Les politiques d’égalités hommes-femmes y sont souvent regardées comme une importation occidentale, favorisée par l’administration transitoire des Nations Unies après le Référendum de 1999. Cependant, cela est faux. En effet, bien que l’unité Gender Affairs Unit ait été prévue initialement sur ce sujet, les administrateurs onusiens n’ont pas cru bon de la créer. Ce sont en réalité les femmes timoraises, réunies en congrès national en 2000, qui se sont battues pour l’obtenir.
De plus, la République Démocratique de #Timor-Leste fait par ailleurs plutôt figure de « bon élève » sur la scène internationale en 2019, avec plus de 33 % de femmes au Parlement. Elle est ainsi parmi les 15 nations du monde ayant la plus grande proportion de femmes au Parlement, notamment devant le Royaume-Uni, les Pays-Bas, l’Australie ou les États-Unis. Cette réalisation est d’autant plus surprenante qu’elle s’est effectuée sans prendre en compte l’histoire ou l’anthropologie.
Des reines avant l’arrivée des Portugais au XVIe siècle
Plusieurs raisons sont à l’origine de la complexité de la situation au Timor : la diversité des sociétés réparties en plusieurs dizaines de groupes ethnolinguistiques matrilinéaires et patrilinéaires ; l’évolution des pratiques au cours d’une histoire de 40 000 ans ; l’influence portugaise et le fait que les sources fragmentaires, essentiellement occidentales, ne montrent pas le fonctionnement des sociétés et encore moins le rôle des femmes.
Ah ah, l’ONU qui arrive sans rien mais c’est localement que sont portées l’#égalité et les #droits_des_femmes.
#matrilinéarité #anthropologie #genre #Timor #Timor_Leste
Timor est une île coupée en deux par la colonisation, l’ouest colonisé par les Pays-Bas est en #Indonésie où il fait partie de ces îles de l’est très christianisées, et l’est colonisé par le Portugal puis envahi par l’Indonésie lors de la décolonisation puis indépendant après la Reformasi et la chute du régime de Sukarno.
Les royaumes n’étaient pas dirigés par un souverain unique, mais par un couple : l’un, représentant le féminin, s’occupait des affaires intérieures et spirituelles ; l’autre, masculin, était en charge des affaires extérieures (souvent appelé Liurai). Tous les deux étaient élus selon un mode qui a été qualifié par un administrateur colonial au milieu du XIXe siècle de « démocratie aristocratique ».
Il n’y avait toutefois pas de lien entre le sexe de la personne et le genre du pouvoir. Ainsi, une femme pouvait représenter le pouvoir féminin ou masculin, et inversement.
Les femmes s’avèrent finalement avoir participé régulièrement à l’exercice du pouvoir au sein des royaumes de l’île de Timor jusqu’aux milieu des années 1920.
Hägerdal H., Kammen D., 2016, « The lost queens of Timor », Niner (Sarah), Women and the Politics of Gender in Post-Conflict Timor-Leste, London and New York : Routledge, pp.17-45.
Après, les peuples austronésiens ont tous un substrat égalitaire qui a été entamé par l’islam, la colonisation et d’autres encore.