Blog YY | Yannis Youlountas

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  • Tsipras : jusqu’à quand ? – Blog YY
    http://blogyy.net/2016/09/11/tsipras-jusqua-quand

    Elle a utilisé le traitre Tsipras jusqu’à la moelle. La plupart de ses exigences sont passées, dont beaucoup d’énormes concessions que la rue n’aurait jamais accepté d’un gouvernement « de droite ».

    Et maintenant ? La côte de popularité de Tsipras est au plus bas. La supercherie ne marche plus. Les derniers fans s’étiolent ou s’éloignent. Son nom est devenu une insulte pour beaucoup, servant de préfixe à de nombreuses variantes (néologismes en tsi-).

  • S.O.S Thessalonique – Blog YY
    http://blogyy.net/2016/08/04/s-o-s-thessalonique

    S.O.S Thessalonique

    by Yannis Youlountas · 04/08/2016
    solidarité thessalonique image

    (important, à faire tourner svp)

    S.O.S. THESSALONIQUE

    Le mouvement social de Thessalonique et les réfugiés viennent de lancer un appel à la solidarité internationale, pour faire face aux coups violents subis ces jours-ci :
    http://jeluttedoncjesuis.net/spip.php?rubrique16

    Merci de les aider à se relever.

    Y.Y.

    Avec AK Thessalonique, collectif solidaire Anepos, espace social libre Mikropolis, Niki Dimitriadi, Maud Youlountas, Grigoris Tsilimantos.

    PS : si vous êtes actuellement à Thessalonique, diverses actions solidaires sont également prévues sur place, pour essayer de financer le plus urgent, notamment une fête ce soir à l’espace social libre Mikropolis :
    https://www.facebook.com/events/160527524370548

    Rappel des derniers événements à Thessalonique :
    http://blogyy.net/2016/07/27/tsipras-attaque-les-squats-videos
    http://blogyy.net/2016/07/27/riposte-le-siege-de-syriza-thessalonique-occupe
    http://blogyy.net/2016/07/28/syriza-jusquau-bout-de-labject
    http://blogyy.net/2016/07/29/tsipras-la-honte
    http://blogyy.net/2016/07/30/festival-je-lutte-donc-je-suis-a-thessalonique

  • L’autorité du nombre – Blog YY
    http://blogyy.net/2016/06/26/lautorite-du-nombre

    Un jour, nous cesserons de considérer comme un aboutissement un système politique dans lequel une majorité exerce un rapport de domination sur une minorité, au prétexte de quelques pourcentages d’écart…

    #démocratie #anarchie

  • Démonter la dictature de l’émotion :
    Des liens indispensables sur l’instrumentalisation autour de l’hôpital #Necker :

    – alerte immédiate sur la rupture du secret professionnel & de la protection d’un mineur (cible d’un « attentat » 24h auparavant) par Sophie Saint-Geours, professionnelle de la santé :

    Mais on lit du n’imp quoi .Faites les taire SVP #Necker .Meme le corps medical n’a eu connaissance de cet enfant

    source : https://twitter.com/SophieStGeours

    – témoignage lucide d’un parent d’enfant très malade de l’hôpital Necker :

    Des centaines de milliers de personnes défient le gouvernement dans la rue. Une ou deux cassent le double vitrage d’un hôpital. Une ordure tue deux policiers à l’arme blanche. Leur fils de trois ans est en soin à Necker. M. Cazeneuve établi un rapport émotionnel, affectif et psychique entre ces deux séries de faits : le lutte contre la Loi Travail et son gouvernement, le choc produit par la brutalité de ce double meurtre et la situation dramatique de cet enfant. Si les jeunes émeutiers qui ont cassé les vitres de Necker ont été idiots, MM. Valls et Cazeneuve, eux, sont obscènes .

    source : https://lundi.am/Sur-l-instrumentalisation-des-vitres-de-l-hopital-Necker-Un-parent

    – Démontage de l’énorme manipulation médiatique, concernant l’affaire de « la casse de l’hôpital Necker-enfants malades » durant la grande manifestation d’hier par Yannis Youlountas :

    Selon plusieurs témoignages de manifestants, les compagnons et camarades qui se sont progressivement retrouvés aux alentours de l’hôpital Necker ont été piégés par une stratégie policière complètement intentionnelle, un procédé qui n’est pas nouveau.
    /.../
    En effet, c’était l’endroit idéal, car symbolisant l’action de l’État au service des plus vulnérables avec, qui plus est, le petit garçon des policiers assassinés lundi soir par un fanatique religieux parmi les enfants soignés.
    /.../
    En plus, ce procédé allait réussir autre chose : semer le trouble au sein du mouvement social. Au cour de la soirée d’hier, il suffisait d’observer son fil d’actualité : les plus modérés des opposants à la Loi Travail tombaient, les uns après les autres, dans le panneau du « méchant casseur », en partageant les articles fallacieux et en se désolidarisant des insurrectionnalistes auteurs, selon eux, de ce « scandale ».

    source : http://blogyy.net/2016/06/15/machiavelisme-du-pouvoir

    • J’ajoute cette explication plutôt complète de Nantes Révoltée qui a le mauvais goût de ne publier que sur facebook hélas...

      De l’hôpital Necker dans l’offensive spectaculaire marchande
      source : https://www.facebook.com/Nantes.Revoltee/photos/a.336512019718311.70910.294803323889181/1035221733180666/?type=3&theater

      Aujourd’hui, le storytelling policier orchestré par Valls a de nouveau parfaitement fonctionné. Personne, ou presque, ne parle plus du million de manifestants dans les rues de la capitale hier 14 juin. Une mobilisation historique. Personne ne parle non plus de la résistance collective aux offensives policières, des dockers forçant les barrages, des syndicalistes nassés alors qu’il rejoignaient leurs cars, des dizaines de blessés.

      Partout, en « une » des journaux, en boucle sur les écrans, dans la bouche des politiciens : les vitres étoilées d’un hôpital. Jusqu’à l’écœurement. Une fois ce contre-feu allumé, le tourbillon médiatique noie déjà cette journée de lutte gigantesque dans l’insignifiance du flux d’informations.

      Mais que s’est-il réellement passé ? Quelques mises au point.

      1- D’abord, l’hôpital Necker n’a pas été "attaqué", mais certaines de ses vitrines étoilées par deux individus, au beau milieu d’un affrontement confus.

      2- La préfecture de Paris avait déployé son dispositif pour que l’affrontement éclate précisément au niveau de l’hôpital. En prenant en étau le cortège de tête, en empêchant la manifestation d’avancer, et surtout en lançant une série de charges violentes devant le bâtiment. C’est donc au niveau de l’hôpital Necker qu’un point de fixation a été artificiellement créé, et qu’à peu près tout ce qui se trouvait à proximité des lignes policières a été abîmé. Y compris un car de touriste. Et certaines vitrines.

      3- Il était très difficile pour les non-parisiens – autrement dit, une très grande partie du cortège – de deviner depuis le défilé arrivant de la Place d’Italie qu’il s’agissait d’un hôpital. Visuellement, seule une longue baie vitrée grise longeant le boulevard s’offrait à la vue des manifestants - ce qui n’est pas le cas dans le sens inverse de la marche. Nul doute que les quelques égarés pavloviens venus casser du verre – une petite librairie juste à côté à subi le même sort que l’hôpital – n’ont même pas compris ce à quoi ils touchaient.

      4- Quelques centaines de mètres plus haut, Boulevard de Port-Royal, alors que la manifestation venait de s’élancer et que la police semblait décidée d’entrée de jeu à faire monter la tension, des grenades lacrymogènes sont tombées dans la cour d’un hôpital, noyant la cours sous les gaz. Pénalisant à l’évidence bien plus patients et personnels que quelques étoiles sur du verre, préjudice essentiellement esthétique.

      5- Des dizaines de grenades de désencerclement ont été envoyées sur les manifestants juste devant l’hôpital, provoquant de gigantesques détonations, explosant les tympans, faisant bondir les cœurs, lacérant les chairs. La rue a été inondée d’un puissant gaz lacrymogène s’insinuant partout pendant des heures. Si les enfants soignés dans cet hôpital ont été incommodés, c’est probablement plus par l’usage massif de l’arsenal policier que par des coups, aussi idiots soient-ils, sur la baie vitrée du bâtiment.

