• Violente altercation entre Salam et Bassil en Conseil des ministres
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    Les ministres savaient que la séance ne serait pas de tout repos mais ne s’attendaient pas à un tel esclandre. Gebran Bassil n’a pas attendu l’ouverture officielle. La voix suffisamment élevée pour couvrir le crépitement des flashes et le brouhaha des conversations de ses collègues, il déclare : « Je voudrais soulever une violation de la Constitution et une atteinte flagrante du Premier ministre aux prérogatives du président de la République. » Tammam Salam le regarde avec stupeur avant de lever la main pour l’empêcher de poursuivre : « Ces propos sont inacceptables. La séance n’a pas été encore ouverte et je ne vous ai pas autorisé à prendre la parole. » Mais Gebran Bassil ne l’entend pas de cette oreille. Poursuivant sur sa lancée, il accuse le chef du gouvernement de « spolier les droits des chrétiens ». Ce dernier l’interrompt de nouveau, en hurlant et en tapant du poing sur la table, pendant que les agents de l’ordre se précipitent pour pousser les photographes vers la sortie. « Si mes propos ne te plaisent pas, tu es libre de faire ce que tu veux... ». Un tonnerre d’applaudissements se fait entendre dans la pièce, ponctué des hurlements du groupe de ministres qui ont volé au secours de Tammam Salam : Mohammad Machnouk, Rachid Derbas, Nabil de Freige, Boutros Harb, Sejaan Azzi, Alain Hakim, Ramzi Jreige, Alice Chaptini et Abdel Mouttaleb Hennaoui. Disons que le langage employé n’était pas habituel. « J’ai le droit de dire ce que je veux, quand je veux. Sur cette table, je suis le président de la République, en l’absence d’un président », martèle Gebran Bassil. Le chef du gouvernement lui lance à la figure : « Baisse ta voix. Pour qui tu te prends ? Sois poli en Conseil des ministres. Tu m’attaques du palais Bustros et tu m’accuses de spolier les prérogatives du président. Cela fait un an et demi que je te supporte toi et ton bloc et que je supporte vos caprices. »