Afrique - LeMonde.fr

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  • « La France doit rompre avec la rhétorique martiale qui prévaut au Sahel »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/21/la-france-doit-rompre-avec-la-rhetorique-martiale-qui-prevaut-au-sahel_52604

    L’outil militaire doit être subordonné à un projet politique réaliste défini par les sociétés sahéliennes. Le même principe devrait conduire à accepter des moratoires sur les frappes ciblées lorsque les Etats sahéliens décident d’ouvrir des canaux de dialogue avec les groupes armés, y compris djihadistes. Une réduction de l’empreinte militaire française dans certains espaces pourrait constituer une mesure de confiance à l’endroit de l’Algérie et d’une partie des populations locales pour qui cette présence sonne comme une provocation. Ceux qui s’en offusqueraient doivent reconnaître que l’approche privilégiée jusqu’ici a, au mieux, ralenti la crise mais ne l’a pas endiguée.

    #françafrique #France_en_Afrique #sahel #G5

  • En Tunisie, même #Ennahda n’ose pas s’attaquer à israel, les pressions ont du être fortes...

    En Tunisie, le débat trop sensible sur la « criminalisation » des relations avec Israël
    Frédéric Bobin, Le Monde, le 20 février 2018
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/20/en-tunisie-le-debat-trop-sensible-sur-la-criminalisation-des-relations-avec-

    La manœuvre dilatoire, orchestrée par les partis de la coalition gouvernementale – Nidaa Tounès (« moderniste ») et Ennahda (« islamiste ») – est dénoncée par Ahmed Seddik, le président du groupe parlementaire du Front populaire (opposition), comme un « recul face aux ingérences des grandes puissances ». Mardi 20 février, la séance plénière de l’ARP était censée débattre du texte. Il n’en a donc rien été puisque son examen a déjà avorté en commission. Selon les députés impliqués dans ce dossier, le débat est bel et bien enterré.

    #Palestine #Tunisie

  • Le Gabon prend le risque de rompre le contrat le liant à Veolia
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/19/l-etat-gabonais-requisitionne-la-filiale-locale-de-veolia_5259105_3212.html

    Des militaires et des policiers sont intervenus sans prévenir, vendredi 16 février, au siège de la Société d’#énergie et d’#eau du #Gabon (SEEG), filiale de #Veolia, à Libreville, et en ont expulsé les dirigeants pour signifier que « l’Etat a mis fin à la #convention de #concession » le liant à cette entreprise, détentrice du #monopole de la #distribution de l’eau et l’#électricité dans le pays. Après cette « #expropriation brutale » et « manu militari », le géant français de l’environnement a annoncé qu’il « examine les conséquences juridiques de cette situation et attend du Gabon qu’il se conforme aux règles de droit et à ses engagements ».

    C’est sans doute une page qui se tourne. Veolia est implanté depuis 1997 au Gabon, où il est l’employeur et l’investisseur français le plus important après le groupe pétrolier Total. Le ministre gabonais de l’énergie et l’eau, Patrick Eyogo, a justifié la rupture du contrat par la nécessité de « préserver la continuité et la qualité du #service_public ». Malgré les critiques récurrentes du gouvernement et des consommateurs, la concession avait pourtant été reconduite pour cinq ans en mars 2017.

    Le Gabon et la multinationale se renvoient la responsabilité dans un dossier politiquement sensible. Les Gabonais ne pleureront pas sur Veolia. Les coupures d’eau et les délestages sur le réseau électrique sont très fréquents. Certains usagers se plaignent de recevoir des factures pour de l’eau qu’ils n’ont pas consommée. Ou d’attendre de longs mois pour obtenir la pose d’un compteur d’eau ou d’électricité. Ils reprochent à Veolia d’avoir sous-investi alors qu’il dégageait de confortables profits de son activité au Gabon.

    le géant français de l’environnement

  • #Ethiopie : le premier ministre a présenté sa démission
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/15/ethiopie-le-premier-ministre-a-presente-sa-demission_5257484_3212.html

    Le premier ministre a déploré dans une allocution télévisée « les troubles et la #crise_politique [qui] ont causé des morts et provoqué des déplacements de population ». « Je considère ma #démission comme inévitable pour permettre de mener les réformes qui établiront une paix durable et la démocratie », a-t-il ajouté.

    En poste depuis 2012, Hailemariam Desalegn avait été adoubé dès 2010 comme le successeur de Meles Zenawi, l’ancien rebelle marxiste qui a régné jusqu’à sa mort sur l’Ethiopie après avoir renversé le dictateur Mengistu Hailé Mariam en 1991.

    En 2015 et 2016, l’Ethiopie a été le théâtre des plus importantes manifestations anti-gouvernementales depuis vingt-cinq ans, et dont la répression avait fait au moins 940 morts, selon la Commission éthiopienne des droits de l’homme, liée au gouvernement. Le calme n’était revenu qu’avec l’instauration d’un #état_d’urgence entre octobre 2016 et août 2017, même si d’occasionnelles manifestations ont encore lieu.

    #dictature

  • Sortie de la France de la NASAN : l’agrobusiness n’est pas le remède contre (...) - CCFD-Terre Solidaire
    https://ccfd-terresolidaire.org/espace-presse/sortie-de-la-france-de-6034

    Lancée en 2012, cette initiative privilégie les intérêts des #multinationales de l’#agrobusiness au détriment du soutien à l’agriculture paysanne. Elle est dénoncée par des centaines d’organisations [1] pour ses impacts négatifs sur la #sécurité_alimentaire et les paysanneries des dix pays africains concernés [2]. L’enjeu du retrait de la France est maintenant de reconnaître que la recette « magique » mêlant partenariats publics privés et réformes législatives pour créer un environnement favorable aux investissements de multinationales, n’est pas la solution pour lutter contre la #faim. Bien au contraire, elle va à l’encontre de l’intérêt des populations locales, elle marginalise les agricultures familiales, pourtant productrices de 70% de l’#alimentation mondiale, au bénéfice de quelques multinationales à qui l’on donne toutes les facilités : financières, fiscales, foncières.
    [...] Ce retrait de la France devrait être pris en compte par les autres partenaires de la NASAN, tels que l’Union Européenne et les Etats africains. L’Allemagne, autre contributeur majeur de la NASAN, doit également annoncer son retrait.