      6- Derrière cet acte isolé, une opération médiatique et politique obscène. Celles et ceux qui cassent méthodiquement l’hôpital public depuis 30 ans sont les gouvernements successifs. La situation est devenue intenable pour les personnels hospitaliers depuis des années. Des milliers de postes sont supprimés, des milliards économisés sur les dépenses de santé. Les personnels soignants sont par ailleurs régulièrement mobilisés contre la marchandisation de leurs services, et leurs revendications sont ignorées. En ce sens, les gesticulations de la ministre de la santé sont particulièrement ignobles. De même que le parallèle entre manifestation et terrorisme, répété par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Ou que l’instrumentalisation d’enfants gravement malades pour parvenir à imposer une loi largement rejetée.

      La vérité, c’est que le gouvernement ne sait plus quoi faire pour étrangler cette lutte. Il a tout essayé : la violence, les procès expéditifs, les procédures d’exceptions, la propagande médiatique, la transformation de banales actions de blocages en "association de malfaiteurs", l’usure ... Malgré tout cela, ce sont encore des centaines de milliers de personnes qui résistent dans les rues. Le pouvoir en est donc rendu à faire croire que les manifestants attaquent des hôpitaux. Ne les laissons pas faire.

    • Et donc la vidéo originale du « groupe de casseurs prêts à tuer qui vandalisent l’hôpital pour enfants dont l’orphelin de Magnaville » est là : https://www.periscope.tv/w/1YpKkpXeevmGj
      On y voit CLAIREMENT, et seulement, deux gus qui, pour l’un, casse à toute vitesse une série de vitres, et l’autre donne un coup de pied. Une personne arrive et gueule que c’est un hôpital (vu d’où arrivent les gus, ils n’ont pas pu le lire) et la casse arrête directement.
      Le photographe qui passe et que certains ont pris pour un flic

      s’est signalé sur twitter (et j’aime bien ses réponses !)
      https://twitter.com/psterc/status/743115981933977600

      Cette autre video est bigrement intéressante : on y voit ce qui se passe avant l’étoilage des vitres : les flics semblent débordés et passent par petits groupes devant les vitres de #Necker pour se rassembler sous des jets de projectiles, dont certains sont effectivement très impressionnants. A la fin de la séquence, le vidéaste se retourne et on voit toutes les vitres intactes. C’est là : https://youtu.be/uZsp7i--Df0?t=4m54s

      mais en regardant toute la séquence on pige aussi que c’est l’arrêt de la brigade, enfin rassemblée, des flics devant les vitres qui a entrainé un redoublement de caillassage...
      Cependant il faut visionner une deuxième fois, ou même plutôt aller voir un extrait au ralenti pour bien voir un autre passage pour le moins gênant : après qu’un (très gentil ?) photographe ait tendu un objet (perdu ?) à un flic, un autre flic juste derrière balance une grenade en visant un drapeau rouge... et du coup les gens autour qui passaient très calmement. Une énième image démontrant l’ irresponsabilité et la dangerosité totale de ceux qui sont formés pour faire le « métier du maintient de l’ordre » ....
      https://youtu.be/iIg0kb_Sz0I

      Du coup je crois qu’on peut se dire que France TV fait le service minimum avec son semblant de remise en cause par là : http://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/carriere/vie-professionnelle/droit-du-travail/hopital-necker-apres-le-passage-des-casseurs-l-operation-politique-du-g mais ce qui est intéressant, en fait, dans cet article, c’est de se rappeler qui porte la parole de l’hôpital : #Martin_Hirsch !!!
      Dans le communiqué qu’il a donné, il fait une ellipse entrainant l’image que des salles d’opération sont derrière les vitres http://www.aphp.fr/actualite/vandalisme-contre-lhopital-necker mais il ne semble pas prendre ombrage de la révélation de la présence du "petit Mathieu" par #Bernard_Cazeneuve... Il ne s’est visiblement remis ni de son passage au gouvernement, ni du drame #Charlie_Hebdo (non non il n’y a rien d’ironique dans mon propos...)

      Au final reste la sensation troublante que ces videos montrent un moment où la police s’est fait totalement déborder... et de ça, étonnamment, il n’est question nulle part dans les mainstream.
      En fait tout ce bruit médiatique ne cache pas seulement les blessés, dont certains dans un état très préoccupant, ni la masse de manifestant-e-s. Il cache surtout l’esquisse d’une possible victoire . Chose évidemment très flippante pour l’Etat à l’approche de la #manif23juin et en plein #Euro2016...

    • Hop je rajoute l’article des amis de l’Autre Quotidien Nuit & Jour signalé par @monolecte ici http://seenthis.net/messages/500673 :
      La vérité sur l’attaque de l’hôpital Necker, et les conclusions qu’on peut en tirer
      http://www.nuitetjour.xyz/gratuit/2016/6/16/la-vrit-sur-lattaque-de-lhpital-necker-et-les-conclusions-quon-peut-en-t
      N’ayant pas été sur place je me garderai bien d’en tirer les mêmes doutes, mais aussi de les démentir : il y a indéniablement un truc d’espace temps de 16 secondes et deux quidam qui cristallisent l’attention d’un pays entier !

      Aucun soutien de la part de personne autour de lui. C’est clair dans la vidéo. Au contraire, une intervention pour arrêter cela en quelques secondes dès que quelqu’un réalise ce qui se passe.Et aucune résistance ni discussion de la part de l’autre homme, celui qui est venu après coup donner un coup de pied dans la vitre, quand on lui dit que c’est un hôpital pour enfants. Il arrête tout de suite.

      Quant à l’homme à la masse, qui était si déterminé à casser, on ne le voit plus. Il n’est pas là pour continuer ce qu’il a commencé. Son but (sa mission ?) s’arrêtait, semble-t-il, à ébrécher dix vitres en un temps record (dix secondes). Curieux émeutier quand même. On ne peut évidemment exclure qu’il le soit (auquel cas c’est en effet devenu un « professionnel de la casse »...). Mais on ne peut pas exclure non plus qu’il ne le soit pas. En tout cas, cela ne ressemble pas du tout à une scène d’émeute comme on en a vu autour de cassage de vitrines ces trois derniers mois.

      .
      Et il y a aussi le témoignage de l’auteur des vidéo :
      .

      Apres diffusion de cette séquence, je me suis ravisé et mis en ligne la vidéo en entier pour bien avoir le contexte.
      Au niveau du timing, il me semble que la casse à la masse était après ma capture.
      Quand je suis arrivé les très épaisses vitres n’étaient pas brisées.
      Ni après le caillassage, c’est du verre très très résistant(je me suis abrité derrière). Je ne suis pas sûr que les « photographes » étaient des flics, mais on entend bien la femme crier dans le talkie « on capitule » avant de le remettre a son collègue qui le remettra au CRS, juste avant le jet de grenade de désencerclement. J’ai fait des images, mais je ne suis pas capable actuellement d’avoir des éléments de réponses fiables.
      Bien à vous les copains, on lâche rien !"

  • Les misérables – Blog YY
    http://blogyy.net/2016/05/13/les-miserables

    UN SANS-ABRIS DE 18 ANS CONDAMNÉ À DEUX MOIS DE PRISON FERME POUR AVOIR VOLÉ DU RIZ ET DES PÂTES PARCE QU’IL AVAIT FAIM

    Un jeune homme de 18 ans qui s’était introduit dans une maison de Figeac (Lot) pour y voler du riz et des pâtes « par nécessité » a été condamné, hier, à 2 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Cahors. Son avocate parle d’un nouveau chapitre des « Misérables ».

    Le tribunal correctionnel de Cahors a condamné jeudi à 2 mois de prison ferme un jeune homme de 18 ans-et-demi poursuivi pour avoir volé du riz, des pâtes et une boîte de sardines dans une maison de Figeac dans laquelle il s’était introduit, a indiqué son avocate.

