• Ami journaliste, j’ai toujours pensé que l’affinage était une très bonne chose pour le fromage. Mais pas pour les chômeurs.

    Le #mot_laid journalistique du jour, donc : affinage méthodologique. C’est laid, mais que c’est laid.
    http://www.liberation.fr/economie/2015/07/27/le-chomage-officiellement-stable-en-juin_1354735

    Le nombre d’inscrits en catégorie A n’a augmenté que de 1 300 le mois dernier. Mais sans affinage méthodologique, la hausse aurait été de 11 000.

    […]

    Sans cet affinage des chiffres, la hausse du nombre d’inscrits en catégorie A en juin aurait été de 11 000, et de 6 200 en incluant les catégories B et C.

    J’ai fait un tour rapide de quelques dictionnaires en ligne, et j’ai bien l’impression que l’affinage n’est jamais défini comme une méthode de correction statistique :
    http://www.cnrtl.fr/lexicographie/affinage
    @simplicissimus, ça te parle, à toi ?

    • Comme ça, a priori, l’affinage ça me rappelle mes tontons qui se coltinaient tous les jours le brossage, le retournement et le salage d’environ 200 roues de comté dans la fruitière…

      Sinon, c’est un mot qui revient très souvent dans les rapports de groupes de travail, particulièrement quand on leur demande un rapport intermédiaire dont la conclusion annonce fréquemment des résultats affinés dans le rapport définitif.

    • à propos de fromage, Hollande a bien dit qu’il ne se représentera pas si le chiffre du chômage ne baisse pas ?

    • 2015-056 - Demandeurs d’emploi inscrits et offres collectées par Pôle emploi en juin 2015
      http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/etudes-et-recherches,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2015-056-demandeurs-d-emploi,18853.html

      Avertissement
      Les statistiques publiées portent sur les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi un mois donné. Fin juin 2015, on compte ainsi 3 553 500 demandeurs d’emploi en catégorie A et 5 397 400 en catégories A, B, C. Pour analyser les évolutions, il convient d’isoler l’effet des modifications intervenues d’un mois sur l’autre :

      . À compter de juin 2015, Pôle emploi accède à des données administratives plus complètes lui permettant de mieux connaître les demandeurs d’emploi en formation, en service civique ou en contrat aidé dans l’insertion par l’activité économique. Ces informations permettent de mieux classer les demandeurs d’emploi dans la catégorie correspondant à leur situation. Elles se traduisent par un transfert de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C vers les catégories D et E. En leur absence, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A aurait été plus élevé de 10 000 et celui des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C de 24 800. Ces transferts ont également un impact à la hausse sur le nombre de sorties de catégories A, B, C pour reprise d’emploi ou pour entrée en stage.

      . Les particularités de la période d’actualisation du mois de mai 2015 ont eu un impact à la baisse sur le nombre de sorties pour défaut d’actualisation en mai 2015 et, par conséquent, à la hausse sur le nombre de demandeurs d’emploi à la fin mai 2015 (de +28 000 à +38 000 pour les catégories A, B, C dont +6 000 à +10 000 pour la catégorie A). Une partie non quantifiable de cet effet demeure sur le nombre de demandeurs d’emploi inscrits fin juin 2015.

      . Le changement des règles de gestion des radiations administratives à compter de janvier 2013 a modifié la saisonnalité de la série CVS-CJO qui est, depuis, plus heurtée que par le passé. La forte baisse mesurée en juin 2015 doit donc être interprétée avec prudence.

      Intégralité de l’avertissement méthodologique.

      On notera que, comme c’est la règle, le communiqué donne une estimation de l’impact de la modification des règles de comptage.

    • L’inévitable article des Décodeurs du Monde. Essentiellement une lecture commentée de la note méthodologique ci-dessus.