    #bien #nasan

    • La France a annoncé son retrait de la Nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire et la nutrition (Nasan) à l’occasion du Comité interministériel de la coopération internationale et du développement (Cicid), organisé jeudi 8 février à Matignon. Cette initiative, lancée lors du sommet du G8 de Camp David (Etats-Unis) en 2012, affiche pour ambition de faire reculer la faim en Afrique et de « sortir 50 millions de personnes de la pauvreté d’ici 2022 » en drainant des investissements privés dans le secteur agricole grâce à des dispositifs réglementaires attractifs et le soutien des bailleurs étrangers. D’importantes multinationales comme Cargill, Monsanto, Louis Dreyfus, Mars… sont associées à cette coalition dont le secrétariat est officiellement assuré par le Forum économique mondial et l’Union africaine.

      http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/12/pourquoi-la-france-s-est-retiree-de-la-nouvelle-alliance-pour-la-securite-al

    • c’est pas très équitable comme répartition !

      L’étude s’attarde en particulier sur le projet de Bagré, à 200 km au sud-est de le capitale burkinabée, Ouagadougou. « Les mesures prises pour libérer des terres pour les investisseurs à venir ont profondément bouleversé les pratiques de sécurisation et de consommation alimentaire. (…) Lorsque les populations recevront des terres irriguées [le projet prévoit d’aménager 30 000 ha et d’en attribuer 5 000 aux villageois], il leur faudra vivre sans terres pluviales, alors que les cultures pluviales sont la base de vie des ménages. La situation des exploitants familiaux est aujourd’hui très tendue par rapport aux conditions offertes aux agriculteurs entrepreneuriaux, engendrant un fort sentiment d’injustice », écrivent les experts du Cirad.

      #Burkina_Faso

  • Au Maroc, l’interminable procès de la révolte du Rif
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/09/au-maroc-le-hirak-en-proces_5254234_3212.html

    Après plusieurs mois de discussions sur la forme, les audiences sur le fond ont débuté vendredi 26 janvier. L’ambiance est électrique. Aux trois accusés – en liberté provisoire – qui comparaissent ce matin-là, on reproche leurs liens avec Nasser Zefzafi. Pour preuves, des photos sont diffusées sur les rétroprojecteurs. On y voit les jeunes Rifains, tout sourire, aux côtés de Zefzafi ou dans les manifestations. Le ton monte entre une des avocates de la défense et le président du tribunal. Les échanges fusent – et prêtent parfois à sourire : « Ça se voit qu’ils sont proches », « Evidemment, ce sont des amis d’enfance ». Ou encore : « Pourquoi ne pas brandir le drapeau du Maroc ? », « Je n’en avais pas à la maison »…

    #hirak #Rif

  • A Addis-Abeba, le siège de l’Union africaine espionné par Pékin

    Il y a un an, les informaticiens du bâtiment, construit en 2012 par les Chinois, ont découvert que l’intégralité du contenu de ses serveurs était transférée à Shanghaï.

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/26/a-addis-abeba-le-siege-de-l-union-africaine-espionne-par-les-chinois_5247521

    #union_africaine #chinafrique #espionnage #surveillance #Chine #Afrique #UA

  • En #Afrique_du_Sud, vent de panique au #Cap menacé d’être privé d’#eau
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/24/en-afrique-du-sud-vent-de-panique-au-cap-menace-d-etre-prive-d-eau_5246519_3

    Après trois ans de #sécheresse, la pire depuis un siècle, Le Cap, deuxième ville d’Afrique du Sud, pourrait se retrouver sans eau dans les prochaines semaines. Ce sera le « jour zéro ». En novembre 2017, il avait été fixé au 13 mai 2018. Depuis, la situation n’a cessé d’empirer et la mairie a été obligée d’avancer à plusieurs reprises la date fatidique. Elle est désormais programmée au 12 avril.

  • Des magasins H&M vandalisés en Afrique du Sud après une publicité raciste
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/15/des-magasins-h-m-vandalises-en-afrique-du-sud-apres-une-publicite-raciste_52

    « H&M : dites bonjour aux singes les plus cool ! » La pancarte brandie par une manifestante donne le ton. Samedi 13 janvier, des dizaines de militants ont protesté devant la plupart des magasins de l’enseigne suédoise #H&M en #Afrique_du_Sud. Six ont été vandalisés, poussant la chaîne à baisser le rideau dans tout le pays jusqu’à nouvel ordre.

    En cause, une #publicité #raciste montrant un enfant noir portant un sweat vert à capuche avec l’inscription « singe le plus cool de la jungle ». Le 8 janvier, H&M avait annoncé le retrait de cette photo de son site Internet et présenté ses excuses, après le tollé mondial suscité sur les réseaux sociaux.

    #racisme

  • Restitution des biens culturels mal acquis : à qui appartient l’art ?
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2018/01/04/restitution-des-biens-culturels-mal-acquis-a-qui-appartient-l-art_5237626_32

    Afin d’atténuer la restitution pure et simple exigée par certains pays demandeurs, la solution de réplique des œuvres est avancée et envisagée dans la plupart des cas comme une mesure devant contenter les deux parties, le pays conservateur et le pays demandeur. Cependant, reste la question de savoir à qui doivent revenir les œuvres originales.