    Le jeune homme, qui vit dans la rue et dormait sous une tente, a indiqué à la barre que ce jour de février 2016 il « avait faim » et a indiqué aux magistrats qu’il avait commis ce vol « par nécessité », ne volant rien d’autre. La victime n’avait pas porté plainte, le carreau cassé étant remboursé par les assurances et le voleur n’ayant pas faire d’autres dégâts dans la maison.

    Pour ce vol avec effraction, le procureur avait réclamé 5 mois de prison ferme. L’avocate du prévenu avait demandé la relaxe, rappelant la jurisprudence en matière « d’état de nécesstité ». Elle a fait référence devant le tribunal, à un nouveau chapitre des « Misérables » de Victor Hugo, où Jean Valjean est condamné à 20 ans de bagne pour avoir volé un pain.

    Mais le tribunal de Cahors ne l’a pas suivi. Il a condamné le jeune homme à deux mois de prison ferme. Le condamné, selon son avocate, devrait faire appel.

    « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
    La Fontaine, Les animaux malades de la peste, 1678

  • Filoche, rebelle ou rabatteur ?
    à lire sur le Blog de Yannis Youlountas
    http://blogyy.net/2016/03/30/filoche-rebelle-ou-rabatteur

    Bref, pour moi, la comédie a assez duré. Ses insultes d’hier à l’égard de mes compagnons de lutte contre l’état-PS à #NDDL sont la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Idem pour son soutien indéfectible au collabo Tsipras, comédien comme lui.

    Non, je n’ai pas besoin de Filoche pour m’expliquer la Loi Travail. Il existe des centaines de spécialistes honnêtes qui expliquent tout ça très bien, sans pour autant conclure à la nécessité de voter pour ces mêmes bourreaux.

    #Gerard_Filoche #PS #parti_socialiste #Yannis_Youlountas #loi_travail

  • Bannir le mot « lutte » ? | Blog YY
    http://blogyy.net/2016/01/22/bannir-le-mot-lutte

    Bannir le mot « lutte » ?

    by Yannis Youlountas · 22/01/2016

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    [Coup de gueule] Ces jours-ci, j’ai encore entendu quelques critiques écolo-bobos du mot « lutte » par des gens qui prétendent que les alternatives ne sont qu’un problème d’imaginaire et d’expérimentation. Pfff !

    BANNIR LE MOT « LUTTE » ÉPARGNE LE POUVOIR, ARRANGE LES COLLABOS, SOULAGE LES LÂCHES ET AMPUTE LES OPPRIMÉ-E-S

    Voici un exemple bref et concret qui rappelle aux naïfs et aux hypocrites l’importance de la lutte persévérante, jour après jour, années après années : une petite « chronologie des droits des femmes en France », arrachés les uns après les autres, contre un torrent de violences et de persécutions :
    http://www.scienceshumaines.com/chronologie-les-droits-des-femmes-en-france_fr_14412.html
    (merci Maud)

    Plus précisément, ceux qui bannissent le mot « lutte » occultent en réalité le mot « pouvoir » en le réduisant à un seul de ses sens : la capacité, alors qu’il s’agit aussi de l’autorité, pilier principal d’une société à transformer radicalement.

    Pour fermer le ban, une citation de Manolis Glézos* :
    « Ceux qui parlent d’alternatives en oubliant la lutte concrète et la solidarité réelle ne connaissent pas l’Histoire ou feignent de ne pas la connaître. »

    Et une petite chanson dédié aux imposteurs de l’éco-bobo-logie :

    Yannis Youlountas

  • Des anarchistes demandent officiellement la déchéance de la nationalité française | Blog YY
    http://blogyy.net/2016/01/22/des-anarchistes-demandent-officiellement-la-decheance-de-la-nationalite-fran

    Des anarchistes demandent officiellement la déchéance de la nationalité française

    by Yannis Youlountas · 22/01/2016

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    Suite aux annonces nauséabondes de Valls et Hollande…

    DES ANARCHISTES DEMANDENT OFFICIELLEMENT LA DÉCHÉANCE DE LA NATIONALITÉ FRANÇAISE À FRANÇOIS HOLLANDE

    F.T.P. (Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale)
    35 allée de l’Angle
    Chaucre le 22 janvier 2016
    17190 St Georges d’Oléron
    Tel : 05 46 76 73 10
    Adresse électronique : editionslibertaires@wanadoo.fr

    Objet : Demande de déchéance de la nationalité française

    À Mr le président de la république française.

    Mr le Président, nous vous faisons une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps.

    Nous sommes nés dans ce pays, la France, par hasard. Nous n’avons choisi ni de naître, ni de naître en France. Il en va ainsi de tous les êtres humains. Jusqu’à présent, ce non-choix ne nous posait pas de trop gros problèmes. Nous aurions pu tomber plus mal.

    Depuis déjà quelque temps, cependant, entre Notre-Dame-des-Landes et la condamnation de syndicalistes à de la prison ferme, nous avions quelques doutes sur votre capacité à faire rêver d’une France dite pays des droits de l’homme. Vous nous accorderez de ne même pas parler de socialisme. Avec votre dernier tripatouillage politicard à propos de la déchéance du droit de nationalité, les choses sont claires. Vous jouez avec les allumettes. Vous savez que les terroristes se moquent comme de leur première chemise d’être déchus ou non de… Et pourtant, vous êtes en train de mettre en place un arsenal juridique démagogue qui assigne aujourd’hui à résidence des écolos et des syndicalistes et qui, demain, se retournera contre vous.

    Rappelez-vous, Martin Niemöller. Libéré des camps par la chute du régime nazi, en 1945. Il est l’auteur de Quand ils sont venus chercher… faussement attribué à Bertold Brecht. Il disait : « Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas communiste. Lorsqu’ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit,… je n’étais pas syndicaliste. Lorsqu’ils sont venus chercher les juifs, je n’ai rien dit,… je n’étais pas juif. Lorsqu’ils sont venus me chercher, …il ne restait plus personne pour protester. »

    Monsieur le Président, demain, quand ceux que vous prétendez combattre seront au pouvoir, ils se contenteront d’appliquer vos lois. Comment ne comprenez-vous pas cela ? Par voie de conséquence, comme nous le permet encore la Constitution, nous nous déclarons en situation d’insurrection.

    Par la présente, veuillez recevoir notre demande de déchéance de la nationalité française. Pourquoi ? Nous autres, Français de hasard, ne voulons plus être français tant que vous incarnerez cette idée de la France. Par la présente, nous vous informons également de notre volonté de créer dans les plus brefs délais une carte d’identité et un passeport de citoyen du monde.

    Monsieur le président, prévenez vos gens d’armes, que nous serons lourdement armés de ces armes de destruction massive que sont l’intelligence, la non-violence, l’honneur et… l’humour. Et que nous n’hésiterons pas à tirer ! Avec ces armes là !

    Jean-Marc Raynaud, Dominique Lestrat, Yannick Thébault, Stephane Troplain, Paul Boino, Annie Arroyo, Thierry Sassi

  • Des anarchistes demandent officiellement la déchéance de la nationalité française
    http://lahorde.samizdat.net/2016/01/23/des-anarchistes-demandent-officiellement-la-decheance-de-la-nation

    Lu sur le blog de Yanis Youlountas : F.T.P. (Francs tireurs Partisans d’une citoyenneté mondiale) 35 allée de l’Angle 17190 St Georges d’Oléron Tel : 05 46 76 73 10 Adresse électronique : editionslibertaires@wanadoo.fr Objet : Demande de déchéance de la nationalité française À Mr le président de la république française. Chaucre le 22 janvier 2016 [&hellip

    #Initiatives_antifas #racisme_d'État

    • Bonjour.
      Avant tout merci pour le lien vers cette vidéo.
      A signaler, une chanson et son interprète.

      Luttopie , d’Alessandro Di Giuseppe
      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=1692089591009921&id=1590195614532653

      Parmi les personnes qui ont contribué à la musique du film « Je lutte donc je suis », le PAP40 de l’Église de la Très Sainte Consommation a quitté sa soutane, son bandeau Nike et son collier à l’effigie du Saint Capital, pour une tenue civile, un chignon et une guitare.

      Il a mis en musique un poème de son ami Yannis Youlountas : « Utopie à l’horizon », qu’il a rebaptisé « Luttopie » en jouant sur le titre du film.

