• « Arrête de chialer, t’as tes règles ou quoi ? … En fait oui !
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/10/01/arrete-de-chialer-tas-tes-regles-ou-quoi-en-fait-oui

    https://i0.wp.com/img15.hostingpics.net/pics/453430SPM.jpg?zoom=2

    Déjà, à titre purement physique et émotionnel, pour le 35% de personnes porteuses d’utérus qui en sont atteintes, on ne peut pas dire que ça soit une partie de plaisir : maux de tête, de ventre, de dos, douleurs dans les seins… Mais aussi sautes d’humeur, anxiété massive, état dépressif parfois assez sérieux, épuisement… Ca fait rêver, n’est ce pas ?

    Des traitements existent (hormonaux, voire traitements par anti-dépresseurs pour limiter les symptômes émotionnels les plus sévères).

    Mais…

    … Et c’est là que je parle de double voire triple peine …

    … Il n’y a pas beaucoup d’endroit où il ne soit pas mal vu de parler de syndrome pré-menstruel.

    Dans la société de manière générale, dire « je me sens horriblement mal avant mes règles » revient à peu près à coup sûr à déchainer rires sarcastiques, remarques sexistes, « ouais les gonzesses, toujours à se plaindre », « ah c’est pour ça que tu es aussi chiante »…

    On pourrait imaginer que dans les milieux féministes, on puisse trouver un meilleur écho… Mais en fait, pas vraiment.

    Et en fait, c’est assez logique. Le féminisme combat assez ardemment l’essentialisme, qui attribue les « comportements féminins », et les « comportements masculins » à des différences fondamentales de fonctionnement du cerveau de l’homme et de la femme, et tous les clichés qui y sont reliés.

    Alors arriver et dire « quelques jours par mois, mes hormones prennent le contrôle de ma vie », c’est remettre en cause un peu de cette lutte pour faire valoir que les causes des différences comportementales observables entre individus assignés hommes et individus assignés femmes sont induites par le fonctionnement de la société, et pas par nos cerveaux ou nos hormones…

    Pour avoir tenté d’amener quelques fois le sujet dans des discussions féministes, je peux vous assurer que l’accueil a été relativement glacial. La température de la discussion a perdu une 10aines de degrés d’un coup à l’évocation du combo « règles et émotions ».

    #SPM #règles #menstruations #féminisme #santé #femmes

    • C’est, en fait, comme tous les gens qui ont des problèmes physiques qui entraînent de la douleur sans ou avec peu de soulagement.
      Parmi eux-elles les migraineu-ses, les fibromyalgiques, pour n’en citer que deux, et toutes les très nombreuses autres (http://www.douleurchronique.org/print_new.asp?node=216).
      Le problème ce n’est pas les conséquences de la douleur et/ou des hormones, le problème c’est le misogynisme qui considère toutes les particularités sanitaires des femmes comme étant roupie de sansonnet. Ce sont tous ces pontes qui n’étudient même pas la médecine des femmes.
      Le problème, comme toujours, c’est l’ethnocentrisme masculin, qui glorifie les événements liés au biologique masculin, et rabaisse ceux liés au biologique féminin.
      Combiné à la mainmise des hommes sur la société, ça amène à ce qui est détaillé dans cet article.
      #machisme #misogyne #médecinsexuée #ethnocentrismemasculin

    • la douleur c’est pas hormonal aussi ? je ne connais pas l’endocrinologie alors je ne sais pas mais c’est possible que ca n’ai pas de rapport.
      Pour moi il y a une différence entre une femme qui souffre de règles douloureuses et qui en parle dans une société dans laquelle c’est un sujet tabou
      et des personnes (hommes,femmes et +) qui se servent des règles pour insulté et disqualifié la parole d’une femmes.

  • L’école des soignants : Qui a peur de l’#obésité ? 2e épisode : Le médecin, le patient et les kilos en trop - par Marc Zaffran/Martin WInckler
    http://ecoledessoignants.blogspot.fr/2015/08/qui-peur-de-lobesite-2e-episode-le.html
    Super article sur la #maltraitance médicale des personnes en #surpoids.

    Que pour « manger sainement » (ou, d’ailleurs, faire de l’exercice) et avoir un poids "parfait" il faut avoir un métabolisme particulier ET être informé, ET avoir de l’argent, du soutien, une vie compatible avec les efforts que ça exige. La première cause de morbidité ce n’est pas l’obésité, c’est la génétique. La seconde, c’est le manque de moyens économiques. (Vous avez remarqué que dans les populations défavorisées il y a des gros et des maigres ? Eh bien, ce n’est pas parce que les uns mangent plus que les autres, figurez-vous...)

