http://www.dw.com

  • #métaliste sur les #statistiques des enfants réfugiés dits « disparus » en Europe

    –—

    Fil de discussion sur les 10’000 disparitions de MNA, chiffre qui avait été publié par #Europol et que j’avais décortiqué.
    Le fil de discussion ci-dessous commence d’ailleurs avec mon article publié dans @vivre :
    Disparition de mineurs : la responsabilité de l’Europe
    https://seenthis.net/messages/690142

    #MNA #mineurs_non_accompagnés #asile #migrations #disparition #France #réfugiés #disparitions #enfants #enfance #chiffres

    cc @isskein

    Plus de matériel sur seenthis, avec les mots-clé #disparition #MNA #réfugiés :
    https://seenthis.net/recherche?recherche=%23disparition+%23MNA+%23r%C3%A9fugi%C3%A9s

  • J’essaie de compiler ici des liens et documents sur les processus d’ #externalisation des #frontières en #Libye, notamment des accords avec l’#UE #EU.

    Les documents sur ce fil n’ont pas un ordre chronologique très précis... (ça sera un boulot à faire ultérieurement... sic)

    Les négociations avec l’#Italie sont notamment sur ce fil :
    https://seenthis.net/messages/600874
    #asile #migrations #réfugiés

    Peut-être qu’Isabelle, @isskein, pourra faire ce travail de mise en ordre chronologique quand elle rentrera de vacances ??

    • Ici, un des derniers articles en date... par la suite de ce fil des articles plus anciens...

      Le supplice sans fin des migrants en Libye

      Ils sont arrivés en fin d’après-midi, blessés, épuisés, à bout. Ce 23 mai, près de 117 Soudanais, Ethiopiens et Erythréens se sont présentés devant la mosquée de Beni Oualid, une localité située à 120 km au sud-ouest de Misrata, la métropole portuaire de la Tripolitaine (Libye occidentale). Ils y passeront la nuit, protégés par des clercs religieux et des résidents. Ces nouveaux venus sont en fait des fugitifs. Ils se sont échappés d’une « prison sauvage », l’un de ces centres carcéraux illégaux qui ont proliféré autour de Beni Oualid depuis que s’est intensifié, ces dernières années, le flux de migrants et de réfugiés débarquant du Sahara vers le littoral libyen dans l’espoir de traverser la Méditerranée.

      Ces migrants d’Afrique subsaharienne – mineurs pour beaucoup – portent dans leur chair les traces de violences extrêmes subies aux mains de leurs geôliers : corps blessés par balles, brûlés ou lacérés de coups. Selon leurs témoignages, quinze de leurs camarades d’évasion ont péri durant leur fuite.

      Cris de douleur
      A Beni Oualid, un refuge héberge nombre de ces migrants en détresse. Des blocs de ciment nu cernés d’une terre ocre : l’abri, géré par une ONG locale – Assalam – avec l’assistance médicale de Médecins sans frontières (MSF), est un havre rustique mais dont la réputation grandit. Des migrants y échouent régulièrement dans un piètre état. « Beaucoup souffrent de fractures aux membres inférieurs, de fractures ouvertes infectées, de coups sur le dos laissant la chair à vif, d’électrocution sur les parties génitales », rapporte Christophe Biteau, le chef de la mission MSF pour la -Libye, rencontré à Tunis.

      Leurs tortionnaires les ont kidnappés sur les routes migratoires. Les migrants et réfugiés seront détenus et suppliciés aussi longtemps qu’ils n’auront pas payé une rançon, à travers les familles restées au pays ou des amis ayant déjà atteint Tripoli. Technique usuelle pour forcer les résistances, les détenus torturés sont sommés d’appeler leurs familles afin que celles-ci puissent entendre en « direct » les cris de douleur au téléphone.

      Les Erythréens, Somaliens et Soudanais sont particulièrement exposés à ce racket violent car, liés à une diaspora importante en Europe, ils sont censés être plus aisément solvables que les autres. Dans la région de Beni Oualid, toute cette violence subie, ajoutée à une errance dans des zones désertiques, emporte bien des vies. D’août 2017 à mars 2018, 732 migrants ont trouvé la mort autour de Beni Oualid, selon Assalam.

      En Libye, ces prisons « sauvages » qui parsèment les routes migratoires vers le littoral, illustration de l’osmose croissante entre réseaux historiques de passeurs et gangs criminels, cohabitent avec un système de détention « officiel ». Les deux systèmes peuvent parfois se croiser, en raison de l’omnipotence des milices sur le terrain, mais ils sont en général distincts. Affiliés à une administration – le département de lutte contre la migration illégale (DCIM, selon l’acronyme anglais) –, les centres de détention « officiels » sont au nombre d’une vingtaine en Tripolitaine, d’où embarque l’essentiel des migrants vers l’Italie. Si bien des abus s’exercent dans ces structures du DCIM, dénoncés par les organisations des droits de l’homme, il semble que la violence la plus systématique et la plus extrême soit surtout le fait des « prisons sauvages » tenues par des organisations criminelles.

      Depuis que la polémique s’est envenimée en 2017 sur les conditions de détention des migrants, notamment avec le reportage de CNN sur les « marchés aux esclaves », le gouvernement de Tripoli a apparemment cherché à rationaliser ses dispositifs carcéraux. « Les directions des centres font des efforts, admet Christophe Biteau, de MSF-Libye. Le dialogue entre elles et nous s’est amélioré. Nous avons désormais un meilleur accès aux cellules. Mais le problème est que ces structures sont au départ inadaptées. Il s’agit le plus souvent de simples hangars ou de bâtiments vétustes sans isolation. »

      Les responsables de ces centres se plaignent rituellement du manque de moyens qui, selon eux, explique la précarité des conditions de vie des détenus, notamment sanitaires. En privé, certains fustigent la corruption des administrations centrales de Tripoli, qui perçoivent l’argent des Européens sans le redistribuer réellement aux structures de terrain.

      Cruel paradoxe
      En l’absence d’une refonte radicale de ces circuits de financement, la relative amélioration des conditions de détention observée récemment par des ONG comme MSF pourrait être menacée. « Le principal risque, c’est la congestion qui résulte de la plus grande efficacité des gardes-côtes libyens », met en garde M. Biteau. En effet, les unités de la marine libyenne, de plus en plus aidées et équipées par Bruxelles ou Rome, ont multiplié les interceptions de bateaux de migrants au large du littoral de la Tripolitaine.

      Du 1er janvier au 20 juin, elles avaient ainsi reconduit sur la terre ferme près de 9 100 migrants. Du coup, les centres de détention se remplissent à nouveau. Le nombre de prisonniers dans ces centres officiels – rattachés au DCIM – a grimpé en quelques semaines de 5 000 à 7 000, voire à 8 000. Et cela a un impact sanitaire. « Le retour de ces migrants arrêtés en mer se traduit par un regain des affections cutanées en prison », souligne Christophe Biteau.

      Simultanément, l’Organisation mondiale des migrations (OIM) intensifie son programme dit de « retours volontaires » dans leurs pays d’origine pour la catégorie des migrants économiques, qu’ils soient détenus ou non. Du 1er janvier au 20 juin, 8 571 d’entre eux – surtout des Nigérians, Maliens, Gambiens et Guinéens – sont ainsi rentrés chez eux. L’objectif que s’est fixé l’OIM est le chiffre de 30 000 sur l’ensemble de 2018. Résultat : les personnes éligibles au statut de réfugié et ne souhaitant donc pas rentrer dans leurs pays d’origine – beaucoup sont des ressortissants de la Corne de l’Afrique – se trouvent piégées en Libye avec le verrouillage croissant de la frontière maritime.

      Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies en a bien envoyé certains au Niger – autour de 900 – pour que leur demande d’asile en Europe y soit traitée. Cette voie de sortie demeure toutefois limitée, car les pays européens tardent à les accepter. « Les réfugiés de la Corne de l’Afrique sont ceux dont la durée de détention en Libye s’allonge », pointe M. Biteau. Cruel paradoxe pour une catégorie dont la demande d’asile est en général fondée. Une absence d’amélioration significative de leurs conditions de détention représenterait pour eux une sorte de double peine.

      http://lirelactu.fr/source/le-monde/28fdd3e6-f6b2-4567-96cb-94cac16d078a
      #UE #EU

    • Remarks by High Representative/Vice-President Federica Mogherini at the joint press conference with Sven Mikser, Minister for Foreign Affairs of Estonia
      Mogherini:

      if you are asking me about the waves of migrants who are coming to Europe which means through Libya to Italy in this moment, I can tell you that the way in which we are handling this, thanks also to a very good work we have done with the Foreign Ministers of the all 28 Member States, is through a presence at sea – the European Union has a military mission at sea in the Mediterranean, at the same time dismantling the traffickers networks, having arrested more than 100 smugglers, seizing the boats that are used, saving lives – tens of thousands of people were saved but also training the Libyan coasts guards so that they can take care of the dismantling of the smuggling networks in the Libyan territorial waters.

      And we are doing two other things to prevent the losses of lives but also the flourishing of the trafficking of people: inside Libya, we are financing the presence of the International Organisation for Migration and the UNHCR so that they can have access to the detention centres where people are living in awful conditions, save these people, protect these people but also organising voluntary returns to the countries of origin; and we are also working with the countries of origin and transit, in particular Niger, where more than 80% of the flows transit. I can tell you one number that will strike you probably - in the last 9 months through our action with Niger, we moved from 76 000 migrants passing through Niger into Libya to 6 000.

      https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/26042/remarks-high-representativevice-president-federica-mogherini-joint-press
      #Libye #Niger #HCR #IOM #OIM #EU #UE #Mogherini #passeurs #smugglers

    • Il risultato degli accordi anti-migranti: aumentati i prezzi dei viaggi della speranza

      L’accordo tra Europa e Italia da una parte e Niger dall’altra per bloccare il flusso dei migranti verso la Libia e quindi verso le nostre coste ha ottenuto risultati miseri. O meglio un paio di risultati li ha avuti: aumentare il prezzo dei trasporti – e quindi i guadagni dei trafficanti di uomini – e aumentare a dismisura i disagi e i rischi dei disperati che cercano in tutti i modi di attraversare il Mediterraneo. Insomma le misure adottate non scoraggiano chi vuole partire. molti di loro muoiono ma non muore la loro speranza di una vita migliore.

      http://www.africa-express.info/2017/02/03/il-risultato-dellaccordo-con-il-niger-sui-migranti-aumentati-prezzi

    • C’était 2016... et OpenMigration publiait cet article:
      Il processo di esternalizzazione delle frontiere europee: tappe e conseguenze di un processo pericoloso

      L’esternalizzazione delle politiche europee e italiane sulle migrazioni: Sara Prestianni ci spiega le tappe fondamentali del processo, e le sue conseguenze più gravi in termini di violazioni dei diritti fondamentali.

      http://openmigration.org/analisi/il-processo-di-esternalizzazione-delle-frontiere-europee-tappe-e-conseguenze-di-un-processo-pericoloso/?platform=hootsuite

    • Per bloccare i migranti 610 milioni di euro dall’Europa e 50 dall’Italia

      Con la Libia ancora fortemente compromessa, la sfida per la gestione dei flussi di migranti dall’Africa sub-sahariana si è di fatto spostata più a Sud, lungo i confini settentrionali del Niger. Uno dei Paesi più poveri al mondo, ma che in virtù della sua stabilità - ha mantenuto pace e democrazia in un’area lacerata dai conflitti - è oggi il principale alleato delle potenze europee nella regione. Gli accordi prevedono che il Niger in cambio di 610 milioni d’ euro dall’Unione Europea, oltre a 50 promessi dall’Italia, sigilli le proprie frontiere settentrionali e imponga un giro di vite ai traffici illegali. È dal Niger infatti che transita gran parte dei migranti sub-sahariani: 450.000, nel 2016, hanno attraversato il deserto fino alle coste libiche, e in misura inferiore quelle algerine. In Italia, attraverso questa rotta, ne sono arrivati 180.000 l’anno scorso e oltre 40.000 nei primi quattro mesi del 2017.


      http://www.lastampa.it/2017/05/31/esteri/per-bloccare-i-migranti-milioni-di-euro-dalleuropa-e-dallitalia-4nPsLCnUURhOkXQl14sp7L/pagina.html

    • The Human Rights Risks of External Migration Policies

      This briefing paper sets out the main human rights risks linked to external migration policies, which are a broad spectrum of actions implemented outside of the territory of the state that people are trying to enter, usually through enhanced cooperation with other countries. From the perspective of international law, external migration policies are not necessarily unlawful. However, Amnesty International considers that several types of external migration policies, and particularly the externalization of border control and asylum-processing, pose significant human rights risks. This document is intended as a guide for activists and policy-makers working on the issue, and includes some examples drawn from Amnesty International’s research in different countries.

      https://www.amnesty.org/en/documents/pol30/6200/2017/en

    • Libya’s coast guard abuses migrants despite E.U. funding and training

      The European Union has poured tens of millions of dollars into supporting Libya’s coast guard in search-and-rescue operations off the coast. But the violent tactics of some units and allegations of human trafficking have generated concerns about the alliance.

      https://www.washingtonpost.com/world/middle_east/libyas-coast-guard-abuses-desperate-migrants-despite-eu-funding-and-training/2017/07/10/f9bfe952-7362-4e57-8b42-40ae5ede1e26_story.html?tid=ss_tw

    • How Libya’s #Fezzan Became Europe’s New Border

      The principal gateway into Europe for refugees and migrants runs through the power vacuum in southern Libya’s Fezzan region. Any effort by European policymakers to stabilise Fezzan must be part of a national-level strategy aimed at developing Libya’s licit economy and reaching political normalisation.

      https://www.crisisgroup.org/middle-east-north-africa/north-africa/libya/179-how-libyas-fezzan-became-europes-new-border
      cc @i_s_

      v. aussi ma tentative cartographique :


      https://seenthis.net/messages/604039

    • Avramopoulos says Sophia could be deployed in Libya

      (ANSAmed) - BRUSSELS, AUGUST 3 - European Commissioner Dimitris Avramopoulos told ANSA in an interview Thursday that it is possible that the #Operation_Sophia could be deployed in Libyan waters in the future. “At the moment, priority should be given to what can be done under the current mandate of Operation Sophia which was just renewed with added tasks,” he said. “But the possibility of the Operation moving to a third stage working in Libyan waters was foreseen from the beginning. If the Libyan authorities ask for this, we should be ready to act”. (ANSAmed).

      http://www.ansamed.info/ansamed/en/news/sections/politics/2017/08/03/avramopoulos-says-sophia-could-be-deployed-in-libya_602d3d0e-f817-42b0-ac3

    • Les ambivalences de Tripoli face à la traite migratoire. Les trafiquants ont réussi à pénétrer des pans entiers des institutions officielles

      Par Frédéric Bobin (Zaouïa, Libye, envoyé spécial)

      LE MONDE Le 25.08.2017 à 06h39 • Mis à jour le 25.08.2017 à 10h54

      Les petits trous dessinent comme des auréoles sur le ciment fauve. Le haut mur hérissé de fils de fer barbelés a été grêlé d’impacts de balles de kalachnikov à deux reprises, la plus récente en juin. « Ils sont bien mieux armés que nous », soupire Khaled Al-Toumi, le directeur du centre de détention de Zaouïa, une municipalité située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Tripoli. Ici, au cœur de cette bande côtière de la Libye où se concentre l’essentiel des départs de migrants vers l’Italie, une trentaine d’Africains subsahariens sont détenus – un chiffre plutôt faible au regard des centres surpeuplés ailleurs dans le pays.

      C’est que, depuis les assauts de l’établissement par des hommes armés, Khaled Al-Toumi, préfère transférer à Tripoli le maximum de prisonniers. « Nous ne sommes pas en mesure de les protéger », dit-il. Avec ses huit gardes modestement équipés, il avoue son impuissance face aux gangs de trafiquants qui n’hésitent pas à venir récupérer par la force des migrants, dont l’arrestation par les autorités perturbe leurs juteuses affaires. En 2014, ils avaient repris environ 80 Erythréens. Plus récemment, sept Pakistanais. « On reçoit en permanence des menaces, ils disent qu’ils vont enlever nos enfants », ajoute le directeur.

      Le danger est quotidien. Le 18 juillet, veille de la rencontre avec Khaled Al-Toumi, soixante-dix femmes migrantes ont été enlevées à quelques kilomètres de là alors qu’elles étaient transférées à bord d’un bus du centre de détention de Gharian à celui de Sorman, des localités voisines de Zaouïa.

      On compte en Libye une trentaine de centres de ce type, placés sous la tutelle de la Direction de combat contre la migration illégale (DCMI) rattachée au ministère de l’intérieur. A ces prisons « officielles » s’ajoutent des structures officieuses, administrées ouvertement par des milices. L’ensemble de ce réseau carcéral détient entre 4 000 et 7 000 détenus, selon les Nations unies (ONU).

      « Corruption galopante »

      A l’heure où l’Union européenne (UE) nourrit le projet de sous-traiter à la Libye la gestion du flux migratoire le long de la « route de la Méditerranée centrale », le débat sur les conditions de détention en vigueur dans ces centres a gagné en acuité.

      Une partie de la somme de 90 millions d’euros que l’UE s’est engagée à allouer au gouvernement dit d’« union nationale » de Tripoli sur la question migratoire, en sus des 200 millions d’euros annoncés par l’Italie, vise précisément à l’amélioration de l’environnement de ces centres.

      Si des « hot spots » voient le jour en Libye, idée que caressent certains dirigeants européens – dont le président français Emmanuel Macron – pour externaliser sur le continent africain l’examen des demandes d’asile, ils seront abrités dans de tels établissements à la réputation sulfureuse.

      La situation y est à l’évidence critique. Le centre de Zaouïa ne souffre certes pas de surpopulation. Mais l’état des locaux est piteux, avec ses matelas légers jetés au sol et l’alimentation d’une préoccupante indigence, limitée à un seul plat de macaronis. Aucune infirmerie ne dispense de soins.

      « Je ne touche pas un seul dinar de Tripoli ! », se plaint le directeur, Khaled Al-Toumi. Dans son entourage, on dénonce vertement la « corruption galopante de l’état-major de la DCMI à Tripoli qui vole l’argent ». Quand on lui parle de financement européen, Khaled Al-Toumi affirme ne pas en avoir vu la couleur.

      La complainte est encore plus grinçante au centre de détention pour femmes de Sorman, à une quinzaine de kilomètres à l’ouest : un gros bloc de ciment d’un étage posé sur le sable et piqué de pins en bord de plage. Dans la courette intérieure, des enfants jouent près d’une balançoire.

      Là, la densité humaine est beaucoup plus élevée. La scène est un brin irréelle : dans la pièce centrale, environ quatre-vingts femmes sont entassées, fichu sur la tête, regard levé vers un poste de télévision rivé au mur délavé. D’autres se serrent dans les pièces adjacentes. Certaines ont un bébé sur les jambes, telle Christiane, une Nigériane à tresses assise sur son matelas. « Ici, il n’y a rien, déplore-t-elle. Nous n’avons ni couches ni lait pour les bébés. L’eau de la nappe phréatique est salée. Et le médecin ne vient pas souvent : une fois par semaine, souvent une fois toutes les deux semaines. »

      « Battu avec des tuyaux métalliques »

      Non loin d’elle, Viviane, jeune fille élancée de 20 ans, Nigériane elle aussi, se plaint particulièrement de la nourriture, la fameuse assiette de macaronis de rigueur dans tous les centres de détention.

      Viviane est arrivée en Libye en 2015. Elle a bien tenté d’embarquer à bord d’un Zodiac à partir de Sabratha, la fameuse plate-forme de départs à l’ouest de Sorman, mais une tempête a fait échouer l’opération. Les passagers ont été récupérés par les garde-côtes qui les ont répartis dans les différentes prisons de la Tripolitaine. « Je n’ai pas pu joindre ma famille au téléphone, dit Viviane dans un souffle. Elle me croit morte. »

      Si la visite des centres de détention de Zaouïa ou de Sorman permet de prendre la mesure de l’extrême précarité des conditions de vie, admise sans fard par les officiels des établissements eux-mêmes, la question des violences dans ces lieux coupés du monde est plus délicate.

      Les migrants sont embarrassés de l’évoquer en présence des gardes. Mais mises bout à bout, les confidences qu’ils consentent plus aisément sur leur expérience dans d’autres centres permettent de suggérer un contexte d’une grande brutalité. Celle-ci se déploie sans doute le plus sauvagement dans les prisons privées, officieuses, où le racket des migrants est systématique.

      Et les centres officiellement rattachés à la DCMI n’en sont pas pour autant épargnés. Ainsi Al Hassan Dialo, un Guinéen rencontré à Zaouïa, raconte qu’il était « battu avec des tuyaux métalliques » dans le centre de Gharian, où il avait été précédemment détenu.

      « Extorsion, travail forcé »

      On touche là à l’ambiguïté foncière de ce système de détention, formellement rattaché à l’Etat mais de facto placé sous l’influence des milices contrôlant le terrain. Le fait que des réseaux de trafiquants, liés à ces milices, peuvent impunément enlever des détenus au cœur même des centres, comme ce fut le cas à Zaouïa, donne la mesure de leur capacité de nuisance.

      « Le système est pourri de l’intérieur », se désole un humanitaire. « Des fonctionnaires de l’Etat et des officiels locaux participent au processus de contrebande et de trafic d’êtres humains », abonde un rapport de la Mission d’appui de l’ONU en Libye publié en décembre 2016.

      Dans ces conditions, les migrants font l’objet « d’extorsion, de travail forcé, de mauvais traitements et de tortures », dénonce le rapport. Les femmes, elles, sont victimes de violences sexuelles à grande échelle. Le plus inquiétant est qu’avec l’argent européen promis les centres de détention sous tutelle de la DCMI tendent à se multiplier. Trois nouveaux établissements ont fait ainsi leur apparition ces derniers mois dans le Grand Tripoli.

      La duplicité de l’appareil d’Etat, ou de ce qui en tient lieu, est aussi illustrée par l’attitude des gardes-côtes, autres récipiendaires des financements européens et même de stages de formation. Officiellement, ils affirment lutter contre les réseaux de passeurs au maximum de leurs capacités tout en déplorant l’insuffisance de leurs moyens.

      « Nous ne sommes pas équipés pour faire face aux trafiquants », regrette à Tripoli Ayoub Kassim, le porte-parole de la marine libyenne. Au détour d’un plaidoyer pro domo, le hiérarque militaire glisse que le problème de la gestion des flux migratoires se pose moins sur le littoral qu’au niveau de la frontière méridionale de la Libye. « La seule solution, c’est de maîtriser les migrations au sud, explique-t-il. Malheureusement, les migrants arrivent par le Niger sous les yeux de l’armée française » basée à Madama…

      Opérations de patrouille musclées

      Les vieilles habitudes perdurent. Avant 2011, sous Kadhafi, ces flux migratoires – verrouillés ou tolérés selon l’intérêt diplomatique du moment – étaient instrumentalisés pour exercer une pression sur les Européens.