      Pour son refrain, Alessandro a choisi ce quatrain de Yannis :
      « Il sera temps de vivre, heureux, libres et frugaux.
      L’utopie hors des livres et les humains égaux,
      Vivre sans se soumettre à la moindre frontière,
      Vivre sans dieu ni maître et sur la Terre entière. »

      Alessandro a réalisé l’enregistrement à Aubenas, aux côtés de la chanteuse Farah Asbai et d’une équipe de joyeux drilles.
      Musique, chant : Alessandro Di Giuseppe
      Chant : Farah Asbai
      Chœurs : Gilles Saint-Leger, Robert Vaschalde, Hélène Detavernier, Jeanne Richez
      Prise de son et Mixage : Stéphane Momenceau
      Paroles : Yannis Youlountas , Alessandro Di Giuseppe

      LUTTOPIE
      Quand tu sauras t’aimer dans le miroir du monde,
      Terrasser à jamais ton ombre aux dents immondes ;
      Quand tu embrasseras les lèvres de la vie ;
      Quand partout montera la fièvre et l’envie

      D’être enfin généreux, ouvert et débonnaire,
      Compagnon chaleureux envers tes congénères ;
      Quand ton bouillon, l’hiver, sera celui de tous
      Et quand, l’été, ton verre aura la robe douce

      Du vin de l’amitié enivrant nos foyers
      Sans serrure, en quartier de bonheur festoyé ;
      Quand ton arme inutile, enterrée en morceaux,
      Sera l’engrais fertile et le grain au berceau...

      Refrain :
      Il sera temps de vivre, heureux, libres et frugaux.
      L’utopie hors des livres et les humains égaux,
      Vivre sans se soumettre à la moindre frontière,
      Vivre sans dieu ni maître et sur la Terre entière.

      Le temps de vivre, libres, insoumis,
      Je lutte, je suis, je luttopie

      Quand l’or ne sera plus qu’un minerai banal
      Et l’argent, révolu, un pion artisanal
      Pour les damiers de jeux sans nul autre intérêt
      Que le ludique enjeu d’être ensemble inspirés...

      Refrain : (x3)
      Il sera temps de vivre, heureux, libres et frugaux.
      L’utopie hors des livres et les humains égaux,
      Vivre sans se soumettre à la moindre frontière,
      Vivre sans dieu ni maître et sur la Terre entière.

      Le temps de vivre, libres, insoumis.
      Je lutte, je suis, je luttopie."

      Alessandro Di Giuseppe, vous le reconnaitrez dans cette vidéo :
      https://www.youtube.com/watch?v=ZPiygnSeqzk

      Trouvé aussi sur : http://www.campuslille.com/index.php/entry/le-registre-de-l-emotionnel

    • « La démocratie est la préhistoire de l’anarchie »
      by Yannis Youlountas · 15/01/2016

      http://blogyy.net/2016/01/15/la-democratie-est-la-prehistoire-de-lanarchie

      ML : Tu es souvent invité par des associations ou des organisations de gauche avec ton nouveau film. Que répondent-elles à ta critique ?

      YY : Ma métaphore de Sisyphe est irréfutable. Les exemples sont flagrants, nombreux et le dernier en date leur fait encore mal au ventre. C’est donc le moment de poser les bonnes questions, dans le respect et la franchise. En l’occurrence, la priorité n’est pas seulement d’établir un « plan B », très à la mode ces temps-ci, mais beaucoup plus de repenser l’organisation, le dispositif, les moyens réels de changer de politique. Sans remettre en question le pouvoir lui-même, la malédiction continuera.
      Parfois, certains de mes amis de gauche dite « radicale » tentent de me contredire en évoquant les congés payés et la sécurité sociale. Lourde erreur : les congés payés n’ont pas été donnés par Blum, mais arrachés par la puissante grève générale de juin 1936. De même, si le programme social du Conseil National de la Résistance a pu être mis en place à la fin de la guerre, c’est d’abord parce que des ouvriers avaient encore les armes de la Résistance dans les mains, alors qu’une grande partie du patronat avait collaboré. Bref, il s’agit de conquêtes sociales, pas d’autre chose. Le problème n’est donc pas seulement de concevoir des alternatives, quelles qu’elles soient, mais aussi et surtout de se donner les moyens de les mettre en œuvre.

      ML : Dans un tel contexte, pourquoi les anarchistes n’arrivent-ils pas plus à se faire entendre ?

  • Une première réaction que je partage...

    Non, la France n’est pas une terre de paix | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/11/14/non-la-france-nest-pas-une-terre-de-paix

    Non, la France n’est pas une terre de paix

    by Yannis Youlountas · 14/11/2015

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    La récup’ des logos et des slogans n’a jamais craint les pires contradictions.

    NON, LA FRANCE N’EST PAS UNE TERRE DE PAIX

    En Grèce, par exemple, la France incarne actuellement le dépeçage du bien commun massivement bradé aux entreprises bleu-blanc-rouge qui viennent récemment d’accompagner Hollande en terre conquise : Vinci, Total, SNCF, Suez, Veolia, Bouygues, Thales, Lagardère, Dassault… Sans oublier EDF qui saccage la Crète.

  • La température continue de monter en Grèce, y compris dans les îles… | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/10/03/la-temperature-continue-de-monter-en-grece-y-compris-dans-les-iles

    LA SITUATION SE DURCIT, D’HEURE EN HEURE, DANS L’OUEST DE LA CRÈTE, LES ACTIONS DE SABOTAGE SE RENFORCENT, LES TAGS « EDF GO HOME » SE MULTIPLIENT SUR LES MURS DE CHANIA ET DE RÉTHYMNON, ALORS QUE PLUSIEURS CENTAINES DE POLICIERS ANTI-ÉMEUTES SUPPLÉMENTAIRES VONT DÉBARQUER LUNDI.

    On en parle ici aussi :
    http://www.epaw.org/echoes.php?lang=fr&article=n188
    http://www.mfa.gr/france/fr/the-embassy/actualites-economiques/edf-planifie-la-construction-de-quatre-parcs-eoliens-en-crete.html

    #windfarms

  • La température continue de monter en Grèce, y compris dans les îles… | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/10/03/la-temperature-continue-de-monter-en-grece-y-compris-dans-les-iles

    En ce moment même, un bateau contenant trois éoliennes géantes attend dans le port de Chania. Ces éoliennes doivent être transportées en convoi terrestre sous haute-surveillance vers les montagnes de Réthymnon, en début de semaine prochaine, dès que les renforts de policiers anti-émeutes auront débarqué.

    De nombreux autres bateaux vont arriver à Chania et Héraklion dans les prochains jours, affrétés par diverses sociétés, parmi lesquelles la principale est la firme française EDF qui prépare à elle seule l’implantation de 47 nouvelles éoliennes géantes avec sa filiale locale.

    Ce projet éolien industriel et gigantesque est en train de détruire toutes les montagnes de Crète sur toute sa longueur soit 256 km (voir détails sur les cartes ci-jointes), dans des proportions incroyables, y compris en zone Natura2000. Tout ça pour produire six fois plus d’énergie que les besoins de la Crète (qui utilise déjà le photovoltaïque, l’hydroélectrique, etc.) et permettre à des grandes firmes de faire des bénéfices énormes en profitant des financements publics (40% de l’Union européenne, autant du contribuable grec, à plus d’un million d’euro l’éolienne géante) tout en revendant l’électricité deux fois son prix habituel et en s’appuyant sur les contraintes des mémorandums successifs en matière de privatisations (de l’énergie, du bien commun, des territoires…).

