne | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2013/09/18/sauvons-nous-de-nos-sauveurs-claque-balkanique-lunion-europeenne-231158

    Ça commence par une préface incendiaire du Grec Alexis Tsipras (Syriza) fulminant contre « les talibans du néolibéralisme » qui, au nom de l’Union européenne, sont en train de dépecer son pays.

    « Sauvons-nous de nos sauveurs », de Srecko Horvat et Slavoj Zizek, éd. Lignes, septembre 2013 
    Et ça ne s’arrange pas du tout pour l’UE dans toute la suite de ce nouvel ouvrage, « Sauvons-nous de nos sauveurs » (éd. Lignes, septembre 2013), écrit par les philosophes croate et slovène, Srecko Horvat et Slavoj Zizek.

    Leur texte brille par sa clarté et sa familiarité avec nos préoccupations à nous, Français, surtout à la veille d’élections européennes qui sentent déjà le faisandé.

    Comme partout ailleurs, l’UE n’est pas arrivée dans les Balkans avec ses seuls technocrates, mais aussi avec ses banques privées et leurs crédits en folie, synonymes de dettes à n’en plus finir. Les dettes, écrit Horvat, sont une manière pernicieuse d’acheter le propre temps des populations, de s’approprier indûment leur avenir.

    « Si notre avenir est vendu, il n’y a plus d’avenir du tout. »

    La démocratie des experts

    Slavoj Zizek à Liverpool en avril 2008 (Andy Miah/Wikimedia Commons/CC)
    Ils ont constitutionnalisé la loi du marché au mépris de la démocratie, déplore en substance Zizek. C’est ainsi qu’en novembre 2012, la Cour constitutionnelle slovène frappa d’inconstitutionnalité un projet de référendum sur les banques au nom des « conséquences anticonstitutionnelles qu’aurait pu avoir le résultat de ce référendum sur la croissance, donc sur le fonctionnement de l’Etat ».

    « Le Dr France Bucar, un ancien dissident, et l’un des pères de l’indépendance slovène, a fait remarquer que si l’on suivait cette logique, la Cour constitutionnelle aurait le droit d’interdire n’importe quel référendum. »

    Ce qui pend effectivement au nez de n’importe quel pays membre de l’UE. On se souvient de ce qu’il advint du référendum français de 2005 et du projet de référendum avorté du Grec Papandréou en 2011.

    De là à prétendre que la démocratie est une affaire trop sérieuse pour être confiée aux électeurs, il y a un pas que certains théoriciens n’hésitent même plus à franchir, dit Zizek. A leurs yeux, le « sauveur » de l’humanité ne saurait être qu’un expert.

    #Srecko_Horvat
    #Slavoj_Zizek.
    La #démocratie des #experts
    La nef ( #européenne ) des fous

  • #Allan_Sekula, artiste militant du réel

    A l’heure où la « #photographie_documentaire » est devenue une tarte à la crème étalée par des #photographes, des #centres_d’expositions, des festivals, saluons Allan Sekula, théoricien et praticien de l’#image documentaire qui a vécu sa dernière (heure) le 10 août dernier. Il avait 62 ans.

    http://blogs.rue89.com/oelpv/2013/08/16/allan-sekula-artiste-militant-du-reel-230929

    cc @albertocampiphoto

  • Crème de la mer, au caviar ou à l’orchidée : si vous saviez... | Miroir, mon beau miroir | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/miroir-mon-beau-miroir/2013/07/05/creme-de-la-mer-au-caviar-ou-lorchidee-si-vous-saviez-230604

    Au vu de la pub vous pensiez peut-être appliquer un produit largement composé de cette délicate fleur comme la notice permet de l’imaginer :

    « L’Orchidée, le secret d’une longévité prodigieuse… De tous les chefs d’œuvre de la nature, l’orchidée est la créature la plus évoluée et la plus fascinante du monde végétal. Sa durée de floraison et son espérance de vie hors du commun défient l’imagination. Sa longévité est extraordinaire, sa beauté inaltérable. … »

    A croire que c’est carrément un champ d’orchidées entier qui vous transmet ses secrets de longévité et de beauté. Or, ce rêve à 350 euros contient en tout 57 ingrédients dont des colorants, des substances parfumantes et moult ingrédients d’origine végétale, animale, minérale et beaucoup synthétique. Déçue ? C’est le prix du rêve narcissique.