      Une telle politique semble moins systématique, fragmentation de l’Etat oblige, mais elle continue d’inspirer le comportement de bien des acteurs libyens usant habilement de la carte migratoire pour réclamer des soutiens financiers.

      La déficience des équipements des gardes-côtes ne fait guère de doute. Avec son patrouilleur de 14 mètres de Zaouïa et ses quatre autres bâtiments de 26,4 mètres de Tripoli – souffrant de défaillances techniques bien qu’ayant été réparés en Italie –, l’arsenal en Tripolitaine est de fait limité. Par ailleurs, l’embargo sur les ventes d’armes vers la Libye, toujours en vigueur, en bride le potentiel militaire.

      Pourtant, la hiérarchie des gardes-côtes serait plus convaincante si elle était en mesure d’exercer un contrôle effectif sur ses branches locales. Or, à l’évidence, une sérieuse difficulté se pose à Zaouïa. Le chef local de gardes-côtes, Abdelrahman Milad, plus connu sous le pseudonyme d’Al-Bija, joue un jeu trouble. Selon le rapport du panel des experts sur la Libye de l’ONU, publié en juin, Al-Bija doit son poste à Mohamed Koshlaf, le chef de la principale milice de Zaouïa, qui trempe dans le trafic de migrants.

      Le patrouilleur d’Al-Bija est connu pour ses opérations musclées. Le 21 octobre 2016, il s’est opposé en mer à un sauvetage conduit par l’ONG Sea Watch, provoquant la noyade de vingt-cinq migrants. Le 23 mai 2017, le même patrouilleur intervient dans la zone dite « contiguë » – où la Libye est juridiquement en droit d’agir – pour perturber un autre sauvetage mené par le navire Aquarius, affrété conjointement par Médecins sans frontières et SOS Méditerranée, et le Juvena, affrété par l’ONG allemande Jugend Rettet.

      Duplicité des acteurs libyens

      Les gardes-côtes sont montés à bord d’un Zodiac de migrants, subtilisant téléphones portables et argent des occupants. Ils ont également tiré des coups de feu en l’air, et même dans l’eau où avaient sauté des migrants, ne blessant heureusement personne.

      « Il est difficile de comprendre la logique de ce type de comportement, commente un humanitaire. Peut-être le message envoyé aux migrants est-il : “La prochaine fois, passez par nous.” » Ce « passez par nous » peut signifier, selon de bons observateurs de la scène libyenne, « passez par le réseau de Mohamed Koshlaf », le milicien que l’ONU met en cause dans le trafic de migrants.

      Al-Bija pratiquerait ainsi le deux poids-deux mesures, intraitable ou compréhensif selon que les migrants relèvent de réseaux rivaux ou amis, illustration typique de la duplicité des acteurs libyens. « Al-Bija sait qu’il a commis des erreurs, il cherche maintenant à restaurer son image », dit un résident de Zaouïa. Seule l’expérience le prouvera. En attendant, les Européens doivent coopérer avec lui pour fermer la route de la Méditerranée.

      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/08/16/en-libye-nous-ne-sommes-que-des-esclaves_5172760_3212.html

    • A PATTI CON LA LIBIA

      La Libia è il principale punto di partenza di barconi carichi di migranti diretti in Europa. Con la Libia l’Europa deve trattare per trovare una soluzione. La Libia però è anche un paese allo sbando, diviso. C’è il governo di Tripoli retto da Fayez al-Sarraj. Poi c’è il generale Haftar che controlla i due terzi del territorio del paese. Senza contare gruppi, milizie, clan tribali. Il compito insomma è complicato. Ma qualcosa, forse, si sta muovendo.

      Dopo decine di vertici inutili, migliaia di morti nel Mediterraneo, promesse non mantenute si torna a parlare con una certa insistenza della necessità di stabilizzare la Libia e aiutare il paese che si affaccia sul Mediterraneo. Particolarmente attiva in questa fase la Francia di Macron, oltre naturalmente all’Italia.

      Tra i punti in discussione c’è il coinvolgimento di altri paesi africani di transito come Niger e Ciad che potrebbero fungere da filtro. Oltre naturalmente ad aiuti diretti alla Libia. Assegni milionari destinati a una migliore gestione delle frontiere ad esempio.

      Ma è davvero così semplice? E come la mettiamo con le violenze e le torture subite dai migranti nei centri di detenzione? Perché proprio ora l’Europa sembra svegliarsi? Cosa si cela dietro questa competizione soprattutto tra Roma e Parigi nel trovare intese con Tripoli?

      http://www.rsi.ch/rete-uno/programmi/informazione/modem/A-PATTI-CON-LA-LIBIA-9426001.html

    • Le fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique adopte un programme de soutien à la gestion intégrée des migrations et des frontières en Libye d’un montant de 46 millions d’euros

      À la suite du plan d’action de la Commission pour soutenir l’Italie, présenté le 4 juillet, le fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique a adopté ce jour un programme doté d’une enveloppe de 46 millions d’euros pour renforcer les capacités des autorités libyennes en matière de gestion intégrée des migrations et des frontières.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-2187_fr.htm

    • L’Europe va verser 200 millions d’euros à la Libye pour stopper les migrants

      Les dirigeants européens se retrouvent ce vendredi à Malte pour convaincre la Libye de freiner les traversées de migrants en Méditerranée. Ils devraient proposer d’équiper et former ses gardes-côtes. Le projet d’ouvrir des camps en Afrique refait surface.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/020217/leurope-va-verser-200-millions-deuros-la-libye-pour-stopper-les-migrants

      –-> pour archivage...

    • Persécutés en Libye : l’Europe est complice

      L’Union européenne dans son ensemble, et l’Italie en particulier, sont complices des violations des droits humains commises contre les réfugiés et les migrants en Libye. Enquête.

      https://www.amnesty.fr/refugies-et-migrants/actualites/refugies-et-migrants-persecutes-en-libye-leurope-est-complice

      #complicité

      Et l’utilisation du mot « persécutés » n’est évidemment pas été choisi au hasard...
      –-> ça renvoie à la polémique de qui est #réfugié... et du fait que l’UE essaie de dire que les migrants en Libye sont des #migrants_économiques et non pas des réfugiés (comme ceux qui sont en Turquie et/ou en Grèce, qui sont des syriens, donc des réfugiés)...
      Du coup, utiliser le concept de #persécution signifie faire une lien direct avec la Convention sur les réfugiés et admettre que les migrants en Libye sont potentiellement des réfugiés...

      La position de l’UE :

      #Mogherini was questioned about the EU’s strategy of outsourcing the migration crisis to foreign countries such as Libya and Turkey, which received billions to prevent Syrian refugees from crossing to Greece.

      She said the situation was different on two counts: first, the migrants stranded in Libya were not legitimate asylum seekers like those fleeing the war in Syria. And second, different international bodies were in charge.

      “When it comes to Turkey, it is mainly refugees from Syria; when it comes to Libya, it is mainly migrants from Sub-Saharan Africa and the relevant international laws apply in different manners and the relevant UN agencies are different – the UNHC

      https://www.euractiv.com/section/development-policy/news/libya-human-bondage-risks-overshadowing-africa-eu-summit
      voir ici : http://seen.li/dqtt

      Du coup, @sinehebdo, « #persécutés » serait aussi un mot à ajouter à ta longue liste...

    • v. aussi:
      Libya: Libya’s dark web of collusion: Abuses against Europe-bound refugees and migrants

      In recent years, hundreds of thousands of refugees and migrants have braved the journey across Africa to Libya and often on to Europe. In response, the Libyan authorities have used mass indefinite detention as their primary migration management tool. Regrettably, the European Union and Italy in particular, have decided to reinforce the capacity of Libyan authorities to intercept refugees and migrants at sea and transfer them to detention centres. It is essential that the aims and nature of this co-operation be rethought; that the focus shift from preventing arrivals in Europe to protecting the rights of refugees and migrants.

      https://www.amnesty.org/fr/documents/document/?indexNumber=mde19%2f7561%2f2017&language=en
      #rapport

    • Amnesty France : « L’Union Européenne est complice des violations de droits de l’homme en Libye »

      Jean-François Dubost est responsable du Programme Protection des Populations (réfugiés, civils dans les conflits, discriminations) chez Amnesty France. L’ONG publie un rapport sur la responsabilité des gouvernements européens dans les violations des droits humains des réfugiés et des migrants en Libye.

      https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-6h20/l-invite-de-6h20-12-decembre-2017
      #responsabilité

    • Accordi e crimini contro l’umanità in un rapporto di Amnesty International

      La Rotta del Mediterraneo centrale, dal Corno d’Africa, dall’Africa subsahariana, al Niger al Ciad ed alla Libia costituisce ormai l’unica via di fuga da paesi in guerra o precipitati in crisi economiche che mettono a repentaglio la vita dei loro abitanti, senza alcuna possibile distinzione tra migranti economici e richiedenti asilo. Anche perché in Africa, ed in Libia in particolare, la possibilità concreta di chiedere asilo ed ottenere un permesso di soggiorno o un visto, oltre al riconoscimento dello status di rifugiato da parte dell’UNHCR, è praticamente nulla. Le poche persone trasferite in altri paesi europei dai campi libici (resettlement), come i rimpatri volontari ampiamente pubblicizzati, sono soltanto l’ennesima foglia di fico che si sta utilizzando per nascondere le condizioni disumane in cui centinaia di migliaia di persone vengono trattenute sotto sequestro nei centri di detenzione libici , ufficiali o informali. In tutti gravissime violazioni dei diritti umani, anche subito dopo la visita dei rappresentanti dell’UNHCR e dell’OIM, come dichiarano alcuni testimoni.

      https://www.a-dif.org/2017/12/12/accordi-e-crimini-contro-lumanita-in-un-rapporto-di-amnesty-international

    • Bundestag study: Cooperation with Libyan coastguard infringes international conventions

      “Libya is unable to nominate a Maritime Rescue Coordination Centre (MRCC), and so rescue missions outside its territorial waters are coordinated by the Italian MRCC in Rome. More and more often the Libyan coastguard is being tasked to lead these missions as on-scene-commander. Since refugees are subsequently brought to Libya, the MRCC in Rome may be infringing the prohibition of refoulement contained in the Geneva Convention relating to the Status of Refugees. This, indeed, was also the conclusion reached in a study produced by the Bundestag Research Service. The European Union and its member states must therefore press for an immediate end to this cooperation with the Libyan coastguard”, says Andrej Hunko, European policy spokesman for the Left Party.

      The Italian Navy is intercepting refugees in the Mediterranean and arranging for them to be picked up by Libyan coastguard vessels. The Bundestag study therefore suspects an infringement of the European Human Rights Convention of the Council of Europe. The rights enshrined in the Convention also apply on the high seas.

      Andrej Hunko goes on to say, “For two years the Libyan coastguard has regularly been using force against sea rescuers, and many refugees have drowned during these power games. As part of the EUNAVFOR MED military mission, the Bundeswehr has also been cooperating with the Libyan coastguard and allegedly trained them in sea rescue. I regard that as a pretext to arm Libya for the prevention of migration. This cooperation must be the subject of proceedings before the European Court of Human Rights, because the people who are being forcibly returned with the assistance of the EU are being inhumanely treated, tortured or killed.

      The study also emphasises that the acts of aggression against private rescue ships violate the United Nations Convention on the Law of the Sea. Nothing in that Convention prescribes that sea rescues must be undertaken by a single vessel. On the contrary, masters of other ships even have a duty to render assistance if they cannot be sure that all of the persons in distress will be quickly rescued. This is undoubtedly the case with the brutal operations of the Libyan coastguard.

      The Libyan Navy might soon have its own MRCC, which would then be attached to the EU surveillance system. The European Commission examined this option in a feasibility study, and Italy is now establishing a coordination centre for this purpose in Tripoli. A Libyan MRCC would encourage the Libyan coastguard to throw its weight about even more. The result would be further violations of international conventions and even more deaths.”

      https://andrej-hunko.de/presse/3946-bundestag-study-cooperation-with-libyan-coastguard-infringes-inter

      v. aussi l’étude:
      https://andrej-hunko.de/start/download/dokumente/1109-bundestag-research-services-maritime-rescue-in-the-mediterranean/file

    • Migrants : « La nasse libyenne a été en partie tissée par la France et l’Union européenne »

      Dans une tribune publiée dans « Le Monde », Thierry Allafort-Duverger, le directeur général de Médecins Sans Frontières, juge hypocrite la posture de la France, qui favorise l’interception de migrants par les garde-côtes libyens et dénonce leurs conditions de détention sur place.

      https://www.msf.fr/actualite/articles/migrants-nasse-libyenne-ete-en-partie-tissee-france-et-union-europeenne
      #hypocrisie

    • Libye : derrière l’arbre de « l’esclavage »
      Par Ali Bensaâd, Professeur à l’Institut français de géopolitique, Paris-VIII — 30 novembre 2017 à 17:56

      L’émotion suscitée par les crimes abjectes révélés par CNN ne doit pas occulter un phénomène bien plus vaste et ancien : celui de centaines de milliers de migrants africains qui vivent et travaillent depuis des décennies, en Libye et au Maghreb, dans des conditions extrêmes d’exploitation et d’atteinte à leur dignité.

      L’onde de choc créée par la diffusion de la vidéo de CNN sur la « vente » de migrants en Libye, ne doit pas se perdre en indignations. Et il ne faut pas que les crimes révélés occultent un malheur encore plus vaste, celui de centaines de milliers de migrants africains qui vivent et travaillent depuis des décennies, en Libye et au Maghreb, dans des conditions extrêmes d’exploitation et d’atteinte à leur dignité. Par ailleurs, ces véritables crimes contre l’humanité ne sont, hélas, pas spécifiques de la Libye. A titre d’exemple, les bédouins égyptiens ou israéliens - supplétifs sécuritaires de leurs armées - ont précédé les milices libyennes dans ces pratiques qu’ils poursuivent toujours et qui ont été largement documentées.

      Ces crimes contre l’humanité, en raison de leur caractère particulièrement abject, méritent d’être justement qualifiés. Il faut s’interroger si le qualificatif « esclavage », au-delà du juste opprobre dont il faut entourer ces pratiques, est le plus scientifiquement approprié pour comprendre et combattre ces pratiques d’autant que l’esclavage a été une réalité qui a structuré pendant un millénaire le rapport entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne. Il demeure le non-dit des inconscients culturels des sociétés de part et d’autre du Sahara, une sorte de « bombe à retardement ». « Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde » (1) disait Camus. Et la Libye est un condensé des malheurs du monde des migrations. Il faut donc les saisir par-delà le raccourci de l’émotion.

      D’abord, ils ne sont nullement le produit du contexte actuel de chaos du pays, même si celui-ci les aggrave. Depuis des décennies, chercheurs et journalistes ont documenté la difficile condition des migrants en Libye qui, depuis les années 60, font tourner pour l’essentiel l’économie de ce pays rentier. Leur nombre a pu atteindre certaines années jusqu’à un million pour une population qui pouvait alors compter à peine cinq millions d’habitants. C’est dire leur importance dans le paysage économique et social de ce pays. Mais loin de favoriser leur intégration, l’importance de leur nombre a été conjurée par une précarisation systématique et violente comme l’illustrent les expulsions massives et violentes de migrants qui ont jalonné l’histoire du pays notamment en 1979, 1981, 1985, 1995, 2000 et 2007. Expulsions qui servaient tout à la fois à installer cette immigration dans une réversibilité mais aussi à pénaliser ou gratifier les pays dont ils sont originaires pour les vassaliser. Peut-être contraints, les dirigeants africains alors restaient sourds aux interpellations de leurs migrants pour ne pas contrarier la générosité du « guide » dont ils étaient les fidèles clients. Ils se tairont également quand, en 2000, Moussa Koussa, l’ancien responsable des services libyens, aujourd’hui luxueusement réfugié à Londres, a organisé un véritable pogrom où périrent 500 migrants africains assassinés dans des « émeutes populaires » instrumentalisées. Leur but était cyniquement de faire avaliser, par ricochet, la nouvelle orientation du régime favorable à la normalisation et l’ouverture à l’Europe et cela en attisant un sentiment anti-africain pour déstabiliser la partie de la vieille garde qui y était rétive. Cette normalisation, faite en partie sur le cadavre de migrants africains, se soldera par l’intronisation de Kadhafi comme gardien des frontières européennes. Les migrants interceptés et ceux que l’Italie refoule, en violation des lois européennes, sont emprisonnés, parfois dans les mêmes lieux aujourd’hui, et soumis aux mêmes traitements dégradants.

      En 2006, ce n’était pas 260 migrants marocains qui croupissaient comme aujourd’hui dans les prisons libyennes, ceux dont la vidéo a ému l’opinion, mais 3 000 et dans des conditions tout aussi inhumaines. Kadhafi a signé toutes les conventions que les Européens ont voulues, sachant qu’il n’allait pas les appliquer. Mais lorsque le HCR a essayé de prendre langue avec le pouvoir libyen au sujet de la convention de Genève sur les réfugiés, Kadhafi ferma les bureaux du HCR et expulsa, en les humiliant, ses dirigeants le 9 juin 2010. Le même jour, débutait un nouveau round de négociations en vue d’un accord de partenariat entre la Libye et l’Union européenne et le lendemain, 10 juin, Kadhafi était accueilli en Italie. Une année plus tard, alors même que le CNT n’avait pas encore établi son autorité sur le pays et que Kadhafi et ses troupes continuaient à résister, le CNT a été contraint de signer avec l’Italie un accord sur les migrations dont un volet sur la réadmission des migrants transitant par son territoire. Hier, comme aujourd’hui, c’est à la demande expresse et explicite de l’UE que les autorités libyennes mènent une politique de répression et de rétention de migrants. Et peut-on ignorer qu’aujourd’hui traiter avec les pouvoirs libyens, notamment sur les questions sécuritaires, c’est traiter de fait avec des milices dont dépendent ces pouvoirs eux-mêmes pour leur propre sécurité ? Faut-il s’étonner après cela de voir des milices gérer des centres de rétention demandés par l’UE ?

      Alors que peine à émerger une autorité centrale en Libye, les pays occidentaux n’ont pas cessé de multiplier les exigences à l’égard des fragiles centres d’un pouvoir balbutiant pour leur faire prendre en charge leur protection contre les migrations et le terrorisme au risque de les fragiliser comme l’a montré l’exemple des milices de Misrata. Acteur important de la réconciliation et de la lutte contre les extrémistes, elles ont été poussées, à Syrte, à combattre Daech quasiment seules. Elles en sont sorties exsangues, rongées par le doute et fragilisées face à leurs propres extrémistes. Les rackets, les kidnappings et le travail forcé pour ceux qui ne peuvent pas payer, sont aussi le lot des Libyens, notamment ceux appartenant au camp des vaincus, détenus dans ce que les Libyens nomment « prisons clandestines ». Libyens, mais plus souvent migrants qui ne peuvent payer, sont mis au travail forcé pour les propres besoins des miliciens en étant « loués » ponctuellement le temps d’une captivité qui dure de quelques semaines à quelques mois pour des sommes dérisoires.

      Dans la vidéo de CNN, les sommes évoquées, autour de 400 dinars libyens, sont faussement traduites par les journalistes, selon le taux officiel fictif, en 400 dollars. En réalité, sur le marché réel, la valeur est dix fois inférieure, un dollar valant dix dinars libyens et un euro, douze. Faire transiter un homme, même sur la seule portion saharienne du territoire, rapporte 15 fois plus (500 euros) aux trafiquants et miliciens. C’est par défaut que les milices se rabattent sur l’exploitation, un temps, de migrants désargentés mais par ailleurs encombrants.

      La scène filmée par CNN est abjecte et relève du crime contre l’humanité. Mais il s’agit de transactions sur du travail forcé et de corvées. Il ne s’agit pas de vente d’hommes. Ce n’est pas relativiser ou diminuer ce qui est un véritable crime contre l’humanité, mais il faut justement qualifier les objets. Il s’agit de pratiques criminelles de guerre et de banditisme qui exploitent les failles de politiques migratoires globales. On n’assiste pas à une résurgence de l’esclavage. Il ne faut pas démonétiser l’indignation et la vigilance en recourant rapidement aux catégories historiques qui mobilisent l’émotion. Celle-ci retombe toujours. Et pendant que le débat s’enflamme sur « l’esclavage », la même semaine, des centaines d’hommes « libres » sont morts, noyés en Méditerranée, s’ajoutant à des dizaines de milliers qui les avaient précédés.

      (1) C’est la véritable expression utilisée par Camus dans un essai de 1944, paru dans Poésie 44, (Sur une philosophie de l’expression), substantiellement très différente, en termes philosophiques, de ce qui sera reporté par la suite : « Mal nommer les choses, c’est ajouter aux malheurs du monde. »

      http://www.liberation.fr/debats/2017/11/30/libye-derriere-l-arbre-de-l-esclavage_1613662

    • Quand l’Union européenne veut bloquer les exilé-e-s en Libye

      L’Union européenne renforce les capacités des garde-côtes Libyens pour qu’ils interceptent les bateaux d’exilé-e-s dans les eaux territoriales et les ramènent en Libye. Des navires de l’#OTAN patrouillent au large prétendument pour s’attaquer aux « bateaux de passeurs », ce qui veut dire que des moyens militaires sont mobilisés pour empêcher les exilé-e-s d’atteindre les côtes européennes. L’idée a été émise de faire le tri, entre les personnes qui relèveraient de l’asile et celles qui seraient des « migrants économiques » ayant « vocation » à être renvoyés, sur des bateaux ua large de la Libye plutôt que sur le sol italien, créant ainsi des « #hotspots_flottants« .

      https://lampedusauneile.wordpress.com/2016/07/15/quand-lunion-europeenne-veut-bloquer-les-exile-e-s-en-lib

    • Le milizie libiche catturano in mare centinaia di migranti in fuga verso l’Europa. E li richiudono in prigione. Intanto l’Unione Europea si prepara ad inviare istruttori per rafforzare le capacità di arresto da parte della polizia libica. Ma in Libia ci sono tante «guardie costiere» ed ognuna risponde ad un governo diverso.