    Des centaines d’habitants sont chassés, des bergers arrêtés, des apiculteurs inquiétés, y compris des personnes âgées (une personne de 90 ans s’est même vu passer les menottes dans un petit village près de Palea Roumata, sur les hauteurs du département de Chania). Les montagnes deviennent, les unes après les autres, zones interdites et la révolte gronde.

    http://www.reporterre.net/La-Crete-menacee-par-une-invasion

  • L’HEURE DES RÉVOLUTIONS APPROCHE AU SUD DE L’EUROPE | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/09/21/lheure-des-revolutions-approche-au-sud-de-leurope

    L’HEURE DES RÉVOLUTIONS APPROCHE AU SUD DE L’EUROPE

    by Yannis Youlountas · 21/09/2015
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    Quelques années après « le printemps arabe », la lassitude et la colère monte dans le nord de la Méditerranée, à commencer par la Grèce où un profond désir de rupture se répand contre les formes politiques anciennes…

    L’HEURE DES RÉVOLUTIONS APPROCHE AU SUD DE L’EUROPE

    Ce dimanche 20 septembre, la mascarade électorale a atteint les sommets de l’indigence, du mensonge et de l’absurdité en Grèce.

    Les hommes et femmes les plus intègres et courageux de la vraie gauche grecque ont été chassés comme des malpropres du parlement, au bénéfice des plus lâches et des plus malhonnêtes. Même le Pasok, champion de la corruption, a presque doublé son score, alors qu’il semblait en coma dépassé, tout près de l’euthanasie politique. Les seuls qui avaient montré des actes, au-delà des mots, des actes concrets de résistance au péril de leur vie, contre le nazisme, la dictature des Colonels ou encore la corruption, ont été limogés au bénéfice des pires démagogues qui n’ont jamais rien prouvé sinon leur imposture.

    La cause de tout cela n’est pas seulement l’enchainement précipité des événements et le temps insuffisant pour riposter, chacun à sa façon.

    La cause principale est plus profonde et elle est double.

    D’une part, la misère politique, philosophique et culturelle qui frappe les populations est en train d’atteindre son paroxysme, aidé en cela par des médias de masse plus manipulateurs et abrutissants que jamais.

    D’autre part, la lassitude et la colère qui montent partout sont entrées dans le silence et la rupture. Le silence immobile et fécond qui précède le cri et l’action. Le silence ultime avant l’explosion, à l’instar du calme trompeur avant la tempête ou de l’édito du Monde le 15 mars 1968 : « la France s’ennuie ». La rupture à l’égard des formes politiques anciennes qui sont en état de pourrissement avancé.

    Une proportion chaque jour plus importante de la population ne supporte plus le manège du pouvoir et la valse des valets interchangeables, la fabrique de l’opinion au marteau-piqueur et le vide sidéral des divertissements consacrés à la diversion, la surveillance devenue digne des pires régimes autoritaires et la répression calculée qui cherche violemment à intimider, les inégalités qui se creusent et la liberté bradée contre une sécurité illusoire qui n’est pas la nôtre, bien sûr, mais celle du pouvoir lui-même.

    Chaque année, chaque jour, chaque heure qui passe voit nos chaînes se serrer plus encore.

    Chaque année, chaque jour, chaque heure qui passe voit notre capacité à résister amoindrie.

    Mais, aussi affaiblie soit-elle, cette capacité reste bien présente et palpable, forte de sa légitimité face à l’humiliation politique, à la souffrance sociale, à la destruction du bien commun et à la négation de la vie.

    Le silence devient assourdissant et le calme frénétique, en Grèce comme ailleurs.

    N’écoutez pas ceux qui vous disent que nous sommes fatigués ou résignés. Nous ne sommes fatigués que de les entendre. Quant à la résignation, nous en reparlerons durant l’automne. Vous verrez, entendrez, vibrerez.

  • Tsipras appelle au vote utile pour battre la droite. Fin des vacances d’été aujourd’hui. La grande semaine commence. | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/09/14/tsipras-appelle-au-vote-utile-pour-battre-la-droite-fin-des-vacances-dete-au

    Oui, vous avez bien lu. Vous pensiez que c’était uniquement une ficelle des dirigeants du PS, en France, pour dissuader les déçus de s’abstenir ou de voter pour l’autre gauche, la vraie. Mais non, en Grèce aussi, la ficelle fonctionne : appeler à voter social-libéral pour battre les autres libéraux, c’est gros comme une montagne, mais ça marche.

  • LE VIEUX MAL EUROPÉEN ET LA TENTATION DE L’EXTRÊME-DROITE
    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=1487177031592919&set=a.1386628864981070.1073741828.10000901

    « Des souverainistes à la mode nous pressent de nous rapprocher de la droite extrême »

    Face à cette Europe perverse, certains économistes et penseurs prétendument rebelles osent nous proposer, ces jours-ci, une alliance avec la forme la plus perverse de la pensée dominante européenne, c’est-à-dire l’idéologie d’extrême-droite.

    Oui, vous avez bien lu. Des souverainistes à la mode, nationaux-bureaucrates à la sauce Kremlin et économistes référents de chaînes-infos mensongères, nous pressent de nous rapprocher de la droite extrême, raciste et autoritaire, pour lutter conjointement contre le même ennemi. Les appels du même genre ne manquent pas depuis des années. Par exemple, ça fait longtemps qu’on observe Soral, prophète de la psychothérapie en public, et Chouard, gourou de la roulette russe, invitant leurs disciples et autres gentils morpions à greffer la cervelle de Le Pen sur la dépouille de Rousseau (même le docteur Frankenstein n’aurait pas osé).

    Il tarde à publier son point de vue sur son blog...

    • En attendant que ce soit sur le blog, autant éviter d’aller sur FB :

      LE VIEUX MAL EUROPÉEN ET LA TENTATION DE L’EXTRÊME-DROITE

      Continuer à plaider la cause de l’Europe, envers et contre tout, devient périlleux pour ceux qui s’y risquent. En particulier au vu des derniers événements en Grèce. Cependant, le problème n’est pas nouveau. Il a juste changé de forme, en l’occurrence de représentation politique. Le fond est sensiblement le même depuis des siècles. Au-delà des apparences trompeuses et des devises glorieuses, le continent européen n’a jamais vraiment cessé de maltraiter son prolétariat et les autres régions du monde, depuis les tyrannies féodales, coloniales, industrielles, bourgeoises et guerrières. Certes, il y a eu quelques améliorations, comme celles apportées par le programme du CNR, mais elles ont, par la suite, été rognées et, surtout, elles n’ont pas profondément modifié la relation de l’Europe aux autres régions du monde. Du mur des fédérés aux fils de la Toussaint et de Germinal à la place Syntagma, la gouvernance est restée la même : celle d’une bourgeoisie hautaine qui n’hésite pas à employer la force quand elle le juge utile. L’attitude des dirigeants européens dans l’affaire grecque n’est en rien différente ou nouvelle. Seul le centre de décision s’est regroupé.

      « Une Europe perverse »

      Été 2015. L’Europe actuelle s’avère toujours plus capitaliste, néo-colonialiste, productrice d’armes, autoritaire, raciste et mortifère. J’ajoute perverse. Oui, perverse. En effet, quand on fait souffrir d’un côté et qu’on empêche de fuir de l’autre, le tout en culpabilisant les victimes et en faisant de beaux discours souriants et vaniteux, on se comporte de façon perverse, tant à l’égard des migrants que des Grecs, par exemple, dans une direction comme dans l’autre. Cette Europe est sans doute le (petit) continent le plus pervers à l’égard des autres dans toute l’histoire de l’humanité. Une perversité qui se vérifie dans l’articulation de trois symptômes :
      1 - son exploitation criminelle de beaucoup d’autres régions du monde (mainmise sur leur économie, exploitation des richesses naturelles, exploitation de la main d’œuvre, maintien des populations dans la misère, soutien à des régimes autoritaires, soutien à des guerres et vente massive d’armes).
      2 - sa haine virulente à l’égard des migrants qui, fuyant la misère, les privations de liberté, les persécutions politiques ou la guerre — dont elle est souvent la première responsable — sont violemment refoulés à ses frontières ou maltraités sur son territoire.
      3 - sa propagande au sujet du reste du monde, qui se résumerait, selon elle, à quelques coupeurs de têtes et autres barbares de circonstances, alors qu’elle serait, à l’inverse, le creuset de la sagesse, de la justice et de la paix. Parmi d’autres présupposés, le soleil du sud et le manque de culture engendreraient la paresse et l’inorganisation, alors que le climat tempéré et la somme d’intelligences et d’expériences du continent s’imaginant supérieur favoriseraient la qualité de son travail et de son organisation.