      Au passage, en prime, on apprend l’explication de l’événement inhabituel du mois dernier. http://seenthis.net/messages/384143

      En raison d’un « mois […] particulier, avec peu de jours ouvrés », Pôle emploi avait envoyé trois relances par SMS et message vocal aux demandeurs d’emploi pour leur rappeler d’actualiser leur situation, au lieu d’une seule. « Nous craignions que le taux de personnes qui ne s’actualisent pas soit élevé », a expliqué M. Bassères. Mécaniquement, le contingent des radiés qui sortent des statistiques parce qu’ils oublient d’« actualiser » leur situation auprès de l’agence était plus faible que d’habitude, ce qui a grossi le nombre de chômeurs inscrits, et doublé l’ampleur de la hausse.
      Réprimandé par le ministère du travail, le directeur de Pôle emploi a promis de revenir à « la règle d’une seule relance par SMS, quel que soit le mois », pour éviter de fausser les statistiques d’un mois sur l’autre.

      On remarquera, au passage, que le faible nombre de jours ouvrés du mois de mai est une caractéristique récurrente de ce mois…

      Enfin, vu l’ampleur de la modification de la procédure (3 relances dans le mois au lieu d’une seule) et le fait que le « bug » porte justement sur les radiations administratives, je n’arrive pas à croire que la source de « l’événement inhabituel » n’était pas déjà parfaitement identifiée dès le mois dernier.

  • Pourquoi Audi, BMW et Daimler refusent de se laisser guider par Google
    http://www.liberation.fr/economie/2015/07/23/pourquoi-audi-bmw-et-daimler-refusent-de-se-laisser-guider-par-google_135

    [La #cartographie] est au cœur de cette révolution à venir puisqu’elle sera un des principaux outils qui permettra à la voiture de se situer en temps réel et de suivre un itinéraire programmé par son utilisateur.

    Or les cartes numériques actuelles sont trop sommaires. Il ne suffit pas de connaître les routes, les futures cartes devront aussi indiquer les voies et leur largeur, les trottoirs, les panneaux de signalisation, les dénivelés… Et au centimètre près. Une fois de plus, surprise, #Google est de nouveau sur le pied de guerre. En 2014, il a acheté pour 500 millions de dollars (455 millions d’euros) la société de satellites d’observation Skybox Imaging. L’entreprise dispose actuellement d’un seul satellite en orbite, mais des dizaines pourraient être vite déployés, améliorant sensiblement la qualité et la précision de Google Maps, et apportant des mises à jour très rapides. [...]

    On peut donc sans difficulté imaginer le monde de demain, si la stratégie de Google aboutit : des #voitures autonomes fabriquées par les constructeurs automobiles mais équipées d’une intelligence artificielle élaborée par Google, avec la cartographie Google, un écran Google qui remonte toutes sortes d’informations issues de centres d’intérêt et des données de la voiture. Sans oublier les suggestions d’achat et de déplacements proposées par Google. Car il ne s’agit plus d’amener l’utilisateur sur la page web d’un annonceur, mais directement sur le perron du magasin. Un marché publicitaire d’au moins plusieurs dizaines de milliards de dollars.

    On comprend alors que certains constructeurs — et pas seulement eux — soient contrariés par l’intrusion de Google dans leur monde, et refusent l’idée d’être dépendants d’une entreprise ultra-hégémonique en matière de cartographie et d’usage de cette cartographie.

    De son côté, Uber, dont les projets tendent à se superposer à ceux de google dans le transport automobile et qui n’est visiblement plus dans le coup pour Here, a racheté deCarta il y a quelques mois et les services cartographiques de Microsoft le mois dernier.

    • Sans vouloir faire de l’ironie facile sur les éleveurs FDSEA, je trouve malgré tout d’une profonde tristesse que leur révolte ne remette nullement en question l’#agro-industrie (indissociable de la #grande_distribution qui les pousse à s’endetter avec la complicité des #banques puis qui les sous-paie une fois que la #surproduction a fait chuter les cours) dont ils sont pourtant les premières victimes. Ça m’avait fait la même peine d’entendre Troadec (pourtant loin d’être idiot) défendre le #hors-sol en Bretagne
      http://seenthis.net/messages/210649#message210868

    • Plus généralement j’ai l’impression que les syndiqués FDSEA (je mets à part leur direction qui a d’autres vues et un confort financier sans commune mesure) ne peuvent envisager d’autre mode de production que celui qui prouve pourtant aujourd’hui son échec total. Alors que d’autres leur montrent qu’on peut faire autrement http://seenthis.net/messages/343972 c’est comme s’ils ne pouvaient pas admettre qu’on peut dépasser le XXème siècle et que ça ne veut pas dire retourner au XIXème.

