• Sur et sous un dictionnaire biographique et thématique très attendu sur le féminisme en France (196 auteur.es, 458 notices). Des réponses aux questions que vous vous posez #féminisme #biographie #histoire

    https://sms.hypotheses.org/18874

    Qu’est-ce que le féminisme au juste ? Quelle est l’histoire du mouvement féministe en France ? Où, comment et dans quelles conditions son historiographie s’est-elle construite ? C’est à ces questions, mais aussi à bien d’autres, que le Dictionnaire des féministes. France, XVIII-XXI siècle, souhaite répondre.

    Ce dictionnaire à la fois biographique et thématique, par ailleurs très attendu, est le premier du genre en France. Il répond à un besoin de légitimation du féminisme et de son histoire. En plaçant en son cœur l’objectif de cartographier les différents espaces géographiques et temporels, les acteurs et actrices, ainsi que les différents courants qui ont fait et font le féminisme, il apporte au domaine la reconnaissance qui lui fait encore défaut malgré presque un demi-siècle de réalisations militantes, institutionnelles et académiques (...)

  • Philippe Ariès : (re)découvrez une œuvre majeure (traduite en 30 langues) sur l’homme devant la mort, la vie privée, le sentiment affectif dans la famille, l’enfance… #histoire #shs #famille #enfance

    https://sms.hypotheses.org/19899
    Traduit dans une trentaine de langues, Philippe Ariès (1914-1984) est l’auteur d’une œuvre majeure autour de thèmes aussi essentiels que le rapport à la vie dans l’histoire des populations françaises, le sentiment affectif dans la famille d’Ancien régime, l’homme devant la mort, la vie privée, l’ego-histoire et l’historiographie. L’originalité de son œuvre puise dans la singularité d’un parcours politique et intellectuel de l’Action française à l’École des hautes études en sciences sociales où il s’impose comme une figure de la « Nouvelle Histoire ».

    De façon paradoxale, c’est sa culture traditionaliste qui lui permet de cheminer vers une histoire des mentalités et vers une modernité qui surprend Michel Foucault, lorsque celui-ci écrit dans le Nouvel Observateur, le 17 février 1984, au moment de sa mort : « Une certaine manière de voir et d’aimer sa tradition avait fait découvrir à ce traditionaliste une autre histoire ». Un autre paradoxe de Philippe Ariès est d’avoir rédigé l’essentiel de son œuvre en dehors de l’Université, en « historien du dimanche », pour reprendre le titre de son livre-entretien avec Michel Winock (...)

  • Le musée relève de la culture et du patrimoine. La marque appartient au champ du commerce. Bien qu’improbable, leur rencontre a pourtant eu lieu… #culture #patrimoine #musée #commerce

    https://sms.hypotheses.org/12936

    Le musée et la marque répondent à deux anciennes préoccupations des sociétés relevant de deux mondes différents et de deux philosophies difficilement compatibles, la culture pour l’un, le commerce pour l’autre.

    Le musée est structuré autour de ses collections et de ses missions premières : conserver et montrer. Des dispositifs juridiques de droit public organisent cette logique d’intérêt général, notamment autour de mesures interdisant la vente des objets composant les collections publiques (principe d’inaliénabilité). Par ailleurs, en France, le musée est porteur d’une identité forte forgée par l’histoire, en particulier en raison de son origine révolutionnaire et de valeurs puissantes traduites en termes de service public, au premier rang desquelles on peut pointer l’universalisme qui se traduit entre autres par l’accès de tous aux objets conservés et montrés. De sorte qu’il est longtemps resté éloigné des considérations économiques et financières pour relever du seul domaine des institutions sans but lucratif (...)

  • En 1789, les femmes ont été actrices. Mais elles ont souvent été dévalorisées par les institutions détentrices du pouvoir #histoire #genre #femmes #révolution

    https://sms.hypotheses.org/24933

    Saviez-vous que les femmes aussi ont eu leur rôle à jouer lors de la Révolution française de 1789 ? Voulant s’impliquer dans la vie politique du XVIIIe siècle, elles ont été actrices de la Révolution française et objets de propagande, à la fois valorisées et décrédibilisées par les institutions détentrices du pouvoir. Pour le comprendre, il faut analyser ce phénomène par le prisme de l’histoire des représentations. On peut ainsi révéler les liens qu’entretiennent les acteurs sociaux, les institutions religieuses et politiques avec le peuple. Ils mettent en évidence la faible représentation des femmes dans l’espace politique, plus durable en France que dans d’autres États européens.