    #santé #alimentation

    • Car, en France, on n’enseigne pas aux médecins à prendre conscience de leurs privilèges de classe (culturels, sinon économiques) et de leurs préjugés, ni à exclure ces préjugés de leurs « critères diagnostiques ». Lorsque un médecin se considère (intellectuellement ou moralement parlant) comme faisant partie d’une élite, il ne peut être ni tolérant ni humble envers les personnes qui font partie d’une minorité.

    • Les « gros » (pardon d’utiliser un mot fourre-tout qui ne décrit pas du tout la variété des situations mais j’essaie de reproduire ici la pensée globalisante et simpliste de ces maltraitants-là) les foutent mal à l’aise. Pour des raisons esthétiques, le plus souvent, mais pas seulement. Le poids les insécurise psychologiquement et parfois physiquement. Ils ne savent pas par quel bout prendre celle ou celui qui sort de leurs critères. Ils ont des préjugés de gabarit, comme on a des préjugés de genre, religieux, ethniques ou socio-culturels.

      #grossophobie

    • Une couverture d’une revue de course qui utilise une image de femme de grande taille et sans message culpabilisant sur le poids ni de conseil régime. Une couverture qui ne devrait pas être exceptionnelle et qui me semble pourtant toute à fait révolutionnaire.


      Il y a même un titre « 3 reasons your weight dosen’t matter »
      via http://egalitariste.tumblr.com

      @philippe_de_jonckheere chez les hommes la grosseur peut être valorisé. Winckler l’évoque lorsqu’il dit que les hommes ne se prennent pas le tiers des horreurs que les médecins infligent aux femmes en consultation. Et là il ne parle que des médecins. J’ai une amie qui m’a raconté que les employés de la superette près de chez elle font des bruits de camion en marche arrière dans son dos quant elle fait ses courses. Ces personnes ne se cachent pas et n’ont pas peur de s’en prendre à une femme en publique, une de leur cliente régulière et de commenter son apparence de manière aussi irrespectueuse et en plus sur leur lieu de travail où on peu les retrouvé chaque jour. Par contre mon compagnon qui a le physique « seigneur du jeu » ne se fait jamais emmerdé nulle part et bénéficie d’une sorte de respect craintif lié à sa taille (en effet les sept autres lui vouent un respect indiscutable mais je trouve ca plutot horrible qu’autre chose). voire aussi le #virilo-carnisme

      En Occident et aujourd’hui, la force chez les hommes c’est une forme de beauté, chez les femmes c’est à proscrire. Ce que la masse des gens désigne comme « la beauté féminine » et ce qu’on inflige comme exemple aux femmes dans les pubs et les médias dominants sont des signes évident de faiblesse, de maladie et de #néoténie : maigreur, pâleur, chaussures hautes qui donnent une démarche fragile et empeiche la course, jupe qui entrave les mouvements, pilosité pré-pubert et maquillage qui ramène à l’enfance (grands yeux, joues rose, bouche très dessiné), cheveux éclaircie (les enfants ont les cheveux souvent plus claire que les adultes et les femmes se font souvent éclaircir les cheveux) et dissimulation des cheveux gris et blancs pour avoir l’air plus jeune... La jeunesse peut être associé à la force, mais j’ai l’impression que pour les femmes on est plus dans le « mon bébé » et « ma poupée » ou « ma petite » qui ne traduisent pas du tout la force mais tout le contraire à mon avis.
      J’ai rencontré une femme qui faisait de la natation à un haut niveau de compétition jusqu’à ces 18 ans et qui m’a expliqué avoir tout arrêter non par désintérêt du sport mais parce que son corps faisait peur a tous les garçons et qu’elle désespérait de rester célibataire à vie. Quelle tristesse de devoir se privé de sa passion pour plaire à des sales mecs stupides aux gouts de machos incapable de dépasser les apparences. Et pour le Rugby, ca m’étonnerait que les « seigneuresses du jeu », Les Grosses bénéficient de la même déférence que Les Gros.

    • @philippe_de_jonckheere je tente de trouver les mots justes depuis ton intervention à propos du rugby et des gros·ses.
      Comme je suis une femme, je suis très sensible aux injonctions qui leur sont faites et par concomitance à la différenciation sociale par genre.
      Les gros et grosses sont toutes différentes et bien entendu on peut être bien dans son corps de gros·se et surtout valorisé·e suivant le milieu dans lequel on évolue.