      Sembra di ritornare al 2010, quando dopo i respingimenti collettivi in Libia eseguiti direttamente da mezzi della Guardia di finanza italiana a partire dal 7 maggio 2009, in base agli accordi tra Berlusconi e Gheddafi, si inviarono in Libia agenti della Guardia di finanza per istruire la Guardia Costiera libica nelle operazioni di blocco dei migranti che erano riusciti a fuggire imbarcandosi su mezzi sempre più fatiscenti.

      http://dirittiefrontiere.blogspot.ch/2016/05/le-milizie-libiche-catturano-in-mare.html?m=1

    • Merkel, Hollande Warn Libya May Be Next Big Migrant Staging Area

      The European Union may need an agreement with Libya to restrict refugee flows similar to one with Turkey as the North African country threatens to become the next gateway for migrants to Europe, the leaders of Germany and France said.

      http://www.bloomberg.com/news/articles/2016-04-07/merkel-hollande-warn-libya-may-be-next-big-migrant-staging-area
      #accord #Libye #migrations #réfugiés #asile #politique_migratoire #externalisation #UE #Europe

    • Le fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique adopte un programme de 90 millions € pour la protection des migrants et l’amélioration de la gestion des migrations en Libye

      Dans le prolongement de la communication conjointe sur la route de la Méditerranée centrale et de la déclaration de Malte, le fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique a adopté ce jour, sur proposition de la Commission européenne, un programme de 90 millions € visant à renforcer la protection des migrants et à améliorer la gestion des migrations en Libye.

      http://europa.eu/rapid/press-release_IP-17-951_fr.htm

    • L’Europa non può affidare alla Libia le vite dei migranti

      “Il rischio è che Italia ed Europa si rendano complici delle violazioni dei diritti umani commesse in Libia”, dice il direttore generale di Medici senza frontiere (Msf) Arjan Hehenkamp. Mentre le organizzazioni non governative che salvano i migranti nel Mediterraneo centrale sono al centro di un processo di criminalizzazione, l’Italia e l’Europa stanno cercando di delegare alle autorità libiche la soluzione del problema degli sbarchi.

      http://www.internazionale.it/video/2017/05/04/ong-libia-migranti

    • MSF accuses Libyan coastguard of endangering people’s lives during Mediterranean rescue

      During a rescue in the Mediterranean Sea on 23 May, the Libyan coastguard approached boats in distress, intimidated the passengers and then fired gunshots into the air, threatening people’s lives and creating mayhem, according to aid organisations Médecins Sans Frontières and SOS Méditerranée, whose teams witnessed the violent incident.

      http://www.msf.org/en/article/msf-accuses-libyan-coastguard-endangering-people%E2%80%99s-lives-during-mediter

    • Enquête. Le chaos libyen est en train de déborder en Méditerranée

      Pour qu’ils bloquent les flux migratoires, l’Italie, appuyée par l’UE, a scellé un accord avec les gardes-côtes libyens. Mais ils ne sont que l’une des très nombreuses forces en présence dans cet État en lambeaux. Désormais la Méditerranée devient dangereuse pour la marine italienne, les migrants, et les pêcheurs.


      http://www.courrierinternational.com/article/enquete-le-chaos-libyen-est-en-train-de-deborder-en-mediterra

    • Architect of EU-Turkey refugee pact pushes for West Africa deal

      “Every migrant from West Africa who survives the dangerous journey from Libya to Italy remains in Europe for years afterwards — regardless of the outcome of his or her asylum application,” Knaus said in an interview.

      To accelerate the deportations of rejected asylum seekers to West African countries that are considered safe, the EU needs to forge agreements with their governments, he said.

      http://www.politico.eu/article/migration-italy-libya-architect-of-eu-turkey-refugee-pact-pushes-for-west-a
      cc @i_s_

      Avec ce commentaire de Francesca Spinelli :

    • Pour 20 milliards, la Libye pourrait bloquer les migrants à sa frontière sud

      L’homme fort de l’Est libyen, Khalifa Haftar, estime à « 20 milliards de dollars sur 20 ou 25 ans » l’effort européen nécessaire pour aider à bloquer les flux de migrants à la frontière sud du pays.

      https://www.rts.ch/info/monde/8837947-pour-20-milliards-la-libye-pourrait-bloquer-les-migrants-a-sa-frontiere-

    • Bruxelles offre 200 millions d’euros à la Libye pour freiner l’immigration

      La Commission européenne a mis sur la table de nouvelles mesures pour freiner l’arrivée de migrants via la mer méditerranée, dont 200 millions d’euros pour la Libye. Un article de notre partenaire Euroefe.

      http://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/bruxelles-offre-200-millions-deuros-a-la-libye-pour-freiner-limmigration/?nl_ref=29858390

      #Libye #asile #migrations #accord #deal #réfugiés #externalisation
      cc @reka

    • Stuck in Libya. Migrants and (Our) Political Responsibilities

      Fighting at Tripoli’s international airport was still under way when, in July 2014, the diplomatic missions of European countries, the United States and Canada were shut down. At that time Italy decided to maintain a pied-à-terre in place in order to preserve the precarious balance of its assets in the two-headed country, strengthening security at its local headquarters on Tripoli’s seafront. On the one hand there was no forsaking the Mellitah Oil & Gas compound, controlled by Eni and based west of Tripoli. On the other, the Libyan coast also had to be protected to assist the Italian forces deployed in Libyan waters and engaged in the Mare Nostrum operation to dismantle the human smuggling network between Libya and Italy, as per the official mandate. But the escalation of the civil war and the consequent deterioration of security conditions led Rome to leave as well, in February 2015.

      http://www.ispionline.it/it/pubblicazione/stuck-libya-migrants-and-our-political-responsibilities-16294

    • Libia: diritto d’asilo cercasi, smarrito fra Bruxelles e Tripoli (passando per Roma)

      La recente Comunicazione congiunta della Commissione e dell’Alto rappresentante per la politica estera dell’UE, il Memorandum Italia-Libia firmato il 2 febbraio e la Dichiarazione uscita dal Consiglio europeo di venerdì 3 alla Valletta hanno delineato un progetto di chiusura della “rotta” del Mediterraneo centrale che rischia di seppellire, di fatto, il diritto d’asilo nel Paese e ai suoi confini.

      http://viedifuga.org/libia-diritto-d-asilo-cercasi-smarrito-fra-bruxelles-e-tripoli

    • Immigration : l’Union européenne veut aider la Libye

      L’Union européenne veut mettre fin à ces traversées entre la Libye et l’Italie. Leur plan passe par une aide financière aux autorités libyennes.

      http://www.rts.ch/play/tv/19h30/video/immigration-lunion-europeenne-veut-aider-la-libye?id=8360849

      Dans ce bref reportage, la RTS demande l’opinion d’Etienne Piguet (prof en géographie des migrations à l’Université de Neuchâtel) :
      « L’Union européenne veut absolument limiter les arrivées, mais en même temps on ne peut pas simplement refouler les gens. C’est pas acceptable du point de vue des droits humains. Donc l’UE essaie de mettre en place un système qui tient les gens à distance tout en leur offrant des conditions acceptables d’accueil » (en Libye, entend-il)
      Je m’abstiens de tout commentaire.

    • New EU Partnerships in North Africa: Potential to Backfire?

      As European leaders meet in Malta to receive a progress report on the EU flagship migration partnership framework, the European Union finds itself in much the same position as two years earlier, with hundreds of desperate individuals cramming into flimsy boats and setting off each week from the Libyan coast in hope of finding swift rescue and passage in Europe. Options to reduce flows unilaterally are limited. Barred by EU law from “pushing back” vessels encountered in the Mediterranean, the European Union is faced with no alternative but to rescue and transfer passengers to European territory, where the full framework of European asylum law applies. Member States are thus looking more closely at the role transit countries along the North African coastline might play in managing these flows across the Central Mediterranean. Specifically, they are examining the possibility of reallocating responsibility for search and rescue to Southern partners, thereby decoupling the rescue missions from territorial access to international protection in Europe.

      http://www.migrationpolicy.org/news/new-eu-partnerships-north-africa-potential-backfire

    • Migration: MSF warns EU about inhumane approach to migration management

      As European Union (EU) leaders meet in Malta today to discuss migration, with a view to “close down the route from Libya to Italy” by stepping up cooperation with the Libyan authorities, we want to raise grave concerns about the fate of people trapped in Libya or returned to the country. Médecins Sans Frontières (MSF) has been providing medical care to migrants, refugees and asylum seekers detained in Tripoli and the surrounding area since July 2016 and people are detained arbitrarily in inhumane and unsanitary conditions, often without enough food and clean water and with a lack of access to medical care.

      http://www.msf.org/en/article/migration-msf-warns-eu-about-inhumane-approach-migration-management

    • EU and Italy migration deal with Libya draws sharp criticism from Libyan NGOs

      Twelve Libyan non-governmental organisations (NGOs) have issued a joint statement criticising the EU’s latest migrant policy as set out at the Malta summit a week ago as well as the Italy-Libya deal signed earlier which agreed that migrants should be sent back to Libya and repartiated voluntarily from there. Both represented a fundamental “immoral and inhumane attitude” towards migrants, they said. International human rights and calls had to be respected.

      https://www.libyaherald.com/2017/02/10/eu-and-italy-migration-deal-with-libya-draws-sharp-criticism-from-libya

    • Libya is not Turkey: why the EU plan to stop Mediterranean migration is a human rights concern

      EU leaders have agreed to a plan that will provide Libya’s UN-backed government €200 million for dealing with migration. This includes an increase in funding for the Libyan coastguard, with an overall aim to stop migrant boats crossing the Mediterranean to Italy.

      https://theconversation.com/libya-is-not-turkey-why-the-eu-plan-to-stop-mediterranean-migration

    • EU aims to step up help to Libya coastguards on migrant patrols

      TUNIS (Reuters) - The European Union wants to rapidly expand training of Libyan coastguards to stem migrant flows to Italy and reduce deaths at sea, an EU naval mission said on Thursday, signaling a renewed push to support a force struggling to patrol its own coasts.

      https://www.reuters.com/article/us-europe-migrants-libya/eu-aims-to-step-up-help-to-libya-coastguards-on-migrant-patrols-idUSKCN1GR3

      #UE #EU

    • Why Cooperating With Libya on Migration Could Damage the EU’s Standing

      Italy and the Netherlands began training Libyan coast guard and navy officers on Italian and Dutch navy ships in the Mediterranean earlier in October. The training is part of the European Union’s anti-smuggling operation in the central Mediterranean with the goal of enhancing Libya’s “capability to disrupt smuggling and trafficking… and to perform search-and-rescue activities.”

      http://europe.newsweek.com/why-cooperating-libya-migration-could-damage-eus-standing-516099?rm
      #asile #migrations #réfugiés #Europe #UE #EU #Libye #coopération #externalisation #Méditerranée #Italie #Pays-Bas #gardes-côtes

    • Les migrants paient le prix fort de la coopération entre l’UE et les garde-côtes libyens

      Nombre de dirigeants européens appellent à une « coopération » renforcée avec les garde-côtes libyens. Mais une fois interceptés en mer, ces migrants sont renvoyés dans des centres de détention indignes et risquent de retomber aux mains de trafiquants.

      C’est un peu la bouée de sauvetage des dirigeants européens. La « coopération » avec la Libye et ses légions de garde-côtes reste l’une des dernières politiques à faire consensus dans les capitales de l’UE, s’agissant des migrants. Initiée en 2016 pour favoriser l’interception d’embarcations avant leur entrée dans les eaux à responsabilité italienne ou maltaise, elle a fait chuter le nombre d’arrivées en Europe.

      Emmanuel Macron en particulier s’en est félicité, mardi 26 juin, depuis le Vatican : « La capacité à fermer cette route [entre la Libye et l’Italie, ndlr] est la réponse la plus efficace » au défi migratoire. Selon lui, ce serait même « la plus humaine ». Alors qu’un Conseil européen crucial s’ouvre ce jeudi 28 juin, le président français appelle donc à « renforcer » cette coopération avec Tripoli.

      Convaincu qu’il faut laisser les Libyens travailler, il s’en est même pris, mardi, aux bateaux humanitaires et en particulier au Lifeline, le navire affrété par une ONG allemande qui a débarqué 233 migrants mercredi soir à Malte (après une semaine d’attente en mer et un blocus de l’Italie), l’accusant d’être « intervenu en contravention de toutes les règles et des garde-côtes libyens ». Lancé, Emmanuel Macron est allé jusqu’à reprocher aux bateaux des ONG de faire « le jeu des passeurs ».

      Inédite dans sa bouche (mais entendue mille fois dans les diatribes de l’extrême droite transalpine), cette sentence fait depuis bondir les organisations humanitaires les unes après les autres, au point que Médecins sans frontières (qui affrète l’Aquarius avec SOS Méditerranée), Amnesty International France, La Cimade et Médecins du monde réclament désormais un rendez-vous à l’Élysée, se disant « consternées ».

      Ravi, lui, le ministre de l’intérieur italien et leader d’extrême droite, Matteo Salvini, en a profité pour annoncer mercredi un don exceptionnel en faveur des garde-côtes de Tripoli, auxquels il avait rendu visite l’avant-veille : 12 navires de patrouille, une véritable petite flotte.

      En deux ans, la coopération avec ce pays de furie qu’est la Libye post-Kadhafi semble ainsi devenue la solution miracle, « la plus humaine » même, que l’UE ait dénichée face au défi migratoire en Méditerranée centrale. Comment en est-on arrivé là ? Jusqu’où va cette « coopération » qualifiée de « complicité » par certaines ONG ? Quels sont ses résultats ?

      • Déjà 8 100 interceptions en mer
      À ce jour, en 2018, environ 16 000 migrants ont réussi à traverser jusqu’en Italie, soit une baisse de 77 % par rapport à l’an dernier. Sur ce point, Emmanuel Macron a raison : « Nous avons réduit les flux. » Les raisons, en réalité, sont diverses. Mais de fait, plus de 8 100 personnes parties de Libye ont déjà été rattrapées par les garde-côtes du pays cette année et ramenées à terre, d’après le Haut Commissariat aux réfugiés (le HCR). Contre 800 en 2015.

      Dans les écrits de cette agence de l’ONU, ces migrants sont dits « sauvés/interceptés », sans qu’il soit tranché entre ces deux termes, ces deux réalités. À lui seul, ce « / » révèle toute l’ambiguïté des politiques de coopération de l’UE : si Bruxelles aime penser que ces vies sont sauvées, les ONG soulignent qu’elles sont surtout ramenées en enfer. Certains, d’ailleurs, préfèrent sauter de leur bateau pneumatique en pleine mer plutôt que retourner en arrière.

      • En Libye, l’« abominable » sort des migrants (source officielle)
      Pour comprendre les critiques des ONG, il faut rappeler les conditions inhumaines dans lesquelles les exilés survivent dans cet « État tampon », aujourd’hui dirigé par un gouvernement d’union nationale ultra contesté (basé à Tripoli), sans contrôle sur des parts entières du territoire. « Ce que nous entendons dépasse l’entendement, rapporte l’un des infirmiers de l’Aquarius, qui fut du voyage jusqu’à Valence. Les migrants subsahariens sont affamés, assoiffés, torturés. » Parmi les 630 passagers débarqués en Espagne, l’une de ses collègues raconte avoir identifié de nombreux « survivants de violences sexuelles », « des femmes et des hommes à la fois, qui ont vécu le viol et la torture sexuelle comme méthodes d’extorsion de fonds », les familles étant souvent soumises au chantage par téléphone. Un diagnostic dicté par l’émotion ? Des exagérations de rescapés ?

      Le même constat a été officiellement dressé, dès janvier 2017, par le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU. « Les migrants se trouvant sur le sol libyen sont victimes de détention arbitraire dans des conditions inhumaines, d’actes de torture, notamment de violence sexuelle, d’enlèvements visant à obtenir une rançon, de racket, de travail forcé et de meurtre », peut-on lire dans son rapport, où l’on distingue les centres de détention officiels dirigés par le Service de lutte contre la migration illégale (relevant du ministère de l’intérieur) et les prisons clandestines tenues par des milices armées.

      Même dans les centres gouvernementaux, les exilés « sont détenus arbitrairement sans la moindre procédure judiciaire, en violation du droit libyen et des normes internationales des droits de l’homme. (…) Ils sont souvent placés dans des entrepôts dont les conditions sont abominables (…). Des surveillants refusent aux migrants l’accès aux toilettes, les obligeant à uriner et à déféquer [là où ils sont]. Dans certains cas, les migrants souffrent de malnutrition grave [environ un tiers de la ration calorique quotidienne minimale]. Des sources nombreuses et concordantes [évoquent] la commission d’actes de torture, notamment des passages à tabac, des violences sexuelles et du travail forcé ».

      Sachant qu’il y a pire à côté : « Des groupes armés et des trafiquants détiennent d’autres migrants dans des lieux non officiels. » Certaines de ces milices, d’ailleurs, « opèrent pour le compte de l’État » ou pour « des agents de l’État », pointe le rapport. Le marché du kidnapping, de la vente et de la revente, est florissant. C’est l’enfer sans même Lucifer pour l’administrer.

      En mai dernier, par exemple, une centaine de migrants a réussi à s’évader d’une prison clandestine de la région de Bani Walid, où MSF gère une clinique de jour. « Parmi les survivants que nous avons soignés, des jeunes de 16 à 18 ans en majorité, certains souffrent de blessures par balles, de fractures multiples, de brûlures, témoigne Christophe Biteau, chef de mission de l’ONG en Libye. Certains nous racontent avoir été baladés, détenus, revendus, etc., pendant trois ans. » Parfois, MSF recueille aussi des migrants relâchés « spontanément » par leurs trafiquants : « Un mec qui commence à tousser par exemple, ils n’en veulent plus à cause des craintes de tuberculose. Pareil en cas d’infections graves. Il y a comme ça des migrants, sur lesquels ils avaient investi, qu’ils passent par “pertes et profits”, si j’ose dire. »

      Depuis 2017, et surtout les images d’un marché aux esclaves diffusées sur CNN, les pressions de l’ONU comme de l’UE se sont toutefois multipliées sur le gouvernement de Tripoli, afin qu’il s’efforce de vider les centres officiels les plus honteux – 18 ont été fermés, d’après un bilan de mars dernier. Mais dans un rapport récent, daté de mai 2018, le secrétaire général de l’ONU persiste : « Les migrants continuent d’être sujets (…) à la torture, à du rançonnement, à du travail forcé et à des meurtres », dans des « centres officiels et non officiels ». Les auteurs ? « Des agents de l’État, des groupes armés, des trafiquants, des gangs criminels », encore et encore.

      Au 21 juin, plus de 5 800 personnes étaient toujours détenues dans les centres officiels. « Nous en avons répertorié 33, dont 4 où nous avons des difficultés d’accès », précise l’envoyé spécial du HCR pour la situation en Méditerranée centrale, Vincent Cochetel, qui glisse au passage : « Il est arrivé que des gens disparaissent après nous avoir parlé. » Surtout, ces derniers jours, avec la fin du ramadan et les encouragements des dirigeants européens adressés aux garde-côtes libyens, ces centres de détention se remplissent à nouveau.

      • Un retour automatique en détention
      Car c’est bien là, dans ces bâtiments gérés par le ministère de l’intérieur, que sont théoriquement renvoyés les migrants « sauvés/interceptés » en mer. Déjà difficile, cette réalité en cache toutefois une autre. « Les embarcations des migrants décollent en général de Libye en pleine nuit, raconte Christophe Biteau, de MSF. Donc les interceptions par les garde-côtes se font vers 2 h ou 3 h du matin et les débarquements vers 6 h. Là, avant l’arrivée des services du ministère de l’intérieur libyen et du HCR (dont la présence est autorisée sur la douzaine de plateformes de débarquement utilisées), il y a un laps de temps critique. » Où tout peut arriver.

      L’arrivée à Malte, mercredi 27 juin 2018, des migrants sauvés par le navire humanitaire « Lifeline » © Reuters
      Certains migrants de la Corne de l’Afrique (Érythrée, Somalie, etc.), réputés plus « solvables » que d’autres parce qu’ils auraient des proches en Europe jouissant déjà du statut de réfugiés, racontent avoir été rachetés à des garde-côtes par des trafiquants. Ces derniers répercuteraient ensuite le prix d’achat de leur « marchandise » sur le tarif de la traversée, plus chère à la seconde tentative… Si Christophe Biteau ne peut témoigner directement d’une telle corruption de garde-côtes, il déclare sans hésiter : « Une personne ramenée en Libye peut très bien se retrouver à nouveau dans les mains de trafiquants. »

      Au début du mois de juin, le Conseil de sécurité de l’ONU (rien de moins) a voté des sanctions à l’égard de six trafiquants de migrants (gel de comptes bancaires, interdiction de voyager, etc.), dont le chef d’une unité de… garde-côtes. D’autres de ses collègues ont été suspectés par les ONG de laisser passer les embarcations siglées par tel ou tel trafiquant, contre rémunération.

      En tout cas, parmi les migrants interceptés et ramenés à terre, « il y a des gens qui disparaissent dans les transferts vers les centres de détention », confirme Vincent Cochetel, l’envoyé spécial du HCR. « Sur les plateformes de débarquement, on aimerait donc mettre en place un système d’enregistrement biométrique, pour essayer de retrouver ensuite les migrants dans les centres, pour protéger les gens. Pour l’instant, on n’a réussi à convaincre personne. » Les « kits médicaux » distribués sur place, financés par l’UE, certes utiles, ne sont pas à la hauteur de l’enjeu.

      • Des entraînements financés par l’UE
      Dans le cadre de l’opération Sophia (théoriquement destinée à lutter contre les passeurs et trafiquants dans les eaux internationales de la Méditerranée), Bruxelles a surtout décidé, en juin 2016, d’initier un programme de formation des garde-côtes libyens, qui a démarré l’an dernier et déjà bénéficié à 213 personnes. C’est que, souligne-t-on à Bruxelles, les marines européennes ne sauraient intervenir elles-mêmes dans les eaux libyennes.

      Il s’agit à la fois d’entraînements pratiques et opérationnels (l’abordage de canots, par exemple) visant à réduire les risques de pertes humaines durant les interventions, et d’un enseignement juridique (droit maritimes, droits humains, etc.), notamment à destination de la hiérarchie. D’après la commission européenne, tous les garde-côtes bénéficiaires subissent un « check de sécurité » avec vérifications auprès d’Interpol et Europol, voire des services de renseignement des États membres, pour écarter les individus les plus douteux.

      Il faut dire que les besoins de « formation » sont – pour le moins – criants. À plusieurs reprises, des navires humanitaires ont été témoins d’interceptions violentes, sinon criminelles. Sur une vidéo filmée depuis le Sea Watch (ONG allemande) en novembre dernier, on a vu des garde-côtes frapper certains des migrants repêchés, puis redémarrer alors qu’un homme restait suspendu à l’échelle de bâbord, sans qu’aucun Zodiac de secours ne soit jamais mis à l’eau. « Ils étaient cassés », ont répondu les Libyens.

      Un « sauvetage » effectué en novembre 2017 par des garde-côtes Libyens © Extrait d’une vidéo publiée par l’ONG allemande Sea Watch
      Interrogée sur le coût global de ces formations, la commission indique qu’il est impossible à chiffrer, Frontex (l’agence de garde-côtes européenne) pouvant participer aux sessions, tel État membre fournir un bateau, tel autre un avion pour trimballer les garde-côtes, etc.