    • En même temps ils ont investi des millions en matériel et en infrastructures, ils peuvent plus reculer. C’est ce qui les met dans la misère (remboursement dette) mais aussi leur patrimoine à léguer et/ou ce qui va les faire vivre à la retraite. Un peu la même situation que les taxis avec leur licence je trouve.

    • J’étais hier soir sur un barrage qui bloquait la voie express près de chez moi. Les éleveurs ont fait un barrage filtrant et contrôlé le contenu des camions frigorifiques. Un sur deux contenait une large part de viande sans mention d’origine ou d’origine étrangère, dont un camion entier de volaille des pays de l’est.
      Moi je ne m’étonne même pas que personne ne remette en cause le système. Mais ça me désole profondément.
      Tout à l’heure, le gouvernement va annoncer des mesures d’urgence mais ça va encore être une série de mesurettes et de rafistolages divers... Mais rien ne sera changé profondément. Jusqu’à la prochaine crise.

    • Je ne sais pas. Trop le nez dans le guidon ? Trop dociles ? Manque d’imagination ? Coincés entre leur malheur et leur rejet a priori de tout ce qui pourrait être alternatif ? Quand j’entends le président de la FDSEA dire « On est au bout d’un système économique mais je ne sais pas ce qu’on peut faire d’autre »... j’ai juste envie de lui parler de toutes les idées que j’ai dans la tête. Ils sont complètement ligotés par le système au point d’être incapables d’envisager autre chose. (Et à mon avis, l’autre chose passerait par du collectif de taille moyenne).

      Sinon, hier, je parlais avec un automobiliste dans un barrage. Il me disait que selon lui, la seule voie possible était celle de la permaculture et d’une agriculture totalement respectueuse des sols, de l’environnement, des humains... Et son commentaire sur la manif’ : « Comme pour les manifestations qui ont lieu à la fermeture des mines, c’est le cri d’agonie du monstre juste avant la fin ».

    • mais quand par exemple ils entendent des gens de la conf qui disent qu’en adaptant leur ferme ils arrivent à faire vivre une personne de plus tout en produisant moins de volumes, ça leur parle pas ?

      Le problème, c’est que pour les élus de la FNSEA, écouter les gens de la conf’... c’est carrément se désavouer soi-même... reconnaître qu’ils ont raison, alors là... Ce n’est même pas envisageable. (C’est très con, si tu veux mon avis.)

  • #Grèce : la fin du rêve européen ? - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/07/15/grece-la-fin-du-reve-europeen_1348326

    1 000 milliards d’euros : c’est le montant annuel de l’évasion fiscale dans la zone euro, organisé par les grandes banques à leur propre profit, à celui des grandes entreprises et de la finance internationale. La dette souveraine grecque s’élève à 320 milliards d’euros. A comparer aux 10 000 milliards d’euros que représente le PIB européen et aux 100 milliards d’euros annuels que les pays des Nations unies doivent trouver tous les ans pour alimenter le Fonds vert pour le climat.

    Plongés dans la soi-disant « crise des dettes souveraines » depuis 2009 (1), les pays européens n’ont pourtant pas l’air de s’inquiéter de cette énorme ponction sur leurs budgets. Peu est fait pour lutter contre l’évasion fiscale, on préfère continuer à pressurer les peuples pour parvenir au sacro-saint équilibre budgétaire prévu par le glacial traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) (2). La question climatique ne semble pas non plus tellement urgente à nos gouvernants qu’ils agiraient enfin (3).