    De la même manière, les répliques virtuelles sont de plus en plus évoquées. Si cette perspective est largement partagée par les jeunes générations habituées au numérique, de nombreux amateurs d’art pensent qu’il s’agit d’un non-sens, voire d’une offense à la culture artistique que de dématérialiser l’objet d’art. Par ailleurs, le prêt de ces objets de musée à musée est évoqué sans que cette solution ne soit entièrement satisfaisante.

    Il apparaît que le problème de la restitution est inextricable, car il englobe plusieurs domaines, ceux du droit, de la morale, de la politique, de l’histoire, de l’économie, de l’identité, etc. Puisque les concepts peuvent ouvrir la voie à la réflexion et peut-être à une solution, il convient de s’accorder sur la terminologie, la manière dont on peut qualifier les objets « déplacés ».

    Lire aussi : « La restitution des œuvres issues des pillages coloniaux n’est plus un tabou »

    Pillage, spoliation, saisie artistique, confiscation, butin de guerre… les mots ne manquent pas pour désigner, en fonction des contextes, le déplacement indu des œuvres. Remarquant que ces termes sont chargés de revendications idéologiques et politiques, l’historienne française Bénédicte Savoy propose le terme de « translocation patrimoniale ». « A l’origine, “translocation” est un terme de chimie génétique désignant un “échange entre chromosomes provoqué par cassure et réparation”, échange impliquant des mutations », affirme-t-elle.

    Selon l’auteure, ce terme permet d’appréhender les logiques d’appropriation patrimoniale et leurs effets, car il prend en considération trois éléments essentiels de la notion de déplacement : le lieu, la « cassure/réparation » et la transformation. Le premier permet de situer l’œuvre, d’identifier son origine et son lieu d’« exil », de relever sa présence dans un endroit et son absence dans un autre, de lui affecter un emplacement supposé sécurisé ou risqué, de juger de son exposition dans un endroit public ou privé, etc. La notion de « cassure/réparation » entrant dans le processus de translocation permet de prendre en compte les possibles traumatismes. Et enfin, puisque tout déplacement induit un changement intrinsèque et extrinsèque, les transformations que subissent l’objet et son lieu d’accueil sont à considérer.
    Nouvelle géographie culturelle

    La « translocation patrimoniale » invite donc à l’analyse des problèmes relatifs aux déplacements forcés des biens patrimoniaux. De ce fait, on peut considérer que les trois éléments déterminés par Bénédicte Savoy fournissent les moyens d’approcher, voire d’interroger le point de vue de chacune des parties engagées : les détenteurs, les demandeurs et les objets. Par exemple, la réflexion sur le lieu permet aux détenteurs de mettre en avant l’argument, recevable ou non, de la bonne conservation du patrimoine dans un endroit plus qu’un autre. Il s’agit là de la reconnaissance du caractère « déplacé » des œuvres en leur possession.

    Les demandes actuelles de restitution des objets posent plusieurs questions fondamentales qui elles-mêmes interrogent le statut de l’art, surtout dans le contexte actuel de globalisation : à qui appartient l’art ? Assiste-t-on à l’émergence d’une nouvelle géographie culturelle ?

    La circulation des biens culturels participe de la construction de l’humanité. De tout temps, les objets ayant appartenu à des peuples se sont retrouvés chez d’autres pour des raisons diverses. Cependant, la complexité des demandes actuelles de restitution, en raison de la diversité des cas qui ont gouverné leur déplacement, nécessite d’inventer de nouvelles règles non seulement pour lever les principes d’inaliénabilité, d’imprescriptibilité et d’insaisissabilité attachés aux collections muséales mais également pour définir les conditions d’un nouveau partage ou d’une nouvelle circulation des patrimoines.

    Je trouve la terminologie « œuvres déplacées » et « translocation patrimoniale » toute à fait inopérante. Je voie pas comment dans un contexte colonial on peu imaginer des échanges équitables.

  • « En Ethiopie, la question des “nationalités” est devenue explosive »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/29/en-ethiopie-la-question-des-nationalites-est-devenue-explosive_5235571_3212.
    pour archive.. juste que le gouvernement éthiopien à déployer des moyens pour restaurer des sols pour y installer une agroécologie dans la région tigréeenne et qu’ailleurs les #terres y sont réservées (et confisquées) pour des investisseurs de l’agro-industrie

    En #Ethiopie, fédération de neuf régions ethniques, un mécanisme redoutable est enclenché. Son détonateur se trouve en région Somali, dans l’est du pays, où les autorités locales se sont senties assez fortes pour lancer des raids armés dans la région voisine d’Oromia, la plus peuplée du pays, profitant d’une délimitation incertaine de la frontière, tandis que les Oromo vivant en région Somali subissent un nettoyage ethnique.

  • @georgia histoire de donner le change, voici une petite interview de Titiou Lecocq par Maïa Mazaurette (de bons ingrédients, donc).
    http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/liberees-linterview-sexe-de-titiou-lecoq/59015
    Morceaux choisis :

    Notre génération a grandi dans le mythe de l’égalité déjà là ce qui rend insupportable de se découvrir à 35 ans dans le rôle de maîtresse de maison.

    En lisant ce passage, cette évidence m’a un peu sauté aux yeux, concernant l’apparition d’une nouvelle génération féministe et de sa nouvelle génération d’analyses, d’arguments et de revendications.

    le sexe est une pulsion vitale qui arrive toujours à se frayer un chemin en érotisant de nouvelles représentations. On le voit déjà sur la paternité.