      Le gros est censé être un mot gentil, « mon gros doudou » "mon gros lapin" ou « mon gros » tout court, renvoie au bébé dodu et charmant que l’on a envie d’embrasser. Je ne crois pas que les rugbymen puissent être obèses, il faut réussir à courir, à plaquer etc, et vu que c’est un sport devenu de plus en plus brutal il est fait surtout pour des grands costauds. Quand on est gros·se, on ne devient pas une « force de la nature » pour autant, et on garde la même intelligence. Quand on porte 30 kilos en plus, il faut imaginer marcher ou courir avec 15 kilos dans chaque bras, ça peut être épuisant. Donc le grand costaud baraqué on l’appelle le gros par humour potache sans qu’il y colle une connotation péjorative, parce qu’au final il n’est pas gros mais costaud, viril quoi. A preuve l’inverse ridiculisé du gros au rugby qui sera le gringalet et que personne ne prendra dans son équipe.
      Concernant la valorisation du costaud, j’ai un lointain souvenir d’une paysanne bretonne rencontrée dans sa ferme qui avait accouché de six fils de chacun six kilos, c’était une fierté, je ne la connaissais pas qu’elle me le racontait déjà !

      Pour le corps des femmes, comme l’explique @mad_meg, il se définit sur un cadre d’oppression avec des critères inverses à celui des hommes : il faut en chier de son corps pour être belle et pourtant rester propre comme une image.
      Et pour son expression pleine, ni pet, ni rôt, ni grossièretés (tiens donc !) ne lui sont tolérées. D’ailleurs traditionnellement la femme n’ingère ni ne digère, elle est la nourricière ok, mais doit manger elle-même cachée des hommes. Une activité surement trop répugnante pour être mise en spectacle puisque la femme-image est regardée avant tout.
      Devenir grosse c’est parfois le seul moyen de défense pour ne plus être regardée, quitter un corps ou une sexualité qui n’apporte que des galères, s’accorder enfin avec la mésestime de soi, éloigner la séduction très loin … On peut croire qu’être grosse c’est être une force de la nature mais les grosses sont souvent barricadées dans leur hyper sensibilité pour une question de survie.

      Et les médecins et leurs médocs, accompagnés du sadisme inconscient et historique qui les anime (autre chapitre…) n’aident pas vraiment les femmes, la pilule contraceptive ou abortive peut dérégler tout le système hormonal sans qu’on te le dise, y a-t-il seulement des études sur ce sujet ? À toi de te débrouiller avec tes 30 kilos en six mois ensuite et toute la culpabilité véhiculée avec …

    • @mad_meg Ce n’est pas parce qu’ils sont physiquement impressionnés par les Gros que les sept autres respectent les Gros, mais pour le travail qu’ils font.

      Je connais mal le milieu du rugby féminin, si ce n’est que les jeunes et moins jeunes femmes avec lesquelles j’ai parfois entraîné les enfants m’ont toutes fait une impression de femmes drôlement bien dans leur peau et j’adorais par dessus tout me faire plaquer par elles pour montrer aux gamins que n’importe qui peut foutre parterre n’importe qui. L’une d’elles a longtemps été la baby sitter des enfants et avec elle j’étais tout à fait rassuré de sa bonne compréhension de Nathan et de ses particularités. Connaissant un peu ce sport, je serais très surpris que les huit de devant ne s’appellent pas entre elles les grosses et que cela ne fasse rire personne sur le terrain et dans les tribunes.

      @touti la représentation que tu te fais de sport que j’ai longtmeps aimé est uen réprésentation télévisuelle dans laquelle tous les joueurs couent vite et envoient du bois. La pratique amateur est au contraire un vivier remarquable pour toutes sortes de gabarit, y compris pour les petits, qui finissent en 9 ou à l’aile, et sont, finalement le cerveau de la bande. En tout cas c’était jusqu’à récemment un sport dans lequel on apprenait à s’accepter comme on était collectivement. Depuis l’anéne dernière et quelques directives stupides de la FFR, ce sport va désormais prendre la même pente que d’autres avant lui, donc c’est un peu fini et finalement la réprésentation télévisuelle sera la meilleure qui soit, la plus fidèle, j’en pleurerai, en tout cas j’ai raccroché mes crampons d’entraîneur.