    Sous l’Ancien Régime, les femmes apparaissent peu dans l’espace public. Comme cela semble naturel et prescrit par la loi divine, elles sont écartées des fonctions sociales assurant le pouvoir. Elles n’ont, officiellement, aucune place en politique et très peu dans l’administration publique, si ce n’est par l’intermédiaire d’œuvres religieuses. De ce point de vue, cette situation d’exclusion est plus prononcée en France que dans la plupart des autres royaumes européens à cause de la loi salique (...)

  • Pourquoi François 1er a-t-il guerroyé en Italie ? Avec quelles conséquences ? #histoire #podcast #Italie #guerre

    https://sms.hypotheses.org/24927

    Qu’est donc allé faire le roi François Ier en Italie, cet espace complexe et polymorphe ? En voulant faire valoir les droits à son héritage, il a perpétué la politique de son prédécesseur, et transformé la péninsule italienne en espace de conflit entre les Valois et les Habsbourg. La politique française a alors évolué au rythme des défaites militaires successives de l’armée royale. Elles ont obligé le roi de France a toujours réinventer une nouvelle forme de politique avec l’espace politique italien.

    Étudier la politique italienne de François Ier (1515-1546), c’est aller au-delà de l’idée que les guerres d’Italie seraient marquées par l’importation de la Renaissance italienne en France. C’est aussi s’interroger sur le processus de rapprochement entre deux espaces aussi proches qu’éloignés du fait de traditions politiques et juridiques très différentes (...)

  • Quand l’Université rend hommage à "ses" morts qui "le méritent"... Les nécrologies d’universitaires : carnet noir mondain ? Expression d’une sociabilité professionnelle ? Reproduction d’un entre-soi ? #université #mémoire #mort #professions

    https://sms.hypotheses.org/24922

    L’Université rend régulièrement hommage à ses disparus qui « le méritent » et qui lui « font honneur ». L’hommage revêt diverses formes : attribution du nom du défunt à une institution académique (université, institut, laboratoire), un local (salle des thèses, amphithéâtre, bibliothèque), un grand équipement (télescope, coupole astronomique), un prix scientifique. Il prend aussi celle d’ouvrages, de manifestations spécifiques (journées d’études, colloques, commémorations…) et bien entendu, de nécrologies.

    Les nécrologies sont des textes d’hommage oraux ou écrits, de taille et de nature variables, rendus publics après le décès : articles et notices nécrologiques, communiqués de presse, éloges funèbres… Elles ont souvent été étudiées en tant que genre littéraire ou rédactionnel, ou encore sous l’angle de la rhétorique. On peut aussi les analyser comme des gestes mémoriels ainsi que des révélateurs de pratiques sociales, de discours, de valeurs et de comportements renvoyant à la nature d’un monde social particulier, l’Université (...)

  • La place et le rôle de l’injure à la Sorbonne aux XIVe et XVe siècles. Ou de la sociabilité dans le monde universitaire... #histoire #université #médiéval

    https://sms.hypotheses.org/24971

    Aux XIVe et XVème siècles, les universitaires bénéficient de nombreux privilèges. Ils leur permettent d’éprouver un fort sentiment d’appartenance à l’université et au statut d’exception qui est le sien dans la société médiévale. Écoliers et maîtres, au caractère volontiers querelleur, génèrent ainsi une certaine jalousie. Toute remise en cause de leur statut peut alors provoquer de graves conflits et de nombreuses violences.

    Pour en rendre compte, Vsevolod Ioffé étudie la place qu’occupait l’injure et ses différentes formes dans le monde universitaire parisien. Il mobilise pour cela un large corpus, comprenant notamment les registres civils et criminels du Parlement de Paris, la liste des plaintes universitaires aux autorités laïques et ecclésiastiques ainsi que les Livres des Procureurs des différentes nations universitaire composant l’Université de Paris vers 1300–1450. Grâce à ces sources, il obtient un corpus répertoriant à la fois les auteurs et les cibles des offenses, leur nature et la restauration de l’honneur qui est nécessaire pour clore la querelle. L’injure apparaît comme alors comme une parole ou un geste outrageant, souvent associée à d’autres termes désignant à la fois la violence physique et l’atteinte à la personne morale (...)

  • Dans les médias, pendant la crise du Covid19, ce sont les hommes qui sont aux avant-postes pour parler santé, politique et économie. Et pourtant... #Covid19 #médias #santé #genre #femmes

    https://sms.hypotheses.org/24909

    Dans les médias comme dans d’autres domaines, la parité hommes/femmes est loin d’être la règle, en dépit des objectifs proclamés. Qu’en est-il en période de crise en général et de crise sanitaire en particulier ? La forte présence numérique des femmes dans le domaine de la santé permet-elle d’inverser la donne ?