    Je trouve ça hyper intéressant de constater que les attributs de la virilité et de la féminité, les clichés érotiques et les objets de désir évoluent vers des représentations (potentiellement) moins nocives, qu’on puisse consciemment orienter voire contrôler ces évolutions, au niveau collectif comme individuel. C’est loin d’être évident, y compris pour certain.e.s militant.e.s féministes que j’ai pu croiser.

    La grève du sexe a souvent été évoquée par les féministes comme un moyen de pression. Mais ça pose problème aussi. D’une certaine manière, le sexe devient une récompense pour les hommes qui font bien. C’est pas top en terme d’égalité.

    Oui, et... cela renforce le cliché selon lequel le sexe serait un « besoin vital » pour les hommes et un « service rendu » pour les femmes.
    Pour autant, la grève du sexe a été utilisée dans des luttes pas forcément féministes à la base : http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/08/28/greve-du-sexe-au-togo-un-procede-deja-teste-avec-plus-ou-moins-de-reussite_1
    Mais on en revient toujours au même problème : c’est un mode d’action qui présuppose que les femmes n’ont de pouvoir politique qu’à travers la pression qu’elles mettent sur leurs maris. C’est triste.

    il est clair que le nombre de rapports sexuels mensuels devient une moyenne qu’on essaie de tenir, comme de bonnes élèves. On se dit même quand notre moyenne est en baisse qu’on va se rattraper (donc faire un effort). Il y a vraiment une charge mentale de la sexualité du couple (ce qui est dingue quand on y pense).

    Oui, c’est dingue... et difficile à croire à la base, que dans un couple traditionnel il repose sur la femme de s’assurer qu’on couche à échéances régulières. Ce n’est en tout cas pas le cliché habituel (je n’ai pas fait d’étude statistique sur le sujet).
    En revanche, cela en dit sans doute sur « pourquoi les femmes en couple couchent ».

    si les femmes se demandaient plus souvent « de quoi ai-je vraiment envie ? » les maisons seraient nettement moins bien rangées

    Et... et ? Serait-ce vraiment si grave ?
    Le patriarcat induit que la valeur d’une femme en tant que personne dépend de la bonne tenue de son foyer. Si on veut abattre le patriarcat, ne faut-il pas remettre en cause cette valeur morale de l’ordre et du rangement (et pas seulement la répartition du travail qui permet d’y répondre) ?
    Je suis curieux de lire le livre de Titiou Lecocq pour voir quelle réponse elle donne à cette question. On se l’arpente ?

    • Première réponse à chaud, sur l’érotisation de nouveaux objets de désirs : dans mon milieu écolo, le père attentif qui porte son bébé en écharpe ou porte-bébé physiologique est au même niveau de sexitude que Brad Pitt au mieux de sa forme (et c’est pas du second degré).
      La suite plus tard, après lecture de tout l’interview et de tes commentaires

    • dans mon milieu écolo, le père attentif qui porte son bébé en écharpe ou porte-bébé physiologique est au même niveau de sexitude que Brad Pitt au mieux de sa forme (et c’est pas du second degré).

      Ca me semble pas nouveau, c’est du même ressort que la survalorisation des hommes qui « aident » leur compagne.

      Le ménage c’est assez convenu de dire que c’est chiant, mais au moins quant tu as fini tu as un peu de satisfaction. Le sexe c’est tellement chargé de contraintes, sachant qu’une femme sur 5 a subit des violences sexuelles avant ses 15 ans ce qui laisse des traumatismes important chez beaucoup d’entre elles, que la plus part des jeunes femmes prennent une contraception qui limite leur libido, que le principale agresseur sexuel (statistiquement) des femmes c’est leur conjoint, que l’imaginaire sexuel est envahie de représentations pornographiques gravement inégalitaires et humiliantes pour les femmes, et qu’en plus tu risque une grossesse qui va faire explosé la charge mentale, les corvées, contraintes et injonctions, qui a de fortes chances de limité ta carrière pro et affecté souvent ta santé. Sachant tout ca je me demande comment il est possible de parler de sexualité hétéro de manière positive, enviable du point de vue féministe. J’ai l’impression que l’obligation de l’expression d’une sexualité épanouie et heureuse est bien plus forte que celle d’avoir une maison rangée et propre.

      Sur le fait que la sexualité peut ne pas être un rapport de domination ou que la domination dans le sexualité ne serais pas comparable à celle du couple dans les autres domaine de leur existence je suis aussi assez septique. Pendant longtemps je me disait que l’idée que la pénétration était liée à la domination à cause (ou depuis) la culture Grecque antique (ou de la bible). Mais ce comportement de domination par la pénétration sexuel on le trouve chez beaucoup de mammifères y compris chez des femelles dominantes. Les hyènes par exemple pratiquent beaucoup et j’ai le souvenir de la chienne d’un ami qui était très dominante et qui cherchait toujours la moindre occasion de monter sur les gens. C’est possible que ce soit un comportement acquis. Quand une hyène ou une chienne prennent la position dite « active » elles ne se reproduisent pas, elles utilisent la sexualité à une autre fin, celle de la hiérarchisation de leur groupe. J’ai l’impression que chez les sapiens sapiens le conditionnement des femmes à ne pas être dominantes sexuellement est très fort, (bien plus que chez les Hyènes et les chiennes en tout cas). Il y a peu j’étais tombé sur une discutions au sujet du BDSM et des difficultés extrêmes que les hommes hétéros soumis rencontraient pour trouvé des femmes dominantes. La rareté des femmes dominantes sexuellement contraindrait ces hommes à les trouvé dans la prostitution. C’est pas une info fiable, mais j’ai quant même jamais eu l’occasion de rencontré des femmes hétéro qui se revendiquent de pratiques de domination sexuelles avec leur conjoint.