    • Yánis Varoufákis a également affirmé au magazine britannique qu’il avait prévu « un triptyque » d’actions pour répondre à la situation que connait la Grèce aujourd’hui, et notamment à la fermeture des banques, pour éviter une hémorragie de l’épargne : « émettre des IOUs » (phonétiquement « I owe you », « je vous dois », des reconnaissances de dettes en euros) ; « appliquer une décote sur les obligations grecques » détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette, et « prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE ».

      Cela laissait, selon lui, entrevoir une possible sortie de la Grèce de l’euro mais avec la certitude, explique-t-il, qu’il n’y avait de toute façon aucun moyen légal de la pousser dehors. Le tout pour faire peur et obtenir un meilleur accord des créanciers, selon lui. « Mais ce soir-là, regrette-t-il, le gouvernement a décidé que la volonté du peuple, ce "non" retentissant, ne devait pas être le déclencheur de cette approche énergique (...) au contraire cela allait mener à des concessions majeures à l’autre camp ».

    • Enfin Yánis Varoufákis, universitaire de formation, s’en prend à l’absence de débat de fond au sein des instances européennes : « Il y avait un refus pur et simple d’engager des débats économiques. » Et d’assurer que lorsqu’il exposait un argument économique, il était confronté à « des regards vides ».

    • The problem of Greece is not only a tragedy. It is a lie.
      http://johnpilger.com/articles/the-problem-of-greece-is-not-only-a-tragedy-it-is-a-lie

      In 2013, Yanis Varoufakis wrote: “Should we welcome this crisis of European capitalism as an opportunity to replace it with a better system? Or should we be so worried about it as to embark upon a campaign for stabilising capitalism? To me, the answer is clear. Europe’s crisis is far less likely to give birth to a better alternative to capitalism... I bow to the criticism that I have campaigned on an agenda founded on the assumption that the left was, and remains, squarely defeated... Yes, I would love to put forward [a] radical agenda. But, no, I am not prepared to commit the [error of the British Labour Party following Thatcher’s victory]... What good did we achieve in Britain in the early 1980s by promoting an agenda of socialist change that British society scorned while falling headlong into Thatcher’s neoliberal trip? Precisely none. What good will it do today to call for a dismantling of the Eurozone, of the European Union itself...?”

      Varoufakis omits all mention of the Social Democratic Party that split the Labour vote and led to Blairism. In suggesting people in Britain “scorned socialist change” - when they were given no real opportunity to bring about that change - he echoes Blair.

    • la suite :

      The leaders of Syriza are revolutionaries of a kind - but their revolution is the perverse, familiar appropriation of social democratic and parliamentary movements by liberals groomed to comply with neo-liberal drivel and a social engineering whose authentic face is that of Wolfgang Schauble, Germany’s finance minister, an imperial thug. Like the Labour Party in Britain and its equivalents among former social democratic parties such as the Labor Party in Australia, still describing themselves as “liberal” or even “left”, Syriza is the product of an affluent, highly privileged, educated middle class, “schooled in postmodernism”, as Alex Lantier wrote.

      For them, class is the unmentionable, let alone an enduring struggle, regardless of the reality of the lives of most human beings. Syriza’s luminaries are well-groomed; they lead not the resistance that ordinary people crave, as the Greek electorate has so bravely demonstrated, but “better terms” of a venal status quo that corrals and punishes the poor. When merged with “identity politics” and its insidious distractions, the consequence is not resistance, but subservience. “Mainstream” political life in Britain exemplifies this.

      This is not inevitable, a done deal, if we wake up from the long, postmodern coma and reject the myths and deceptions of those who claim to represent us, and fight.

  • Le salaire minimum à 15 dollars fait rage - Libération
    http://www.liberation.fr/economie/2015/07/06/le-salaire-minimum-a-15-dollars-fait-rage_1344546

    Plusieurs grandes villes ont néanmoins voté l’augmentation du salaire minimum à 15 dollars, Los Angeles étant la dernière en date. La deuxième métropole des Etats-Unis est la plus grande ville américaine à avoir fait passer une loi sur le salaire minimum : d’ici à 2020, celui-ci augmentera par paliers jusqu’à 15 dollars. Dès 2016, le salaire minimum de l’Etat de Californie passera à 10 dollars, soit un niveau comparable au Smic français.