      • La fourniture d’équipements en direct
      En décembre, un autre programme a démarré, plus touffu, financé cette fois via le « Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique » (le fonds d’urgence européen mis en place en 2015 censément pour prévenir les causes profondes des migrations irrégulières et prendre le problème à la racine). Cette fois, il s’agit non plus seulement de « formation », mais de « renforcement des capacités opérationnelles » des garde-côtes libyens, avec des aides directes à l’équipement de bateaux (gilets, canots pneumatiques, appareils de communication, etc.), à l’entretien des navires, mais aussi à l’équipement des salles de contrôle à terre, avec un objectif clair en ligne de mire : aider la Libye à créer un « centre de coordination de sauvetage maritime » en bonne et due forme, pour mieux proclamer une « zone de recherche et sauvetage » officielle, au-delà de ses seules eaux territoriales actuelles. La priorité, selon la commission à Bruxelles, reste de « sauver des vies ».

      Budget annoncé : 46 millions d’euros avec un co-financement de l’Italie, chargée de la mise en œuvre. À la marge, les garde-côtes libyens peuvent d’ailleurs profiter d’autres programmes européens, tel « Seahorse », pour de l’entraînement à l’utilisation de radars.

      L’Italie, elle, va encore plus loin. D’abord, elle fournit des bateaux aux garde-côtes. Surtout, en 2017, le ministre de l’intérieur transalpin a rencontré les maires d’une dizaine de villes libyennes en leur faisant miroiter l’accès au Fonds fiduciaire pour l’Afrique de l’UE, en contrepartie d’un coup de main contre le trafic de migrants. Et selon diverses enquêtes (notamment des agences de presse Reuters et AP), un deal financier secret aurait été conclu à l’été 2017 entre l’Italie et des représentants de milices, à l’époque maîtresses des départs d’embarcations dans la région de Sabratha. Rome a toujours démenti, mais les appareillages dans ce coin ont brutalement cessé pour redémarrer un peu plus loin. Au bénéfice d’autres milices.

      • L’aide à l’exfiltration de migrants
      En même temps, comme personne ne conteste plus l’enfer des conditions de détention et que tout le monde s’efforce officiellement de vider les centres du régime en urgence, l’UE travaille aussi à la « réinstallation » en Europe des exilés accessibles au statut de réfugié, ainsi qu’au rapatriement dans leur pays d’origine des migrants dits « économiques » (sur la base du volontariat en théorie). Dans le premier cas, l’UE vient en soutien du HCR ; dans le second cas, en renfort de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

      L’objectif affiché est limpide : épargner des prises de risque en mer inutiles aux réfugiés putatifs (Érythréens, Somaliens, etc.), comme à ceux dont la demande à toutes les chances d’être déboutée une fois parvenus en Europe, comme les Ivoiriens par exemple. Derrière les éléments de langage, que disent les chiffres ?

      Selon le HCR, seuls 1 730 réfugiés et demandeurs d’asile prioritaires ont pu être évacués depuis novembre 2017, quelques-uns directement de la Libye vers l’Italie (312) et la Roumanie (10), mais l’essentiel vers le Niger voisin, où les autorités ont accepté d’accueillir une plateforme d’évacuations de 1 500 places en échange de promesses de « réinstallations » rapides derrière, dans certains pays de l’UE.

      Et c’est là que le bât blesse. Paris, par exemple, s’est engagé à faire venir 3 000 réfugiés de Niamey (Niger), mais n’a pas tenu un vingtième de sa promesse. L’Allemagne ? Zéro.

      « On a l’impression qu’une fois qu’on a évacué de Libye, la notion d’urgence se perd », regrette Vincent Cochetel, du HCR. Une centaine de migrants, surtout des femmes et des enfants, ont encore été sortis de Libye le 19 juin par avion. « Mais on va arrêter puisqu’on n’a plus de places [à Niamey], pointe le représentant du HCR. L’heure de vérité approche. On ne peut pas demander au Niger de jouer ce rôle si on n’est pas sérieux derrière, en termes de réinstallations. Je rappelle que le Niger a plus de réfugiés sur son territoire que la France par exemple, qui fait quand même des efforts, c’est vrai. Mais on aimerait que ça aille beaucoup plus vite. » Le HCR discute d’ailleurs avec d’autres États africains pour créer une seconde « plateforme d’évacuation » de Libye, mais l’exemple du Niger, embourbé, ne fait pas envie.

      Quant aux rapatriements vers les pays d’origine des migrants dits « économiques », mis en œuvre avec l’OIM (autre agence onusienne), les chiffres atteignaient 8 546 à la mi-juin. « On peut questionner le caractère volontaire de certains de ces rapatriements, complète Christophe Biteau, de MSF. Parce que vu les conditions de détention en Libye, quand on te dit : “Tu veux que je te sorte de là et que je te ramène chez toi ?”… Ce n’est pas vraiment un choix. » D’ailleurs, d’après l’OIM, les rapatriés de Libye sont d’abord Nigérians, puis Soudanais, alors même que les ressortissants du Soudan accèdent à une protection de la France dans 75 % des cas lorsqu’ils ont l’opportunité de voir leur demande d’asile examinée.
      En résumé, sur le terrain, la priorité des États de l’UE va clairement au renforcement du mur de la Méditerranée et de ses Cerbère, tandis que l’extraction de réfugiés, elle, reste cosmétique. Pour Amnesty International, cette attitude de l’Union, et de l’Italie au premier chef, serait scandaleuse : « Dans la mesure où ils ont joué un rôle dans l’interception des réfugiés et des migrants, et dans la politique visant à les contenir en Libye, ils partagent avec celle-ci la responsabilité des détentions arbitraires, de la torture et autres mauvais traitements infligés », tance un rapport de l’association publié en décembre dernier.

      Pour le réseau Migreurop (regroupant chercheurs et associations spécialisés), « confier le contrôle des frontières maritimes de l’Europe à un État non signataire de la Convention de Genève [sur les droits des réfugiés, ndlr] s’apparente à une politique délibérée de contournement des textes internationaux et à une sous-traitance des pires violences à l’encontre des personnes exerçant leur droit à émigrer ». Pas sûr que les conclusions du conseil européen de jeudi et vendredi donnent, à ces organisations, la moindre satisfaction.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/280618/les-migrants-paient-le-prix-fort-de-la-cooperation-entre-lue-et-les-garde-

    • Au Niger, l’Europe finance plusieurs projets pour réduire le flux de migrants

      L’Union européenne a invité des entreprises du vieux continent au Niger afin qu’elles investissent pour améliorer les conditions de vie des habitants. Objectif : réduire le nombre de candidats au départ vers l’Europe.

      Le Niger est un pays stratégique pour les Européens. C’est par là que transitent la plupart des migrants qui veulent rejoindre l’Europe. Pour réduire le flux, l’Union européenne finance depuis 2015 plusieurs projets et veut désormais créer un tissu économique au Niger pour dissuader les candidats au départ. Le président du Parlement européen, Antonio Tajani, était, la semaine dernière dans la capitale nigérienne à Niamey, accompagné d’une trentaine de chefs d’entreprise européens à la recherche d’opportunités d’investissements.
      Baisse du nombre de départ de 90% en deux ans

      Le nombre de migrants qui a quitté le Niger pour rejoindre la Libye avant de tenter la traversée vers l’Europe a été réduit de plus de 90% ces deux dernières années. Notamment grâce aux efforts menés par le gouvernement nigérien avec le soutien de l’Europe pour mieux contrôler la frontière entre le Niger et la Libye. Mais cela ne suffit pas selon le président du Parlement européen, Antonio Tajani. « En 2050, nous aurons deux milliards cinq cents millions d’Africains, nous ne pourrons pas bloquer avec la police et l’armée l’immigration, donc voilà pourquoi il faut intervenir tout de suite ». Selon le président du Parlement européen, il faut donc améliorer les conditions de vie des Nigériens pour les dissuader de venir en Europe.
      Des entreprises françaises vont investir au Niger

      La société française #Sunna_Design, travaille dans le secteur de l’éclairage public solaire et souhaite s’implanter au Niger. Pourtant les difficultés sont nombreuses, notamment la concurrence chinoise, l’insécurité, ou encore la mauvaise gouvernance. Stéphane Redon, le responsable export de l’entreprise, y voit pourtant un bon moyen d’améliorer la vie des habitants. « D’abord la sécurité qui permet à des gens de pouvoir penser à avoir une vie sociale, nocturne, et une activité économique. Et avec ces nouvelles technologies, on aspire à ce que ces projets créent du travail localement, au niveau des installations, de la maintenance, et de la fabrication. »
      Le Niger salue l’initiative

      Pour Mahamadou Issoufou, le président du Niger, l’implantation d’entreprises européennes sur le territoire nigérien est indispensable pour faire face au défi de son pays notamment démographique. Le Niger est le pays avec le taux de natalité le plus élevé au monde, avec huit enfants par femme. « Nous avons tous décidé de nous attaquer aux causes profondes de la migration clandestine, et l’une des causes profondes, c’est la #pauvreté. Il est donc important qu’une lutte énergique soit menée. Certes, il y a les ressources publiques nationales, il y a l’#aide_publique_au_développement, mais tout cela n’est pas suffisant. il faut nécessairement un investissement massif du secteur privé », explique Mahamadou Issoufou. Cette initiative doit être élargie à l’ensemble des pays du Sahel, selon les autorités nigériennes et européennes.

      https://mobile.francetvinfo.fr/replay-radio/en-direct-du-monde/en-direct-du-monde-au-niger-l-europe-finance-plusieurs-projets-p
      #investissements #développement #APD

    • In die Rebellion getrieben

      Die Flüchtlingsabwehr der EU führt zu neuen Spannungen in Niger und droht womöglich gar eine Rebellion im Norden des Landes auszulösen. Wie Berichte aus der Region bestätigen, hat die von Brüssel erzwungene Illegalisierung des traditionellen Migrationsgeschäfts besonders in der Stadt Agadez, dem Tor zur nigrischen Sahara, Zehntausenden die Lebensgrundlage genommen. Großspurig angekündigte Ersatzprogramme der EU haben lediglich einem kleinen Teil der Betroffenen wieder zu einem Job verholfen. Lokale Beobachter warnen, die Bereitschaft zum Aufstand sowie zum Anschluss an Jihadisten nehme zu. Niger ist ohnehin Schauplatz wachsenden jihadistischen Terrors wie auch gesteigerter westlicher „Anti-Terror“-Operationen: Während Berlin und die EU vor allem eine neue Eingreiftruppe der Staatengruppe „G5 Sahel“ fördern - deutsche Soldaten dürfen dabei auch im Niger eingesetzt werden -, haben die Vereinigten Staaten ihre Präsenz in dem Land ausgebaut. Die US-Streitkräfte errichten zur Zeit eine Drohnenbasis in Agadez, die neue Spannungen auslöst.
      Das Ende der Reisefreiheit

      Niger ist für Menschen, die sich aus den Staaten Afrikas südlich der Sahara auf den Weg zum Mittelmeer und weiter nach Europa machen, stets das wohl wichtigste Transitland gewesen. Nach dem Zerfall Libyens im Anschluss an den Krieg des Westens zum Sturz von Muammar al Gaddafi hatten zeitweise drei Viertel aller Flüchtlinge, die von Libyens Küste mit Ziel Italien in See stachen, zuvor das Land durchquert. Als kaum zu vermeidendes Nadelöhr zwischen den dichter besiedelten Gebieten Nigers und der Wüste fungiert die 120.000-Einwohner-Stadt Agadez, von deren Familien bis 2015 rund die Hälfte ihr Einkommen aus der traditionell legalen Migration zog: Niger gehört dem westafrikanischen Staatenbund ECOWAS an, in dem volle Reisefreiheit gilt. Im Jahr 2015 ist die Reisefreiheit in Niger allerdings durch ein Gesetz eingeschränkt worden, das, wie der Innenminister des Landes bestätigt, nachdrücklich von der EU gefordert worden war.[1] Mit seinem Inkrafttreten ist das Migrationsgeschäft in Agadez illegalisiert worden; das hatte zur Folge, dass zahlreiche Einwohner der Stadt ihren Erwerb verloren. Die EU hat zwar Hilfe zugesagt, doch ihre Maßnahmen sind allenfalls ein Tropfen auf den heißen Stein: Von den 7.000 Menschen, die offiziell ihre Arbeit in der nun verbotenen Transitreisebranche aufgaben, hat Brüssel mit einem großspurig aufgelegten, acht Millionen Euro umfassenden Programm weniger als 400 in Lohn und Brot gebracht.
      Ohne Lebensgrundlage

      Entsprechend hat sich die Stimmung in Agadez in den vergangenen zwei Jahren systematisch verschlechtert, heißt es in einem aktuellen Bericht über die derzeitige Lage in der Stadt, den das Nachrichtenportal IRIN Ende Juni publiziert hat.[2] Rangiert Niger auf dem Human Development Index der Vereinten Nationen ohnehin auf Platz 187 von 188, so haben die Verdienstmöglichkeiten in Agadez mit dem Ende des legalen Reisegeschäfts nicht nur stark abgenommen; selbst wer mit Hilfe der EU einen neuen Job gefunden hat, verdient meist erheblich weniger als zuvor. Zwar werden weiterhin Flüchtlinge durch die Wüste in Richtung Norden transportiert - jetzt eben illegal -, doch wachsen die Spannungen, und sie drohen bei jeder neuen EU-Maßnahme zur Abriegelung der nigrisch-libyschen Grenze weiter zu steigen. Das Verbot des Migrationsgeschäfts werde auf lange Sicht „die Leute in die Rebellion treiben“, warnt gegenüber IRIN ein Bewohner von Agadez stellvertretend für eine wachsende Zahl weiterer Bürger der Stadt. Als Reiseunternehmer für Flüchtlinge haben vor allem Tuareg gearbeitet, die bereits von 1990 bis 1995, dann erneut im Jahr 2007 einen bewaffneten Aufstand gegen die Regierung in Niamey unternommen hatten. Hinzu kommt laut einem örtlichen Würdenträger, dass die Umtriebe von Jihadisten im Sahel zunehmend als Widerstand begriffen und für jüngere, in wachsendem Maße aufstandsbereite Bewohner der Region Agadez immer häufiger zum Vorbild würden.
      Anti-Terror-Krieg im Sahel

      Jihadisten haben ihre Aktivitäten in Niger in den vergangenen Jahren bereits intensiviert, nicht nur im Südosten des Landes an der Grenze zu Nigeria, wo die nigrischen Streitkräfte im Krieg gegen Boko Haram stehen, sondern inzwischen auch an der Grenze zu Mali, von wo der dort seit 2012 schwelende Krieg immer mehr übergreift. Internationale Medien berichteten erstmals in größerem Umfang darüber, als am 4. Oktober 2017 eine US-Einheit, darunter Angehörige der Spezialtruppe Green Berets, nahe der nigrischen Ortschaft Tongo Tongo unweit der Grenze zu Mali in einen Hinterhalt gerieten und vier von ihnen von Jihadisten, die dem IS-Anführer Abu Bakr al Baghdadi die Treue geschworen hatten, getötet wurden.[3] In der Tat hat die Beobachtung, dass Jihadisten in Niger neuen Zulauf erhalten, die Vereinigten Staaten veranlasst, 800 Militärs in dem Land zu stationieren, die offiziell nigrische Soldaten trainieren, mutmaßlich aber auch Kommandoaktionen durchführen. Darüber hinaus beteiligt sich Niger auf Druck der EU an der Eingreiftruppe der „G5 Sahel“ [4], die im gesamten Sahel - auch in Niger - am Krieg gegen Jihadisten teilnimmt und auf lange Sicht nach Möglichkeit die französischen Kampftruppen der Opération Barkhane ersetzen soll. Um die „G5 Sahel“-Eingreiftruppe jederzeit und überall unterstützen zu können, hat der Bundestag im Frühjahr das Mandat für die deutschen Soldaten, die in die UN-Truppe MINUSMA entsandt werden, auf alle Sahelstaaten ausgedehnt - darunter auch Niger. Deutsche Soldaten sind darüber hinaus bereits am Flughafen der Hauptstadt Niamey stationiert. Der sogenannte Anti-Terror-Krieg des Westens, der in anderen Ländern wegen seiner Brutalität den Jihadisten oft mehr Kämpfer zugeführt als genommen hat, weitet sich zunehmend auf nigrisches Territorium aus.
      Zunehmend gewaltbereit

      Zusätzliche Folgen haben könnte dabei die Tatsache, dass die Vereinigten Staaten gegenwärtig für den Anti-Terror-Krieg eine 110 Millionen US-Dollar teure Drohnenbasis errichten - am Flughafen Agadez. Niger scheint sich damit dauerhaft zum zweitwichtigsten afrikanischen Standort von US-Truppen nach Djibouti mit seinem strategisch bedeutenden Hafen zu entwickeln. Washington errichtet die Drohnenbasis, obwohl eine vorab durchgeführte Umfrage des U.S. Africa Command und des State Department ergeben hat, dass die Bevölkerung die US-Militäraktivitäten im Land zunehmend kritisch sieht und eine starke Minderheit Gewalt gegen Personen oder Organisationen aus Europa und Nordamerika für legitim hält.[5] Mittlerweile dürfen sich, wie berichtet wird, US-Botschaftsangehörige außerhalb der Hauptstadt Niamey nur noch in Konvois in Begleitung von nigrischem Sicherheitspersonal bewegen. Die Drohnenbasis, die ohne die von der nigrischen Verfassung vorgesehene Zustimmung des Parlaments errichtet wird und daher mutmaßlich illegal ist, droht den Unmut noch weiter zu verschärfen. Beobachter halten es für nicht unwahrscheinlich, dass sie Angriffe auf sich zieht - und damit Niger noch weiter destabilisiert.[6]
      Flüchtlingslager

      Hinzu kommt, dass die EU Niger in zunehmendem Maß als Plattform nutzt, um Flüchtlinge, die in libyschen Lagern interniert waren, unterzubringen, bevor sie entweder in die EU geflogen oder in ihre Herkunftsländer abgeschoben werden. Allein von Ende November bis Mitte Mai sind 1.152 Flüchtlinge aus Libyen nach Niger gebracht worden; dazu wurden 17 „Transitzentren“ in Niamey, sechs in Agadez eingerichtet. Niger gilt inzwischen außerdem als möglicher Standort für die EU-"Ausschiffungsplattformen" [7] - Lager, in die Flüchtlinge verlegt werden sollen, die auf dem Mittelmeer beim Versuch, nach Europa zu reisen, aufgegriffen wurden. Damit erhielte Niger einen weiteren potenziellen Destabilisierungsfaktor - im Auftrag und unter dem Druck der EU. Ob und, wenn ja, wie das Land die durch all dies drohenden Erschütterungen überstehen wird, das ist völlig ungewiss.

      [1], [2] Eric Reidy: Destination Europe: Frustration. irinnews.org 28.06.2018.

      [3] Eric Schmitt: 3 Special Forces Troops Killed and 2 Are Wounded in an Ambush in Niger. nytimes.com 04.10.2017.[4] S. dazu Die Militarisierung des Sahel (IV).

      [5] Nick Turse: U.S. Military Surveys Found Local Distrust in Niger. Then the Air Force Built a $100 Million Drone Base. theintercept.com 03.07.2018.

      [6] Joe Penney: A Massive U.S. Drone Base Could Destabilize Niger - And May Even Be Illegal Under its Constitution. theintercept.com 18.02.2018.

      [7] S. dazu Libysche Lager.

      https://www.german-foreign-policy.com/news/detail/7673

      –-> Commentaire reçu via la mailing-list Migreurop :

      La politique d’externalisation de l’UE crée de nouvelles tensions au Niger et risque de déclencher une rebellion dans le nord du pays. Plusieurs rapports de la région confirment que le fait que Bruxelle ait rendu illégal la migration traditionnelle et de fait détruit l’économie qui tournait autour, particulièrement dans la ville d’Agadez, porte d’entrée du Sahara nigérien, a privé de revenus des dizaines de milliers de personnes. Les programmes de développement annoncés par l’UE n’ont pu aider qu’une infime partie de ceux qui ont été affectés par la mesure. Les observateurs locaux constatent que une augmentation des volontés à se rebeller et/ou à rejoindre les djihadistes. Le Niger est déja la scène d’attaques terroristes djihadistes ainsi que d’opérations occidentales « anti-terreur » : alors que Berlin et l’UE soutiennent une intervention des forces du G5 Sahel - les soldats allemands pourraient être déployés au Niger - les Etats Unis ont étendu leur présence sur le territoire. Les forces US sont en train de construire une base de #drones à Agadez, ce qui a déclenché de nouvelles tensions.

      #déstabilisation

    • Libya: EU’s patchwork policy has failed to protect the human rights of refugees and migrants

      A year after the emergence of shocking footage of migrants apparently being sold as merchandise in Libya prompted frantic deliberations over the EU’s migration policy, a series of quick fixes and promises has not improved the situation for refugees and migrants, Amnesty International said today. In fact, conditions for refugees and migrants have largely deteriorated over the past year and armed clashes in Tripoli that took place between August and September this year have only exacerbated the situation further.

      https://www.amnesty.org/en/documents/mde19/9391/2018/en
      #droits_humains

      Pour télécharger le rapport:
      https://www.amnesty.org/download/Documents/MDE1993912018ENGLISH.pdf

    • New #LNCG Training module in Croatia

      A new training module in favour of Libyan Coastguard and Navy started in Split (Croatia) on November the 12.
      Last Monday, November the 12th, a new training module managed by operation Sophia and focused on “Ship’s Divers Basic Course” was launched in the Croatian Navy Training Centre in Split (Croatia).

      The trainees had been selected by the competent Libyan authorities and underwent a thorough vetting process carried out in different phases by EUNAVFOR Med, security agencies of EU Member States participating in the Operation and international organizations.

      After the accurate vetting process, including all the necessary medical checks for this specific activity, 5 Libyan military personnel were admitted to start the course.

      The course, hosted by the Croatian Navy, will last 5 weeks, and it will provide knowledge and training in diving procedures, specifically related techniques and lessons focused on Human Rights, Basic First Aid and Gender Policy.

      The end of the course is scheduled for the 14 of December 2018.

      Additionally, with the positive conclusion of this course, the threshold of more than 300 Libyan Coastguard and Navy personnel trained by #EUNAVFOR_Med will be reached.