      Si les pratiques de domination-soumission dans la sexualité humaine ne sont pas symétriques à ceux de la société patriarcale (ce dont je doute) alors il y a pas de raison à ce que les hommes ne soient pas autant pénétrés par les femmes que l’inverse. Et je pense que c’est là qu’il y a des choses à faire bouger. C’est pas une grève du sexe qu’il faudra, c’est une grève de la pénétration des femmes. On peu brûler la serpillière mais le mieux c’est de l’échanger contre un gode ceinture. On peu faire des formations à l’autodéfense féministe, mais ca serait pas mal d’avoir aussi des ateliers dominatrices pour les femmes hétéros et soumission pour les hommes hétéros. Car si le sexe c’est si bien et que tout le monde dit qu’ille adore et que sois disant ca ne reproduit pas les hiérarchisations culturelles et sociales, il y a pas de raison a ce que les hommes n’adorent pas être soumis et pénétrés au lieu de contraindre les femmes à cela.

      J’y travail de mon coté avec mes trucs de #mégèrisme et peut être que je ferais un jour des stage de « devenir hyènes » ou de « chiennerie ». Ca me semble aussi lié aux histoires de femmes plus petites que les hommes (Priscille Touraille) et de beauté féminine associé à la faiblesse (cf le blog d’Antisexisme) et donc masculine associé à la force. Je me dit qu’il faudrait érotisé la faiblesse et la petitesse masculine ainsi que la puissance et le contrôle du coté des femmes.

    • @raspa On parlait l’autre jour de la question de l’anticipation (rappel rapide : les femmes anticipent plus que les hommes, parce qu’elles gèrent la logistique, qui demande de l’anticipation) : je me rends compte que ça fait vraiment système avec ce qui est décrit là :

      - Je pense par exemple à la logistique de la sexualité quand tu fais partie des femmes qui s’épilent : la sexualité + sa préparation c’est double de temps ?
      – Exactement. Tu ne vas pas te dire « tiens, j’ai envie de niquer ». Mais « ça fait trop longtemps, donc ce soir il faut qu’on nique. Du coup, il faut que je trouve le temps de m’épiler, je vais aussi me mettre de la crème hydratante pour avoir la peau douce » etc. La capacité des femmes à se rajouter des corvées est incroyable. Alors certes, de temps en temps, se préparer pour une folle nuit de sexe ça peut ajouter à l’excitation, mais il ne faut pas que ça devienne un impératif qui alourdit tout. Je me souviens d’une amie à moi qui avait très envie de coucher avec un homme, l’occasion se présente, c’est parfait, mais elle a finalement dit non parce qu’elle n’était pas épilée et qu’elle avait peur que ça le dégoûte. C’est affreux. Elle a fait passer un impératif « social » avant son envie.

      La logistique que demande la réponse aux impératifs sociaux (rien que pour la sexualité : maintenir la moyenne mensuelle, avoir une sexualité épanouie, se conformer aux canons de beauté, mais aussi gérer sa contraception) est dingue quand on y pense.
      Ça participe de cette stratégie de saturation de l’emploi du temps, dont il est bien difficile de sortir. Mais c’est diablement efficace pour freiner les envies, cf l’exemple décrit là.
      J’avais lu un bouquin sur les journaux intimes de jeunes filles françaises au XIXe. Les stratégies pour les contrôler socialement y étaient super bien décrites, et notamment cette saturation de l’emploi du temps (y compris dans la bourgeoisie où les femmes n’avaient pas de métier/emploi/travail, salarié ou indépendant), qui passait notamment par la saturation des mains. On apprenait aux filles, dès petites, à avoir toujours quelque chose dans les mains : tâches ménagères, broderie... Et comme malheureusement, occuper les mains ne suffit pas toujours à occuper l’esprit (typiquement pour les travaux de couture /broderie : des fois il faut sacrément réfléchir, mais il y a plein de moments où c’est très mécanique, surtout avant la machine à coudre), pour éviter les pensées vagabondes ou les conversations intimes, on faisait la lecture à voix haute (de choses édifiantes, bien sûr).

      - La première conséquence directe de cette surcharge de boulot pour les femmes c’est qu’elles sont fatiguées. Et quand je dis fatiguées, c’est plutôt épuisées. Sachant qu’il n’y a pas d’arrêt de maison comme les arrêts de travail et que même pendant les vacances, on conserve la charge de la maison. C’est un boulot sans fin.

      Ça aussi, c’est un vrai sujet. Avec parfois des réponses incroyables de la part des conjoints « mais repose toi si tu es fatiguée », sans qu’ils en fassent plus, comme si ça allait résoudre magiquement la cuisine, la vaisselle et emmener les enfants au parc. Dans le genre injonction horrible...
      A ce propos, cette conversation Twitter l’autre jour, parfaite illustration de ce que dit Titiou Lecoq : https://twitter.com/MarionCanneval/status/943142885251272704
      Et en forme de révolte, cette chanson d’Anne Sylvestre que j’adore <3 https://www.youtube.com/watch?v=2Ao4jhrMGfY


      Sérieux, une grève des tâches ménagères me semblerait plus pertinente qu’une grêve du sexe, mais plus compliquée à mettre en place (faut bien nourrir ceux et celles qui ne sont pas autonomes : enfants, personnes dépendantes...)

  • « Non-souchiens ou racisé.e.s : la novlangue des dévots de la race », LE MONDE Le 26.12.2017, Sarah-Jane Fouda (chroniqueuse Le Monde Afrique)
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/26/non-souchiens-ou-racise-e-s-la-novlangue-des-devots-de-la-race_5234542_3212.

    Notre chroniqueuse analyse les néologismes forcément réducteurs auxquels recourent les discours racistes ou sur le racisme.