    « Les femmes représentent 52% de la population. Elles sont dans l’action mais doivent aussi pouvoir être partie prenante de la réflexion. On ne saurait analyser le monde, même et surtout en période de crise, sans la moitié de celui-ci, ou même avec une moindre participation et représentation des femmes ». Dans ce même communiqué de presse daté du 5 avril 2020, Marlène Schiappa, Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, rappelle en outre que les médias ont « un rôle crucial d’information, ô combien indispensable dans la période de crise que nous traversons ».

    Elle souligne, à juste titre, que les objectifs de parité dans la représentation des hommes et des femmes dans les médias ne doivent pas passer à la trappe pour autant, tout particulièrement s’agissant du domaine de l’expertise (...)

  • La représentation dominante voudrait que les sociétés aient toujours été dominées politiquement par les hommes. Grave erreur… Un petit saut dans l’espace et le temps ? Allons à Timor... #politique #femmes #women #genre #Asie

    https://sms.hypotheses.org/21403

    La place et les droits des femmes dans les sociétés contemporaines sont désormais des sujets mondiaux majeurs. La recherche de l’égalité entre les sexes est un combat très présent dans les sociétés occidentales et concerne les sphères sociale, médicale, professionnelle mais aussi politique. La représentation dominante voudrait que la majorité des sociétés, au nord comme au sud, aient été longtemps dominées politiquement par les hommes. Les luttes vers l’égalité politique seraient dès lors un combat amorcé récemment par les pays du nord. Et si l’étude des sociétés extra européennes nous fournissait des éléments venant remettre en question cette idée ?

    Cette représentation d’une société dominée politiquement par l’homme est biaisée et problématique. D’une part, elle place en effet les nations occidentales en position de donneuses de leçon vis-à-vis des autres autorités politiques, notamment via les programmes de l’ONU. Le risque de rejet par une partie de la population, particulièrement les hommes des pays du sud est grand. Ils peuvent ressentir cela comme une atteinte à la culture locale.

    • Les politiques d’égalités hommes-femmes y sont souvent regardées comme une importation occidentale, favorisée par l’administration transitoire des Nations Unies après le Référendum de 1999. Cependant, cela est faux. En effet, bien que l’unité Gender Affairs Unit ait été prévue initialement sur ce sujet, les administrateurs onusiens n’ont pas cru bon de la créer. Ce sont en réalité les femmes timoraises, réunies en congrès national en 2000, qui se sont battues pour l’obtenir.

      De plus, la République Démocratique de #Timor-Leste fait par ailleurs plutôt figure de « bon élève » sur la scène internationale en 2019, avec plus de 33 % de femmes au Parlement. Elle est ainsi parmi les 15 nations du monde ayant la plus grande proportion de femmes au Parlement, notamment devant le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Australie ou les États-Unis. Cette réalisation est d’autant plus surprenante qu’elle s’est effectuée sans prendre en compte l’histoire ou l’anthropologie.

      Des reines avant l’arrivée des Portugais au XVIe siècle
      Plusieurs raisons sont à l’origine de la complexité de la situation au Timor : la diversité des sociétés réparties en plusieurs dizaines de groupes ethnolinguistiques matrilinéaires et patrilinéaires ; l’évolution des pratiques au cours d’une histoire de 40 000 ans ; l’influence portugaise et le fait que les sources fragmentaires, essentiellement occidentales, ne montrent pas le fonctionnement des sociétés et encore moins le rôle des femmes.

      Ah ah, l’ONU qui arrive sans rien mais c’est localement que sont portées l’#égalité et les #droits_des_femmes.

      #matrilinéarité #anthropologie #genre #Timor #Timor_Leste

      Timor est une île coupée en deux par la colonisation, l’ouest colonisé par les Pays-Bas est en #Indonésie où il fait partie de ces îles de l’est très christianisées, et l’est colonisé par le Portugal puis envahi par l’Indonésie lors de la décolonisation puis indépendant après la Reformasi et la chute du régime de Sukarno.

      Les royaumes n’étaient pas dirigés par un souverain unique, mais par un couple : l’un, représentant le féminin, s’occupait des affaires intérieures et spirituelles ; l’autre, masculin, était en charge des affaires extérieures (souvent appelé Liurai). Tous les deux étaient élus selon un mode qui a été qualifié par un administrateur colonial au milieu du XIXe siècle de « démocratie aristocratique ».

      Il n’y avait toutefois pas de lien entre le sexe de la personne et le genre du pouvoir. Ainsi, une femme pouvait représenter le pouvoir féminin ou masculin, et inversement.

      Les femmes s’avèrent finalement avoir participé régulièrement à l’exercice du pouvoir au sein des royaumes de l’île de Timor jusqu’aux milieu des années 1920.

