« Où sont les Sartre, les Foucault ? », par Philippe Descamps (Le Monde diplomatique, mars 2015)

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  • Costa Gavras appelle Hollande à aider la Grèce
    http://www.lepoint.fr/culture/costa-gavras-appelle-hollande-a-aider-la-grece-06-07-2015-1942818_3.php

    Le cinéaste franco-grec Costa Gavras a appelé lundi le président français François Hollande à « faire tout ce qui est possible » pour aider la Grèce, après la victoire écrasante du non au référendum dimanche.

    « Je fais appel au président pour qu’il fasse tout ce qui est possible pour que la Grèce sorte de cette tragédie. Seule la France peut le faire, et seul le président, parce que les Grecs font confiance à la France », a déclaré à l’AFP le cinéaste de 82 ans, qui a quitté la Grèce à 18 ans pour étudier en France.

    Il a indiqué qu’il « comptait même écrire au président pour lui dire par écrit personnellement ».

    « Je sais qu’il peut faire quelque chose. Il a déjà fait des gestes qui m’ont paru très positifs, très importants. Maintenant c’est le moment de continuer, parce que d’une certaine manière en votant non, les Grecs se sont tournés aussi vers lui », a-t-il ajouté, jugeant que « dans un sens, la France est le seul espoir pour la Grèce, quand on voit les positions que prennent tous les autres ».

    « J’espère aussi que (le Premier ministre grec Alexis) Tsipras fera les concessions nécessaires, parce qu’elles doivent se faire des deux côtés pour que ça se termine le mieux possible », a-t-il dit.

    Pour lui, « la Grèce ne peut pas rester hors de l’euro, hors de l’Europe » car « ce serait une tragédie non seulement économique, mais aussi humaine ».

    Le président français, qui depuis le début de la crise s’est posé en facilitateur entre Athènes et le camp des durs en Europe, doit s’entretenir lundi à Paris avec la chancelière allemande Angela Merkel au lendemain du non massif des Grecs au plan des créanciers, avant un sommet de la zone euro sur la Grèce mardi à Bruxelles.

    Costa-Gavras avait estimé la semaine dernière que le Premier ministre grec avait « raison » de faire un référendum dimanche sur les propositions des créanciers du pays, tout en se refusant à dire s’il soutenait l’appel d’Alexis Tsipras à voter non.

    Après le coup d’Etat du 21 avril 1967 en Grèce, « Z » de Costa-Gavras était devenu l’emblème de la solidarité internationale. Lire Philippe « Où sont les Sartre, les Foucault ? » (mars 2015)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2015/03/DESCAMPS/52739

    « Où sont les Sartre, les Foucault capables de mobiliser les consciences aujourd’hui ? Chacun vient à la télévision vendre son truc », se désespère Costa-Gavras. Mais en rencontrant M. Alexis Tsipras en mai dernier, le cinéaste a repris goût à la politique : « Il a voulu me voir quand il est venu à Paris. Nous avons passé une soirée ensemble dans un restaurant grec. Son programme pour la culture est le fruit d’une réflexion profonde, il propose quelque chose d’important et de différent. Or chacun sait qu’il faut changer la Grèce. Je n’ai jamais pris position pour un parti depuis l’élection d’Andréas Papandréou en 1981. Mais, après le discours de Tsipras lors de la dissolution du Parlement, je lui ai envoyé un texto pour lui dire : “J’espère que vous allez gagner.” »

    La victoire électorale de Syriza évoque chez Costa-Gavras le souvenir inquiet du Chili de Salvador Allende, où il tourna Etat de siège en 1972, et dont il raconta la tragédie à travers Missing, en 1982 : « Je pense que l’on fera tout pour empêcher Tsipras de réussir. Cela ne passe plus par les armes comme au Chili ; la violence est économique. Ils vont s’employer à le casser. Le laisser réussir constituerait un mauvais exemple, en Espagne sûrement, en Italie, mais aussi ailleurs… » [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/4080 via Le Monde diplomatique