      Pour le reste c’est bien possible que ce soit pire pour les femmes d’être grosse que pour les hommes. Je n’ai aucun mal à le comprendre et à l’admettre. Pour moi être gros n’a jamais été, en grande partie avec la pratique du rugby, un vrai problème. Il m’est arrivé cependant quelques situations assez humiliantes, comme, je n’invente rien, une chaise qui tout d’un coup explose sous mon poids (alors que j’étais en très gentille conversation), mais mal an bon an, ça allait. Depuis six mois désormais je suis désormais obligé de me battre contre mon poids pour des raisons médicales, genoux de centenaire (là pour le coup je ne remercie pas le rugby) alors que je n’en ai que 50, et là c’est pas très drôle parce que la pression sociale, c’est quasiment la grande faucheuse qui en est responsable et qui l’imprime.

      Quant à cette affaire de regard, je plains beaucoup les hommes qui sont incapables de voir la beauté des femmes en dehors du prisme des canons actuels, les femmes telles qu’elles sont peintes par Rubens sont tellement plus voluptueuses. Mais alors ce devait être une époque terrible pour les femmes élancées et maigres.

      Et moins terrible pour les petits gringalets de la même époque, j’ai bien compris. J’ai également que je peinais à faire comprendre cette intuition qui est la mienne qu’un peu de renversement du point de vue et du regard permet peut-être de moins souffrir. Et je sais aussi que je peux très facilement dire en public que je pèse 120 kilos et que l’on pensera que oui, mais ça lui va plutôt bien non ? Finalement il n’y a que mes genoux, surtout le droit, qui me font chier.

    • Pour reprendre les mots de @touti, on dit mon gros doudou, mon gros lapin avec affection, par contre ont dit une grosse vache, une grosse pute, une grosse salope...
      En dehors de ma mère qui nous appelait « ma grosse » avec affection (mais sûrement parcequ’on ne l était pas...grosse), je n ai jamais entendu le mot grosse accolée à autre chose qu une insulte.

    • @aude_v C’est surtout que se professionnalisant un sport fait entrer le dopage et avec lui, des performances qui sont quasi en contradiction avec l’esprit du sport en question. Donc au rugby des gros qui continuent de courir, comme au début, du match à la soixante-dix-neuvième minute, du coup on muscle aussi les arrières pour pouvoir arrêter les gros et le sport est mort. Du coup c’est ennuyeux à regarder, il n’y as plus de place pour la ruse et la feinte notamment. C’est surtout le One boring way .

    • ahah @aude_v je connaissait cette histoire mais pas comme une blague.

      @philippe_de_jonckheere je ne dit pas que les hommes gros n’ont pas aussi des problèmes avec les injonctions culpabilisantes de leurs médecins. Et il y a aussi des problèmes liés au poids qui sont commun aux femmes et aux hommes (voire icc par exemple https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/07/25/y-a-quelques-temps-jai-pris-lavion-et-javais-peur-pas- ) Simplement le biais du genre est important par rapport à ce sujet (ne serais-ce que par la pression plus forte faites aux femmes sur leur apparence) et ca m’a sauté aux yeux avec ton exemple de rugby vu que le rugby féminin n’a pas la même respectabilité que le masculin. Je ne parle pas de toi car j’imagine bien que tu n’a pas d’apriori défavorable aux joueuses de rugby, mais au niveau de la visibilité médiatique global et de l’image des sports habituellement masculins mais pratiqué par des femmes, il y a une différence importante et qui me semble significative.

      @touti @corinne2 et @aude_v , j’avais jamais réalisé ce coté systématiquement négatif du féminin de gros dans le langage usuel. Merci pour cette révélation :)

      et puis pour revenir à la question du #racisme_pondéral en contexte médicale, j’ai retrouvé un témoignage qui montre bien la gravité du problème. Je ne l’ai pas relu aujourd’hui car j’en ai un souvenir éprouvant alors je met un avertissement pour les personnes qui voudraient le lire
      Trigger Warning* = Attention il y a beaucoup de souffrances et de désespoir exprimé et des descriptions de violences par des médecins
      http://lechodessorcieres.net/grossophobie-et-sante

      *pour les personnes qui ne connaissent pas ce qu’est le #Trigger_Warning voire ici : http://www.madmoizelle.com/trigger-warnings-171603
      Je trouve que c’est pas mal des #TW et je pense me mettre à les utilisé sur @seenthis

      cc @alvilda @dora_ellen

    • Oui, @aude_v, sans compter l’hérédité et l’âge comme facteurs comptables de l’obésité. Après il y a le mal de vivre qu’on oublie facilement, pire, dans le rapport poids/taille au delà de xx c’est nommé « obésité morbide », tout un programme… Et si on soignait la vie et les personnes plutôt que de les caser dans des espaces étroits ou ils étouffent un peu plus ? Ne serait-ce que pouvoir parler à son médecin en étant écouté, c’est simple à première vue et c’est pourtant rare d’en trouver attentifs à l’Autre.