      Hägerdal H., Kammen D., 2016, « The lost queens of Timor », Niner (Sarah), Women and the Politics of Gender in Post-Conflict Timor-Leste, London and New York : Routledge, pp.17-45.

      Après, les peuples austronésiens ont tous un substrat égalitaire qui a été entamé par l’islam, la colonisation et d’autres encore.

  • Surveiller la société, contrôler les individus à distance grâce à des dispositifs plus ou moins ingénieux ? Des questions pas franchement nouvelles ! #surveillance #technologies #société

    https://sms.hypotheses.org/8549

    La question de la surveillance de la société impliquant le contrôle des individus à partir d’acteurs publics et privés et associant les techniques et les ressources de l’informatique est plus que jamais d’actualité. Le profilage des individus, développé notamment à l’occasion de crises économiques et sociales ou de mutations politiques majeures, fait pénétrer dans la société des moyens de surveillance et des techniques de contrôle utilisant des informations extraites des individus eux-mêmes, mais prélevées à leur insu. De sorte qu’ils perdent tout ou partie de la maîtrise des informations les concernant.

    Mais la surveillance destinée à anticiper les comportements des individus ne date ni d’aujourd’hui, ni même d’hier. Le dernier ouvrage d’Armand Mattelart et André Vitalis offre aux lecteurs un concentré de références historiques, quelquefois oubliées, depuis la surveillance des ouvriers à travers le « livret ouvrier », jusqu’aux techniques contemporaines particulièrement sophistiquées de cyber contrôle et surveillance des populations. Et cela sur la toile de fond d’une société partagée entre l’affirmation d’une pensée libérale promouvant la liberté individuelle et de la nécessité de surveiller les populations potentiellement dangereuses.

  • Les questionnements autour de la proximité sont d’actualité. Quelles sont les perspectives qu’offrent les sciences humaines ? #espace #distance #proximité #shs #géographie

    https://sms.hypotheses.org/19070

    La proximité est désormais reconnue à l’échelle internationale par les chercheurs, les décideurs politiques et les professionnels comme un outil pertinent d’analyse de la dimension territoriale des phénomènes économiques et sociaux. Mais sait-on que cette notion est développée et popularisée par des chercheurs réunis depuis 25 ans dans le groupe « Dynamiques de proximité » ?

    Dès le départ, ce groupe se donne comme perspective centrale d’établir des ponts solides entre l’économie industrielle (recherches sur l’innovation, la production…) et l’économie spatiale et régionale, en considérant qu’un croisement d’approches qui s’ignoraient encore serait fertile. Il s’agit pour ce collectif de chercheurs en sciences sociales d’intégrer le rôle de l’espace dans l’analyse, en le considérant non pas comme obstacle, mais comme une ressource (...)

  • La démocratie athénienne est souvent convoquée pour justifier des réformes politiques. Mais les historiens invitent à la prudence… #Athènes #histoire #antiquité #politique

    https://sms.hypotheses.org/24826

    Classic Athenian democracy (Vth-IVth century) and its citizens are quite often referred to in the current/contemporary media and political spheres. In the context of the current « democratic crisis », it serves to legitimate the demand for a new political practice or for a reform whose goal would be to set up a political system that would enable citizens to play their part and be fully committed, « just like in Athens ».

    And yet, we are twenty-five centuries away from Périclès fellow citizens, which should call for a little more caution. In view of this observation, it may be worthwhile to examine what it was like to be a female and male citizen in ancient Greece and to what extent their actual practices could contribute to enlighten our contemporary debates (...)

  • L’anthropologie expliquée, par des anthropologues, à ceux qui n’y connaissent rien... #SHS #anthropologie #vulgarisation

    https://sms.hypotheses.org/24844

    Qu’est-ce qu’un anthropologue ? Une femme ou un homme à la recherche de sauvages ? Un savant en quête d’exotisme ? Ne serait-ce pas plutôt un chercheur qui enquête sur un terrain et qui étudie des populations ? Un court-métrage d’animation corrige les stéréotypes sur le métier et présente les facettes du travail ethnographique : le terrain, mais aussi la recherche documentaire et bibliographique, l’écriture avant, pendant et après l’enquête à proprement parler, la relation avec ceux auprès de qui l’on conduit son travail.

    Le film a été produit dans le cadre du programme de recherche VISA « Vie Savante », programme visant a réunir un collectif de chercheuses et chercheurs qui s’intéressent à l’évolution de leur discipline et à ce qu’elle fait aux individus qui la pratiquent. Il s’agit pour eux de tenir compte de la diversité des façons de faire de l’anthropologie et de couvrir ainsi les différentes facettes de ces vies savantes : l’anthropologue-muséologue présente une configuration assez différente de l’anthropologue-réalisateur (...)