• Il y a 53 ans, un autre référendum allait conduire à l’indépendance de l’Algérie, proclamée le 5 juillet 1962.

    Lire « Comment les chefs du F.L.N. doivent aborder après leur victoire les problèmes de gouvernement », par Alfred Grosser (octobre 1962)
    http://www.monde-diplomatique.fr/1962/10/GROSSER/24948

    Il est vain de se demander depuis quand il existe une nation algérienne. On constatera simplement que la consistance de la nation s’épaissit, en quelque sorte, dans une opposition commune à un adversaire extérieur. Plus la guerre d’Algérie se prolongeait, plus la réalité d’une unité nationale algérienne devenait certaine. Mais lorsque la paix est revenue, cette unité s’est révélée pas tellement plus assurée que celle de bien des Etats africains contraints de jouer à fond le nationalisme intégrateur contre les particularismes centrifuges. La nécessité d’éviter la désintégration de l’Etat-nation s’imposera à tout gouvernement algérien. Pour y parvenir, il aura vraisemblablement recours à des techniques déjà éprouvées. L’utilisation du parti unique en est une. L’invention d’un danger extérieur en est une autre. Ce danger, on voudra sans doute le déceler plutôt du côté de la France que chez les Etats limitrophes. A cause de leur effet unificateur, les accusations de néo-colonialisme, de volonté d’immixtion dans les affaires algériennes, d’atteintes à l’indépendance, n’auront pas besoin d’être justifiées pour être portées. Mers-El-Kébir et la présence de soldats français en Algérie pourront constituer d’excellents slogans mobilisateurs à l’usage d’une opinion tendant à se fractionner. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/3979 via Le Monde diplomatique