    Finkielkraut, Johnny et les « non-souchiens ». Rokhaya Diallo, le CNNum et les « femmes racisées ». « Blanchité », « blackface »… Où va la langue ? Parle-t-on encore français ? Le français de France, le français du Français, le français français, comme dirait Léon-Gontran Damas, l’un des inventeurs de la négritude ? Plus on prête l’oreille aux polémiques, plus leur vocabulaire convainc que le discours sur le racisme, sur la race et sur les autres tient de la novlangue. Est-ce vraiment un hasard ? Pas vraiment, dans un pays où le racisme et la xénophobie auront été, depuis des années et jusqu’à la dernière présidentielle, bien présents dans les esprits mais étrangement absents des débats politiques.

    Depuis le thème de « l’identité nationale », ce newspeak français gagne du terrain à mesure que reculent le débat et la réflexion sur le racisme. Le racisme, « cette notion aberrante » qu’il convient de supprimer, affirmait récemment encore Michel Lebb, « parce que ça n’existe pas ». Inventer de nouveaux mots, éliminer surtout les mots indésirables, vider ceux qui restent de leur substance, quelle qu’elle soit : ainsi va le nouveau langage.

    Do you newspeak ta race ? Dans sa version perfectionnée, cette langue ne compte que des mots formés à des fins politiques pour imposer l’attitude mentale voulue à la personne qui les emploie. Pas toujours facile à prononcer, ce lexique novlangue se divise en deux classes distinctes, que nous appellerons vocabulaire raciste, ou vocabulaire R, et vocabulaire anti-raciste, ou vocabulaire AR. Notons d’ores et déjà qu’il est difficile, sans une compréhension complète des objectifs personnels et collectifs des dévots de la race, d’employer ces mots correctement.

    Vocabulaire R : tout « Blanc » n’est pas « souchien »

    Les mots R sont formés de mots dérivés ou de mots composés, soudés ensemble, signifiants dans un couple d’opposés. Par exemple, le mot « souchien » signifie avant tout « non-souchien ». Nous comprendrons « Français de souche », à la condition d’exclure de ce groupe les personnes d’ascendance maghrébine, d’Afrique subsaharienne ou d’Asie. « Non-souchien » s’entendra aussi comme « les quartiers », « les banlieues » – entendez par là ceux qui y vivent, sachant que son contraire serait « la campagne », « la ruralité », par extension « le terroir » et ses habitants. Dans une autre acception, « souchien » s’emploiera comme synonyme de « Blanc ». Pour autant, tout « Blanc » ne sera pas « souchien » – songez au plombier polonais. Car, avant tout, est « souchien » celui ou celle qui se revendique comme tel. Ainsi, le terme change de désignation, avec de fines subtilités à peine intelligibles.

    Considérons ainsi cette phrase typique d’un académicien de la novlangue : « Le petit peuple blanc est descendu dans la rue pour dire adieu à Johnny. Il était nombreux et seul. Les non-souchiens brillaient par leur absence. ». Traduction : « Les Noirs, les Arabes et les Asiatiques ont-ils une âme, une âme rock’n’roll ? Wesh, ma gueule, qu’est ce qu’elle a ma gueule ? » Mais ce n’est pas une traduction exacte. Saisir dans son entier le sens de la phrase susmentionnée exige d’avoir une idée claire de ce que signifie « le petit peuple blanc ». De plus, seul un spécialiste de la novlangue appréciera la force du mot « souchien », qui implique une acceptation aveugle de la métaphore, un enthousiasme sans bornes pour l’affect et, enfin, le strict respect d’une règle élémentaire de la grammaire novlangue : « Moi parler français, parce que moi savoir faire des néologismes. »

    Mais la fonction spéciale de certains mots novlangue, comme « souchien », n’est pas tant d’exprimer des idées, des valeurs ou des sentiments, que d’en détruire. Quelques mots-couvertures en englobent d’autres et, en les englobant, les suppriment. Ainsi, tous les mots gravitant autour des concepts de liberté, d’égalité et de fraternité cessent d’exister dans « identité nationale ». En novlangue, la cacophonie domine toute autre considération. Attendu qu’un expert du vocabulaire R doit être capable de répandre des sophismes aussi automatiquement et aussi bruyamment qu’une mitraillette sème des balles, il est important de parler sans réflexion. Aussi, comparé au vocabulaire AR, le vocabulaire R est minuscule. Il s’appauvrit chaque année au lieu de s’enrichir, chaque réduction constituant un gain puisque moins le choix des mots est étendu, moindre est la tentation de réfléchir.

    Vocabulaire AR : le « racisé » revendiqué

    Les mots AR consistent en des termes scientifiques et techniques débarrassés de leurs significations indésirables et dont on prend soin d’oublier le sens premier.

    Prenons pour exemple le terme « racisé.e.s ». A l’origine, un concept sociologique, utile à l’étude du racisme structurel mais qui, une fois entré dans la novlangue ordinaire, brille de sa nouvelle indigence. Des « personnes racisées » aux « racisés », la novlangue substantive le lexique universitaire, essentialisant par là même le mot qui devait non seulement éviter ce piège mais rendre dicible la réalité sociale du racisme.

    De fait, dans sa nouvelle acception, le mot ne renvoie plus au processus de racisation mais réduit la personne à une identité fixe, à « l’être racisé.e ». Autrement dit, on ne se fait pas raciser, on est un ou une racisé.e. Grâce à la novlangue, d’innombrables victimes de discriminations, d’inégalités, de préjugés et de clichés ont ainsi intégré cette nouvelle catégorie homogénéisée et dont le principal avantage consiste à effacer la pluralité des trajectoires sociales. « Le racisé », proche du « non-souchien », lui aussi se dira donc d’abord en revendiquant. Sa place dans le duel « X versus non-X », sa position dans le rapport de forces social et économique, son camp dans la mécanique du racisme – en définitive, son potentiel de mobilisation.