    Cette augmentation du salaire minimum, au-dessus du Smic français, peut-elle réduire les inégalités à Los Angeles ? Ou risque-t-on simplement de perdre des emplois pour les moins qualifiés ? Bien qu’il soit toujours difficile de prédire l’avenir, on reste en mesure de s’inspirer du passé. Ainsi, depuis 2004, la ville de San Francisco a déjà augmenté son salaire minimum bien au-dessus du reste de la Californie.

    En 2007, des chercheurs (Arindrajit Dube, Suresh Naidu et Michael Reich) ont justement évalué l’impact de cette augmentation en comparant la ville de San Francisco avec le comté voisin. La restauration est l’un des secteurs les plus affectés par l’augmentation du salaire minimum, car elle tend à employer beaucoup de salariés peu qualifiés, jeunes ou moins jeunes. S’il existe des effets négatifs du salaire minimum sur l’emploi, on s’attend à ce qu’ils soient encore plus prononcés dans la restauration. Or, l’emploi dans les restaurants de San Francisco n’a pas diminué après l’augmentation du salaire minimum. On pourrait aussi craindre que certains restaurants ferment leurs portes à cause d’un coût du travail excessif. Mais, là encore, on ne voit pas d’effet de l’augmentation du salaire minimum sur la fermeture de restaurants à San Francisco. Si elle n’a donc pas eu d’effet sur l’emploi dans la restauration, cette augmentation a bien permis d’accroître les salaires. Parce que les salaires des moins bien payés ont augmenté, le salaire minimum a contribué à réduire les inégalités dans le secteur de la restauration. Avec de meilleurs revenus, les employés sont probablement plus satisfaits au travail, et ainsi la durée moyenne des emplois s’est prolongée dans les fast-foods. Les entreprises n’y perdent alors pas forcément, puisqu’un salaire minimum plus élevé peut consolider la motivation des employés et réduire le coût de remplacement de ceux qui partent.

    Sur la base de l’expérience de San Francisco, on peut affirmer que le salaire minimum à 15 euros à Los Angeles va probablement contribuer à la diminution des inégalités salariales, sans avoir d’effet néfaste sur l’emploi.

    L’absence d’effet négatif du salaire minimum sur l’emploi va à l’encontre de la théorie économique standard d’un marché du travail parfaitement compétitif. Dans une théorie économique alternative, qui reconnaît que le marché du travail n’est pas parfaitement compétitif, le salaire minimum ne fait pas obligatoirement baisser l’emploi. Ceci dit, même dans cette théorie alternative, un salaire minimum suffisamment élevé va finir par diminuer l’emploi en rendant le coût du travail insupportable pour l’entreprise. Ainsi, toute la question est de savoir à quel niveau précisément le salaire minimum dépasse une certaine frontière.

  • Pôle emploi à l’épreuve du chômage de masse / Publications / Publications / Accueil / Cour des Comptes - Cour des comptes
    https://www.ccomptes.fr/Accueil/Publications/Publications/Pole-emploi-a-l-epreuve-du-chomage-de-masse

    La Cour des comptes rend public, le 2 juillet 2015, un rapport thématique consacré à Pôle emploi. Issu de la fusion en 2008 de l’ANPE et des Assédic, Pôle emploi est le plus gros opérateur de l’État, avec 53 000 agents, plus d’un millier d’agences et de points relais, 32 Md€ d’allocations et d’aides versées et 5 Md€ de budget. Entre janvier 2009 et janvier 2015, le nombre de personnes inscrites sur ses listes est passé de 3,9 millions à 6,2 millions, soit + 58 %. Pôle emploi se voit confier des missions exigeantes et connaît des résultats contrastés, avec des coûts croissants. (...)