      EUNAVFOR MED Operation Sophia continues at sea its operation focused on disrupting the business model of migrant smugglers and human traffickers, contributing to EU efforts for the return of stability and security in Libya and the training and capacity building of the Libyan Navy and Coastguard.


      https://www.operationsophia.eu/new-lncg-training-module-in-croatia

    • EU Council adopts decision expanding EUBAM Libya’s mandate to include actively supporting Libyan authorities in disrupting networks involved in smuggling migrants, human trafficking and terrorism

      The Council adopted a decision mandating the #EU_integrated_border_management_assistance_mission in Libya (#EUBAM_Libya) to actively support the Libyan authorities in contributing to efforts to disrupt organised criminal networks involved in smuggling migrants, human trafficking and terrorism. The mission was previously mandated to plan for a future EU civilian mission while engaging with the Libyan authorities.

      The mission’s revised mandate will run until 30 June 2020. The Council also allocated a budget of € 61.6 million for the period from 1 January 2019 to 30 June 2020.

      In order to achieve its objectives EUBAM Libya provides capacity-building in the areas of border management, law enforcement and criminal justice. The mission advises the Libyan authorities on the development of a national integrated border management strategy and supports capacity building, strategic planning and coordination among relevant Libyan authorities. The mission will also manage as well as coordinate projects related to its mandate.

      EUBAM Libya responds to a request by the Libyan authorities and is part of the EU’s comprehensive approach to support the transition to a democratic, stable and prosperous Libya. The civilian mission co-operates closely with, and contributes to, the efforts of the United Nations Support Mission in Libya.

      The mission’s headquarters are located in Tripoli and the Head of Mission is Vincenzo Tagliaferri (from Italy). EUBAM Libya.

      https://migrantsatsea.org/2018/12/18/eu-council-adopts-decision-expanding-eubam-libyas-mandate-to-include-

      EUBAM Libya :
      Mission de l’UE d’assistance aux frontières (EUBAM) en Libye


      https://eeas.europa.eu/csdp-missions-operations/eubam-libya_fr

    • Comment l’UE a fermé la route migratoire entre la Libye et l’Italie

      Les Européens coopèrent avec un Etat failli, malgré les mises en garde sur le sort des migrants dans le pays

      L’une des principales voies d’entrée en Europe s’est tarie. Un peu plus de 1 100 personnes migrantes sont arrivées en Italie et à Malte par la mer Méditerranée sur les cinq premiers mois de l’année. Un chiffre en fort recul, comparé aux 650 000 migrants qui ont emprunté cette voie maritime ces cinq dernières années. Le résultat, notamment, d’une coopération intense entre l’Union européenne, ses Etats membres et la Libye.

      En 2014, alors que le pays est plongé dans une guerre civile depuis la chute du régime de Kadhafi, plus de 140 000 migrants quittent ses côtes en direction de l’Italie, contre quelque 42 000 l’année précédente pour toute la rive sud de la Méditerranée centrale. Cette dernière devient, deux ans plus tard, la principale porte d’entrée sur le continent européen.

      Inquiète de cette recrudescence, l’Italie relance en mars 2016 ses relations bilatérales avec la Libye – interrompues depuis la chute de Kadhafi –, à peine le fragile gouvernement d’union nationale (GNA) de Faïez Sarraj installé à Tripoli sous l’égide de l’ONU. Emboîtant le pas à Rome, l’UE modifie le mandat de son opération militaire « Sophia ». Jusque-là cantonnée à la lutte contre le trafic de migrants en Méditerranée, celle-ci doit désormais accompagner le rétablissement et la montée en puissance des gardes-côtes libyens.

      Dans cette optique, dès juillet 2016, l’UE mandate les gardes-côtes italiens pour « assumer une responsabilité de premier plan » dans le projet de mise en place d’un centre de coordination de sauvetage maritime (MRCC) à Tripoli et d’une zone de sauvetage à responsabilité libyenne dans les eaux internationales. C’est une étape majeure dans le changement du paysage en Méditerranée centrale. Jusque-là, compte tenu de la défaillance de Tripoli, la coordination des sauvetages au large de la Libye était assumée par le MRCC de Rome. Les migrants secourus étaient donc ramenés sur la rive européenne de la Méditerranée. Si Tripoli prend la main sur ces opérations, alors ses gardes-côtes ramèneront les migrants en Libye, même ceux interceptés dans les eaux internationales. Une manière de « contourner l’interdiction en droit international de refouler un réfugié vers un pays où sa vie ou sa liberté sont menacées », résume Hassiba Hadj-Sahraoui, conseillère aux affaires humanitaires de Médecins sans frontières (MSF).

      Les premières formations de gardes-côtes débutent en octobre 2016, et les agences de l’ONU sont mises à contribution pour sensibiliser les personnels au respect des droits de l’homme. « C’est difficile d’en mesurer l’impact, mais nous pensons que notre présence limite les risques pour les réfugiés », estime Roberto Mignone, l’ancien représentant du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en Libye.

      Au sein de l’UE, tous les outils sont mobilisés. Même les équipes du Bureau européen d’appui à l’asile sont sollicitées. Un fonctionnaire européen se souvient du malaise en interne. « Le Conseil a fait pression pour nous faire participer, rapporte-t-il. On n’était clairement pas emballés. C’était nous compromettre un peu aussi dans ce qui ressemble à une relation de sous-traitance et à un blanc-seing donné à des pratiques problématiques. »
      Le travail des ONG entravé

      Le pays est alors dans une situation chaotique, et les migrants en particulier y encourent de graves violences telles que le travail forcé, l’exploitation sexuelle, le racket et la torture.

      Mais l’Europe poursuit son plan et continue de s’appuyer sur l’Italie. Le 2 février 2017, le gouvernement de gauche de Paolo Gentiloni (Parti démocrate) réactive un traité d’amitié de 2008 entre Rome et Tripoli, avec l’approbation du Conseil européen dès le lendemain. Des moyens du Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique sont fléchés vers les enjeux migratoires en Libye – 338 millions d’euros jusqu’à aujourd’hui –, bien que l’Union fasse état de « préoccupations sur une collusion possible entre les bénéficiaires de l’action et les activités de contrebande et de traite ».

      A cette époque, les Nations unies dénoncent l’implication des gardes-côtes de Zaouïa (à 50 km à l’ouest de Tripoli) dans le trafic de migrants. En mai 2017, Marco Minniti, ministre italien de l’intérieur (Parti démocrate), remet quatre bateaux patrouilleurs à la Libye. Trois mois plus tard, Tripoli déclare auprès de l’Organisation maritime internationale (OMI) qu’elle devient compétente pour coordonner les sauvetages jusqu’à 94 milles nautiques au large de ses côtes.

      Le travail des ONG, lui, est de plus en plus entravé par l’Italie, qui les accuse de collaborer avec les passeurs et leur impose un « code de conduite ». S’ensuivront des saisies de bateaux, des retraits de pavillon et autres procédures judiciaires. L’immense majorité d’entre elles vont jeter l’éponge.

      Un tournant s’opère en Méditerranée centrale. Les gardes-côtes libyens deviennent à l’automne 2017 les premiers acteurs du sauvetage dans la zone. Ils ramènent cette année-là 18 900 migrants sur leur rive, presque quarante fois plus qu’en 2015.

      Leur autonomie semble pourtant toute relative. C’est Rome qui transmet à Tripoli « la majorité des appels de détresse », note un rapport de l’ONU. C’est Rome encore qui dépose en décembre 2017, auprès de l’OMI, le projet de centre libyen de coordination des sauvetages maritimes financé par la Commission européenne. Un bilan d’étape interne à l’opération « Sophia », de mars 2018, décrit d’ailleurs l’impréparation de Tripoli à assumer seule ses nouvelles responsabilités. La salle d’opération depuis laquelle les sauvetages doivent être coordonnés se trouve dans « une situation infrastructurelle critique »liée à des défauts d’électricité, de connexion Internet, de téléphones et d’ordinateurs. Les personnels ne parlent pas anglais.

      Un sauvetage, le 6 novembre 2017, illustre le dangereux imbroglio que deviennent les opérations de secours. Ce jour-là, dans les eaux internationales, à 30 milles nautiques au nord de Tripoli, au moins 20 personnes seraient mortes. Une plainte a depuis été déposée contre l’Italie devant la Cour européenne des droits de l’homme. Des rescapés accusent Rome de s’être défaussé sur les gardes-côtes libyens.« Un appel de détresse avait été envoyé à tous les bateaux par le MRCC Rome, relate Violeta Moreno-Lax, juriste qui a participé au recours. L’ONG allemande Sea-Watch est arrivée sur place quelques minutes après les gardes-côtes libyens. C’est Rome qui a demandé aux Libyens d’intervenir et à Sea-Watch de rester éloignée. »

      Les gardes-côtes présents – certains formés par l’UE – n’ont alors ni gilets ni canot de sauvetage. Sur les vidéos de l’événement, on peut voir l’embarcation des migrants se coincer sous la coque de leur patrouilleur. Des gens tombent à l’eau et se noient. On entend aussi les Libyens menacer l’équipage du Sea-Watch de représailles, puis quitter les lieux en charriant dans l’eau un migrant accroché à une échelle.

      Tout en ayant connaissance de ce drame, et bien qu’elle reconnaisse un suivi très limité du travail des gardes-côtes en mer, la force navale « Sophia » se félicite, dans son bilan d’étape de mars 2018, du « modèle opérationnel durable » qu’elle finance.

      L’année 2018 confirme le succès de cette stratégie. Les arrivées en Italie ont chuté de 80 %, ce qui n’empêche pas le ministre de l’intérieur, Matteo Salvini (extrême droite), d’annoncer à l’été la fermeture de ses ports aux navires humanitaires.
      « Esclavage » et « torture »

      L’ONU rappelle régulièrement que la Libye ne doit pas être considérée comme un « port sûr » pour débarquer les migrants interceptés en mer. Les personnes en situation irrégulière y sont systématiquement placées en détention, dans des centres sous la responsabilité du gouvernement où de nombreux abus sont documentés, tels que des « exécutions extrajudiciaires, l’esclavage, les actes de torture, les viols, le trafic d’être humains et la sous-alimentation ».

      La dangerosité des traversées, elle, a explosé : le taux de mortalité sur la route de la Méditerranée centrale est passé de 2,6 % en 2017 à 13,8 % en 2019.

      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/05/07/comment-l-ue-a-ferme-la-route-entre-la-libye-et-l-italie_5459242_3210.html

  • Major grocery supplier to Germany accused of environmental crimes in Spain, report says | News | DW | 23.05.2018
    http://www.dw.com/en/major-grocery-supplier-to-germany-accused-of-environmental-crimes-in-spain-report-says/a-43888933

    One of Aldi’s fruit and vegetable suppliers has been accused of helping ruin an important lagoon, a media report has said. Germany’s demand for cheap vegetables has been blamed for encouraging farmers to cut corners.

    #agriculture #pollution #eau #Allemagne #Espagne #exportations

  • Libyan trafficking camps are hell for refugees, diplomats say
    The Libyan camps where traffickers hold would-be migrants resemble concentration camps.
    http://www.dw.com/en/libyan-trafficking-camps-are-hell-for-refugees-diplomats-say/a-37318459

    “Executions of migrants who cannot pay, torture, rapes, blackmail and abandonment in the desert are the order of the day there,” the “Welt am Sonntag” quoted an internal report from the German embassy in the capital of Niger, Niamey, as saying.

    The diplomats’ report, intended for the office of German Chancellor Angela Merkel and various ministries, spoke of “the most serious, systematic human rights violations,” the paper said.

  • Harvest of greed : #Bayer and #Monsanto

    German pharmaceutical company Bayer wants to acquire US GM seed giant Monsanto, to become the world’s largest supplier of agricultural chemicals. The deal is controversial because Monsanto produces the heavily debated toxic pesticide glyphosate.

    http://www.dw.com/en/harvest-of-greed-bayer-and-monsanto/av-43317395
    #film #documentaire #OGM #agriculture #industrie-agroalimentaire #gyphosate #pesticides

  • On the edge of the EU, refugee flows flood the Evros River

    A clampdown on Europe’s eastern borders and the Aegean Sea has forced migrants to seek different — and more dangerous — routes to the continent. Hunters and fishermen find their bodies, reports Anthee Carassava.

    http://www.dw.com/en/on-the-edge-of-the-eu-refugee-flows-flood-the-evros-river/a-43068842?maca=en-Twitter-sharing
    #Evros #asile #migrations #réfugiés #Grèce #frontières #Pavlos_Pavlidis #mourir_aux_frontières #morts #décès

    • Si jamais, pour mémoire, j’avais écrit cet article en 2012, paru dans @lacite et repris par @visionscarto :
      Dans la région de l’Evros, un mur inutile sur la frontière greco-turque

      L’Europe se déchire sur la « crise des migrants », et la Hongrie vient d’annoncer la fermeture de la frontière et l’édification d’une clôture de barbelés de 4 mètres de haut sur les 175 kilomètres de tracé frontalier avec la Serbie. Mais que se passe-t-il vraiment le long des frontières européennes ? Voyage en plusieurs étapes avec Alberto Campi et Cristina Del Biaggio, qui arpentent ces marges depuis 2012.

      Aujourd’hui, le mur d’Evros, sur la frontière greco-turque. Considérée comme une passoire, les autorités grecques ont cherché à la « verrouiller » en construisant un « mur » sur un peu plus de 12 kilomètres, symbole du durcissement de la politique de surveillance et de restriction des flux migratoires vers l’Europe.


      https://visionscarto.net/evros-mur-inutile

    • Erdogan crackdown, Syria war seen fueling migrant flows to Greece

      Over the previous week, a record 1,500 migrants and asylum-seekers crossed the Evros River border, most of them Kurds from Syria and Iraq, as well as self-professed critics of the Erdogan regime. Most turn themselves into Greek authorities, waiting to be formally identified and transferred to reception centers.

      Greek officials are concerned that arrivals via Evros will rise as dry weather has resulted in lower water levels in the river.

      Another key factor, military and police sources have told Kathimerini, is that Turkish authorities appear less willing than before to stem inflows. They say that the ease with which traffickers and migrants are able to reach the Turkish side of the border – despite Erdogan’s decision to reinforce Turkey’s land border with thousands of pro-government military border guards – suggests that the authorities have either been ordered to turn a blind eye to widespread trespassing or are susceptible to bribes. Additionally, analysts say that the fact that the vast majority of migrants are Kurds from war-torn Afrin in Syria and from Iraq, whose presence in Turkey would be a headache for Erdogan, amplifies skepticism over the true motives of Turkish authorities.

      “The Turks are doing in Evros what we did in Idomeni in the beginning [of the crisis],” a source said in reference to the now-defunct border camp on Greece’s frontier with the Former Yugoslav Republic of Macedonia. “We simply facilitated the refugee flows so that they could move on to Europe through Skopje.”

      Meanwhile, sources say that the channels of communication between Greek and Turkish border guards, which in the past facilitated the arrest of migrants and smugglers before the attempted crossing, have been clogged amid deteriorating bilateral ties. The arrest of two Greek soldiers in early March after they accidentally crossed into Turkish territory has made Greek patrols more restrained in their operations.

      Greece plans to reinforce its border force with an additional 150 guards as of May 1.

      http://www.ekathimerini.com/227933/article/ekathimerini/news/erdogan-crackdown-syria-war-seen-fueling-migrant-flows-to-greece

      Greece plans to reinforce its border force with an additional 150 guards as of May 1

      –-> #militarisation_des_frontières

    • Concern as rising numbers cross from Turkey to Greece via Evros

      Over a thousand people have crossed the Evros river, marking the land border between Turkey and Greece, since March this year. Last week over one hundred people arrived each day and 340 people arrived on Tuesday alone. This has led to concerns from authorities and NGOs that an emergency situation is unfolding.

      Many of the people crossing the border have ended up sleeping in the parks and squares of the city of Thessaloniki, waiting for a place in a camp. There are also reports of hundreds of people waiting outside police stations, to get arrested in order to gain temporary residence. The municipality has expressed concerns that the city may experience similar circumstance as the events of 2015, where thousands of people slept on the streets across Greece. Local and national migration authorities have scheduled a meeting for Saturday to discuss the situation. The Migration Policy Minister Dimitris Vitsas expressed his concerns about the increase of arrivals and announced his ministry has developed two plans to deal with the situation, which he will share privately with party leaders.

      Arrivals have also been increasing on the Aegean islands, with arrivals on Lesvos almost four times the amount of last year. Minister Vitsas said “I’m not scared about the islands because we know what we have to do. What is really worrisome is the huge increase through Evros.” A concern also raised by the Head of the International Federation of the Red Cross (IFRC) in Greece, Ruben Cano: “This is not the route most people take to reach Greece – it’s a worrying development. The summer will see river levels drop which could also lead to a further rise in people braving the journey.”

      The situation for refugees in Greece has been increasingly tense after incidents on Sunday, where a group of asylum seekers who had been occupying the central square in Mytillene, Lesvos to protest reception conditions and long asylum processing times, were attacked by over a hundred far right extremists. The attackers threw projectiles, including bricks and flares. The Mayor of Lesvos, Spyros Galinos, wrote to Minister Vitsas and the Citizen’s Protection Minister Nikos Toskas, saying, “Lack of action and poor management has resulted in nearly 10,000 asylum seekers being trapped in miserable conditions around a town of 27,000 residents and has created intense fear in the local community; a community that has lost its sense of security and after last night’s events its cohesion too.”

      The state of affairs in Turkey following the failed coup-attempt of 2016, the humanitarian impact of the war in Syria and deteriorating diplomatic ties between Greece and Turkey are cited as reasons for the increase of crossings of mainly people of Kurdish descent from Syria and Iraq and Turkish nationals.


      https://www.ecre.org/concern-as-rising-numbers-cross-from-turkey-to-greece-via-evros

    • Grèce : de plus en plus de réfugiés arrivent par voie terrestre

      La situation devient « intenable » dans la région de l’Evros, au nord-est de la Grèce. Selon le HCR, 2900 personnes ont pénétré dans le pays en avril par la frontière terrestre, 1650 en mars. Les autorités grecques s’inquiètent de cette hausse d’autant que de nombreux camps ont été fermés dans le nord du pays et que les capacités d’accueil y sont restreintes.


      https://www.courrierdesbalkans.fr/les-refugies-sont-de-plus-en-plus-nombreux-a-arriver-par-voie-ter

    • ’Grieken die migranten terugsturen is duistere, illegale praktijk’

      In de nacht, buiten het zicht, langs de afgelegen rivieroever van de Evros gebeurt het: migranten die voet op Griekse bodem hebben gezet, worden weer in een bootje geladen en teruggevaren naar Turkije. Pushbacks. De grensrivier tussen Turkije en Griekenland is het middelpunt van een goed georganiseerd, illegaal gesleep met migranten.

      https://nos.nl/artikel/2230095-grieken-die-migranten-terugsturen-is-duistere-illegale-praktijk.html
      #refoulement #push-back

    • Le HCR demande à la Grèce d’améliorer la situation à Evros

      Le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, demande au gouvernement grec d’améliorer de toute urgence les conditions de vie et les capacités d’accueil des réfugiés dans la région d’Evros, à la suite d’une récente augmentation des arrivées via la frontière terrestre avec la Turquie. Des centaines de personnes sont actuellement maintenues dans des centres de détention de la police.

      Environ 2 900 personnes sont arrivées à Evros ce mois-ci, principalement des familles syriennes ou iraquiennes. Cela représente près de la moitié des arrivées enregistrées pour l’ensemble de l’année 2017. Selon les données recueillies par le HCR, les arrivées par voie terrestre ont dépassé le nombre d’arrivées par la mer au mois d’avril. Au moins huit personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de traverser le fleuve Evros.

      Cette augmentation des nouvelles arrivées met à rude épreuve l’unique centre d’accueil et d’identification d’Evros, situé à Fylakio. Ce centre a dépassé sa capacité maximale d’accueil de 240 personnes, dont 120 enfants non accompagnés ou séparés de leur famille.

      Etant donné que le centre d’accueil et d’identification est submergé et qu’il peine à procéder à l’enregistrement et à l’identification des réfugiés, à fournir des services d’ordre médicaux, psychosociaux ou d’interprétation, les autorités ont placé des personnes, dont de nombreux enfants, dans des centres de détention de la police éparpillés dans la région et inadaptés à la situation, dans l’attente que des places se libèrent.

      Certaines personnes sont maintenues depuis plus de trois mois dans des centres de détention de la police. Les conditions de vie y sont désastreuses et les services y sont limités au strict minimum. Lors d’une visite sur place, les équipes du HCR ont découvert des familles qui dormaient à même le sol dans les couloirs à côté des cellules. Dans un autre établissement, on comptait à peine un médecin et quatre infirmières pour plus de 500 personnes. Parmi les centaines de personnes maintenues dans ces conditions, on dénombre des femmes enceintes, de très jeunes enfants et des personnes qui ont besoin de soins médicaux ou d’une aide psycho-sociale.

      Nous nous réjouissons de la décision qui a permis de libérer plus de 2 500 personnes détenues par les autorités mais nous sommes préoccupés par les conditions dans lesquelles ces libérations ont été réalisées, à savoir sans vérifier la vulnérabilité des personnes concernées et sans leur fournir suffisamment d’informations au sujet de l’asile ou de leurs autres options. Leur situation doit être examinée de toute urgence afin de leur permettre l’accès à des soins et aux procédures d’asile.

      Nous saluons les efforts menés par la police et par le centre d’accueil et d’identification de Fylakio en vue de relever les défis auxquels ils sont confrontés mais, face à des ressources de plus en plus limitées, la situation est devenue intenable.

      Le HCR suggère plusieurs mesures :

      Accroître d’urgence la capacité d’accueil du centre de réception et d’identification, en y augmentant le nombre de places disponibles et en y améliorant les conditions de vie et les services ;
      Identifier des lieux de transit ouverts, vers lesquels pourront être dirigées les personnes qui arrivent d’Evros et où l’enregistrement et l’identification pourront être réalisés ;
      Mettre en place des équipes mobiles d’enregistrement et d’identification ;
      Transférer immédiatement les familles en détention vers des abris sûrs et les guider vers les services dont elles ont besoin ;
      Améliorer les conditions de vie dans les centres de la police, y compris pour des périodes de courte durée, en y assurant l’accès à des espaces communs et à des services élémentaires, notamment et en priorité des soins de santé ;
      Augmenter les capacités d’enregistrement des autorités grecques compétentes afin de garantir l’accès aux procédures d’asile et l’enregistrement des demandes en temps opportun ;
      Transférer rapidement les enfants non accompagnés vers des lieux sûrs et procéder rapidement à une évaluation de leur situation et des liens familiaux.

      Le HCR continue de fournir son appui en matière de protection au centre d’accueil et d’identification de Fylakio, et reste en contact étroit et régulier avec le gouvernement grec afin de faire face à cette situation exceptionnelle. Le HCR continuera d’aider les autorités grecques en fournissant un soutien technique et matériel, notamment des couvertures, des vêtements, des articles d’hygiène, des lampes à énergie solaire et d’autres articles non alimentaires.


      http://www.unhcr.org/fr/news/briefing/2018/4/5ae734a4a/hcr-demande-grece-dameliorer-situation-evros.html

    • La rivière Evros, point de passage des clandestins entre la Turquie à la Grèce

      Les migrants multiplient les tentatives pour passer le fleuve qui marque la frontière, en dépit de la pression exercée par les polices turque et grecque.

