• Yanis Varoufakis full transcript : our battle to save Greece
    http://www.newstatesman.com/world-affairs/2015/07/yanis-varoufakis-full-transcript-our-battle-save-greece

    by Harry Lambert Published 13 July, 2015 - 17:37
    HL: You’ve said creditors objected to you because “I try and talk economics in the Eurogroup, which nobody does.” What happened when you did?

    YV: It’s not that it didn’t go down well – it’s that there was point blank refusal to engage in economic arguments. Point blank. … You put forward an argument that you’ve really worked on – to make sure it’s logically coherent – and you’re just faced with blank stares. It is as if you haven’t spoken. What you say is independent of what they say. You might as well have sung the Swedish national anthem – you’d have got the same reply. And that’s startling, for somebody who’s used to academic debate. … The other side always engages. Well there was no engagement at all. It was not even annoyance, it was as if one had not spoken.

    HL: When you first arrived, in early February, this can’t have been a unified position?

    YV: Well there were people who were sympathetic at a personal level – so, you know, behind closed doors, on an informal basis, especially from the IMF. [HL: “From the highest levels?” YV: “From the highest levels, from the highest levels.”] But then inside the Eurogroup, a few kind words and that’s it, back behind the parapet of the official version.

    [But] Schäuble was consistent throughout. His view was “I’m not discussing the programme – this was accepted by the previous government and we can’t possibly allow an election to change anything. Because we have elections all the time, there are 19 of us, if every time there was an election and something changed, the contracts between us wouldn’t mean anything.”

    So at that point I had to get up and say “Well perhaps we should simply not hold elections anymore for indebted countries”, and there was no answer. The only interpretation I can give [of their view] is “Yes, that would be a good idea, but it would be difficult to do. So you either sign on the dotted line or you are out.”

    Sans commentaire.

    #Grèce #Europe #crise #démocratie

  • Interview de Varoufakis juste avant le bail out
    14 juillet 2015 | traduction de Monica M.
    http://blogs.mediapart.fr/blog/monica-m/140715/interview-de-varoufakis-juste-avant-le-bail-out

    Harry Lambert : Alors comment vous sentez-vous ?

    Yanis Varoufakis : Je me sens au dessus du monde - Je n’ai plus à vivre à travers un agenda de folie, qui est absolument inhumain, juste incroyable. J’ai dormi deux heures par jour pendant cinq mois. Je suis aussi soulagé de ne plus avoir à subir cette incroyable pression de devoir négocier pour une position que je trouve difficile à défendre, même si je me suis arrangé pour forcer l’autre partie à acquiescer, si vous voyez ce que je veux dire.

    HL : A quoi cela ressemblait-il ? Aimiez-vous quelque aspect de tout ça ?

    YV : Oh oui beaucoup de choses. Mais l’information qui arrive, qui confirme vos pires craintes...voilà qu’il est en votre "pouvoir" que cela vous soit dit directement, et que ce soit comme vous le redoutiez - la situation était pire que vous l’imaginiez ! Ainsi, ce fut bon après de n’être plus aux premières loges.

    HL : De quoi parlez-vous ?

    YV : L’absence complète de tous scrupules démocratiques, de la part des supposés défenseurs de la démocratie européenne. La très claire compréhension d’autre part que nous sommes sur la même course analytiquement - bien sûr cela n’arrivera plus à présent. Avoir ces vraies figures de pouvoir qui vous regardent dans les yeux et disent "Vous avez raison dans ce que vous dites, mais nous allons vous croquer de toute façon.”

    HL : Vous avez dit que les créanciers vous contestaient parce que vous avez parlé économie dans l’Eurogroupe, ce que personne ne fait. Qu’est-il arrivé lorsque vous l’avez fait ?

    YV : Ce n’est pas que ça n’allait pas – c’est qu’il y avait un refus total de s’engager dans des argumentations économiques. Refus total. … Vous avancez un argument sur lequel vous avez réellement travaillé - pour être sûr que c’est logiquement cohérent - et vous rencontrez des regards vides. C’est comme si vous n’aviez pas parlé. Ce que vous dites est indépendant de ce qu’ils disent. Vous auriez pu aussi bien chanter l’hymne national suédois - vous auriez eu la même réponse. Et c’est saisissant, pour quelqu’un qui est habitué aux débats académiques. … D’ordinaire l’autre partie participe toujours et là il n’ y avait aucune participation du tout... Ce n’était même pas de l’ennui, c’est comme si personne n’avait parlé.

    traduction en français de http://seenthis.net/messages/389496