    L’une des fonctions du jargon AR est en effet de masquer l’impuissance à créer le mouvement social autant que l’incapacité à mener des luttes catégorielles. Le vocabulaire R refuse de changer la société, le vocabulaire AR renonce au changement social. Pendant ce temps, le racisme au quotidien prospère.

    « Newspeak » des bas instincts

    « Vous est-il jamais arrivé de penser, Winston, qu’en l’année 2050 au plus tard, il n’y aura pas un seul être humain vivant capable de comprendre une conversation comme celle que nous tenons maintenant ? », demandait un des personnages de 1984 à Winston Smith, le protagoniste principal de l’œuvre de George Orwell. Nous sommes en 2017, et déjà nous ne comprenons plus rien au discours raciste ou sur le racisme.

    Et pour cause : le but de la novlangue est, d’une part, de fournir un mode d’expression aux idées des dévots de la race, d’autre part de rendre impossible tout autre mode de pensée. Cette langue complexe mais vide, ce newspeak des bas instincts, se destine non à étendre, mais à diminuer le domaine de la pensée en réduisant au minimum le choix des mots, et avec lui les personnes elles-mêmes. Lorsqu’il sera une fois pour toutes adopté, lorsque le français sera définitivement oublié, une idée hérétique sera littéralement impensable, dans la mesure où la pensée dépend des mots. Toute ressemblance avec l’appendice d’Orwell n’est pas fortuite.

    Sarah-Jane Fouda est consultante en communication, spécialiste du discours et de l’argumentation. Elle enseigne la logique informelle à l’Université Paris-III Sorbonne-Nouvelle.

    (en entier = moins de clics et moins de fric pour Le Monde)
    #race #langue

  • RDC : la faim, nouvelle menace pour les rescapés des violences au Kasaï
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/22/rdc-la-faim-nouvelle-menace-pour-les-rescapes-des-violences-au-kasai_5233285

    D’après le PAM, 3 millions de personnes sont en « #insécurité_alimentaire critique » dans les cinq provinces du Grand Kasaï. En octobre, l’urgence a été classée au « niveau 3 », c’est-à-dire celui de l’Irak, de la Syrie et du Yémen. La région avait déjà connu une malnutrition chronique, mais jamais une telle crise – même à la fin des années 2000, au moment de l’épuisement de la filière diamantifère.

    Coutumière, puis politique et sécuritaire, la « #guerre de Kamwina Nsapu » s’est muée en un vaste désastre agricole. « Quand elle a commencé, les champs n’ont pas pu être préparés, explique Alain Piko, de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Les récoltes ont pourri, les semis n’ont pas été faits et le peu de semences ont été consommées ou pillées. »

    #RDC #faim #conflit

  • Enquête sur le mystérieux crash d’un DC-6 suédois

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/21/le-mystere-du-dc-6-suedois_5232751_3212.html

    En 1961, le secrétaire général de l’ONU, le Suédois Dag Hammarskjöld, meurt dans un crash aérien en Zambie. Accident ou attentat ? Cinquante-six ans plus tard, Stockholm veut relancer l’enquête.

    C’est une affaire d’un autre temps, une énigme de plus de cinquante ans : qu’est-il arrivé au DC-6 ­Albertina de la compagnie suédoise Transair, le 18 septembre 1961, en Zambie ? L’appareil, transportant seize passagers, aurait dû atterrir un peu après minuit à Ndola, une petite ville du nord du pays, mais il n’est jamais parvenu à destination. A 3 heures du matin, le ­directeur de l’aéroport a fini par éteindre les lumières de la piste d’atterrissage puis il est parti se coucher. Etrangement, il a fallu attendre 7 heures pour que les recherches soient lancées. Les secours ne sont arrivés sur les lieux du crash, à 18 km de là, qu’un peu après 15 heures. A côté de la carcasse de l’avion ­gisait le corps d’une personnalité majeure de la diplomatie mondiale : Dag Hammarskjöld, secrétaire général des Nations unies depuis 1953.

    De fait, l’hypothèse d’un attentat contre Dag Hammarskjöld a été évoquée dès l’automne 1961. « Il était sur le point d’accomplir quelque chose quand ils l’ont tué », lâchel’ex-président des Etats-Unis, Harry Truman, à des journalistes, le lendemain du drame.

    Des charbonniers zambiens, qui furent les premiers à donner l’alerte le 18 au matin, ainsi que Mama Chibesa Kankasa, figure de la lutte pour l’indépendance en Zambie, assurent avoir aperçu plusieurs avions dans le ciel cette nuit-là : l’Albertina, mais aussi un ou deux appareils plus petits. Ils se souviennent également d’un éclair frappant le DC-6 peu avant qu’il ne s’écrase. Ces descriptions concordent avec le récit du seul survivant : le sergent Harold Julien, un Américain, chef de la sécurité de l’ONU. Avant de mourir à l’hôpital six jours plus tard, il aurait évoqué, selon son infirmière, une « explosion » à bord.

  • Disparition de #Gilbert_Meynier, « passeur » de l’histoire algérienne
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/19/disparition-de-gilbert-meynier-passeur-de-l-histoire-algerienne_5231942_3212

    L’une des premières rencontres de Gilbert Meynier avec l’#Algérie date de 1961, lorsqu’il organise avec les étudiants de l’Unef une manifestation de soutien à l’indépendance. Il compte parmi ses professeurs l’historien Pierre Vidal-Naquet, très engagé contre la guerre d’Algérie et dans la dénonciation de la torture. En 1962, à l’indépendance du pays, il fait partie de ces « #pieds_rouges » venus aider à construire l’Algérie nouvelle. Il sera volontaire pour une campagne d’alphabétisation pendant plusieurs mois près d’Alger. Il reviendra en Algérie quelques années plus tard, pour enseigner au lycée français d’Oran (1967-1968) puis à l’université de Constantine (1967-1970).