      Désormais, les dirigeants politiques et économiques de cette Europe perverse reproduisent exactement les mêmes raisonnements et comportements à l’égard des régions les plus excentrées et vulnérables du continent lui-même. Le sud et l’est sont depuis toujours préjugés inférieurs ou même barbares ? Justement, la Grèce est à la fois au sud et à l’est. Et sa population ? L’une des plus bazanées en Europe ? Peu importe les détails, allez hop ! Au tiers-monde, avec les autres.

      Ce que ne comprennent pas — ou ne veulent pas comprendre — beaucoup de natifs de l’Europe de l’ouest et du nord, accrochés à la poignée de conquêtes sociales qu’il leur reste, c’est que le quart-monde s’apprête à rejoindre le tiers-monde. Les classes dominantes du « continent phare » n’ont plus besoin de jeter des miettes aux classes populaires pour se maintenir au pouvoir. Même les classes dites moyennes seront logées à la même enseigne, c’est-à-dire à celle de la précarité. Ce processus a déjà commencé dans plusieurs pays d’Europe, à commencer par la Grèce.

      « Nous sommes passés dans une nouvelle ère »

      Car avec les techniques modernes, la fabrique de l’opinion bat son plein, la surveillance et la répression également, plus performantes que jamais. Nous sommes passés dans une nouvelle ère, annoncée par Huxley et Orwell, qui ne s’embarrassera plus d’une classe toute entière de kapos, désormais inutile, pour conserver et renforcer le pouvoir. Plus besoin d’acheter gentiment les voix d’une classe tampon tenue en laisse par la petite propriété — ou plutôt la peur de la perdre. Dans l’orientation actuelle, il s’agit essentiellement de gérer l’ensemble de la population, prévenir ses mouvements, soumettre ses désirs, orienter ses envies et réprimer le moindre début de rébellion. Si la Stasi (surveillant la RDA durant l’après-guerre) avait bénéficié des moyens technologiques actuels, elle aurait pu diviser par dix ou vingt ses effectifs. D’autant plus qu’aujourd’hui, plus que jamais, nos chaînes sont dans nos têtes. C’est à ce niveau-là que tout se joue : manipulation, dissuasion et résignation contre imaginaire, désir et volonté.

      Voilà pourquoi ce continent pervers, qui a engendré les Etats-Unis d’Amérique à son image, n’a plus besoin de ses masses. L’Europe fait désormais la guerre par peuples interposés en les armant au prix fort. L’Europe fait également produire la majorité de ce dont elle a besoin à des sous-traitants à bas prix, d’un bout à l’autre du monde. Et l’Europe a même fait — avec les Etats-Unis — du contrôle de l’opinion publique une science à part entière, de la fabrication à la répression, en passant par la surveillance et la dissuasion. Les masses européennes — autrefois masses combattantes, laborieuses et collaboratrices — deviennent la faune parquée du paradis originel, berceau du modèle de domination désormais étendu au monde entier. Leurs droits sociaux chèrement acquis commencent à disparaître, morceaux par morceaux. Le bien commun sera également bradé jusqu’au dernier centimètre carré et à la dernière goutte d’eau. Pendant ce temps, les revenus du Capital continueront à décupler et même centupler, à l’instar des salaires des « grands patrons » ces dernières années, sans oublier les primes en tous genres et les parachutes dorés. Les autres devront se contenter d’un peu de consommation et de beaucoup de médias, pour bien se faire tondre à leur tour, devant le petit frigo et la grosse télé. Une coupe à la grecque, ça vous dit ? Oui, mais doucement quand même, étape par étape, territoire par territoire, corporation par corporation. N’oublions pas le mot d’ordre de tous les pouvoirs depuis la nuit des temps : diviser pour mieux régner.

      « Des souverainistes à la mode nous pressent de nous rapprocher de la droite extrême »

      Face à cette Europe perverse, certains économistes et penseurs prétendument rebelles osent nous proposer, ces jours-ci, une alliance avec la forme la plus perverse de la pensée dominante européenne, c’est-à-dire l’idéologie d’extrême-droite.

      Oui, vous avez bien lu. Des souverainistes à la mode, nationaux-bureaucrates à la sauce Kremlin et économistes référents de chaînes-infos mensongères, nous pressent de nous rapprocher de la droite extrême, raciste et autoritaire, pour lutter conjointement contre le même ennemi. Les appels du même genre ne manquent pas depuis des années. Par exemple, ça fait longtemps qu’on observe Soral, prophète de la psychothérapie en public, et Chouard, gourou de la roulette russe, invitant leurs disciples et autres gentils morpions à greffer la cervelle de Le Pen sur la dépouille de Rousseau (même le docteur Frankenstein n’aurait pas osé).

      Pourtant, il n’est pas de pire ennemi que celui qui pousse la logique de la domination à son paroxysme : culte du chef, amour de l’armée, obsession de la sécurité, haine des étrangers, rejet de l’anormalité, falsification de l’Histoire, mythe du productivisme, respect de la bourgeoisie et complexe de supériorité face à tout ce qui n’est « pas de chez nous ». Non seulement l’extrême-droite européenne n’est pas une alternative à la gouvernance actuelle de l’Europe, mais elle ne serait, en cas d’exercice du pouvoir, que son paroxysme, peu importe l’échelle, nationale, régionale ou continentale.

      « Choisir entre la peste et le choléra »

      Ceux qui nous suggèrent, de façon chaque jour plus insistante, de ménager Le Pen pour chasser Junker, nous parlent en réalité de choisir entre la peste et le choléra. Et pendant que ceux-ci nous invitent à choisir la peste contre le choléra, d’autres, proches de la direction du PS, nous invitent, au contraire, à choisir le choléra contre la peste. Dans les deux cas, nous savons ce que cela signifie : la mort.

      La seule alternative viable est de reprendre le chemin de l’émancipation sociale et de supprimer, les uns après les autres, les rapports de domination. Car la lutte pour l’égalité est indissociable de la lutte pour la liberté, sans quoi elles ne conduisent séparément qu’à d’autres formes de domination sous l’hégémonie de dirigeants voués au culte de l’argent ou du pouvoir.

      « Toujours les mêmes intellectuels du crépuscule »

      Pour en finir avec la perversité de la domination européenne, il est vital de rejeter tout rapprochement avec sa pire déclinaison politique. Qui peut sérieusement croire que, pour la toute première fois dans son histoire, l’extrême-droite puisse contribuer à l’émancipation sociale ? Qui a oublié qu’en 1967, en Grèce, les Colonels sitôt arrivés au pouvoir s’étaient brutalement attaqué à la liberté d’expression, sous toutes ses formes jusqu’à la musique, à la poésie, au théâtre, à la philosophie et au cinéma, et avaient jeté en prison ou exilé leurs opposants politiques et mêmes des artistes engagés ? De même au Chili et ailleurs… Qui a besoin de rouvrir les livres d’Histoire pour se rafraîchir la mémoire et comprendre ce que signifierait, en France, l’arrivée au pouvoir de Le Pen grâce à l’appui d’intellectuels souverainistes, ivres d’idées loufoques ou de stratégies personnelles ? Ces mêmes intellectuels qui ont contribué à l’arrivée de la junte en Grèce dans les années soixante, comme en France dans les années trente, et dont les noms résonnent désormais comme les lugubres souvenirs auxquels ils sont à jamais associés. Toujours les mêmes intellectuels du crépuscule qui, à chaque fois, ont dédiabolisé les monstres du passé, pourtant tristement connus, et rouvert la boite de pandore.

      Non, il n’y rien à faire avec l’extrême-droite, à part la combattre, par tous les moyens, chacun à sa façon.

      Oui, les convergences de luttes sont nécessaires. Bien sûr. Mais elles doivent avoir en commun, par-delà les différences de cultures politiques et de méthodes, de façons de penser et d’agir, l’objectif ultime d’en finir avec toutes les formes de classes et de dominations, en visant la liberté véritable, l’égalité réelle et la fraternité universelle.