    3 - Un #contrôle insuffisant de la recherche d’emploi
    La loi du 1er août 2008, adoptée quelques mois après la création de Pôle emploi, prévoit, parmi les droits et obligations des demandeurs d’emploi, que ceux-ci sont tenus « d’accomplir des actes positifs et répétés de recherche d’emploi » (article L 5411-6 du code du travail). En cas de manquement, les sanctions peuvent aller de 15 jours à six mois de #radiation.
    Il n’existe pas, au sein de Pôle emploi, d’organisation particulière pour effectuer le contrôle de la recherche d’emploi : celui-ci fait partie des missions des conseillers qui, en contrepartie de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, doivent s’assurer que ceux-ci s’acquittent de leurs obligations.
    Le défaut de suivi des demandeurs d’emploi dans ce domaine a été mis en évidence par une étude menée en 2013 et 2014 par Pôle emploi. Cette enquête a relevé une #insuffisance_de_recherche_d’emploi dans 8 % à 35 % des cas dans les agences testées35. L’insuffisance de recherche d’emploi ne représentait pourtant en moyenne en 2013 que 2,5 % des cas de radiation, les radiations représentant elles-mêmes 11,5 % des sorties de liste de Pôle emploi. La convention tripartite 2015-2018 indique que Pôle emploi « améliorera sa capacité de contrôle de la recherche d’emploi (...) selon des modalités opérationnelles qui seront précisées courant 2015 ».
    De façon générale, le renoncement à toute norme précise de fréquence des entretiens est dommageable pour le service minimum à offrir aux demandeurs d’emploi. En abandonnant l’application d’une telle norme, Pôle emploi ne se donne pas non plus tous les moyens du contrôle de la recherche d’emploi. (...)

    CFTC L’intensification de l’accompagnement augmente la probabilité de sortir du chômage. Le coût de cette intensification se compense avec les économies d’indemnisation plus courte.

    L’OCDE appelle la France à davantage contrôler ses chômeurs
    http://www.lesechos.fr/economie-france/social/021197548266-locde-appelle-la-france-a-davantage-controler-ses-chomeurs-113

    L’OCDE estime que, en l’état actuel, l’échelle des sanctions pour insuffisance de recherche d’emploi est « inadaptée » et leur mise en oeuvre « très difficile ».
    L’OCDE appelle la France à renforcer le contrôle des chômeurs ainsi qu’à veiller à un meilleur équilibre entre leur protection et les incitations au retour à l’emploi.

    #disponibilité #travail #chômeurs #activation_des_dépenses_passives #précarisation

    • « Un contrôle stigmatisant et criminalisant »
      http://www.humanite.fr/un-controle-stigmatisant-et-criminalisant-579174