    • @philippe_de_jonckheere, j’entends bien que tu souhaitais inverser et valoriser le terme ’gros’.
      Juste un exemple sur les vêtements quand tu es une femme avec une taille au-delà de 42 dans les magasins de prêt à porter qui pullulent. Tant qu’on fait en dessous de 40 on n’en s’en préoccupe pas, c’est une insulte continuelle pourtant une fois au-delà. Et quand on trouve, c’est souvent de la chance ou bien très môche ou très cher. Du coup, certaines femmes choisissent leurs fringues au rayon hommes ! Et ensuite on leur reproche leur tenue masculine …
      Pour les hommes maigres ou petits, je suppose que c’est le même désespoir pour trouver à s’habiller.
      @mad_meg merci pour ton lien, j’attends d’être en état pour le lire ;)

  • Lou Doillon, chronique d’une distribution foireuse de brevets de féminisme. | Coups de Gueule de Lau
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/07/22/lou-doillon-chronique-dune-distribution-foireuse-de-br

    J’ai par contre envie de grogner sur cette tendance foireuse, personnifiée ici par Lou Doillon, à la distribution de bons points, de mauvais points et de brevets de féminisme.
    Ca n’est pas la première que je vois tenir ce genre de propos, que ça soit de la part de personnalités connues ou de la part de « simples quidames croisées sur des groupes de discussion féministes ».

    Et à chaque fois, j’ai envie de me cogner la tête contre les murs.

    Parce que je trouve cette distribution de brevets juste horriblement essentialiste.
    (définition wikipedia de l’essentialisme : « L’essentialisme désigne en sociologie l’idée selon laquelle hommes et femmes diffèrent (même de façon autre que physique) par essence, c’est-à-dire selon laquelle leur nature (féminine ou masculine) ne détermine pas que leur leur physiologie, mais a une influence sur leurs aptitudes ou goûts personnels »)

    En effet, s’il y a « un seul féminisme valable », ça veut dire que « toutes les femmes sont pareilles ». Qu’elles ont toutes les mêmes besoins, les mêmes aspirations, la même réalité.

    Or, breaking news : ca n’est pas vrai.

    Etre féministe aux USA, ça n’est pas tout à fait pareil que d’être féministe à Paris.
    Etre féministe quand on est blanche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est non-blanche.
    Etre féministe quand on est riche, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est pauvre.
    Etre féministe quand on est mince, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est grosse.
    Etre féministe quand on est valide, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est handicapée.
    Etre féministe quand on est cis, ça n’est pas tout à fait pareil que quand on est une personne trans.
    Etre féministe en 2015, ça n’est pas tout à fait pareil que ça l’était en 1975.

    Je pourrais sans doute rajouter pas mal de points à cette liste, mais je pense que vous voyez l’idée.

    #féminisme

    • http://paigepalmer.neowp.fr/2015/07/21/feminisme-blanc-le-mepris-de-lou-doillon

      Avant de s’en prendre directement à Beyoncé et à Nicki Minaj, Lou Doillon se gargarise en se vantant de faire partie de la première génération de femmes en mesure « de jeter un mec à la rue, de dispo­ser de son propre salaire, d’avoir une maison à son nom et de pouvoir élever seule son fils ». Ok, donc ça, c’était le passage « je fais la promo de ma réussite, regardez combien j’ai cartonné », presque incontournable dans la vie de toute artiste dont le talent et le succès restent à prouver car quand on est jamais félicitée, autant se féliciter soit même. Ca va les chevilles ? Les femmes qui subissent des violences conjugales et qui ne jettent pas leur mec à la rue, sans disposer d’un salaire, tout en élevant leur gosse dans une maison à leur nom ont de quoi complexer. Elles avaient qu’à faire comme Lou Doillon, bon sang ! venant de la part d’une bourgeoise qui ne doit ses réussites qu’à son entourage familial, cette déclaration fait sourire. Belle essentialisation.