  • أنباء شِبه مُؤكّدة عن احتجازِ السعوديّة لرَجل الأعمال صبيح المصري الذي يَحمل جنسيّتها.. ورجل أعمال مُقرّب مِنه يروي لـ”رأي اليوم” قِصّة مُغادرَتِه إلى الرياض رَغم التّحذيرات.. ودِفاعه عن نَفسه في مُواجهة التّهم بالفَساد | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=795806

    Un nouveau pensionnaire de marque dans la #prison_dorée du Ritz-Carlton de Riyad. Subayh al-Masri, jordanien d’origine palestinienne, grand banquier pour l’Arab Bank et très connu dans la région pour son engagement caritatif. Il avait été prévenu des risques de se rendre en Arabie saoudite, et il avait envoyé son fils aux nouvelles. Celui-ci était revenu sans problème, et le père croyait (naïvement) qu’il n’encourrait aucun risque puisqu’il n’avait rien à se reprocher. Depuis 48 heures, sa famille est sans nouvelles.

    Ca n’a rien à voir mais les Saoudiens et les Emiriens viennent de "contribuer" au G5Sahel pour 100 millions de dollars. http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/13/l-arabie-saoudite-apporte-85-millions-d-euros-a-la-force-antidjihadiste-au-s
    Alors, souhaitons pour M. Al-Masri qu’il ait des amis aussi présents que l’ont été ceux de M. Hariri.

    • Al-Masri est le président du CA de l’Arab Bank, une des plus grosses banques de la région, tendance « nationaliste » (si !) Pour certains, c’est la Palestine, et la Jordanie, qui sont visées par cette arrestation qui doit ravir les Israéliens. M. Al-Masri a également la citoyenneté saoudienne (un « cadeau » dont bénéficient nombre de très très riches.) http://www.raialyoum.com/?p=796185

  • « Comme Michel Leeb, les racistes non racistes refusent de comprendre ce qu’est le racisme »
    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/12/13/comme-michel-leeb-les-racistes-non-racistes-refusent-de-comprendre-ce-qu-est

    Le raciste non raciste a deux ou trois arguments qu’il répète à l’envi : « Je ne suis pas raciste, ma meilleure amie est noire (ou arabe) », « On ne peut plus rire de rien », « Mais ça fait rire des Noirs ! (des Arabes, des gays, des femmes…) ».


    Le raciste non raciste pense que des éléments de sa vie personnelle, la couleur de peau de quelques-uns de ses amis, ses voyages dans des pays où vivent des Noirs ou des Arabes, sa nièce ou sa belle-sœur noire ou maghrébine, ou même un chèque donné à une association antiraciste, sont des preuves qu’il aime tout le monde, ne fait pas de différence et n’est PAS raciste ! Il se sent mortifié d’être pris pour un raciste. Il proteste, gronde. Les racistes ? Ce sont les énervés qui frappent, insultent, pas ceux qui font des blagues !

    Michel Leeb est un raciste non raciste. Reprenant dans son dernier spectacle son sketch « L’Africain », il s’étonne qu’on puisse le trouver raciste. Il apporte la preuve de son innocence : il a joué le sketch devant des publics africains et ces derniers lui auraient simplement fait des remarques sur l’origine de son « accent africain ».

    Il révèle la même ignorance crasse que ces Français qui pensent que les Africains parlent africain et ont le même accent alors que le continent compte 54 pays et des milliers de langues. Bien que ce soit lui faire trop d’honneur de repérer les preuves de son ignorance, arrêtons-nous sur la plus extraordinaire, lorsqu’il évoque l’origine du blues, du jazz, du gospel. Selon Michel Leeb, « l’Africain part des tribus africaines qui étaient prises par les Américains à l’époque comme des esclaves et là, ils ont créé leur monde à eux ».

    Je savais pas que Michel Leeb bougeait encore...
    #racisme #humour #cocoricouille

    • Il révèle la même ignorance crasse que ces Français qui pensent que les Africains parlent africain et ont le même accent alors que le continent compte 54 pays et des milliers de langues. Bien que ce soit lui faire trop d’honneur de repérer les preuves de son ignorance, arrêtons-nous sur la plus extraordinaire, lorsqu’il évoque l’origine du blues, du jazz, du gospel. Selon Michel Leeb, « l’Africain part des tribus africaines qui étaient prises par les Américains à l’époque comme des esclaves et là, ils ont créé leur monde à eux ».
      La France esclavagiste

      Etre abstrait, « l’Africain » qui vit dans des « tribus », alors que des royaumes et des empires africains existaient avec des représentations diplomatiques et des institutions, une vie sociale, culturelle, religieuse, est « pris » par « les Américains » et non pas capturé, vendu, enfermé dans des baraquements comme ce fut le cas.

      En vérité, la France a été la deuxième puissance de la traite transatlantique, Nantes son premier port de traite. Elle a amplement participé à la déportation d’Africains et à l’état de guerre permanente nécessaire aux razzias. La France possédait de nombreuses colonies esclavagistes, dont Saint-Domingue, qui fournissait à l’Europe la moitié du sucre qu’elle consommait. La France a connu deux abolitions de l’esclavage, car, en 1802, Napoléon Bonaparte, une icône française, l’avait rétabli.

      #esclavage #déni #révisionnisme