Tunisie : l’erreur stratgique des adversaires du parti islamiste Ennahda

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  • Tunisie : l’erreur stratégique des adversaires du parti islamiste Ennahda - LeMonde.fr
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/11/14/tunisie-l-erreur-strategique-des-adversaires-du-parti-islamiste-ennahda_1603
    Tribune de Barbara Loyer et Isabelle Feuerstoss :

    les islamistes ne se sont pas laissés aller au rêve de la liberté pour se concentrer sur une stratégie efficace de conquête, et ils ont compris du premier coup que la démocratie n’était pas seulement un idéal mais un outil de pouvoir.
    C’est une incroyable erreur stratégique que celle de la désunion des adversaires d’Ennahda, dont la portée va bien au-delà de la Tunisie. Selon les points de vue, ce résultat électoral a renforcé l’association de l’islamisme à l’idée de liberté et d’identité ou a fait percevoir la démocratie comme source d’un danger islamiste. Une militante associative, déçue de la victoire d’Ennahda, se consolait en pensant que cette élection lui permettait de connaître « le poids réel de chacun ». Mais c’est plutôt le succès d’une stratégie gagnante que l’on observe aujourd’hui ; sans l’éparpillement des voix, ce résultat aurait pu être très différent.

    Incroyable erreur, oui, et qui se devenait d’avance : voir http://rumor.hypotheses.org/1921

    Certes, on peut identifier cinq grands courants, bien résumés à travers l’infographie ci-dessus, sur le site fhimt.com. Mais malgré ces convergences idéologiques, il semblerait que la “divisionnite” règne en maître et que la plupart de ces partis partiront à la bataille en concurrents, sans réunir leurs forces dans des listes unies.
    Dans ces conditions, et même si le scrutin proportionnel au plus fort reste favorise ce jeu pluraliste, il est à craindre que de nombreuses listes de gauche ou modérées ne parviennent pas à obtenir de sièges, ou du moins autant de sièges que l’addition de leurs voix l’auraient permis. Sans compter sur l’effet démobilisateur et opaque de cette abondance d’offre politique, dont il est difficile aux citoyens de clairement comprendre les mots d’ordre et les programmes. Il n’est pas donc pas exclu que, même minoritaire en voix, la mouvance islamiste (elle-même divisée mais plutôt moins que les autres forces) ne parviennent à fédérer un vote de protestation (et peut être aussi d’adhésion) assez large pour apparaître comme une force majeure sinon majoritaire dans le paysage.

    #Tunisie
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    #En_Nahda