      Rivière tumultueuse qui marque la frontière entre la Turquie et la Grèce, à 75 kilomètres de la ville d’Edirne, en Thrace orientale, l’Evros est l’une des portes d’entrée des migrants en Europe. Si les candidats au départ prennent moins souvent les bateaux pour rejoindre l’Union européenne via les îles grecques, ils optent toujours pour la traversée de la rivière Evros, réputée – à tort, car il existe des cas de noyades – moins dangereuse que celle de la mer Egée.

      Ces passages de migrants redoublent après la décrue printanière du fleuve, comme en témoignent les sacs plastique, les vêtements abandonnés et les canots pneumatiques dégonflés qui jonchent ses berges. Ces tout derniers mois, le rythme s’est encore accéléré. Les autorités grecques faisaient état d’une moyenne de 44 arrivées par jour dans la zone en 2017. Elles sont passées à 62 en janvier et février 2018, puis à 200 les mois suivants. « En avril, nous avons enregistré 2 700 arrivées pour la région d’Evros », a déploré Dimitris Vitsas, le ministre de la politique migratoire, lors d’un débat parlementaire sur les réfugiés, mardi 24 avril.

      « Chaque jour, je vois des réfugiés. Je les croise quotidiennement dans mes champs ou le long des sentiers qui mènent au village », confirme Erdogan Adali, le chef de l’administration du village d’#Akcadam, situé à 3 kilomètres du fleuve. « Ça me fend le cœur. Ils sont dans un état pitoyable, hagards, pieds nus, affamés. Je leur donnerais volontiers le gîte et le couvert, mais c’est un délit, je ne peux pas. Dès que je les vois, je suis obligé d’alerter les gendarmes qui viennent les chercher pour les ramener au centre de rétention d’Edirne », raconte l’agriculteur au visage buriné, dont les rizières et les champs de blé jouxtent le village.

      Le reste... #paywall
      https://www.lemonde.fr/europe/article/2018/06/05/la-riviere-evros-point-de-passage-des-clandestins-entre-la-turquie-a-la-grec

    • Greece: Asylum-Seeking Women Detained with Men. Urgently End Dangerous Detention Conditions

      Greek authorities are routinely confining asylum-seeking women with unrelated men in the northern Evros region, at the land-border with Turkey, putting them at grave risk of sexual violence and harassment. Authorities should immediately stop holding asylum-seeking women and girls in closed facilities with unrelated men.

      Human Rights Watch research in Northern Greece in late May 2018 found women and girls housed with unrelated men in sites for reception and/or detention of asylum seekers. Twelve women and two girls interviewed said they had been locked in cells or enclosures for weeks, and in one case for nearly five months, with men and boys they did not know. Four said they were the sole females confined with dozens of men, in some cases with at least one male partner or relative.

      “Women and girls should not be confined with men who are complete strangers, even for a day,” said Hillary Margolis, women’s rights researcher at Human Rights Watch. “These women and girls came to Greece seeking security and protection, and instead they are living in fear.”

      Five women said they had severe psychological distress as a result, including two who had suicidal thoughts. Other women and girls said they experienced sleeplessness, anxiety, and other emotional and psychological distress, in part due to fear of confinement with unrelated men.

      The Greek government has not provided authorities in northern Greece with sufficient resources to respond to a surge in arrivals over the land border with Turkey in April. Officials who met with Human Rights Watch acknowledged that the increase led to a slowdown in reception and identification procedures, including registration of asylum claims, as well as overcrowding of and lengthier stays in reception and immigration detention facilities.

      Pending completion of reception and identification procedures, newly-arrived irregular migrants and those seeking international protection are held in border police stations in the Evros region, in the Fylakio pre-removal detention center, run by the Hellenic Police, and/or in the Fylakio reception and identification center (RIC), run by the Ministry for Migration Policy. The Ministry and the Hellenic police granted Human Rights Watch access to these sites, and authorities at the pre-removal detention center and RIC helped identify female migrants in the facilities so that Human Rights Watch could approach them for interviews.

      Eight women and one of the girls said they had been held in cells with unrelated men in Fylakio pre-removal detention center, including six women who were held with unrelated men at the time of the interviews. Five women and the two girls were housed with unrelated men in pre-fabricated containers and locked, fenced-off “sections” in the Fylakio RIC at the time of the interviews. Some said they were held with unrelated men in multiple facilities.

      Two of the women said they had been at the pre-removal center in cells with their male partners and many unknown men for at least two weeks. “Maha,” a 38-year-old woman from Iraq, was visibly shaking as she described being the sole woman in a cell with about 60 men for over two weeks. Maha said she avoided drinking water due to fear of using the shared toilet inside the cell. She said that she was living almost exclusively inside an enclosure she and her partner created by hanging blankets around their bunkbed.

      “I haven’t moved my legs for 23 days,” she said in tears, demonstrating how she cowered with her knees hugged to her chest all day. “If I had a way to kill myself, I would have.”

      According to a police registry given to Human Rights Watch researchers, at the time of the interview she and her partner were held in a cell with 32 unrelated men. Maha was released days after her interview, but her partner remained in detention.

      Some women and girls said they were housed with unrelated men at the RIC for weeks or months. “Suraya,” a woman in her twenties (nationality withheld) in the RIC with her four-year-old nephew while awaiting confirmation of their family links, spent nearly five months in a section she said housed only men and unaccompanied boys. She said a fellow asylum seeker sexually assaulted her. “He started touching me while I was sleeping,” Suraya said, adding that he left when she screamed, and she reported it to authorities. “I have asked [them] to take me to a safer place here, or to another camp, but nothing has happened,” she said.

      Authorities at the pre-removal detention center said there is a separate designated cell for women traveling alone, but they also put families in that cell “if necessary,” such as during periods of overcrowding. The facility was under capacity when Human Rights Watch visited, but two single women said they were in a cell with unrelated families. Authorities in both the pre-removal detention center and the RIC acknowledged gaps in response at the facilities, which they attribute largely to a dearth of resources.

      National and European law as well as international standards require that men and women be held separately in detention, including reception and immigration detention facilities, unless they are members of the same family and consent to being held together. They also call for separating unaccompanied children from adults, and separate accommodation for families. A 2016 order issued by the Headquarters of the Hellenic Police instructs police to separate women and children from unrelated men in closed facilities.

      Greek authorities should ensure the safety and security of all asylum seekers, including by providing single women, single men, families, and unaccompanied children with separate accommodation, toilets and bathing facilities in all immigration detention sites and other closed facilities. Authorities should urgently fit all rooms, bathrooms, and containers in RICs with locking doors to facilitate security and privacy.

      When necessary, authorities should urgently transfer single women, unaccompanied and separated children, and families including couples in immigration detention to accommodation or facilities that meet these standards. Authorities should also ensure that asylum seekers have a safe and confidential means to report sexual harassment or assault, and that such reports are promptly investigated, those responsible are appropriately punished, and immediate measures are taken to ensure victims’ safety and well-being.

      “Women and girls in these sites are overcome by fear from being locked up with men who are complete strangers,” Margolis said. “Greek authorities need to put an urgent stop to this, and grant them the security, privacy and dignity they deserve.”

      Accounts from asylum seekers in Fylakio pre-removal detention center and the reception and identification center (RIC) in Fylakio, Greece:

      Fatima (all names have been changed), 24, from Algeria, who had been at the pre-removal center with her husband for 20 days: “For 20 days I have been the only woman [in our cell]. The others are all single men. I had difficulty at the beginning. I sleep at night covered in a blanket. One night a man [in the cell] came and lifted the blanket and was looking at me. When I go to take a bath, the men come and try to look over the wall…. I am very stressed…. I feel like I have reached the bottom. I feel like I am broken.”

      Suha, 20, from Morocco, who had been in the Fylakio pre-removal detention center with her husband for two weeks. At the time of the interview, they were in a cell alone, but they had previously been in the same center for two weeks in a cell with mostly men: “There were two other girls and 60 to 70 men [in the cell] … I was fighting for myself every day … The worst time was when I would go to the toilet. All of them would follow me with their eyes, say things. Some men, when they see a woman they act like animals. They would call out to me, ‘Stand up, stop here, let us look at you, you’re beautiful.’ The toilets are mixed [for men and women.] The bath is the same. There is no lock on the door. If you sit, they can’t see you [over the wall]. But if you stand they can see you from the chest up. Imagine being a woman in those conditions.”

      Samira, 18, from Syria, who had been in the RIC with her 15-year-old sister for three weeks: “Since I’ve been here I’m unable to eat. I’m very stressed. I can’t leave my sister, I have to take care of her…. I’m constantly afraid that someone will enter our container. I don’t sleep at night – I stay awake during the day and sleep in the morning… I only shower once every two weeks because I feel like people are watching me [in the bathroom] … I wake up every morning at 3 a.m. feeling scared and nervous.”

      Nada, 16, from Syria, who had been in the RIC with her older brother and sister for nearly two months: “We’re the only family in our section, it’s all single men. The only women are me and my sister. Everyone is afraid here. There are more than 20 men [or unaccompanied boys] living in our section…. At first, we were 20 people in the [same] container, but they have all left. It was mixed men and women. We didn’t feel safe and couldn’t sleep. We stayed up all night…. We shared the toilet with strangers. I used to take my sister with me and ask her to wait at the door.”

      Nadir, 21, from Syria, who had been in the RIC for 20 days with his 6-year-old niece, Abra, whose mother became separated from them during the crossing from Turkey to Greece: “We are in the same container with two families…. The doors don’t lock…. The families staying with us are Iraqi Kurds. We can’t communicate with them – how can we feel safe? It is not a question of nationality, it is just that they are strangers. I can’t leave [Abra] alone. If she wants to go outside, I go outside; if she wants to go to the toilet, I go with her. There are single men [or unaccompanied boys]. If you come at night around 10 p.m. you will hear the noises they make [yelling] and understand why we don’t feel safe.”

      Abbas, 35, from Iran, who had arrived at the Fylakio pre-removal detention center with his wife, 36 the previous day: “When we reached here, [the police] said, ‘You have to be separated [from your wife].’ I said, ‘No, we can’t be separated, we are a couple.’ Then the police said, ‘If you don’t separate, you’ll both have to go to the room with all the men.’ My wife was shocked and started crying. She was really scared. I said, ‘Okay, let’s separate.’ I kissed her, said goodbye, and they put her in another room and me in the room with all the men.” Eventually, he said, the police brought his wife to a cell opposite his and then put them together in that cell, along with unrelated families.

      Additional Information on Combined Detention of Women and Men

      In interviews with twelve women and two girls from May 19 to 24, eight women and one girl said they had been held in cells with unrelated men in Fylakio pre-removal detention center, including six women who were held with unrelated men at the time of the interviews.

      Women at the pre-removal center said that combined toilet and bathing stalls in cells they shared with men did not have floor-to-ceiling walls, and they were harassed by male cellmates while using them. One 24-year-old woman, in a cell with her husband and 20 single men, said men attempted to watch her over the wall while she used the toilet.

      Six women and two girls told Human Rights Watch they were also housed with unrelated men at the RIC, sometimes for weeks or months, in pre-fabricated containers and “sections,” which are fenced-in, locked enclosures containing a courtyard and multiple containers housing migrants and asylum seekers. Five women and two girls were being held with unrelated men and/or boys at the time of their interviews at the Fylakio RIC.

      Assignment to sections is based primarily on nationality. Awaiting confirmation of age, placement in designated accommodation, or establishment of family links to other asylum seekers can result in lengthy stays for unaccompanied or separated children and their non-immediate family members.

      Two unrelated girls, ages 15 and 16, each said they had been in these sections in the RIC with unrelated adult men and/or boys for over three weeks; one said she and her 30-year-old sister had been the only females in a section with 20 men and/or boys for about 45 days. One 19-year-old pregnant woman who was there with her husband and in-laws said her container housed multiple unrelated families in one shared room.

      Some women and girls, as well as a man with his 6-year-old niece, said they and their family members live in rooms inside containers shared with unrelated families including men or boys. In all cases, they said they share toilets and bathing facilities with men and/or boys, and that no containers or bedrooms have locking doors.

      Detention of Migrants and Asylum Seekers in Greece

      Under Greek law, authorities may restrict the movement of new arrivals for up to 25 days at a reception and identification center (RIC) and up to a total of six months in immigration detention, including at pre-removal centers. Unaccompanied and separated children may be held longer pending resolution of their cases and reunification with family members, particularly when age or family links are in question, or pending available space in designated sites with protected areas or shelters.

      Upon arrival in the Evros region in northern Greece, where the land-border with Turkey is located, irregular migrants and those seeking international protection are held in border police stations, a pre-removal detention center, and/or a RIC, pending completion of reception and identification procedures. Following these procedures, new arrivals may be detained for processing or assessment of their asylum claim, or for deportation.

      While the increase in arrivals in April temporarily strained asylum identification, registration, and accommodation services in Northern Greece and the Evros region, authorities are responsible for ensuring the safety and security of asylum seekers throughout registration and identification processes. Increased arrivals do not justify the Greek government’s failure to protect women and girls, or to allow dangerous conditions to persist even after arrivals have decreased.

      During Human Rights Watch visits to sites in the Thessaloniki area and in Evros, authorities said that arrivals had returned to a normal range over the previous two weeks. On May 19, authorities at Fylakio pre-removal detention center said the site has a capacity of 374 and was housing only 172 people. On May 21, authorities at the RIC, which has a capacity of 240, said it was housing 196. Nevertheless, Human Rights Watch found women and girls being held with unrelated men and boys.

      On June 1, following an April ad hoc visit to Greece, the Council of Europe Committee for the Prevention of Torture and Inhuman or Degrading Treatment or Punishment reported the detention of men, women, and children together in a single cell at the Fylakio pre-removal center, consistent with the Human Rights Watch findings in May.

      Authorities said they give priority to members of “vulnerable” groups for registration, processing, and transfer to appropriate accommodation. Under Greek law this includes unaccompanied or separated children, people with disabilities, pregnant women and new mothers, single parents with minor children, and victims of sexual violence, torture or other severe psychological or physical trauma. The authorities acknowledged that unaccompanied or separated children – and sometimes their family members – may be accommodated for lengthy periods in the RIC due to limited spaces in designated “safe” facilities and lengthy processes for verifying family links.

      The Greek government’s failure to accommodate men, women, and children separately in immigration detention is a longstanding problem, including in Evros. The European Court of Human Rights and multiple other international human rights bodies have criticized inhumane and degrading conditions in Greek immigration detention facilities, including failure to separate women and children from unrelated men. Human Rights Watch has previously documented violence, insecurity, sexual harassment, and unhygienic and unsanitary conditions in facilities for registration, identification, and processing of asylum seekers on the Greek islands, or “hotspots.” Human Rights Watch has also found women traveling alone housed with unrelated men in island hotspots.


      https://www.hrw.org/news/2018/06/07/greece-asylum-seeking-women-detained-men

      #Fylakio #femmes #violences_sexuelles #harcèlement_sexuel

    • Greek Authorities’ Struggle to Identify Dead Evros Migrants

      The worsening humanitarian situation on Greece’s land border with Turkey, is drawing international media attention.

      As the local authorities also face the challenge of identifying the bodies they recover from the frontier river, the UN Refugee Agency (UNHCR) has already called on the Greek government to urgently improve conditions and expand reception capacity in the north east.

      This follows a recent rise in arrivals in the Evros area across the land border with Turkey.

      In one report, Britain’s BBC investigates how people fleeing from Iraq and Syria as well as other countries like Iran and Afghanistan, put themselves at risk while trying to cross the dangerous waters of the Evros.

      The BBC dispatch covers the work of local people like Professor Pavlos Pavlidis of the Alexandroupoli State Hospital. A forensic surgeon, he has built up a huge database of photos, personal items and DNA samples taken from unidentified people who have perished while crossing into Greece.

      Sometimes, his work allows for a victim to be identified: “It gives an answer, even if it is a sad answer,” he says.

      http://greece.greekreporter.com/2018/05/01/greek-authorities-struggle-to-identify-dead-evros-migrants
      #cadavres #morts #identification #corps #décès #mourir_aux_frontières

    • Unprepared and overwhelmed: Greece’s resurgent river border with Turkey. When an old migration route became new again, the Evros region was caught on the back foot.

      Locals in Evros are used to new faces. People have been quietly slipping across the river that forms a natural barrier for all but 12 kilometres of the tense, militarised border between Greece and Turkey since Greece joined the European Union in 1981.

      But everyone on the Evros River was puzzled when a crush of hundreds of migrants and asylum seekers began crossing their sleepy riverine border every day in March. Six months later, arrivals have slowed but worries persist that the region is still poorly prepared for any new influx.

      At the rush’s height in April, more than 3,600 crossed the river in one month, surpassing the total number of people arriving in Greece by sea for the first time since 2012. They came across the Evros on plastic dinghies, and once on Greek soil they were picked up by smugglers in cars or continued the journey by foot. The banks of the river were littered with discarded clothes, water bottles, food and medicine packages, and flotation devices, which remain there today.

      Despite its history of migration, Evros, one of Greece’s poorest regions, was caught off guard. Hundreds of new arrivals were crammed into police stations, waiting for months to lodge their asylum claims. There were no NGOs to help out. Conditions were dismal, and services limited.

      “We are all surprised with the rise in arrivals in Evros, and the lack of Greek preparation,” said Georgia Spyropoulou, an advocacy officer with the Hellenic League for Human Rights, from her office in Athens.

      Greek officials say they were caught unawares too, with a local police commissioner telling the UN’s refugee agency, UNHCR, in June that “it is necessary to be prepared in case there is an increase in arrivals again.” Still, local police insisted they were doing the best they could with the resources available to them.

      No one is quite sure what prompted the flood of people in the first place. And plenty of of people are still making their way to Evros – 9,480 by the end of July, taking a gamble on a border that looks safe but can be deadly – 29 people have died this year during the crossing or shortly after.
      Border police and barn doors

      Before 2012, and before millions of people began landing on Europe’s beaches and drowning in the Mediterranean, Evros (known as the Meriç River in Turkish) was the main crossing point for those hoping to make it into Europe through Greece.

      Amidst mounting pressure from other EU countries to further seal its borders (Austria’s interior minister famously said Greece was “open like a barn door”), Athens launched Operation Aspida (“Shield”) in 2012, deploying 1,800 more police officers and erecting a fence on the land portion of the border, adding to a 175-strong rapid border intervention team known as RABIT – set up in 2010 with the help of Frontex, the EU border agency.

      Those who made it alive to the Greek banks of the Evros this year found a system wholly unprepared for their arrival.

      The new measures worked, and by November 2012 migrant arrivals had dwindled to none – a remarkable decrease from 6,500 in August that year.

      Athens denies reports of pushbacks of asylum seekers, but human rights watchdogs have documented collective expulsions in which people are forced back into Turkey after already crossing the river, and the UN has also raised concerns.

      Despite the crackdown, the numbers began to creep up again slowly this March. And then the spring rush came.
      Understaffed and unprepared

      Those who made it alive to the Greek banks of the Evros this year found a system wholly unprepared for their arrival.

      The procedure is supposed to be simple: new arrivals are brought to “pre-removal detention centres” run by the Hellenic police, where they wait for no more than seven days to be fingerprinted and have their asylum claims registered at the region’s one official Reception and Identification Centre (RIC) in the small village of Fylakio.

      But it proved to be anything but.

      The RIC was understaffed and overwhelmed by the numbers, causing the sorts of major delays in processing that have plagued the reception system on the Greek islands.

      In a scathing review of Evros in the springtime, UNHCR criticised the detention of new arrivals in sub-standard police facilities. Human Rights Watch also found troubling conditions in May: women and girls were being held with unrelated men. One woman told the watchdog she was sexually assaulted by a fellow asylum seeker; her requests to be transferred to another location were ignored.

      After asylum seekers’ claims are processed, they are moved to the RIC itself, which has a 240-person capacity.

      Unlike on the Greek islands and its controversial policy of containment, people in Evros are allowed to move about the country. After applying for asylum, most head to other government- or UN-run camps elsewhere in the country. Still, even the RIC facility quickly became overrun as unaccompanied minors and those likely to have their asylum claims rejected had to stay on.
      Improvements

      When IRIN visited Fylakio in July, it found the RIC camp no longer overcrowded, and newly arrived asylum seekers expressed relief at being out of the pre-removal detention centre. “That was a very bad place,” one Turkish arrival said, declining to elaborate.

      IRIN was not granted access to the nearby pre-removal detention centre. But despite Greek police releasing many migrants from police detention, a HRW report from July said conditions in Fylakio remained “inhumane”, describing “dark, dank cells, with overpowering odours in the corridors”, a lack of toilets and locked doors, and insufficient healthcare.

      There have been some improvements for those out of their first detention, and NGOs have arrived to help: ARISIS, a Greek non-governmental organisation that provides social support for minors, had recently set up a makeshift office, and Médecins Sans Frontières has now established a permanent outpost in Fylakio.

      But one RIC employee said they remain understaffed. “We have the experience and motivation to manage the situation,” but not the manpower, the employee said, asking to remain anonymous because they were not authorised to speak to the media.

      Staff work in two shifts. When IRIN visited, the centre’s director was on sick leave, and there were still no doctors on staff, and only three nurses.

      In one crowded container at the RIC centre, an Iraqi family was living alongside the body of a dog that had died the previous week – its body still hadn’t been removed, and the stench lingered. The mother was concerned for the health of her infant, who was in hospital. Because members of the family, including the mother, are minors, they are currently stuck in limbo, waiting at the RIC.

      Communication remains a constant issue. There are no official, permanent translators and the overwhelming majority of the centre’s staff only speaks English or Greek.

      “There are asylum seekers who are interpreting for other asylum seekers… [which is] completely inappropriate,” Eva Cosse, Western Europe researcher for HRW, told IRIN.
      What’s next?

      Months after the springtime surge at Evros, there is still confusion about what caused it – and if there’s any way to predict if the same thing might happen again. Everyone, it seems, has a theory.

      “The waves of migration increase in populations when there are serious issues in the country of origin,” Nikolaos Menexidis, the barrel-chested police major general of Western Thrace, told IRIN from his headquarters in the town of Kommini. “When Turkey created the latest issues in Afrin, we saw a rise in numbers.”

      It’s true that following Turkey’s assault on the Syrian Kurdish enclave of Afrin – militias supported by Ankara took control in March – the majority of those recorded crossing in the spring were Syrian Kurds and Iraqis.

      But that doesn’t explain the drop in other nationalities who have long used the river crossing, like asylum seekers from Pakistan, countered Dimitros Koros, a lawyer with the Greek Council of Refugees.