      Yannis Youlountas

      #Yannis_Youlountas #extrême-droite #nationnalisme #Jacques_Sapir #politique

  • Le vieux mal européen et la tentation de l’#extrême-droite | Blog YY
    http://blogyy.net/2015/08/26/le-vieux-mal-europeen-et-la-tentation-de-lextreme-droite

    Continuer à plaider la cause de l’Europe, envers et contre tout, devient périlleux pour ceux qui s’y risquent. En particulier au vu des derniers événements en Grèce. Cependant, le problème n’est pas nouveau. Il a juste changé de forme, en l’occurrence de représentation politique. Le fond est sensiblement le même depuis des siècles. Au-delà des apparences trompeuses et des devises glorieuses, le continent européen n’a jamais vraiment cessé de maltraiter son prolétariat et les autres régions du monde, depuis les tyrannies féodales, coloniales, industrielles, bourgeoises et guerrières. Certes, il y a eu quelques améliorations, comme celles apportées par le programme du CNR, mais elles ont, par la suite, été rognées et, surtout, elles n’ont pas profondément modifié la relation de l’Europe aux autres régions du monde. Du mur des fédérés aux fils de la Toussaint et de Germinal à la place Syntagma, la #gouvernance est restée la même : celle d’une #bourgeoisie hautaine qui n’hésite pas à employer la force quand elle le juge utile. L’attitude des dirigeants européens dans l’affaire grecque n’est en rien différente ou nouvelle. Seul le centre de décision s’est regroupé.

    • On mythifie le « programme du CNR » depuis des années. C’est du bullshit, une inversion complète des raisons dont la droite qui le dénonce et (avec la gauche) le combat en pratique (pendant qu’une partie de la gauche déplore, indignée, sa fin) sait, elle, que ce « programme » n’aurait jamais existé sans qu’une partie du peuple soit en arme et pas prêt à renoncer.

      Roosevelt, Friot, sortez de ce corps !

    • Or, le souverainisme populaire semble difficilement pouvoir échapper au cadre de l’Etat-nation, qu’il s’agisse de l’URSS et de la Russie, pour Jacques Sapir, ou de la France et de la Grèce, pour Frédéric Lordon, et de tout ce qui en découle : l’illusion démocratique, notamment sous sa forme électorale. Car, sous la défense des différents types de souverainisme gisent l’idée et l’illusion que la démocratie, les élections, en particulier, peuvent changer de façon sensible la donne des citoyens européens.

      Quand l’auteur parle de « l’illusion démocratique », fait-il un simple constat (genre, il n’y a plus d’autre choix) ou est-ce qu’il dénonce « politiquement » cet état de fait ?
      Quant à sa conception du souverainisme elle est très « euro-centrée ». Le mec semble avoir des œillères taillées à la mesure de son allégeance aux traités européens.

    • On ne peut pas définir, en effet, ce qui constitue l’espace de la souveraineté indépendamment des luttes qui permettent aux acteurs sociaux de dégager un espace de liberté. La souveraineté du peuple s’exprime lors de grèves et de manifestations, qui visent à améliorer les conditions de vie, et ces mouvements sociaux peuvent aussi bien se dérouler dans un cadre local (entreprise, municipalité), que national (secteur public et nationalisé) ou international (multinationales). Le cadre national n’est que l’un des espaces d’expression de la souveraineté populaire et, comme le montrent les expériences menées par Podemos à Madrid et à Barcelone, la souveraineté peut prendre la forme d’une « autonomie populaire » dans le cadre de laquelle les citoyens prennent en main leurs propres affaires au niveau local. Il en va de même pour les SEL (systèmes d’échanges locaux) et autres « comités de quartiers », qui voient le jour un peu partout.

      Rabattre la souveraineté populaire sur le cadre de l’Etat-nation conduit donc à fétichiser celui-ci comme forme d’expression privilégiée du politique. Dans une optique de gauche, marxiste, le schéma national n’a jamais constitué l’échelon pertinent d’analyse puisque ce sont les rapports sociaux de production qui formaient l’armature de la problématique et de l’organisation des luttes. L’émergence de la thématique souverainiste chez des penseurs de gauche, que ces derniers soient dévoyés ou non, ne traduit, au fond, que la dilution des rapports de production capitalistes [euh ben là, je souscris pas, ce serait avoir une vision figée du capitalisme, comme tout un pan du marxisme, ou adhérer à l’idée faible d’un post-capitalismen, ndc] sous l’effet du chômage et du précariat et l’exposition corrélative des travailleurs et des citoyens aux différentes formes de nationalisme qui fleurissent à l’(extrême) droite et à l’extrême gauche.

    • Les gens qui sont vraiment dans la lutte (comme C.Lapavitsas, l’économiste d’Unité Populaire en Grèce, S.Wagenknecht, porte-parole du groupe Die Linke au Bundestag en Allemagne, ou F.Lordon qu’on voit souvent à des actions et manifs de par ici) et qui sont favorables à la sortie de l’euro ne disent aucune des âneries que leur fait dire Amselle, dont l’article est d’une grande mauvaise foi.

      Cf, entre autres, http://seenthis.net/messages/400867 ou http://www.dailymotion.com/video/x15ac99_frederic-lordon-revenir-aux-monnaies-nationales-pour-refaire-un

    • Mais oui, @cie813 Amsellem est de mauvaise foi (oui, c’est de leuropéeisme à la Ration), pas tant pour les raison que tu dis que pour sa manière d’utiliser comme alibi gratis des « comités de quartier » comme preuve de la possibilité dune souveraineté populaire international et locale. Et alors, ça rend l’étatisme social démocrate de Lordon plus recevable ? Il le dit dans son bobino mediapart, « la souveraineté populaire est ce qui ajoute à la souveraineté nationale des dirigeants », c’est en gros la position implicite du NPA à sa naissance. Oui, il reste des gens pour essayer de revenir occuper cette place vide de la sociale démocratie, pour postuler un lien entre force de l’état et des couches sociales ouvrières, salariés ou populaires. C’est citer encore toute critique de l’état comme acteur constitutif, et non pas conjoncturel, d’une souveraineté du marché, dune fabrication perpétuelle de la concurrence (qui n’a bien sur rien de non faussée), Le souverainisme prêt à toutes les ralliement d’un Sapir est-il plus justifié du fait du centrisme de Amsellem ? Là où Amsellem se fout du monde c’est que si une telle réalité d’auto-organisation et de luttes conflictuelle existait, Siriza aurait peut-être été contraint de moins délirer sur le plan politique.

      Un groupe restreint de 6 à 10 personnes a depuis la victoire de Siriza dirigé la Grèce en se coupant non seulement de leur parti (ce qui se comprends vu les dogmatismes travaillistes, le mécanisme, l’avant gardisme dont ils sont pour l’essentiel issus), mais aussi de leur gouvernement pour former un directoire central tout à fait à l’image de ce que sont les niveaux interétatiques qui dirigent l’Europe ? Quant au rapport à la population, ni Castro, ni Chavez, et moins encore Sous commandant Marcos, non commandant tout cours, et se croire autorisé à commander sans obéir à rien. Au mieux un vote pour essayer de redonner de la légitimité populaire (façon référendum européen en France, ou primaires socialistes, pr prendre deux exemples opposés mais complémentaires du genre de mauvaise magie de ces démocraties) quitte à n’en tenir ensuite aucun compte lorsque le résultat pose des exigences.

      La question était pas et n’est pas de décider à la place de l’Europe de la punition d’une sortie de l’euro. Faire de la politique c’est transformer les questions rappelait Badiou (ça ne vaut pas accord que de le citer).

      Oui, la Grèce pourrait, comme le Danemark, cesser d’intégrer l’euro. Mais contrairement à ce que dit Lapavitsas (et tant d’autres) je ne suis pas du tout convaincu par les arguments « marxistes » qui mettent... l’économie au poste de commande, même si l’impéritie politique de Siriza est patente. Il y’a précisément des questions d’inventivité politique qui sont en jeu pour tous dans l’expérience grecque. Et ça commence par des clivages, pas l’entretien de l’unité nationale. Ce qui est en défaut c’est la politisation collective, massive, seule garantie éventuelle. On connait bien ça ici aussi, rien d’évident.

