Charles Wyplosz : « Réduire la dette grecque serait largement indolore »

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  • Charles Wyplosz : « Réduire la #dette grecque serait largement indolore »
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    La sortie de la #Grèce de l’#euro ne serait-elle pas une solution ?

    – Non, le « #Grexit » serait catastrophique. Je n’y croyais pas il y a six mois, mais aujourd’hui on y est presque. Les Grecs ont déjà avalé six ans de dépression, mais ce ne serait rien comparé à une sortie de l’euro. La zone euro après un « Grexit » serait aussi radicalement différente. Les marchés financiers regarderaient différemment les pays en difficulté, sachant que leur appartenance à l’euro n’est pas irréversible. Ce serait une source de fragilité considérable.

    Dans votre analyse, la plupart des erreurs dans ce dossier sont imputables à l’Allemagne. Elle a refusé la réduction de la dette grecque, elle a influencé la BCE pour qu’elle refuse toute discussion à ce sujet, elle a retardé sa politique d’assouplissement monétaire… Comment expliquer que le pays le plus performant d’Europe se soit ainsi enferré dans l’erreur ?

    – Je me pose aussi la question. Comme la Suisse, l’Allemagne a eu la chance d’être positionnée sur les bons créneaux d’exportation, ce qui lui a permis de bien digérer la crise de 2008-2012. Les Allemands ont du prestige. Mais la vision de beaucoup de leurs économistes date d’il y a 100 ans. C’est l’Ordnungspolitik , l’idée que si l’on a de bonnes lois et qu’on les applique, l’économie fonctionne. En Allemagne, cela marche. C’est un principe sain, mais tellement #élémentaire que face à des situations complexes, telles qu’on les vit aujourd’hui, il se révèle totalement inadéquat.