      Some people may be driven by politics – Turks who had fled and made it to the RIC in Fylakio said they had been wrongly accused of terrorist activity at home or suspected of ties to the Gulen movement, which President Recep Tayyip Erdogan blames for the 2016 attempted coup in his country. Others may have just heard there was a chance to make it to Europe at the river.

      Whatever the reason for the surge, migrants and asylum seekers people will likely continue to take their chances on the way to Greece. And Koros, the lawyer with the Greek Council for Refugees, worries that new arrivals will continue to struggle, as they move away from the squalid conditions at the border itself and into a wider region unequipped to help.

      “Evros is not just the border,” he said. “Evros is here in Thessaloniki. They are here, homeless, without any provision of service.”

      http://www.irinnews.org/news-feature/2018/09/27/unprepared-and-overwhelmed-greece-s-resurgent-river-border-turkey

    • An open secret: Refugee pushbacks across the Turkey-Greece border

      On an eastern frontier of the European Union, people are whisked back to Turkey before they can claim asylum in Greece.

      Linda, a 19-year-old Syrian and registered refugee, had just crossed from Turkey into Greece at the Evros River when men carrying guns appeared, seemingly out of nowhere. She wasn’t sure if they were police officers or soldiers, but they emerged from behind trees and wore dark uniforms that helped them blend into the night.

      It was mid-May, and several hours earlier Linda had boarded a mini-bus in Istanbul with around 35 other people, including children and a pregnant woman, eager to enter European Union territory. The trip had been organised by smugglers, and the passengers ended up in a remote area close to the northwestern Turkish city of Edirne. At around three in the morning they boarded small boats that ferried them across the river.

      Linda’s plan was to get into Greece, then make her way to Denmark, where her fiancé lives. Her crossing was part of a sharp uptick in traffic into the EU via the Evros (known as the Meriç in Turkish) this spring; 3,600 people are known to have crossed in April alone, compared to just over 1,000 in all of 2013.

      But she didn’t make it more than a few steps into EU territory before she was stopped.

      The men demanded that everyone in the group hand over their mobile phones. “Then they beat the men who were with us, put us in a boat, and sent us back to the Turkish side of the border,” Linda recalled when she spoke to IRIN recently in Istanbul.

      Pushbacks like the one Linda experienced have been going on for years, documented by both human rights watchdogs and the UN’s refugee agency, UNHCR. They are also illegal under European and international law.

      “The right to claim and enjoy asylum is a fundamental human right," Leo Dobbs, a UNHCR spokesman in Greece, told IRIN. Pushbacks at the Evros border, he added, are a “serious issue.”

      According to a report released by the Greek Council for Refugees in February, before the spring rush, pushbacks have increased to the point of being “systematic” as the number of people crossing the Evros has grown slowly in the past two years.

      The Evros River border between Turkey and Greece is one of the easternmost frontiers of the European Union. Until a fence went up on all but 12 kilometres of the Evros in 2012, it was the easiest and safest path for asylum seekers from the Middle East and elsewhere to reach Europe, and nearly 55,000 people crossed the border irregularly in 2011.

      A controversial 2016 EU-Turkey deal that paved the way for asylum seekers to be returned from the Greek Islands to Turkey (which it deems safe under the terms of that agreement), does not apply to the Evros border. Instead, there is a separate, largely ineffective bilateral readmission agreement dating from 2002 that was suspended earlier this year.

      Even under the terms of that agreement, pushbacks like the one Linda experienced violate European and international laws on refugee protection, which require states to allow asylum seekers to file for protection and prohibit sending them back to countries where they may face danger. While countries are allowed to protect their borders, they cannot legally return people who have already crossed without first evaluating their claims.

      Pushbacks may be illegal, but they are an open secret. “It’s something that everybody knows,” said Dimitris Koros, a lawyer with the Greek Council for Refugees. Now, when an asylum seeker enters Greece from the land border, “the first thing you encounter is the possibility of being pushed back,” he added.

      The Greek Ministry for Migration Policy did not respond to IRIN’s requests for comment, but the Greek government has repeatedly denied it is engaged in systematic pushbacks.

      Human rights organisations say they have raised the issue of responsibility with the Greek government multiple times without receiving a response. “It’s a difficult thing… to say that the government instructs or gives orders to the policemen to do it,” Konstantinos Tsitselikis, a human rights law professor and former director of the Hellenic League for Human Rights said, “but they have the knowledge and they tolerate it at least.”

      It’s unclear just how many people have been pushed back or who is responsible, because the area around the border is a closed military zone and there aren’t many NGOs working in the region.

      Meanwhile on the Turkish side of the river, security forces regularly apprehend people attempting to cross and transfer them to government-run detention centres. But amidst a pervasive atmosphere of fear and silence, the treatment of asylum seekers and migrants after they are pushed back and detained largely remains a mystery.
      A longstanding practice

      According to Tsitselikis, pushbacks have been happening for decades.

      “I used to do my military service in 1996-97 in the Evros border area,” he told IRIN. “Even then the Greek authorities were doing pushbacks every day.”

      Although the border is technically a military zone, these days border police patrol the frontier as well as personnel from the EU border control agency, Frontex.

      People who have been pushed back, including Linda, describe being met by security forces wearing different types of uniforms, but it’s tough to assign responsibility.

      “Since it takes place outside of the public eye, we don’t really understand who is responsible,” Koros, from the Greek Council for Refugees, said.

      When asked about the practice by IRIN, Nikolaos Menexidis, police major general of Western Thrace, the Greek region that borders Turkey, said Hellenic police always follow the proper procedures when dealing with migrants.

      Menexidis said his forces have been working with Turkish police for the past six years on what he calls “technical issues.” They primarily exchange information on stopping smugglers on both sides of the border, he said.

      After pushback

      Linda’s ordeal did not end when she was pushed back into Turkey. The smugglers who brought her group to the border were gone and so was the bus. Without phones to call for help, the group was stuck. After waiting several hours, they tried to cross again.

      This time they made it further, walking for five or six hours in Greek territory before they were stopped, taken to a detention centre, and placed in a room with people from many different countries.

      After being held for several more hours, they were driven back to the border, the men were beaten again, and they were all forced back to the Turkish side of the river. By that point, the group was exhausted and thirsty. “For two days we didn’t drink water. When we saw the river we drank from it,” Linda said. “There were people who got sick because the water was dirty.”

      A group of Turkish soldiers found them in the woods and brought them food, water, and milk for the children and pointed them in the direction of Edirne, where they arranged for taxis to bring them back to Istanbul.

      In a way, Linda was lucky. Last December, the Greek Council for Refugees documented the case of a Pakistani man who died of hypothermia after being forcibly returned to Turkey. He had fallen into the cold water on the way back.

      While the Evros is no more than a few metres wide, its current is deceptively strong and, according to records in Greece, at least 29 people this year have died while trying to cross the water or shortly after.

      Some who are forced back to Turkey face serious punishment. Since a failed military coup in 2016, the Turkish government has jailed tens of thousands of opponents, leading to an increase in the number of Turks fleeing to Greece to seek asylum – nearly 2,000 in 2017 compared to just 180 the year before. The Hellenic League for Human Rights has documented two cases of Turks being pushed back from Greece at the Evros and later being imprisoned in Turkey, including journalist Murat Çapan, who is now serving a 22.5 year sentence for “participating in a terrorist organization and attempting to overthrow the constitution”.

      Despite documentation, human rights advocates say they have struggled to bring attention to the issue of pushbacks, as EU and international policymakers focus on stemming Mediterranean crossings. There is little appetite in Europe at the moment for monitoring or changing policies that are keeping asylum seekers and migrants from entering the EU.

      “Both the European Union and the Greek government... prefer not to open this discussion, especially in this political environment,” Tsitselikis said, referring to the rise of right-wing, anti-migration politics in Europe that is shaking the foundations of the EU.
      Fear and silence

      In early June, about a 10-minute drive from Edirne, hundreds of people in the parking lot of what the Turkish government calls a “migrant removal centre” huddled under tin pavilions that offered shade from the afternoon sun. This is where those caught on the Turkish side of the river are brought.

      IRIN visited three times over the course of a week to try to gain access, but never received a response to our requests.

      The centre is surrounded by a low wall topped with a chain-link fence and spools of razor wire. Each time IRIN visited, there were hundreds of people – mostly men, but also women and small children – in the parking lot and white vans passed in and out of the metal gate depositing more people. Two large charter buses idled in the parking lot with their doors open, seemingly waiting for people to board.

      In close to a week spent at the border, there was no concrete evidence of what was happening inside the centre. There were hints and rumours, but no one wanted to speak on record – including Turkish organisations that work with asylum seekers – because of the sensitivity of the issue.

      It is simply not clear how long people are kept in the centre, or what happens to them when they are removed. The Turkish Directorate General of Migration Management responded to IRIN’s requests for comment with links to online statistics and Turkish law on removals.

      Several Syrian and Afghan asylum seekers that IRIN spoke to shared stories of being held in such centres for a period of time before being released inside Turkey and permitted to stay. Most of the people IRIN spoke to reported good treatment while inside.

      But in 2015 and 2016, Amnesty International documented cases of Syrians detained while trying to migrate to Europe and being deported to Syria, according to Anna Shea, an Amnesty researcher working on refugee and migrant rights.

      Amnesty has also recently documented a case of a Syrian asylum seeker stopped in Edirne being deported to Idlib, the rebel-held province in northwestern Syria where a ceasefire is so far holding off a government offensive but humanitarians warn conditions are still dire. It is unclear if the case is part of a larger trend.

      In recent months, Turkey has deported large numbers of Afghans and Syrians, stopped after crossing Turkey’s southern and eastern borders, back to their respective countries.

      But it is difficult to know if this practice has been extended to people who have tried to travel to Greece, given that the organisations working on migrant and refugee rights were unwilling to speak on the record, and the government declined to comment on the issue or allow access to detained migrants.

      “The total stonewalling and lack of information and complete lack of transparency is cause for concern in and of itself,” said Shea, the Amnesty researcher. “I mean, what do they have to hide?”

      Hidden practice

      At a small village outside of Edirne, a man herding goats pointed to places where people crossed the nearby river, but there was no sign of anyone during the day. Crossings happened only at night, he said. And the Turkish army prohibited people from approaching the river after 7 pm.

      The road leading from the village followed the winding course of the Evros, which was often blocked from view by thick stands of trees. The surrounding area was full of corn fields, rice paddies, and thick vegetation. Small dirt roads that shot off in the direction of the river were marked with red signs carrying a stencilled soldier – a warning that entry beyond that point was prohibited.

      Not far away, in the city centre, everyone seemed shocked to learn that so many people had crossed the border this year. It was a problem that most locals assumed was already in the past, given that most of the frontier had been lined with barbed wire and cameras for the past six years.

      But those who have tried and failed to cross the Evros know that the rural quiet harbours dangers the eye can’t see.

      Linda has given up on seeing her fiancé anytime soon – a visa is likely to take years – and she isn’t planning on trying to cross the border again. “I started being afraid because of the things I saw,” she said.


      https://www.irinnews.org/special-report/2018/10/08/refugee-pushbacks-across-turkey-greece-border-Evros
      #push-back #refoulement

    • Grèce : le mystère des trois migrantes retrouvées égorgées

      Les corps des trois femmes avaient été découverts le 10 octobre par un agriculteur dans un champ près du fleuve Evros.

      Trois migrantes retrouvées mortes début octobre près du fleuve Evros à la frontière gréco-turque au nord de la Grèce ont été identifiées. Selon la police, il s’agit d’une mère et ses deux filles. Elles ont été égorgées après avoir été entravées.

      Le mode d’exécution pose questions aux enquêteurs, qui privilégient la piste criminelle depuis la découverte des corps en octobre dernier. « Des femmes contraintes à s’agenouiller avant d’être égorgées, pourrait évoquer une action de type djihadiste, mais dans l’immédiat, la police n’exclut ni ne privilégie aucune piste », explique une source policière.

      L’hypothèse d’une « punition » infligée par un réseau de passeurs a aussi été avancée par les médias grecs. L’affaire « est sans précédent dans les annales du pays, c’est un mystère », a relevé la même source policière.


      http://www.leparisien.fr/faits-divers/grece-le-mystere-des-trois-migrantes-retrouvees-egorgees-26-10-2018-79291

    • Le fleuve Évros, cimetière des migrants anonymes

      Ce fleuve boueux, aux courants dangereux et à la profondeur traîtresse, tue et recrache régulièrement des corps quasi impossibles à identifier.

      Bloqué en Turquie, Mustafa a d’abord tenté d’atteindre la Bulgarie par la voie terrestre avec un groupe de migrants afghans. Mais une fois la frontière passée, la police bulgare les a interceptés avant de les renvoyer en Turquie, où ils ont été emprisonnés dans le centre de détention d’Edirne pendant trois mois. Quelques semaines après sa libération, au milieu de l’été 2014, Mustafa a demandé à sa famille restée en Afghanistan, d’envoyer de l’argent à un passeur qui avait promis de l’emmener en Bulgarie – mais cette fois-ci en passant par la Grèce.

      Les cinq jeunes hommes de son nouveau groupe ont alors dû se cotiser pour financer le bateau gonflable qui leur servirait à franchir à deux reprises l’Évros, un fleuve de 480 kilomètres de long qui marque la frontière greco-turque, mais aussi une partie de la frontière entre la Grèce et la Bulgarie.

      La route migratoire qui consiste à traverser l’Évros, fréquemment empruntée depuis les années 1990, est redevenue populaire après l’accord UE-Turquie signé en 2016 visant à limiter les arrivées de migrants dans les îles Grecques via la mer Méditerranée. Cette route a longtemps semblé préférable à emprunter la Méditerranée pour atteindre la Grèce. Mais ce fleuve boueux, aux courants dangereux et à la profondeur traîtresse, car variable, tue et recrache régulièrement des corps quasi impossibles à identifier.

      C’est dans la région grecque de l’Évros que l’on trouve le plus grand nombre de corps de migrants non identifiés en Grèce. À cela s’ajoutent les corps retrouvés du côté turc de l’Évros, et aussi en Bulgarie. À Évros, les employés de la morgue de l’hôpital d’Alexandroúpoli, aidés par le Comité International de la Croix Rouge, tentent d’identifier les corps pour aider les familles qui recherchent un proche disparu.

      Mais tout ça, Mustafa ne le sait pas. Le passeur a acheté un bateau « pour les petits bébés » et « à peine plus grand qu’un lit », se rappelle aujourd’hui Mustafa. En pleine nuit, le groupe trouve un coin où la végétation est assez dense pour les dissimuler. Puis, le passeur et les six Afghans gonflent et s’entassent sur la petite embarcation.

      « Les courants étaient trop rapides pour nager, » explique Mustafa à VICE News. « On a eu peur de mourir [...], que le bateau coule et que des poissons, comme des piranhas, nous mangent. » Le groupe traverse finalement la frontière entre la Turquie et la Grèce, en 20 minutes. « On a ensuite récupéré le bateau, car le passeur a dit qu’on en aurait encore besoin, » raconte Mustafa, sa voix douce, mais anxieuse en harmonie avec son visage triste et enfantin.

      En effet, après avoir marché environ deux jours, Mustafa se retrouve face à la même rivière, qu’il doit traverser pour atteindre la Bulgarie. Il fait noir et les branches sous l’eau percent l’embarcation de fortune. Rapidement, Mustafa se débarrasse de son sac à dos pour pouvoir nager. Il s’accroche à des branches, parvient à sortir de l’eau et retrouve le passeur et trois autres camarades. Mais deux des migrants, des jeunes qui n’avaient pas plus de 20 ans, ne sont pas là.

      Objets retrouvés avec les corps de migrants et réfugiés à Évros. Morgue de l’hôpital général de l’université d’Alexandroúpolis, Grèce. Juillet 2017. (Photo de Stylianos Papardelas)

      « Le bateau a coulé, on n’a pas vu ce qu’il s’est passé, mais ensuite, ils avaient disparu, » raconte doucement Mustafa. « On ne les a pas retrouvés. » Après trois jours de marche et une semaine passée au camp de Hamanli, Mustafa est emprisonné dans le centre de détention de Busmantsi près de Sofia. Puis, après encore des semaines de voyage, il atteindra Paris, où il n’a toujours pas réussi à obtenir l’asile et espère faire venir sa femme et ses trois enfants.

      Les deux camarades de voyage de Mustafa ont sans doute rejoint les centaines de victimes de l’Évros, dont les corps, retenus au fond du fleuve par la boue et les branches, sont souvent retrouvés des mois, voire des années, après leur disparition.

      Poppi Lazaridou, assistante à la morgue de l’hôpital général de l’université d’Alexandroúpolis, raconte l’histoire tragique d’une famille afghane. Grèce. Juillet 2017. (Vidéo produite par Christopher Nicholas/Fragkiska Megaloudi/CICR)

      Selon les données communiquées par le CICR, 352 corps ont été découverts entre 2000 et 2017 dans la région de l’Évros, qui borde le fleuve du côté grec. Seuls 105 ont été identifiés. Entre janvier et mai 2017, 841 personnes ont été arrêtées à Évros en essayant de traverser la frontière (contre 1 638 pour la même période en 2016).

      « Mais peut-être qu’il y a plus de corps que nous n’avons pas encore trouvés, » dit le docteur Pavlos Pavlidis, médecin légiste à l’hôpital général de l’université d’Alexandroúpoli (Grèce). De plus, ces chiffres n’incluent pas les corps retrouvés en Turquie et en Bulgarie. « Je pense que les chiffres [pour la Turquie] sont à peu près les mêmes que du côté grec, » ajoute-t-il, lors d’une interview réalisée par le CICR.

      D’après Pavlidis, la première cause de décès des migrants dans la région, ce sont les noyades. Jusqu’en 2008, la deuxième cause de décès, c’était les mines, disséminées le long de la frontière et retirées cette année-là. Après les opérations de déminage, l’hypothermie a pris la seconde place sur la liste.

      « Quand tu sors de la rivière et que tu es mouillé, tu t’assois dans tes habits trempés, et tu commences à te sentir endormi, et tu meurs d’hypothermie, » explique Pavlidis. « Ils sombrent en fait dans un sommeil profond, ils ne souffrent pas... Ils ne se réveillent jamais. »

      Les passeurs ne laissent pas les migrants emporter leurs sacs sur les embarcations. Ils portent donc beaucoup de couches de vêtements sur eux, explique Pavlidis. Quand le bateau chavire, le poids attire les personnes vers le fond. « Il est impossible de survivre, mais en plus les corps restent sous l’eau et on ne peut pas les récupérer, » dit-il. « Nous avions un cas où la personne a été retrouvée portant quatre pantalons et sept chemises. »

      Il y a quelques années, la plupart des victimes étaient principalement des hommes seuls fuyant l’Afghanistan, le Pakistan ou le Bangladesh, d’après les observations de Pavlidis. Mais depuis la guerre en Syrie, les familles syriennes ont rejoint le groupe. « Maintenant, on va avoir des enfants, des femmes, des grands-pères. » (Selon le CICR, le nombre de familles a récemment recommencé à diminuer.)

      Les corps sont retrouvés par Frontex, la police, l’armée ou par des chasseurs et des pêcheurs, explique Pavlidis. Ils sont souvent dans un état de décomposition avancée, ou mangés par les poissons. Lorsqu’on lui ramène un corps, le médecin enregistre les habits et effets personnels. Ces objets, qu’il collecte depuis environ 15 ans, sont essentiels à la reconnaissance des corps.

      Le docteur Pavlos Pavlidis, médecin légiste et pathologiste, montre et parle des objets retrouvés avec les corps de migrants et réfugiés, à la morgue de l’hôpital général de l’université d’Alexandroúpolis, Grèce. Juillet 2017. (Vidéo produite par Christopher Nicholas/Fragkiska Megaloudi/CICR)

      Puis son équipe procède à une autopsie. Ils prélèvent ensuite un échantillon ADN et l’envoient au laboratoire de la police à Athènes. Si l’échantillon correspond à un profil existant, ils collaborent avec la Croix Rouge Internationale. Et, si quelqu’un recherche un proche qui a traversé l’Évros à cette période, ils poursuivent le processus d’identification.

      Si aucune recherche n’est entamée, les corps quittent la morgue après trois à quatre mois, et sont enterrés dans l’un des trois cimetières musulmans des alentours. La position et le numéro de leur tombe sont archivés afin qu’ils puissent être retrouvés par des proches dans le futur.

      « Nous avons plusieurs recherches fructueuses, mais pas tant que ça, car c’est un procédé très complexe et long, » explique Jan Bikker à VICE News. En tant que médecin légiste du CICR à Athènes, son travail consiste en partie à tenter de retrouver les familles des défunts si le gouvernement grec n’a pas réussi à le faire.

      « Ce n’est pas toujours aussi simple que ça en a l’air : on retrouve des papiers d’identité, mais nous ne sommes jamais sûrs que ce soit la bonne personne, » dit-il. « En effet, les papiers peuvent être faux ou une personne peut être enregistrée sous différents noms, ou porter les papiers de quelqu’un d’autre.

      L’équipe de Bikker aide aussi les familles ayant contacté le CICR à retrouver le corps de leurs proches et à produire un échantillon d’ADN pour procéder à l’identification. Cet échantillon est nécessaire à identifier un corps en trop mauvais état.

      Ce travail est difficile pour plusieurs raisons : les familles peuvent vivre dans des zones de conflits ; être des personnes déplacées ; résider illégalement dans un pays ; ou risquer l’emprisonnement si leur gouvernent apprend que leur proche a quitté le pays.

      « Normalement, nous collectons les informations descriptives qui pourraient nous donner une première piste. Une fois que nous avons une idée et une correspondance possible avec un corps, nous tentons de travailler avec [les proches des disparus] et les autorités pour obtenir l’ADN. »

      Une fois le corps identifié, les familles décident, en fonction de leurs moyens, si elles souhaitent rapatrier le corps dans leur pays d’origine.

      « Nous espérons qu’un cadre légal sera mis en place en Grèce [...] pour la centralisation des informations descriptives dans une base de données centrale avec toutes les informations sur les personnes disparues et les corps non identifiés, » explique Bikker.

      Comme l’explique Fragkiska Megaloudi, chargée de communication au CICR à Athènes, l’identification des morts est de la responsabilité de l’État grec. Le CICR est la seule association aidant l’État grec pour le médico-légal et prend le relais pour les identifications difficiles.

      L’association se charge aussi d’instruire les gardes côtiers grecs sur la manière de gérer dignement les corps, fournit du matériel à l’équipe du docteur Pavlidis, et améliore les cimetières accueillant les migrants et réfugiés.

      « Nous aidons à améliorer et à marquer les tombes, comme ça, si nous trouvons la famille, ils peuvent revenir et trouver la tombe de la personne. Sinon ils ne peuvent pas tourner la page, » dit-elle.