      Là-bas, cela supposait d’agir de façon dynamique sur des facteurs forts différents. Toute l’énergie a été canalisée sur le théâtre diplomatique européen. Rien en Grèce même, si ce n’est surfer sur des victoires électorales, sans agir sur un plan concret, local et international (et malgré ce goût de la caution électorale, on a vu ce que le mandat du OXI est devenu pour eux).
      Désenclaver la Grèce de l’euro, c’était la désenclaver du directoire européen, pas seulement y jouer un face à face où les Grecs comme (une partie des) autres européens se sont trouvés relégués en position de spectateurs (pas émancipés pour le coup : retour de la délégation des effets de tribune, et donc de l’impuissance de ces « masses » dont seule la crainte aurait pu guider l’eurocratie). Quand l’absurde Zizek, ce ressortissant du socialisme réel, dit alliance internationale sans tomber dans les rets de l’empire russe (en évoquant les trop lointains pays d’Amérique du Sud), ce n’est pas totalement dépourvu de sens ; qu’est-ce qui a été fait sur le paon international du côté des états (à part solliciter la bienveillance française...), et en terme de mobilisation internationale pour prendre à revers les états d’Europe ? Ici on sait (que ce soit dit explicitement ou pas importe peu, je prends le pari que tout mouvement réel qui surgirait ici sera, dans la parole du grand nombre, bien au delà des discours actuels, les miens y compris) que - quoi qu’en disent gaucho et syndicalistes de métiers- l’état Keyneysien reviendra pas, on sait qu’on est dans le régime de la dette matérielle ou morale, autrement que les Grecs et qu’une libération est à trouver, pas à sortir d’un chapeau gouvernemental ou partidaire ; quand Badiou dit « courage politique », ça peut passer pour trop altier et général mais cela doit s’entendre aussi sur le plan « intérieur ». En Grèce qu’a fait de sa victoire Syriza ? quechi en termes concrets. On a joué l’unité nationale, en surestimant le caractère néo colonial de la domination qui s’exerce là-bas. Celle-ci repose comme ici sur des larges couches de bénéficiaires locaux et/ou off shore.
      Le courage était de s’attaquer aux dominants qui ont joui de « l’état débiteur » (Streek) et de le faire (sur le plan foncier, pénal et fiscal, mais pas seulement) en s’orientant vers une capacité d’autosuffisance agricole, car un tel axe était sans doute l’une des seules manière de s’armer contre le chantage de la punition du grexit. Une gamme énorme d’initiatives auraient pu être prises, loin de ’autarcie à l’albanaise ou de la reconstruction post coloniale à l’algérienne pour envisager un autre développement, et avec lui un déssèrement de la contrainte monétaire ; c’est aux grecs et à qui coopérerait avec eux de le dire. Mais rien qu’en collectivisant la vente de l’huile d’olive (une prod que l’europe a subventionné jusqu’à en transformer les surplus en huile pour moteur..., énième exemple d’antiproduction capitaliste) et de fêta et en faisant des produits « antilibéraux » vendus à travers le monde, en restructurant le tourisme à coup de « couchsurfing » et d’autres modalités, il y’a fait de quoi imaginer plein de manière de requalifier la trop spectaculaire « politique du haut » et la trop embryonnaire misérable « politique du bas ».

      Sur ce plan politique toujours, la Grèce, elle hériterait de quelles forces si tout était pas tourné vers la grande méchante europe ? Schématiquement ça s’organise selon trois axes, dont les contradictions pourraient être motrices plutôt que d’être vues comme des obstacles. Les forces (plus ou moins) défaites mais réactivables à nouveaux frais du « mouvement des places » (démocratie de base, formulation d’autres problèmes publics par le grand nombre, comment peut-on se priver d’essayer une reprise d’un tel processus dans la situation actuelle ? ), celle de l’insurrection (attaquer le pouvoir, non sans retenue, en limitant sans cesse le niveau de violence exercée, pour ce que j’en ai vu, et sans avoir pour autant touché à celui de l’église, bref, là aussi avancées et clarifications restent possibles), celle de la constitution d’expériences locales de satisfaction des besoins (accueil et défense des réfugiés, soins, agriculture, etc) ou de refus des "solutions capitalistes (mines d’or, privatisation). Entre ces réalités et Siriza, rien, ou les urnes (l’isolement, quitte à ce qu’il soit renversé inopinément en un surgissement de la jeunesse et des prolos comme lors du dernier référendum).

      Qui peut croire que ces cadres gauchistes et ces staliniens ont oublié l’histoire de l’Europe et des alternatives institutionnelles aux prises avec le « mur de l’argent ».

      J’arrête là, encore une fois l’étatisme ne peut mener qu’à l’échec ou la restauration d’un capitaliste collectif. Surtout si on veut rien faire du fait que ce sont des états et plus tel ou tel état isolé qui exerce une forme nouvelle de souveraineté (antipopulaire et anti démocratique bien sûr).

      Quant à Lordon, passer de l’école de la régulation à une (sa...) lecture de Spinoza ou découvrir la constitution de 1793 ("est citoyen qui a mérité de l’humanité"), c’est parfait. Mais comme chez Streeker, ce qui revient en coulisses, c’est le modèle « eurocommuniste » italien des 70’, encore et toujours une pensée d’état, une pensée gestionnaire, un (impossible) capitalisme sans folie. Et pas la passion communiste.

      (J’ai bien aimé son lapsus sur Simondon. Il lui fait dire « transindividualisme » là ou Simondon a conceptualisé le transindividuel qui permet précisément de critiquer la notion d’individu en mettant l’accent sur les processus d’individuation...
      Simondon, Individu et collectivité. Pour une philosophie du transindividuel , de Muriel Combes, en accès libre ici http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=4433.)

  • LE CHANGEMENT NE VIENDRA QUE DE NOUS-MÊMES | Blog YY
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    LE CHANGEMENT NE VIENDRA QUE DE NOUS-MÊMES

    by Yannis Youlountas · 19/07/2015

    Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre. Tous les gendarmes du monde n’y feront rien.

    Un jour viendra l’an neuf. L’an neuf où les fœtus se débattront pour naître. L’an neuf où la vie sera dehors, partout et au-delà. L’an neuf où la parole, l’imaginaire, la révolte et la création seront libérés. L’an neuf où nous n’aurons plus peur.

    La peur trouble, altère, ruine l’espoir. Mais nous n’avons pas besoin d’espoir pour entreprendre, pour lutter, pour résister. Conditionner nos actes à la perspective d’un résultat, c’est s’appliquer une logique de spéculateur. C’est reproduire les cercles vicieux que suivent les cycles coutumiers des troupeaux. C’est suivre, évaluer et attendre. Attendre une initiative d’envergure. Une initiative entraînante. Toujours attendre. Encore attendre. Tel est le piège du calcul de probabilité qui conduit à l’immobilisme et à l’impuissance. Tel est le sortilège qui repousse au lendemain la multiplication des pas-de-côté.

    Il n’y a pas lieu d’espérer ni de désespérer, mais d’agir chacun sans attendre que le changement provienne d’ailleurs, de plus haut, de plus loin, de plus grand, de plus fort. Il n’y a rien de plus fort que la synergie des faibles en colère. Il n’y a rien de plus grand que le rassemblement des petits décidés à ne plus l’être. Il n’y a rien de plus loin que le dernier pas à accomplir, non pas en avant, mais de côté. Rien ne peut s’opposer à cette désobéissance, si les objecteurs se multiplient et se manifestent tour à tour, sans rien céder aux calculs désuets sur des perspectives insondables.

    Le changement ne viendra que de nous-mêmes. L’inespéré n’adviendra que si l’on va au-delà de la pure spéculation à son sujet, si l’on se met vraiment en marche vers lui, si l’on choisit d’oser sans croire aux oiseaux – de bonnes comme – de mauvaises augures. Pas besoin de guide pour avancer dans l’inconnu. L’unique homme providentiel de chacun, c’est lui-même. Sa seule famille, c’est l’humanité. Sa seule patrie, c’est la Terre.

    Tous les gendarmes du monde n’y feront rien. Le défi de La Boétie reste à accomplir. Quand nous serons résolus à ne plus servir, à ne plus nous servir, à ne plus nous asservir, nous serons libres.

    Yannis Youlountas

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    http://jeluttedoncjesuis.net