    (Même si le ton moralisateur de l’article me gave. Ça va, on a compris que les clientes sont frivoles et narcissiques avec des cervelles de moineau.)

    #cosmétiques #publicité #jeunesse

  • Etats-Unis : les usines ne tuent pas les gens exprès, n’est-ce pas ?
    http://blogs.rue89.com/americanmiroir/2013/04/20/etats-unis-les-usines-ne-tuent-pas-les-gens-expres-nest-ce-pas-230171

    C’est une impression purement personnelle : dans ce pays, les accidents technologiques sont un peu considérés comme des fatalités inhérentes à l’activité économique, alors qu’en France on dénonce immédiatement l’incurie, la négligence ou la rapacité des exploitants de l’installation fautive. Pas ici.

    Dans la petite ville rurale dévastée de West, près de Waco au Texas, un Etat où la densité d’installations pétrochimiques hautement dangereuses est difficile à imaginer quand on n’y a jamais mis les pieds, les gens n’ont pas encore commencé à montrer du doigt les responsables. Pour l’instant, ils s’entraident, se réconfortent mutuellement, et prient. Au Texas, on prie beaucoup.

  • « Un printemps à Tchernobyl » : une BD-grand reportage d’Emmanuel Lepage | Le coin du libraire | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/le-coin-du-libraire/2012/12/10/un-printemps-tchernobyl-une-bd-grand-reportage-demmanuel-lepage

    Emmanuel Lepage n’a pas dix ans lorsqu’il suit les informations inquiétantes transmises à la télévision.

    Vingt-deux ans plus tard, on lui propose de se rendre sur place pour les besoins d’un reportage.

    A travers ce somptueux album, Emmanuel Lepage évite l’écueil du manichéisme et donne à voir un Tchernobyl différent. On est loin du seul cataclysme auquel on est forcé, par notre connaissance de l’histoire, à le cantonner.

    En joignant une esthétique de haute volée à un travail intelligent, Emmanuel Lepage vient probablement de signer un #BD-reportage des plus importants et également une de ses œuvres majeures. Une véritable merveille.

    #BD #nucléaire #livre

  • #BD : « La Survie de l’espèce » par Paul Jorion et Grégory Maklès | Le Yéti, voyageur à domicile | Rue89 Les blogs
    http://blogs.rue89.com/yeti-voyageur/2012/11/19/bd-la-survie-de-lespece-par-paul-jorion-et-gregory-makles-228952

    Une BD maintenant ! Intarissable, le Jorion ! Simultanément à la sortie de « Misère de la pensée économique » (Fayard), voilà qu’il se préoccupe de « La survie de l’espèce » (Arte Futuropolis, 18 euros) avec Grégory Maklès aux pinceaux.

    Forcément, on l’attendait au tournant, notre sociologue-anthropologue belge en goguette dans le monde des bulles. Eh bien c’est peu de dire qu’il ne rate pas le virage.

    #livre

  • Netto uyoku - Wikipédia
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Netto_uyoku

    Netto uyoku (ネット右翼, littéralement « droite d’Internet ») est un terme japonais servant à désigner les internautes japonais qui, par le biais de blogs ou de communautés virtuelles, émettent des messages à caractère nationaliste ou ultranationaliste. On trouve souvent l’abréviation neto uyo ou encore, plus rarement, ne uyo. Son terme opposé, « gauche d’Internet » (ネット左翼, netto sayoku ), bien qu’existant en langue japonaise, est sensiblement moins utilisé puisque le phénomène est quasi-absent.

    via @lucile