      « Nous reconstruisons de petites histoires autour de ces personnes, mais nous ne savons jamais qui elles étaient, leurs noms, ce qu’elles pensaient, leurs espoirs, leurs rêves... Et elles sont juste mortes ici » dit Megaloudi, émue. « C’est le côté le plus tragique de la crise migratoire. »

      Des agriculteurs d’Évros racontent leurs rencontres avec des migrants et réfugiés de passage à Évros. Grèce. Juillet 2017.

      https://www.vice.com/fr/article/d3qxbw/le-fleuve-vros-cimetire-des-migrants-anonymes-grece-turquie

  • ″Le placement de Sarkozy en garde à vue n′est pas surprenant″ | Interview de la semaine | DW | 21.03.2018
    http://www.dw.com/fr/le-placement-de-sarkozy-en-garde-%C3%A0-vue-nest-pas-surprenant/a-43060757
    Alors que l’ancien président français Nicolas Sarkozy entame une deuxième journée en garde à vue, Thomas Borrel, le porte-parole de l’ONG française Survie @survie , livre son analyse.


    #Sarkozy #Kadhafi #corruption #justice #Libye
    source : https://survie.org/themes/justice/article/interview-le-placement-de-sarkozy-en-garde-a-vue-n-est-pas-surprenant

  • Arabia Saudí intercepta siete misiles desde Yemen | El Mundo | DW | 26.03.2018
    http://www.dw.com/es/arabia-saud%C3%AD-intercepta-siete-misiles-desde-yemen/a-43127261

    Durante la destrucción de los proyectiles el domingo por la noche algunas partes cayeron sobre zonas habitadas y en Riad al menos una persona murió, mientras que otras dos resultaron heridas.

    (ma première brève pêchée par le nouveau Newsmap – très réactif aux suggestions… - lors de mes essais, d’où le côté exotique : article en espagnol sur Deutsche Welle concernant l’#Arabie_saoudite et le #Yemen)

    Au passage, on notera que comme l’interception a (forcément) réussi ce sont les débris qui ont provoqué mort(s) et blessés…

  • Turkey confirms use of German tanks in Afrin offensive

    The Turkish government has confirmed deploying German Leopard tanks against the Kurdish YPG militia in Syria. Reports of their use in the offensive on the Kurdish-held Afrin region provoked heated debate in Germany.


    http://www.dw.com/en/turkey-confirms-use-of-german-tanks-in-afrin-offensive/a-42358565?maca=en-Twitter-sharing
    #Allemagne #armes #commerce_d'armes #Turquie #Afrin #Syrie

  • German federal police use Trojan virus to evade phone encryption
    http://www.dw.com/en/german-federal-police-use-trojan-virus-to-evade-phone-encryption/a-42328466

    A report in German media has said that the BKA accesses data before it is encrypted and inaccessible. While police argue the tool is essential for investigations, critics have warned of a state invasion of privacy. Germany’s Federal Criminal Police Office (BKA) is using a Trojan virus as a tool to access data of suspected individuals on their smartphones before the information becomes encrypted by apps such as Telegram and WhatsApp, according to a report by German newspaper Süddeutsche (...)

    #BKA #cheval_de_Troie #spyware #écoutes #surveillance

  • Germany’s populist AfD seeks to turn online ’censorship’ to its advantage
    http://www.dw.com/en/germanys-populist-afd-seeks-to-turn-online-censorship-to-its-advantage/a-42004730

    Gauland calls new law ’Stasi tactics’

    A Tuesday press release from party chair Alexander Gauland was given a rather grand title: “Freedom of opinion came to an end in 2017.”

    Watch video05:01
    German MP under fire for anti-Muslim tweets – DW’s Michaela Küfner and Marina Strauss
    “The censorship law of [acting Justice Minister] Heiko Maas is already showing its negative effects on freedom on the first day of the new year,” Gauland said. “These Stasi tactics remind me of the GDR [former East Germany]. I call on every single social media user to resist this repression and to publish the deleted comments over and over again!”

    But the AfD’s efforts to draw attention were most pronounced on social media itself, an effective channel of communication for the party. Parliamentary group leader Alice Weidel and her deputy, Beatrix von Storch, are both facing investigation by law enforcement authorities in Cologne on the basis of suspected incitement of racial hatred online. The party shared this news with photos of the two politicians, with gags photo-shopped onto their mouths, and linked it to the German government’s recent comments about protests in Iran.

  • German doctors reject mandatory age tests for asylum seekers

    The German Medical Association has said mandatory age tests for refugees are ethically wrong and imprecise. Calls to enforce testing have intensified after a teenage girl was killed, allegedly by a young Afghan refugee.

    http://www.dw.com/en/german-doctors-reject-mandatory-age-tests-for-asylum-seekers/a-41993084?maca=en-Twitter-sharing
    #allemagne #âge #mineurs #résistance #enfants #enfance #majeurs #asile #migrations #réfugiés

  • German pilots refuse to carry out deportations | News | DW | 04.12.2017

    http://www.dw.com/en/german-pilots-refuse-to-carry-out-deportations/a-41638832

    La bonne nouvelle de la journée. Il faut absolument soutenir ces initiatives.

    German pilots refuse to carry out deportations

    Pilots across Germany are stopping planned deportations of rejected asylum seekers. At the same time, refugees are appealing their deportation orders in record numbers - and winning.

    #réfugiés #asile #déportations #allemagne #résistance #résister

  • L’#Union_Africaine s’active pour un plan de rapatriement des migrants en #Libye

    L’ONU, l’Union Européenne et l’Union Africaine se sont données rendez-vous ce 04 novembre à Addis Abeba au siège de l’organisation panafricaine pour la mise en œuvre d’un plan de #rapatriement de migrants bloqués en Libye en partenariat avec l’Organisation Internationale pour les Migrations (l’#OIM).

    Il s’agira d’abord pour les organisations régionales et internationales de mettre en place « une #cellule_opérationnelle » qui coordonnera le rapatriement de 15.000. Ensuite, mobiliser le fonds pour la réussite de cette opération.

    A cet effet, le #Maroc a fait une promesse, celle de contribuer au transport des migrants et le #Rwanda d’accueillir 3000 qui ne veulent pas retourner dans leur pays d’origine.

    http://rjdh.org/ethiopie-lunion-africaine-sactive-pour-un-plan-de-rapatriement-des-migrants-en
    #UE #EU #ONU #OIM #IOM (tous complices !) #sommet #rencontre #plan #expulsions #Libye #asile #migrations #renvois #réfugiés #Sommet_UA-UE

    Et l’article parle de l’étonnement face à la vidéo de la CNN qui a montré les tortures perpétrées aux migrants en Libye :

    Le reportage de CNN sur la traite des migrants subsahariens et leur soumission à l’esclavage avaient indigné l’opinion africaine internationale. Après une mission de l’UA dans « l’enfer libyen » et le Sommet UA-UE, les responsables de l’organisation onusienne, européenne et africaine se réunissent pour mobiliser les moyens et réfléchir sur un plan de rapatriement des migrants en Libye.

    #hypocrisie, on le sait depuis des années !

    cc @reka @isskein

    • Et voilà le type de marchandage auquel il faudra s’attendre... Ici, un article publié dans le Jerusalem Post... et parle évidemment de renvois depuis #Israël vers le Rwanda... à prendre avec les pincettes... mais débat intéressant

      Rwanda says no to migrant deportation

      Rwanda recently declared that it is willing to host as many as 30,000 African migrants currently trapped in Libya and being sold openly in modern-day slave markets. A tiny, densely populated African country recovering from the trauma of genocide, Rwanda was the first country to offer asylum to these unfortunate victims of human traffickers.

      Contrary to reports in Israel that Israel had already signed a formal agreement with Rwanda, Rwandan Foreign Minister Louise Mushikiwaboo in an interview this week with Rwanda’s New Times noted that Rwanda and Israel are still negotiating the conditions for accepting Israel’s African asylum seekers.

      Mushikiwaboo made it clear that Rwanda would not accept forced migration from Israel. “We have had discussions with Israel on receiving some of the immigrants and asylum seekers from this part of Africa who are willing to come to Rwanda,” he noted. “If they are comfortable to come here, we would be willing to accommodate them.” Rwanda offered to host 10,000 African asylum seekers from Israel.

      http://www.jpost.com/Opinion/Rwanda-says-no-to-migrant-deportation-515819

    • « Je ne voulais pas mourir » : ces migrants qui ont choisi de rentrer chez eux

      Ils sont trois. Trois parmi tant d’autres, plus de 300 au total. Issa, Mamadou et Abdou* viennent de Conakry, en Guinée, ont tenté leur chance pour passer en Europe via le Mali puis l’Algérie ou la Libye, avant de finalement renoncer et de rentrer chez eux, pour « ne pas mourir ». Depuis quelques jours, ils sont de retour à Agadez, le corps et l’esprit meurtri. Reportage.

      http://www.jeuneafrique.com/503012/societe/je-ne-voulais-pas-mourir-ces-migrants-qui-ont-choisi-de-rentrer-chez-e

    • One year of EU partnership with IOM: migrants protection and reintegration in Africa

      The objective was clear: to respond to the urgent protection needs and unacceptable loss of life of migrants along the Central Mediterranean migration route while addressing the challenges faced by returning migrants and their communities in countries of origin.

      Fourteen countries have been involved: Burkina Faso, Cameroon, Chad, Gambia, Ghana, Guinea-Bissau, Guinea, Mali, Mauritania, Niger, Nigeria, Senegal, Côte d’Ivoire and Libya. And so far, nearly 20 000 vulnerable migrants have been assisted through this initiative.

      “Libya… not easy to come and not easy to leave”, a group of fellow stranded Nigerians warned Debbie, probably too late.

      Debbie is one of the 15000 migrants that have been voluntarily returned to their countries thanks to the joint European Union and UN Migration agency’s effort launched a year ago to save lives and improve conditions for migrants along the migration routes and for those stranded in Libya.

      She dreamt of becoming a fashion designer and a lady from her church told her she could earn more money as a tailor in Libya than in Nigeria. So Debbie paid a smuggler to cross the desert. Many of her companions died along the route. When she finally got to Libya she was arrested at the hospital because she did not have travel documents. She was there to give birth to her twin babies and only one survived.

      Through the joint initiative, Debbie was offered a flight home to Nigeria, sewing machines and material to launch her fashion designer dream.

      https://eeas.europa.eu/headquarters/headquarters-homepage/37353/one-year-eu-partnership-iom-migrants-protection-and-reintegration-africa
      #retour_volontaire

    • L’évacuation des migrants en Libye fait consensus, pas la facture

      Les pays africains et européens ont adopté une déclaration conjointe spéciale sur la Libye et affirmé vouloir rapatrier les migrants bloqués dans leurs pays d’origine. Mais la question de l’addition a soigneusement été évitée.


      http://www.euractiv.fr/section/migrations/news/levacuation-des-migrants-en-libye-fait-consensus-pas-la-facture
      #Sommet_UE-Afrique #rapatriement

    • Juste pour montrer jusqu’à quel point c’est hypocrite, voici une vidéo qui date de 2015 (et plus précisément, elle a été publiée le 15 septembre 2015) :
      Detained by Militias : Libya’s Migrant Trade (Part 1)

      In a desperate bid to seek a better life in Europe, thousands of refugees and migrants leave the shores of Libya and cross the perilous Mediterranean Sea every month. Over 2,000 people have died making the journey in 2015 alone. The routes to and journey through Libya are also dangerous, however, and since the fall of Muammar Qaddafi in 2011, the country has struggled to achieve and maintain stability. Porous desert borders, rival fighters, and weak governance have left much of Libya in complete chaos. With militias controlling large swathes of land, their attentions have turned to the people that cross their territories. The fighters assert they are bringing order to the country as they detain the refugees, yet these people’s lives have become valuable commodities to the militias as they try to solidify their positions in the country. VICE News secured exclusive access to a camp outside Tripoli, run by a militia that has seized hundreds of migrants. Food is scarce, dehydration and disease is rife, and control comes in the form of whips and warning shots. The militia claims to have the migrants’ interests at heart, but what emerges is a very different story. In part one of a two-part series, VICE News examines how Libya is struggling with the Mediterranean migrant crisis, where state-run detention centers are overcrowded and violent, and how government immigration controls are outsourced to militias, where they detain migrants en masse.

      https://www.youtube.com/watch?v=h3f380cYlPM

    • Die Externalisierung der humanitären Grenze. Das Beispiel der ‚Unterstützung freiwilliger Rückkehr‘ durch die IOM in Marokko

      En prenant l’exemple du programme de l’aide au retour volontaire, cet article analyse les pratiques ambivalentes et les significations contradictoires de la gestion de la migration au-delà des frontières extérieures de l’Europe. La reconstitution de la mise en œuvre controversée de ce programme par l’Organisation Internationale pour la Migration (OIM) au Maroc permet de montrer le développement de frontières humanitaires anticipées. Le régime d’aide qui en résulte ne répond pas tant aux besoins des migrant.es vulnérables qu’à ceux de l’OIM elle-même, qui cherche à se positionner comme un acteur crédible méritant d’être subventionné dans le domaine concurrentiel en expansion de la politique migratoire. Dans le même temps, cette gestion de la migration au nom de l’humanitarisme contribue à (re)stabiliser le régime frontalier européen en crise et favorise sa consolidation le long des routes migratoires. Bien que ce programme soit présenté comme une action humanitaire apolitique pour le bien de migrant.es vulnérables, sa mise en œuvre au Maroc est non seulement le résultat, mais aussi l’objet de conflits politiques actuels autour des frontières extérieures de l’Europe.

      http://journals.openedition.org/trajectoires/2372

    • Thousands of migrants return home safely from Libya as part of UN-supported programme

      Since last November, 10,171 migrants have safely returned from Libya, the United Nations migration agency announced Tuesday, crediting the achievement to a scale up of its #Voluntary_Humanitarian_Return (#VHR) programme.


      https://news.un.org/en/story/2018/03/1004782

    • Nigeria–Libyen retour: Ein Flüchtling kehrt zurück

      Für den Traum von Europa hat der Anstreicher Isaac Nigeria verlassen. Nach höllischen Monaten in Libyen gibt er auf und kehrt, von Versprechungen der EU gelockt, in seine Heimat zurück. Wie erlebt er dort seine Ankunft?


      https://nzzas.nzz.ch/gesellschaft/nigeria-libyen-retour-wie-isaac-auszog-um-zurueckzukehren-ld.1415974?reduc
      #paywall

    • Archive 2017, pour compléter le fil de la discussion.
      Reçu avec ce commentaire de @pascaline :

      Le Rwanda dit non aux expulsions, pas non au fait d’accueillir des demandeurs d’asile, c’est pas pareil

      Et c’est en effet une différence importante. Merci @pascaline.

      Rwanda Offers to Host African Migrants Stranded in Libya

      In an unusual gesture that could partly reverse a more familiar northward odyssey toward Europe, Rwanda offered on Thursday to house or help repatriate some of the thousands of African migrants being held in Libya and reportedly auctioned there as slaves.

      A statement from the country’s Foreign Ministry said Rwanda was “horrified” that “African men women and children who were on the road to exile have been held and turned into slaves.”

      “Given Rwanda’s political philosophy and our own history, we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the statement said. The evocation of Rwanda’s history apparently referred to bloodletting in 1994 when more than 800,000 people perished in an ethnically driven genocide.

      “We may not be able to welcome everyone but our door is wide open,” the Foreign Ministry said.

      The statement did not say how many people might be taken in by Rwanda, a small, landlocked country of 12 million in east-central Africa that ranks as one of the continent’s most densely populated.
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      But Moussa Faki Mahamat, the newly appointed head of the African Union, the continent’s biggest representative body, said on Twitter that Rwanda had offered to resettle as many as 30,000 migrants.

      Mr. Mahamat said he was “deeply appreciative” of the offer.

      Libya has in recent years become a leading entrepôt for migrants from Africa seeking passage to Italy in vessels operated by smugglers. The migrants have long been known to live in squalid conditions as they wait to board ramshackle and unseaworthy vessels. Thousands have drowned when the boats sank or capsized. Many others have reached Italy or been rescued on the way.

      Since CNN broadcast footage of bidding and the sale of African migrants in Libya, an international outcry has gathered in volume.

      On Monday, António Guterres, the secretary general of the United Nations, said he was horrified by the images.

      “Slavery has no place in our world, and these actions are among the most egregious abuses of human rights and may amount to crimes against humanity,” Mr. Guterres said in a statement.

      Mr. Guterres said the reported auction of slaves “also reminds us of the need to address migration flows in a comprehensive and humane manner,” including “enhanced international cooperation in cracking down on smugglers and traffickers and protecting the rights of victims.”

      Last weekend, hundreds of protesters gathered outside the Libyan Embassy in Paris chanting, “Put an end to the slavery and concentration camps in Libya.”

      Many of the African migrants in Libya began their journeys in West Africa or the Horn of Africa to escape poverty and upheaval. According to the International Organization for Migration, almost 9,000 migrants have been helped to return to their home countries this year.

      https://www.nytimes.com/2017/11/23/world/africa/rwanda-libya-migrants.html

      –-------------

      Rwanda offers refuge to enslaved Libya migrants
      Rwanda has offered to give refuge to around 30,000 African migrants stuck in Libya often in enslaved conditions.

      It comes in the wake of a video, released by CNN last week, showing men being auctioned off as farm workers.

      “Given our own history... we cannot remain silent when human beings are being mistreated and auctioned off like cattle,” the foreign ministry said.

      Hundreds of thousands of Africans travel through Libya every year as they try to make their way to Europe.

      They are often held by smugglers and forced to work for little or no money.

      During Rwanda’s 1994 genocide, some 800,000 ethnic Tutsis and moderate Hutu were massacred in 100 days while most countries did little to help.

      “Rwanda, like the rest of the world, was horrified by the images of the tragedy currently unfolding in Libya, where African men, women and children who were on the road to exile, have been held and turned into slaves,” the foreign ministry statement said.

      Foreign Minister Louise Mushikiwabo said Rwanda was a small country but it would find space.

      She told the pro-government New Times newspaper that Rwanda was in talks with African Union (AU) Commission to determine how to intervene and resettle them.

      “What I expect and know is that Rwandans will welcome these people. As Rwandans we are sensitive to people who are helpless and have no way of protecting themselves. It is something that is deep in ourselves, we take pride in human beings,” the paper quotes her as saying.

      The minister also said negotiations were also continuing with Israel about accommodating African migrants seeking asylum there.

      Last week, the AU expressed outrage after the footage emerged appearing to show slave markets in Libya.

      Youths from Niger and other sub-Saharan countries were seen being sold to buyers for about $400 (£300) at undisclosed locations in Libya.

      In April, the International Organization for Migration (IOM) said it had gathered evidence of slavery in Libya.

      Smugglers hold migrants for ransom and if their families could not pay, they were sold off at different prices depending on their qualifications, an IOM official in Libya said.

      https://www.bbc.com/news/world-africa-42095629

  • EXCLUSIVE : Senior Saudi figures tortured and beaten in purge | Middle East Eye
    http://www.middleeasteye.net/news/exclusive-senior-figures-tortured-and-beaten-saudi-purge-1489501498

    Some senior figures detained in last Saturday’s purge in Saudi Arabia were beaten and tortured so badly during their arrest or subsequent interrogations that they required hospital treatment, Middle East Eye can reveal.

    People inside the royal court also told MEE that the scale of the crackdown, which has brought new arrests each day, is much bigger than Saudi authorities have admitted, with more than 500 people detained and double that number questioned.

    Members of the royal family, government ministers and business tycoons were caught up in the sudden wave of arrests orchestrated by Crown Prince Mohammed bin Salman, known as MBS, under the banner of an anti-corruption drive.

    Some, but not all, of the top figures arrested were singled out for the most brutal treatment, suffering wounds to the body sustained by classic torture methods. There are no wounds to their faces, so they will show no physical signs of their ordeal when they next appear in public.

    Cela fait de plus en plus penser au roman saoudien mentionné l’autre jour (« Les basses oeuvres » de ’Abduh Khal : https://seenthis.net/messages/642817) avec son narrateur tortionnaire pour "le Maître".

    #prison_dorée #arabie_saoudite

  • Over 1,000 years old, drought resistant and unique - miracle plants in the Namib desert | Science | DW | 02.11.2017
    http://www.dw.com/en/over-1000-years-old-drought-resistant-and-unique-miracle-plants-in-the-namib-desert/a-39952494

    Not as famous as #welwitschia, but biologically impressive nevertheless, is the #nara plant (Acanthosicyos horridus).

    It is a leafless, spiky thicket that grows only in the Namib #Desert. By forgoing leaves, it prevents water loss. Instead, it conducts its photosynthesis directly through its green stems and spines.

    The plant also absorbs moisture from fog directly through its stems.
    “The more time I spend with it, the more it reminds me of an intelligent plant,” says Monja Gerber, who’s doing her master’s thesis on the nara. “It can actually manipulate its environment to better suit itself.”

    Nara plants grow on top of sand dunes in the middle of the desert. The special thing about that, though, is that the sand dunes weren’t there previously. The plant constructed them.

    This is how it works: Nara plants growing on the ground accumulate sand around them, blown in by the wind. The lower part of the plant, which is covered in sand, dies off and provides nutrients for the rest of the plant. New plant parts then grow on top of the old one. The nara plant gradually gains height as a result, accumulating even more sand.

    In this manner, the plants grow up to 3 meters high.

    What really makes the nara so special, though, is its #fruit.

    Female nara plants produce tasty orange-yellow colored melons, which grow as big as ostrich eggs.

    As Monja Gerber puts it: “A melon in the desert is not normal.”

    The fruits are not only a water-rich food source for animals around, but also for humans.

    The #Topnaar people - an ethnic group native to Namibia that lives in the Namib Desert - harvest those melons seasonally.

    They eat the flesh but also sell the seeds, which can be used to produce cosmetic products due to their high omega oil content.

    “The Topnaar people depend on the nara plant as a source of income to sustain their livelihood,” Monja says.

    She’s part of a project team that’s trying to cultivate the nara on a larger scale to help the struggling Topnaar communities.

    Nara cultivation isn’t possible - yet. As soon as you try to establish a germinated nara seedling, it just dies off. Nobody knows why, Monja says.
    Maybe the plant just wants to decide on its own where it wants to grow.

    In any case, desert plants like the welwitschia and nara are highly adjusted to their environment.

    They only grow in certain parts of the Namib desert - and that’s it.

  • Attacks on refugee homes still taking place almost daily: report

    The number of attacks on refugee homes has dropped sharply since the height of the refugee crisis. But so far this year crimes have included arson and the detonation of explosives.


    https://www.thelocal.de/20171106/attacks-on-refugee-homes-still-taking-place-almost-daily-report

    #Allemagne #racisme #xénophobie #extrême_droite #attaques_racistes #réfugiés #anti-réfugiés #migrations #asile #feu #incendie