      Après les Boers anti-uber, voici les Boers anti-chômeurs : à partir du mois d’août, 200 agents de Pôle Emploi feront la chasse aux chômeurs à temps plein. Le dernier comité central d’entreprise consacré au projet de généralisation du contrôle de la recherche d’emploi s’est bien tenu hier, malgré la mobilisation de militants au petit matin devant le siège de Pôle Emploi. « Les CRS sont venus et nous ont dégagé » témoigne Isabelle Rajao, conseillère Pôle Emploi et militante de Sud ayant répondue présente à l’appel partagé par les mouvements de précaires et chômeurs (AC ! agir ensemble contre le chômage, l’Apeis, le mouvement national des chômeurs et précaires, la coordination des intermittents et précaires d’Île-de-France) et des syndicats (Sud Culture, Sud Emploi, Snu Pôle Emploi). Le CCE a donc fini par s’ouvrir sous haute protection pour pouvoir définitivement entériner la décision du conseil d’administration de Pôle Emploi de redéployer 200 agents à temps plein pour contrôler « tous les demandeurs d’emploi ». (...)
      Associations et syndicats dénoncent un « contrôle stigmatisant et criminalisant » pour les chômeurs. « J’ai reçu un message pour ouvrir un compte sur Pôle Emploi et mettre mon CV en ligne, raconte Christophe, de la coordination des précaires d’Ile-de-France. J’y ai précisé que je cherchais un CDI dans l’édition. Quinze jours après, je recevais un message qui signalait que je n’avais reçu aucune offre et que je devais revoir mes paramètres… » Devra-t-il se chercher un nouveau métier ? Une situation qui pourra désormais être évaluée, voir jugée, par les agents contrôleurs de façon graduée. Avec une première radiation de quinze jours en cas « d’absence d’actes positifs et répétés de recherche d’emploi ». « C’est quoi une recherche inactive d’emploi ? s’offusque Pierre-Edouard Magnan du Mouvement national des chômeurs et précaires. Si une « possible insuffisance de recherche d’emploi » (IRE) est observée, un questionnaire sera envoyé au demandeur d’emploi. « C’est du marketing pour en faire des non-chômeurs, reprend Pierre-Edouard Magnan. On veut berner le demandeur d’emploi. » Parmis les questions posées : un QCM sur différentes fourchettes de nombre de CV envoyés, de candidatures effectuées, si le demandeur a des contraintes géographiques et si oui de quelle nature… Et tout cela sans contact direct avec un conseiller, qui puisse l’aider à répondre, à interpréter les questions. Celui-ci en effet ne sera pas du tout en relation avec le contrôleur. Et cela inquiète aussi les conseillers : « La personne va se retourner contre son conseiller, alerte Jacqueline Balsan du MNCP, puisque le contrôleur n’aura jamais de contact physique avec le chômeur. » D’ailleurs la direction elle-même de Pôle Emploi y a pensé… Dans son document présenté au CCE, elle précise « la sécurité au travail des conseillers en charge du dispositif de contrôle mais plus largement de tous les agents en contact avec le public fera l’objet d’une attention soutenue dans le cadre du projet par des actions de prévention ». Une précision qui ne rassure pas syndicats et associations qui préféreraient un accompagnement à visage humain, une prise en charge plus adaptée et non des processus informatiques démultipliés et la fermeture des accueils au public. Car en effet dès septembre, Pôle Emploi a décidé d’une autre nouveauté : réduire de quinze heures les ouvertures de ces sites au public, libre et gratuit. Les portes ne seront plus ouvertes que vingt heures par semaine.

      Toulouse, Intermittents, chômeurs, précaires contre les contrôles
      http://www.ladepeche.fr/article/2015/07/10/2141294-pole-emploi-intermittents-chomeurs-precaires-contre-les-controles.

      Chômeurs, intermittents du spectacle, précaires ont constitué, hier, un collectif pour dire non à « l’intensification du contrôle de la recherche d’emploi ». Les manifestants se sont rassemblés devant l’agence Pôle emploi occitane à Toulouse pour dénoncer le déploiement de 200 conseillers Pôle emploi pour contrôler les chômeurs sur le plan de la recherche d’un travail.

    • Pôle emploi veut que les chômeurs se contrôlent eux-mêmes : « Le contrôle pousse les chômeurs à accepter des emplois de faible qualité »
      http://www.liberation.fr/economie/2015/07/11/le-controle-pousse-les-chomeurs-a-accepter-des-emplois-de-faible-qualite_

      Sociologue au Centre d’études de l’emploi, Jean-Marie Pillon revient sur la politique de lutte contre la fraude déployée par Pôle emploi. Pointée du doigt par l’OCDE et la Cour des comptes, cette dernière sera renforcée à compter du mois d’août. (...)

      il y a le risque d’une stigmatisation des populations les plus précaires, c’est-à-dire les personnes bénéficiant du Revenu de solidarité active (RSA), de l’Allocation de solidarité spécifique (ASS) ou en fin de droits à l’indemnisation chômage. Parce qu’ils sont plus nombreux, ces allocataires déjà très fragilisés risquent d’être les plus faciles à identifier dès lors qu’ils ne respecteront pas à la lettre les règles relatives à la recherche d’emploi. A l’inverse, les cadres qui sont moins nombreux et organisent leur chômage en utilisant des techniques moins récurrentes seront moins facilement identifiables.